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La préservation de la zone côtière en droit ivoirien


par Bokoua Yao OUAGA
Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody - Diplomes d'Etudes Approfondies (DEA) ou Master 2 Recherche 2014
  

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CHAPITRE II : L'AMELIORATION DU CADRE POLITIQUE

On pourrait entendre par cadre politique l'ensemble des politiques et stratégies mise en oeuvre par les pouvoirs publics pour atteindre des objectifs définies. Ainsi, fasse aux insuffisances constatées et décelées, il revient aux pouvoirs publics de repenser ce cadre politique et cela passe par la prise en compte de la coopération internationale.

SECTION I : L'INTENSIFICATION DE LA COOPERATION INTERNATIONALE DE LA CÔTE D'IVOIRE EN MATIERE DE PROTECTION DU LITTORAL

Les instruments internationaux ont tous pour finalité le développement d`une coopération intellectuelle internationale, indispensable en effet pour assurer leur efficacité. Cette coopération repose tantôt sur une obligation de portée plus générale, tantôt sur une obligation spécifique, selon le degré de précision des instruments.

Dans ce cadre-là, les organismes ont également acquis une telle importance que leurs initiatives, tout en précédent celles des Etats, les doublent, les complètent ou participent à leur mise en oeuvre.

La Côte d'ivoire soucieuse de la protection de son littoral devra donc multiplier les coopérations intellectuelles en faveur de ce littoral.

Mais ces coopérations intellectuellesdevraient se caractériser en une coopération scientifique (Paragraphe I) d`une part. A la base de cette démarche, il devrait y avoir une mobilisation financière d`autre part (Paragraphe II) pour la soutenir.

PARAGRAPHE I : DU DEVELOPPEMENT DE LA COOPERATION SCIENTIFIQUE

Tout en incitant au développement des recherches sur un plan national, le droit international a ici pour objet d'encourager la coopération en la matière. Bien entendu, dans la mesure où les activités scientifiques ne peuvent être menées dans un cadre strictement national, la coopération intellectuelle a précédé les instruments internationaux274.

La conscience de sa nécessité avait en effet conduit très tôt les scientifiques à amorcer une coopération, bien souvent informelle. Les instruments internationaux viennent la renforcer et devraient contribuer à la rendre plus régulière, plus systématique. Il s`agit là, essentiellement, de favoriser la coordination des recherches, par des programmes communs. Cette coopération contribue à assurer une mise en oeuvre plus effective des conventions, tout d`abord en les fondant sur des connaissances meilleures et plus précises et en leur permettant d`évoluer pour prendre en compte ces dernières.

Elle a ainsi une dimension prénormative. Puis, en représentant un profit pour l'Etat de la Côte d'ivoire, elle favorise une plus large participation aux instruments.

Les programmes non gouvernementaux réalisent en fait l`essentiel de cette coordination. Sur le plan gouvernemental, les actions consistent, outre la recherche proprement dite, à financer des actions privées, organiser la coordination et le récolement des données.

274 Cf. en 1928 la création par les scientifiques de l'Office international de documentation et de corrélation pourla protection de la nature. Voir à ce sujet R. BOARDMAN, International Organization and the Conservation of Nature, Indiana Press, 1981, pp. 32 et ss. Cité par ZOGNOU (Théophile), op.cit., P.377

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Pour l'essentiel, nous envisagerons ici la coopération sur le plan intergouvernemental (A) et la coopération sur le plan non gouvernemental (B).

A- DE LA COOPERATION SUR LE PLAN INTERGOUVERNEMENTAL

La coordination des recherches sur la conservation de la nature qui favorise la réalisation d`atlas et de banques de données internationales et requiert des investissements relativement coûteux et lourds en personnel, a amené très tôt les Etats dont ceux du Golfe de Guinée à chercher à coopérer en la matière275. Les instruments de protection de l`environnement marin et côtier appellent la Côte d'ivoire à collaborer dans ce domaine particulier276. La volonté de disposer d`informations fiables, pour établir des instruments efficaces, est à l`origine de cette coopération.

Des instruments non contraignants se révèlent, à ce titre, aussi utiles que des conventions. Ce principe très présent également dans l`Agenda 21, signifie que la coopération, par voie d`accords bilatéraux ou multilatéraux est indispensable pour limiter, prévenir, réduire et éliminer les atteintes à l`environnement marin et côtier et leurs ressources. L'Action 21 insiste particulièrement sur la nécessité de renforcer la coopération scientifique internationale, l`interdisciplinarité, l`indépendance de la communauté scientifique internationale. Elle reflète le souhait de placer la science au service d`un développement durable, par une amélioration de l`évaluation scientifique à long terme, le renforcement des capacités scientifiques, etc.277.

