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La préservation de la zone côtière en droit ivoirien


par Bokoua Yao OUAGA
Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody - Diplomes d'Etudes Approfondies (DEA) ou Master 2 Recherche 2014
  

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Malgré son âge relativement ancien, le droit du littoral et côtier est encore à ses débuts en Côte d'ivoire. En effet, né depuis 1981, bien avant mêmel'adoption de la grande convention internationale sur le droit de la mer, ce droit met du temps à démarrereffectivement.

Cependant, le jeune Etat de Côte d'Ivoire a fourni des efforts louables pourdisposer des moyens juridiques nécessaires leur permettant de protéger et de gérer sa zones côtière, tant au regard des instruments juridiques internationaux et nationaux que des institutions nationales.

Mais ces moyens sont encore limités. En effet, de tout ce qui précède, il ressort quedes insuffisances sont apparues tant sur le plan juridique qu'institutionnel.

Au regard donc de tout ce qui précède et à l'issue de cette première partie, nous pouvons entoute quiétude nous avancer à établir un premier bilan. En effet, la protection juridique du littoral ivoirien, loin de paraîtreinefficace, présente un bilan mitigé. D'une part, on remarque autant d'efforts pourdemeurer dans la conformité des prescriptions du droit international universel del'environnement marin, d'autre part, ces efforts sont entravés par les limites jusqu'àprésent relevées.

Si les mesures juridiques mises en place par les textes environnementaux souffrent denombreuses insuffisances, il en est de même dans leur mise en oeuvre. En effet, la mise enoeuvre des mesures de protection et de gestion du littoral est très complexe rendant ainsi la situation encore plusdifficile.

C'est pourquoi, il faudra parfaire ce cadre (DEUXIEME PARTIE).

DEUXIEME PARTIE : UN CADRE JURIDIQUE A PARFAIRE

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DEUXIEME PARTIE :

UN CADRE JURIDIQUE A PARFAIRE

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L'effectivité228 indique le degré de convenance entre les objectifs visés et le comportement effectif des groupes cibles. Elle se jauge aux impacts auprès de ces derniers, c'est-à-dire à leur changement de comportement effectif à la suite des prestations229 que leur fournissent les entités et personnes chargées de mettre en oeuvre une tâche publique (par exemple des décisions, des contrats, des actes matériels, des actes de planification, etc.). L'effectivité s'apprécie selon différents indicateurs qui varient selon le type de norme à exécuter : le degré de mise en oeuvre, le degré d'observation (pour les obligations), le degré d'utilisation (pour les droits) ou le degré d'attention (pour les mesures de persuasion)230.

En résumé, on peut dire avec Charles De VISSCHER, qu'une norme juridique est effective ou non selon qu'elle se révèle « capable ou non de déterminer chez les intéressés les comportements recherchés »231. En d'autres termes, c'est la bonne réceptivité de la norme juridique par son destinataire qui détermine son effectivité. Mais une loi peut aussi être effective, c'est-à-dire appliquée et suivie tout en étant parfaitement inefficace232.

Hans KELSEN233, considère invalide en tant que norme un énoncé normatif qui ne serait jamais appliqué. Affirmer qu'une norme vaut ou est valable, n'équivaut pas simplement à constater le fait qu'elle est appliquée et suivie effectivement.

Une législation ou politique non effective ne peut donc pas être efficace. Rappelons toutefois que l'efficacité désigne usuellement le caractère de ce qui produit l'effet attendu. Il équivaut également dans le langage courant à la capacité de produire le maximum de résultats avec le minimum d'efforts ou de moyens234. Pour qu'elle le soit, il faut qu'elle existe réellement.

Dans notre souci de contribuer modestement à la protection juridique de la zone côtière les moyens à utiliser doivent être effective et dynamiques pour répondre aux caractéristiques de ces milieux. En Côte d'Ivoire où les zones côtières subissent actuellement de plein fouet les conséquences des problèmes maritimes tels que pollutions, pêche trop intensive, dégradation écologique, trafic de drogues et délits contre l'environnement, il faut impérativement renforcer les instruments juridiques (CHAPITRE I) pour combattre ces problèmes.

Dans la majorité des Etats côtiers africains, cette altération du littoral fait augmenter la pauvreté. C'est un cercle vicieux, dont ils ne peuvent sortir seuls. Aussi, la morosité économique aggrave encore plus cette situation. C'est pourquoi une amélioration du cadre politique (CHAPITRE II) s'avère nécessaire afin de garantir une meilleure protection de notre littoral.

228 Sur histoire de ce concept en sociologie du droit, voir LASCOUMES (P.); SERVERIN (E.), « Théories etpratiques de l'effectivité du droit », in : Droit et société no 2, 1986, p. 101ss.

