4.3 Etude prospective : Prescripteur
Le prélèvement par un infirmier sans prescription
médicale n'est pas associé significativement avec une indication
injustifié de ce prélèvement (p=0,055)
Il est demandé par les internes (67%), les
médecins urgentistes (19%), les infirmiers (13%) et le neurologue (1%)
(Figure n°8)
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Figure 8 : Prescripteurs pendant l'étude prospective.
Intérêt diagnostique
Le prélèvement justifié de troponine est
associé significativement (p=0,017) avec un intérêt
diagnostique déclaré par le médecin responsable de la
prise en charge du patient.
4.4 Impact financier
Cout du prélèvement
Le cout d'un prélèvement de Troponine T us de
7€30.
Dans notre étude rétrospective, le nombre de
prélèvements de troponine évitables était de
quarante sept, soit un cout total de 343,10€.
En extrapolant à l'année, le cout de ce
mésusage serait de 20 886,21€.
Dans notre étude prospective, après information des
bonnes pratiques, le nombre de prélèvement de troponine
évitables était de dix neuf, soit un cout total de
138,70€.
Celà représente une économie de
204,40€, en extrapolant à l'année elle serait de 12
442,85€.
Temps d'analyse
Par ailleurs un prélèvement de troponine requiert
une manipulation par un technicien d'une durée de 10mn puis un temps
d'occupation de l'automate d'une durée de 33mn, divisé en 15mn de
centrifugation et 18mn de réaction, retardant les autres analyses
biochimiques de ce prélèvement.
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Extrapolé à une année, cela
représente dans l'étude rétrospective :
- 19,5 jours de manipulation par un technicien
- 65,5 jours de fonctionnement d'automate
- une augmentation du temps d'attente d'environ 40mn pour 2861
patients (6,3%)
Après information des bonnes pratiques, le gain est de
:
- 11,5 jours de manipulation par un technicien - 39 jours de
fonctionnement d'automate
- 40mn d'attente pour 1705 patients (3,8%)
5- DISCUSSION
5.1 Critère principal
Notre étude rétrospective retrouve un pourcentage
de 42,7 % de prélèvements injustifiés de troponine aux
urgences de Pau, elle est toutefois inférieure à celui
retrouvé dans 3 études réalisées dans d'autres
urgences de France qui l'estiment entre 53,6 % et 63 %. [34, 35, 36]
L'estimation du nombre de sujets nécessaires ayant été
réalisée au mois d'avril, il a été
décidé d'augmenter la durée d'inclusion pour compenser la
diminution d'affluence habituellement observée au mois de
l'étude, malgré cela le nombre de prélèvements
était inférieur à celui estimé initialement pour
permettre de mettre en évidence une association significative. En
dépit de cette perte de puissance, l'information du personnel
médical à propos des bonnes pratiques de prescription de la
troponine a été statistiquement associé avec une
réduction des prélèvements injustifiés de troponine
de 44,2 %.
Nous sommes la première étude à
étudier l'impact d'une information du personnel médical sur les
bonnes pratiques de prescription de troponine et de surcroit à mettre en
évidence son efficacité par une diminution significative des
prélèvements injustifiés de troponine.
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