I.3. Aspect économique
Le lac Fitri occupe une place capitale dans la vie
économique de la zone. La quasi-totalité des activités
économiques est liée à son existence.L'économie est
essentiellement axée sur le secteur primaire et intéresse la
quasi-totalité de la population. L'agriculture et l'élevage
viennent en tête puisqu'ils occupent 93 % de la population active suivis
de la cueillette etde la chasse (4%) ainsi que du secteur informel 3 % (BCR,
1987).
I.3.1. L'Agriculture, une
activité dominante
L'agriculture est une activité qui occupe une partie
importante de la population active. En effet,les Bilala sont des agriculteurs
par excellence car plus de 80% de cette population pratique cette
activité. La population pratique une agriculture itinérante sur
brûlis avec un niveau d'équipement très faible. Les moyens
de production sont rudimentaires et limités (daba, hache et houe). La
charrue est utilisée de manière irrégulière sur des
sols très fragiles. Il s'agit d'une agriculture de subsistance
basée sur la céréaliculture (mil pénicillaire,
sorgho pluvial et de décrue...) destinée à
l'autoconsommation locale sauf le surplus est vendu pour subvenir aux besoins
familiaux.
Les systèmes de culture sont adaptés aux
pulsations du lac et aux variations des précipitations. Ainsi, au
début de la saison des pluies, les agriculteurs quittent les villages
« mères », proches du lac où ils passent la saison
sèche pour rejoindre sur le « goz », les
villages agricoles. Ils y séjourneront près de trois mois avant
de retourner aux abords du lac où ils pourront s'adonner à la
pêche, à la culture de berbéré ou au
maraîchage. Ces mouvements occasionnent un véritable
déplacement des populations.
Les systèmes de production agricole pratiqués
sont nombreux et varient selon les zones et les conditions climatiques et
édaphiques. Les cultures pluviales (mil pénicillaire et sorgho
pluvial) sont pratiquées sur sols sableux et argileux localisés
dans la partie nord et nord-est du département. La culture du sorgho de
décrue, localement appelée berbéré occupe les
dépressions inondables et les abords du lac Fitri, elle cohabite avec
les cultures maraîchères installées également sur
les iles. Les surfaces cultivées en année normale sont
estimées à 15 000 et 20 000 ha et le rendement moyen à 900
kg/ha (BIEP , 1990).Les principales spéculations sont par ordre
d'importance : le sorgho, le mil pénicillaire, le maïs pour
l'alimentation, le berbéré, l'arachide, le niébé et
le sésame comme cultures de rente. D'introduction récente (en
1980), les cultures maraichères occupent près de 300 ha (BIEP,
1990) et sont beaucoup plus localisées dans les îles comme Moudo I
et II mais aussi aux abords du lac et à Yao. On y cultive la patate
douce, le concombre, le piment, le gombo, les oignons, les pommes de terre, les
pastèques, la carotte... Les produits de récolte permettent
d'améliorer le menu quotidien mais aussi de générer de
recettes pendant la saison sèche.Les cultures maraîchères
concernent en revanche le gombo, le concombre, la tomate, les pastèques,
le haricot et plus récemment la patate douce, la carotte, l'oseille et
le piment.
|