229 BUSSMANN, KLOTI, KNOEPFEL (éd.) 1998 n'utilisent malencontreusement que l'anglicisme output enfrançais.

230 Groupe de travail « évaluation législative » 1991, p. 15; BUSSMANN, KLOTI, KNOEPFEL (éd.) 1998, p.97.

231 DE VISSCHER(C.), Les effectivités du droit international public, Pédone, Pairs, 1967, p. 18.

232 Pour une étude approfondie voir ZOGNOU (Théophile), op.cit., pp.210-213

233 KELSEN (Hans), Théorie pure du droit, 2e éd. Fr., Dalloz, Paris, 1962.

234 Définition du ROBERT. ; Voir aussi MADER, « Evaluation législative : pour une analyse empirique des effets de la législation », Payot,Lausanne, 1985. p. 55 ss ; Groupe de travail "Evaluation législative" 1991 ; MOOR 1996, p. 640, 643ss ; PERRIN 1997, p. 69 ; BUSSMANN, KLOTI, KNOEPFEL (éd.), Politiques publiques : évaluation, Economica,Paris, 1998, p. 65ss (qui reprend la triade efficacité, effectivité, efficience en la ventilant plus précisément dansle cycle des politiques publiques) ; Pour la France, voir MONNIER (E.), Evaluation de l'action des pouvoirspublics, 2e éd., Economica, Paris, 1992, p. 131 ; Conseil scientifique de l'évaluation, 1996. Pour les référencesdans la littérature américaine, voir les remarques critiques de BUSSMANN, KLOTI, KNOEPFEL (éd.) 1998, p.64s.

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CHAPITRE I : LE RENFORCEMENT DES INSTRUMENTS JURIDIQUES

On l'a vu, dans la première partie de cette étude, il a été justifié qu'en Côte d'Ivoire, tant sur le plan juridique qu'institutionnel, des efforts ont été déployés en vue de protéger et de gérer au mieux la zone côtière, ainsi que ses ressources.

Mais ces efforts sont encore limités. C'est donc à raison que l'on a été en mesure d'affirmer que malgré les efforts et les objectifs ambitieux poursuivis par l'Etat, malgré l'existence avérée du cadre juridique en vigueur en matière de protectionet de gestion du littoral, il demeure insuffisant car n'ayant non seulement pas couvert toutes les formes de dégradation, maisn'ayant non plus envisagé tous les moyens de protection et de gestion.

Que faut-il faire dans ce cas ? La réponse est simple, couvrir toutes les formes de dégradations et envisager tous les moyens de protection et de gestion par le renforcement les instruments juridiques déjà existants. Il nous semble vrai que ce travail ne peut se faire dans le cadre de ce mémoire qui demande que soit simplement jeter les jalons d'une véritable réflexion sur le sujet. C'est pourquoi, nous allons proposer des solutions relatives aux insuffisances décelées dans la précédente partie. Nous mettrons donc l'accent sur les règles juridiques relatives à la protection l'espace marin du littoral (Section I). Mais en plus, afin de rendre plus effective cette protection, il est plus que nécessaire de mettre en place une nouvelle stratégie d'intervention juridique sur le littoral (Section I).

SECTION I : LA NECESSITE DE RENFORCER LES REGLES JURIDIQUES RELATIVES A LA PROTECTON DE L'ESPACE MARIN DU LITTORAL

Les espaces marins sous souveraineté ou juridiction de l'État ivoirien recèlent des richesses naturelles indéniables. L'exploitation des ressources halieutiques et des hydrocarbures du plateau continental ivoirien procure des revenus assez importants à l'État ivoirien235.

Cependant, les ressources naturelles marines - renouvelables ou non - courent le risque d'un épuisement rapide consécutif à une exploitation intensive et anarchique. Plus concrètement, les ressources pétrolières du plateau continental ivoirien devraient être gérées d'une manièrequi prenne en compte les intérêts des générations futures d'ivoiriens. Il ne s'agit pas pourle législateur ivoirien de faire du suivisme mais plutôt de tenir compte d'une nécessité découlantde certaines considérations juridiques. En effet, l'État de Côte d'Ivoire est tenud'appliquer intégralement un des principes fondamentaux du droit international del'environnement contenu dans les Déclarations de Stockholm et de Rio. Le principe 5 de la

235 La production nationale de produits halieutiques est passée de 71.000 tonnes à 70.000 tonnes et respectivementde 35 milliards de F CFA à 2002 à 2003. La part du secteur halieutique par rapport au PIB agricoleest de 1,3%. Enfin, cette part est 0,3% du PIB total. Cf. Ministère de la production animale et des ressourceshalieutiques/Direction des productions halieutiques/Service des statistiques et de la documentation, Annuairedes statistiques des productions halieutiques, 2003, p.15.