La Convention d`Abidjan relève « la nécessité devant laquelle (les Parties Contractantes) se trouvent de coopérer afin de pouvoir maintenir, grâce à une approche coordonnée et globale, un rythme de développement soutenu sans nuire à l'environnement »278. Les obligations en matière de coopération sont déclinées dans la Convention d`Abidjan en trois axes.

Le premier axe porte sur la coopération en matière de gestion environnementale. La Convention d`Abidjan reconnaît que la coopération entre les Parties contractantes est un moyen adapté de parvenir à la réalisation des objectifs de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région. Elle préconise la conclusion d`accords bilatéraux ou multilatéraux, régionaux et sous-régionaux, sous réserve de leur adéquation avec ses dispositions et le droit international. En matière de lutte contre la pollution (qui est l`un des enjeux marqués de la Convention), les Parties Contractantes ont pour obligation de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin aux situations critiques génératrices de pollution, et de réduire ou d`éliminer les dommages qui en résultent279. Cette obligation a un double corollaire, d`une part, l`exigence d`informer toute autre partie contractante qui risque

275En 1913, ils créaient la Commission internationale consultative pour la protection de la nature. Celle-ci étaitchargée de la collecte, la classification et la publication des données relatives à la protection internationale de lanature. La Première Guerre mondiale a balayé cette institution, dont la première assemblée générale ne s'estjamais tenue. R. BROADMAN, International Organization and the conservation of nature, op. cit., pp. 29-30.Cité par ZOGNOU (Théophile), op.cit., P.393

L'accent est mis encore aujourd'hui sur la nécessité d'un renforcement de la coopération scientifiqueintergouvernementale. 276 La coopération est présente dans la convention sur la diversité biologique (article 5) ; dans l'ensemble desconventions sur les mers régionales et dans la convention sur le droit de la mer (ainsi selon l'article 197 lacoopération est une obligation pour protéger le milieu marin).

277Action 21, A/CONF.151/26/rev. 1, chapitre 31, p. 209 et s. et chapitre 35, p. 22 et s.

278Préambule de la Convention d'Abidjan.

279Article 12 de la Convention d'Abidjan.

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d`être touchée par cette situation critique, et d`autre part, la détermination des responsabilités, la réparation et l`indemnisation des dommages résultant de la pollution.

Le deuxième axe porte sur le renforcement de la coopération technique (volet que nous développerons dans le paragraphe 2 de cette section). La gestion des espaces marins est extrêmement complexe car elle met en connexion une gamme variée de ressources, de menaces et d`enjeux. Toute politique marine adaptée doit donc reposer sur des bases scientifiques solides servant de soubassement à la détermination des stratégies d`action et politiques de régulation. La Convention d`Abidjan s`inscrit dans ce paradigme en mettant en relief la « nécessité d'adopter, du fait du manque de renseignements scientifiques sur la pollution des mers dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, un programme de recherche, de surveillance et d'évaluation soigneusement planifié »280. A cet effet, les Parties Contractantes sont invitées à procéder à des échanges de données et renseignements scientifiques en matière de surveillance et d`évaluation de la pollution, à élaborer des programmes d`assistance technique en vue de la gestion rationnelle de l`environnement marin et côtier de la région281. Cet aspect a connu un certain succès durant les décennies 80-90 avec la conduite sur le terrain de plusieurs programmes de recherches sur le milieu et les écosystèmes marins et côtiers de la région282.

Le dernier axe porte sur le renforcement des politiques nationales en matière de gestion environnementale. Parce que la gestion des questions marines se passe en partie dans le cadre national -espace de souveraineté par excellence- la Convention a pour finalité d`élaborer des directives techniques et normes de régulation dont l`objectif est de réduire au maximum l`impact néfaste que pourraient avoir des projets nationaux sur la région. Elle encourage la coordination des programmes nationaux de recherche et de surveillance des menaces pouvant affectées la région, la mise en réseau des instituts et centres nationaux de recherche, l`inclusion de mesures d`évaluation des impacts sur l`environnement dans le cadre de développement des zones côtières. L`objectif final est en filigrane l`harmonisation des politiques nationales aux fins de la bonne exécution des obligations contractées en vertu de la Convention d`Abidjan283.

Les instruments de protection de l`environnement ont également prévu la coopération technique afin de permettre aux pays les moins avancés d`édicter des règles juridiques efficaces.

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