4.4. La dynamique de la végétation ligneuse dans
la zone selon la littérature
Les sources écrites relatives à la région
d'étude sont rares et celles qui traitent de manière
spécifique la dynamique des ressources naturelles en
général et de la végétation ligneuse en particulier
n'existent pratiquement pas.Le Lac Fitri, est très mal connu ainsi que
le soulignent clairement Burgis & Simoens (1987) : « On
possède peu d'informations sur ce lac. L'essentiel des données
provient d'une courte campagne réalisée en décembre 1973
et de documents non publiés du Service d'Hydrologie du Centre ORSTOM de
N'Djamena. ».Plusieurs études récentes ont
été menées dans la zone par des Programmes de
Développement, des institutions comme l'Institut de Recherches et
d'Application des Méthodes de développement (IRAM), le Bureau
International des Etudes et de Programme (BIEP), laCommunauté d'Etudes
de Développement Régional et d'Aménagement du Territoire
(CEDRAT), l'Office de Recherche Scientifique des Territoires d'Outre-mer
(ORSTOM) devenu aujourd'hui l'Institut de Recherche pour le
Développement (IRD), le Fonds Spécial pour l'Environnement (FSE)
et le Centre Technique de Foresterie Tropicale (CTFT) devenu aujourd'hui le
Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement (CIRAD). Parmi les auteurs qui ont mené des
études sur le Fitri, on peut citer Haguenbucher (1968), Raimond et
al.,(1997),Diop (1998), Zakinet(2008), Koyoumtan (2002), Béchir et
al., 2015), Dagou et al., (2002), Moupeng(2006), Aubague et
al., (2007), Marty et al.,(2012), BEGC (2016)...
En général, concernant les ressources
naturelles, les auteurs présentent la zone du Fitri comme l'une de
grandes réserves de la Biosphère dans le Sahel. L'homme participe
activement à la dynamique des ressources naturelles en
général et des ressources végétales en particulier
de plusieurs manières, à travers des actions directes ou
indirectes. En effet, l'activité humaine participe à la dynamique
de la végétation ligneuse par l'extension des surfaces agricoles,
l'expansion des surfaces pâturables, la déforestation, la
dégradation des terres, la désertification,... Ces processus sont
très visibles dans la région du Fitri, où les
activités humaines se sont de plus en plus multipliées et
interagissent avec les changements climatiques.
Selon le BIEP (1989), la superficie du lac varie entre 45
à 600 km2. C'est un lac temporaire variant d'une année
à l'autre selon les pluviosités. Selon toujours le même
auteur, le lac et ses abords sont le domaine d'une végétation
subaquatique et d'herbacée avec des faciès différents
suivant les fréquences des inondations. La zone inondée jusqu'en
fin de saison chaude demeure le domaine de la bourgoutière, fourrage le
plus apprécié par les troupeaux.Béchir et al.,
(2015) ont analysé la dynamique des pâturages autour des ouvrages
hydrauliques des zones pastorales du Batha. Cette étude a montré
une dynamique en régression marquée par une importante diminution
de la diversité spécifique ligneuse et herbacée aux
alentours immédiats des points d'eau au détriment d'une certaine
homogénéisation donc d'une diminution du nombre de formations
pastorales.Marty et al., (2012)dans « L'analyse de
l'évolution des ressources dans le département du
Fitri » et FSE (2016) dans une étude diagnostique de la
diversité biologique de la Réserve de Biosphère du Lac
Fitri ont fait l'état des lieux des ressources naturelles dont dispose
le lac Fitri. Ces rapports abordent les paramètres biophysiques qui
déterminent la biodiversité remarquable et le réel
potentiel agricole, pastoral, halieutique qui ont permis à la
région d'être inscritesur la liste des zones humides de la
convention de RAMSAR.Guédon (2016) a également
présenté les différentes zones d'Hyyphaene thebaica
(Palmier « doum ») qui constitue l'une de grandes
formations végétales du Fitri. Dans l'ensemble du bassin versant,
mises à part les forêts galeries le long des cours d'eau et la
forêt d'Acacias entre le village Gueria et la rive sud du lac,
seules les rives du Fitri sont colonisées par des formations
végétales denses, comparables à celles des rives du lac
Tchad (Moupeng, 2006).
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