1.1.5. Géologie
Du point de vue géologique, la région du Fitri
est caractérisée par la transition entre les formations
périphériques du massif central tchadien, essentiellement
métamorphiques, et les dépôts sédimentaires de la
cuvette tchadienne. Le socle, peu profond et localement affleurant au sud-est
du lac, s'enfonce progressivement vers l'ouest et le nord sous une couverture
alluvionnaire fluvio-lacustre à dominance argileuse. Le cordon sableux,
contemporain de l'extension maximale du lac Tchad (méga-Tchad) au
quaternaire récent (8000 à 6000 BP) et dont il devait marquer le
rivage, sépare aussi les unités structurales visibles à
l'affleurement (Pias, 1965).
Les roches métamorphiquesd'âge
précambrienaffleurent dans une boutonnière entre le cordon
sableux et le lac, à la faveur de multiples ravines orientées
vers le nord-ouest. Elles sont décrites par Pias (1970) comme «
série méta-volcano-sédimentaire de
Lélé-Dolko ». On les rencontre dans la plupart des forages
de reconnaissance exécutés au sud et à l'est du lac
(Aubagueset al.,2007).
1.1.6. Les différents types
de sols
Les terres inondables du bassin du lac Fitri sont des
vertisols localisésdans les dépressions argileuses. Ils sont
favorables aux cultures de décrue (Berbéré, Niebé,
Gombo, Concombre, Tomates, Patates...). On rencontre aussi ces sols dans les
bas-fonds (sols hydromorphes ou à pseudo gley).Très argileux en
surface et argilo-sableux en profondeur, ces solsinondables pendant une partie
de l'année, se trouvent sur presque tout le pourtour du lac. Leur
inondation prolongée leur apporte parfois une quantité non
négligeable de limon. Cependant, des tâches de calcaire
très minces peuvent être observées. Ils ont un PH acide en
surface (5 à 5,5) qui se fait aussi sentir plus en profondeur (BIEP,
1989). Cependant, lorsque l'inondation est très longue, ces sols ne sont
pas exploitables. BIEP (1989) distingue cinq (5) principaux types des
sols :
· les vertisols : ils sont
localisés dans les dépressions argileuses et constituent 39% de
la superficie de la zone. Ils sont favorables aux cultures de décrue
notamment leberbéré lorsqu'ils sont bien
inondés.
· Les sols steppiques sur matériaux
sableux : couvrent 19% de la surface totale. Ces sols sont
très propices aux cultures pluviales et au développement de
certaines espèces graminéennes comme Schoenefeldia gracilis,
Eragrostis tremulaet ligneusesparticulièrement
lesAcacias ;
· Les sols halomorphes sur alluvions
sablo-limoneuse à argilo-limoneuse : Ils
s'étalent sur 16% de la surface totale. Ces sols sont d'une
qualité médiocre et peuvent dans une certaine mesure servir pour
les cultures de décrue ;
· Les sols hydromorphes à pseudo-gley
ou à gley : représentent 11% de la superficie
totale. Ces sols sont inondés temporairement. Ils ont des aptitudes
culturales diverses en fonction de texture et de la position
topographique ;
· Les sols minéraux bruts ou cuirasses
(socles affleurants ou subfleurants) : ils couvrent 7% des
superficies totales. Impropres pour l'agriculture, ces sols sont
utilisés comme terres de parcours.
A ces différents types de sols correspondent trois
zones de végétation et d'activités humaines qui
régissent l'occupation de l'espace dans ce bassin humide :
Ø La zone humide effective (ou lit mineur
du lac) : c'est le domaine de la végétation
subaquatique et herbacée où se développe le bourgou
(Echinochloaspp) principale ressource pastorale dans le bassin du
Fitri ;
Ø La zone humide efficace (ou lit
majeur) : correspond à l'ensemble des sols
situés aux abords du lac. Ce sont, les vertisols de couleur noire
favorables aux cultures de décrues (berbéré,
niébé, gombo, concombres, tomates, patates...).
Ø La zone humide potentielle (terres
exondées) :les terres exondées sont
constituées de trois principaux types de sols : des
sols steppiques sableux, des sols halomorphes et des sols à
pseudogley.
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