En 2005, la contribution de la pêche au PIB était de 34,2 millions $US soit 0,2% contre 49,6 millions $USsoit 0,3% en 2004 pour la branche production. En termes de volume, la production ivoirienne de produitshalieutiques était estimée à 43.532 tonnes en 2005. Sur la période 2000-2005, les débarquements ont régulièrementbaissé, passant de 81.523 tonnes (2000) à 43.532 tonnes (2005) soit une diminution de 47%.Au niveau des emplois directs, la pêche génère environ 70.000 emplois directs (pêcheurs, fumeuses, commerçants,fabricants et réparateurs d'équipements, etc. .) et fait vivre près de 400.000 personnes. Cf. FAO,Profil de pêche de la Côte d'Ivoire 2007, FID/CP/CIV, Janvier 2008, pp.23, 5 et 26.

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Déclaration de Stockholm236 oblige d'ailleurs les États à exploiter les ressources non renouvelables d'une manière qui ne méconnaisse pas, entre autres, le droit des générations àvenir. Dès lors, la législation pétrolière ivoirienne devrait être réaménagée pour intégrer leconcept de la solidarité intergénérationnelle.

Mais en même temps, la découverte du pétrole dans les eaux nationales a fait augmenter lenombre de multinationales pétrolières dans le pays. Les risques de pollutionont malheureusement augmenté du fait aussi du nombre croissant de navirespoubelles. La protection des écosystèmes devient plus délicate. La faune et la floresont plus que jamais menacées à cause de la surexploitation et de la nonrestauration du littoral. Les populations riveraines sontmenacées par les épidémies qui ont leurs causes dans la pollution par les hydrocarbures notamment par le pétrole. Les effets sociaux sont eux aussiconsidérables d`où l`urgence du renforcement des moyens existants.

Concrètement, nous démontrerons pourquoi il est nécessaire dereformer le Code pétrolier

ivoirien en faveur des générations futures (Paragraphe I). Mais aussi de renforcer le mécanisme de réparation des pollutions marines (Paragraphe II).

PARAGRAPHE I : LA REFORMATION DU CODE PETROLIER IVOIRIEN237EN FAVEUR DES GENERATIONS FUTURES

Cette modification pourrait se faire dans deux directions : d'une part, réaliser des « blocs » pétrolifères protégés et d'autre part, restreindre temporairement les pouvoirs de l'autorité compétente en matière de concession des blocs pétrolifères.

A- LA CREATION DE « BLOCS » PETROLIFERES RESERVES

La question des blocs pétrolifères réservés soulève deux problèmes tenant d'une part à la superficie de ces blocs et d'autre part à la nature juridique de l'instrument qui les institue.

1- La superficie des « blocs » pétrolifères réservés

L'institution de tels blocs répond à un objectif précis : soustraire temporairement une partie du plateau continental ivoirien à toute exploitation pétrolière. Cette mesure d'interdiction provisoire constituera une application du concept de solidarité intergénérationnelle. Il s'agira concrètement pour les autorités compétentes ivoiriennes de déterminer certains blocs pétrolifères dont l'exploitation ne sera possible qu'à l'expiration d'une période de temps clairement définie. Deux variantes pourraient être examinées dans cette optique :

- Les autorités compétentes pourraient soit délimiter une étendue compacte de blocs pétrolifères équivalant au 1/10 de la superficie totale du plateau continental au profit des générations futures ;

- Soit réserver le 1/10 de chaque bloc pétrolifère concédé et à concéder au profit des générations futures d'ivoiriens. Dans cette deuxième variante, les portions réservées du plateau continental seraient éparses, et non pas compactes comme dans la première.

Il convient néanmoins de remarquer que la mise en oeuvre de la deuxième variante est délicate.

236 Selon ce principe 5, « les ressources non renouvelables du globe doivent être exploitées de telle façonqu'elles ne risquent pas de s'épuiser et que les avantages retirés de leur utilisation soient partagés par toutel'humanité».

237 Voir TIEBLEY (Yves Didier), op.cit., p233

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En effet, les sociétés pétrolières explorant et exploitant le plateau continental ivoirien- à l'image des autres sociétés commerciales - ont principalement voire exclusivement pour objectif la réalisation de bénéfices commerciaux. Il est peu probable qu'elles soient sensibles aux accents philanthropiques contenus dans le concept de solidarité intergénérationnelle d'autant plus que la réalisation de ce concept pourrait entraver leurs objectifs commerciaux. Dans ce cas, les autorités compétentes ivoiriennes pourraient recourir à une parade qui consisterait à permettre l'exploitation intégrale des blocs pétrolifères concédés quitte à destiner le 1/10 des revenus perçus par l'État de Côte d'Ivoire sur chaque bloc à un fonds d'affectation spéciale de revenus pétroliers dont l'utilisation ne serait possible qu'à l'expiration d'une période de temps déterminée.

2- La nature juridique de l'instrument instituant la mesure de limitation

De prime abord, une loi stricto sensu, en l'occurrence le Code pétrolier, pourrait constituer l'instrument approprié instituant cette limitation. Ce choix résulte du fait que le Code pétrolier - une loi formelle - est hiérarchiquement supérieure au décret qui autorise l'occupation privative du plateau continental ivoirien. Par conséquent, la violation du Code pétrolier (tel qu'amendé) par le décret constitue une illégalité et est, de ce fait, censurable par le juge de l'excès du pouvoir.

Cependant, cette protection législative comporte une faille dans la mesure où le chef de l'État - autorité juridiquement compétente pour délivrer les autorisations de reconnaissance, de recherche d'hydrocarbures et pour conclure les contrats pétroliers - peut légiférer dans le domaine de la loi au moyen d'ordonnances238.

Il importe alors d'explorer d'autres voies plus protectrices des intérêts des générations à venir d'ivoiriens.

Une première voie serait d'inscrire l'obligation de préserver les blocs pétrolifères réservés dans un instrument juridique qui ait suffisamment de force pour s'imposer aussi bien au législateur qu'au pouvoir exécutif. Dans ce sens, deux possibilités sont envisageables :

- soit insérer l'obligation de préserver les blocs pétrolifères réservés dans la Constitution. Dans ce cas, la révision de la disposition constitutionnelle relative à ces blocs ne sera définitivement acquise qu'à l'issue d'un vote référendaire en ce sens ;

- soit insérer cette obligation dans un texte législatif dont la modification serait subordonnée à deux votes en ce sens à la majorité qualifiée des 3/4 des membres du parlement. Le délai entre ces deux votes pourrait être fixé à douze mois.

Cette dernière précaution vise à obtenir des parlementaires une plus grande sérénité dans l'appréciation de la levée de protection juridique des blocs pétrolifères réservés. Cette suggestion pourrait paraître surréaliste à certaines personnes. Pour notre part, elle constitue plutôt l'appréciation, à sa juste valeur, de la solidarité intergénérationnelle.

Il serait utopique d'espérer atteindre une gestion durable des ressources pétrolières off shoreen comptant seulement sur la bonne volonté des autorités chargées de délivrer les titres pétroliers239.

238 En vertu de l'article 75 de la Constitution du 1er août 2000 de la république de Côte d'ivoire.

Dans cette hypothèse, le chef de l'État serait donc juridiquement fondé à prendre des dispositions dérogatoires à celles du Code pétrolier (loi stricto sensu) sans pour autant commettre une illégalité surtout lorsque le parlement viendrait à approuver une telle ordonnance à l'expiration du délai prévu par la loi d'habilitation.

De même, une majorité parlementaire peu sensible à la solidarité inter- générationnelle en matière de gestion des ressources pétrolières peut modifier juridiquement, pour une raison ou une autre, toute disposition en ce sens.

239 En effet, ces autorités peuvent être fortement tentées, au regard de la hausse des cours de pétrole et dans une optique de rentabilité financière à court terme, d'autoriser l'exploitation des gisements situés dans les blocs pétrolifères réservés.

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Il apparaît donc nécessaire non seulement de poser le principe de la limitation des pouvoirs des autorités nationales compétentes en matière de concession de blocs pétrolifères mais aussi de déterminer clairement l'étendue de cette limitation temporaire.

B- LA LIMITATION TEMPORAIRE DES POUVOIRS DE CONCESSION DES BLOCS PETROLIFERES

La gestion durable des ressources pétrolières suppose, on l'a vu, que les pouvoirs de l'autorité concédante soient partiellement limités dans le temps. La période de cinquante (50) années nous paraît raisonnable. Ce choix ne résulte pas du hasard mais correspond plutôt au nombre maximum d'années pendant lesquelles un opérateur pétrolier est légalement habilité à occuper privativement un champ pétrolifère240.

Il importe cependant de remarquer que les gisements existants ne sont pas tous entrés en production. Il s'avère que la mesure d'interdiction temporaire précitée risque de se prolonger au-delà de la période légale des cinquante ans au regard de cette situation. En d'autres termes, tant que les gisements actuels seront en production, l'exploitation des blocs réservés ne sera pas possible.

À l'inverse, s'il arrivait que les gisements actuels s'épuisent rapidement à la suite d'une exploitation intensive ou anarchique, la mesure d'interdiction continuerait à s'appliquer ; et ce, au profit des générations à venir d'ivoiriens lesquels ne devraient en aucun cas pâtir des choix erronés opérés par les autorités actuelles.

La matérialisation du concept de solidarité intergénérationnelle suppose aussi l'adoption de mesures d'ordre institutionnel. Celles-ci pourraient se traduire par la refonte des fonds d'affectation spéciale de revenus pétroliers241.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry