1.1.4. Hydrologie du lac sous la
coupe des précipitations et du ruissellement
Concernant l'hydrologie du lac Fitri, il faut retenir que deux
facteurs sont essentiels dans l'alimentation de ses eaux :
Ø les précipitations directes sur le lac ;
Ø les apports du Batha et d'autres affluents.
Dans le contexte bioclimatique actuel difficile, les eaux de
surfacese singularisent par un endoréisme très marqué et
une extrême irrégularité des ressources en raison de la
variabilité climatique. C'est ce qui explique les variations importantes
du niveau du lac qui reçoit en moyenne un milliard de mètres
cubes d'eau répartis entre le Batha, principal affluent du lac dont les
eaux coulent trois à quatre mois par an (Lemoalle, 1996) et les
précipitations (11% des apports). Le reste des apports est
constitué par les eaux des Ouaddis El Ouadey, du Ouaddi Rimé et
du massif central tchadien, en particulier de l'Aboutelfan (Barhs
Melmelé, Zerzer, Zilla et Abourda). L'ensemble de ce bassin est
situé au Tchad. Le bassin d'alimentation du lac a une superficie totale
de 70 000km². Les deux tiers correspondent au sous bassin versant du
Bahr Batha (47300km²). Le tiers restant est constitué par les
sous-bassins du bahr Melméle (4 450km²), de Zilla (5 400
km²), de Zerzer, d'Abourda (4 400km²) sans oublier les abords du
lac (5 850km²) (CEDRAT, 1988).
Le bassin endoréique de la cuvette du Fitri est
défini par la hauteur du lac (359m) atteinte à l'échelle
de Yao, lors des bonnes années pluviométriques (Courel et
al., 1997). Le bassin hydrographique du Fitri est quatre fois plus
long que large (550km sur 150km) (Figure 2).
Figure 2: localisation des bassins
versants des affluents du Lac Fitri (Courel et al.,1997)
En outre, les différents sous-bassins versants n'ont
pas les mêmes caractéristiques physiques. Il se pose donc un
problème réel de ravitaillement du lac : le Batha reste encorede
loin, son principal pourvoyeur en eau. Par ailleurs, le lacdispose dans sa
partie Nord-Ouest, d'une importante zone d'épandage très propice
à l'infiltration. Les petits cours d'eau n'ayant pas un débit
suffisamment fort pour ruisseler ne peuvent plus alimenter le lac. Ainsi, le
réseau hydrographique, à la sortie des massifs (Guéra,
Ouaddai), suit bien les cassures de la roche ou serpente entre les blocs
d'altération granitique. Par contre, de par sa morphologie
extrêmement plane en zone d'arène, le réseau devient
diffus, digité, voire mal organisé (Pias, 1970). L'infiltration
devient à cet endroit plus important que le drainage : 38,4mm pour les
sables et 9,8mm pour l'argile (indice de Hénin). Ce
phénomène a un impact non négligeable sur le
ravitaillement du lac car les cours d'eaux creusent dans les argiles et les
lits ensablés créant ainsi de multiples méandres : une
partie importante de l'eau s'infiltre et n'est pas transportée.
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