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La préservation de la zone côtière en droit ivoirien


par Bokoua Yao OUAGA
Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody - Diplomes d'Etudes Approfondies (DEA) ou Master 2 Recherche 2014
  

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B- LE CONTENU DE LA LOI

C'est à travers les buts recherchés ou les objectifs et les champs d'application que nous pourrons comprendre le contenu de cette loi.

1- Buts recherchés

Les buts devraient refléter une volonté de développement durable : Innovation : "la mise en oeuvre d'un effort de recherche et d'innovation portant sur les particularités et les ressources du littoral" ; Préservation de l'environnement : "la protection des équilibres biologiques et écologiques, la lutte contre l'érosion, la préservation des sites et paysages et du patrimoine" ; Pérennité d'une économie aquatique : "la préservation et le développement des activités économiques liées à la proximité de l'eau, telles que la pêche, les cultures marines, les activités portuaires, la construction et la réparation navales et les transports maritimes" ; Pérennité d'une économie non aquatique : "le maintien ou le développement, dans la zone littorale, des activités agricoles ou sylvicoles, de l'industrie, de l'artisanat et du tourisme".

C'est dans ce sens d'ailleurs que le présent avant-projet de loi qui vise a doter la cote d'ivoire d'une loi relative à l'aménagement et à la gestion durable du littoral a été orienté avec pour objectifs de :

Mettre en place un cadre pour l'aménagement durable du littoral ; Maintenir les équilibres environnementaux, préserver l'intégrité des sites des paysages et luter contre l'érosion côtière ; Preserver et développer les activités économiques maritimes, telles que les pêches, les activités portuaires, la construction et la répartition navale, les transports maritimes ; Maintenir et développer les activités sylvicoles, industrielles, artisanales et hôtelières ; Réaffirmer sans équivoque le principe pollueur-payeur qui consacre la prise en charge par le responsable, du cout des mesures nécessaires ainsi que les frais générés par la participation des acteurs locaux à la réhabilitation des sites en cas de pollution.

L'avant-projet pourrait être structuré en huit chapitres :

Le premier chapitre pourrait traiter des dispositions générales, des définitions, du champ d'application et des principes généraux de protection du littoral ; Le chapitre 2 traitera des instruments de protection du littoral ; Le chapitre 3 quant lui pourrait se pencher sur la gestion intégré du littoral, aborder les obligations des acteurs du littoral et parler des structures de gestion à mettre en place ; Le chapitre 4 traitera de l'aménagement et la valorisation du littoral ; Le chapitre 5 pourrait voir les mesures de protection ; Le chapitre 6 pourrait traiter des dispositions préventives et pénales. Il parle des agents chargés de la constatation des infractions et du recours à la force publique ou à la justice ; Le chapitre 7 lui parlera des dispositions transitoires ; Enfin le chapitre 8 sera réservé aux dispositions finales.

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2- Le Champs d'application

La loi littorale est la manifestation de la volonté d'une gestion intégrée dudit milieu et symbolise la prise de conscience au niveau le plus élevé de la question du littoral parce que, celle-ci ne fait pas l'objet d'une attention particulière et la mise sur pied d'une telle loi aurait donc l'avantage de regrouper autour d'un même texte toutes les dispositions fragmentaires et éparses y relatives, toutes autant qu'elles concernent le littoral. L'adoption de ce type de loi par nombre de pays tel que la France avec la loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 ou encore e ceux qui l'ont en projet (pays du pourtour de la Méditerranée) ne peut laisser perplexe et permet de comprendre déjà l'enjeu stratégique de cette loi. Elle marque la nouvelle tactique, fondée sur une gestion intégrée des zones côtières, dans un cadre législatif et institutionnel.

Comment l'amélioration de la protection du littoral peut-elle être faite ?

Donnons la parole au rapport Marocain de la cellule du littorale273de juillet 2006 qui nous parait très explicite sur la question et dit qu'elle :

« crée une contrainte réglementaire que les autres intervenants institutionnels doivent prendre en considération dans les projets qui touchent le littoral », en énonçant « les principes de base qui doivent régir la politique de mise en valeur et de protection du littoral qui concilie entre les intérêts des usagers et l'intérêt général » toute en s'assignant « 4 objectifs majeurs : la protection des équilibres naturels et des sites sensibles ; le contrôle des activités économiques qui doivent nécessairement être installées à proximité du littoral; la promotion d'une politique de dépollution des sites déjà gravement atteints par les rejets domestiques, touristiques et industriels, l'amélioration des conditions d'accès à la mer » . Elle devra en plus « définir les dispositions réglementaires et procédurales liées aux mécanismes et aux instruments de mise en oeuvre de la politique de gestion intégrée des zones côtières. Elle devra fournir une base juridique au Schéma National de Mise en valeur du littoral et aux schémas régionaux de protection et ... préciser les structures de mise en oeuvre et de coordination de la politique de gestion intégrée du littoral. »

Aussi dans le cadre de la résolution du problème de la coordination elle devra en particulier : « clarifier la répartition des compétences entre les différents départements ministériels qui interviennent dans la gestion du littoral » ; elle devra encore renforcer la présence du MINESUDD « dans les différentes commissions qui instruisent les plans d'occupation des sols et les commissions qui délivrent les autorisations de lotir et de construire pour des projets à proximité du littoral, en lui accordant le droit de donner des avis préalables » ; et finalement créer l'organe « nationale de protection du littoral tout en précisant ses missions, ses attributions, ses structures administratives », ses modalités de fonctionnement etc

Ce rapport semble si clair dans ses propositions qu'il nous paraît opportun que la Côte d'ivoire s'approprie ses dispositions concernant la loi littorale, et surtout mette tout en oeuvre pour que ce ne soit pas un instrument de plus qui fera partie de l'ordonnancement juridique et qui finirait dans un coffre. D'où la nécessité de garantir son application effective.

En plus du renouveau législatif qu'il faille mettre en oeuvre par l'adoption d'une loi dédiée au littoral, il faut aussi pour la protection du littoral en Côte d'ivoire penser à l'amélioration du cadre politique.

273Rapport Marocain de la cellule du littorale de juillet 2006, p. 37-40

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand