WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Implication de la communauté des parents d'élèves dans la gestion des écoles : lien avec les résultats des apprentissages des élèves dans trois pays d'afrique subsaharienne francophone (Burkina, Bénin et Sénégal)


par Ndiaga Mahip DIOP
Université de Bourgogne - Master II en Pilotage et Évaluation dans les Systèmes Éducatifs (PESE) 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.1.2. Enjeux de la qualité de l'Éducation

L'éducation, notamment celle de qualité constitue un atout majeur pour une nation et est un fondement important pour des sociétés fortes et pacifiques (UNESCO-UIS, 2018). Toutefois, au vu

16

des résultats alarmants10 révélés par les enquêtes internationales sur les acquis des élèves (PASEC, 2014 ; UNESCO, 2007 ; 2015) auxquels s'ajoutent le fort taux d'analphabétisme et les plus de 617 millions de jeunes dans le monde qui ne savent ni lire une phrase simple encore moins effectuer les calculs mathématiques de base (UNESCO-UIS, 2018), il devient urgent pour de nombreux pays, plus particulièrement pour ceux en développement d'adopter des politiques éducatives plus efficaces (CONFEMEN, 2007) pour atteindre les objectifs mondiaux d'éducation fixés par la communauté internationale en 2015 avec l'ODD 4 qui exige une éducation de qualité, de l'enseignement préscolaire au deuxième cycle de l'enseignement secondaire, pour chaque enfant, d'ici 2030. Cet engagement international, constitue désormais un enjeu mondial et vise à apporter une solution à la crise à laquelle sont confrontés les systèmes éducatifs des pays.

Pour l'atteinte des objectifs de l'ODD4, avec l'intégration des compétences nécessaires pour faire face aux besoins sociétaux tels que la promotion du « vivre ensemble », la lutte contre le terrorisme et l'extrême violence, il devient urgent voire impératif pour, notamment les pays en développement, de s'intéresser aux éléments qui déterminent la qualité de l'Éducation, et cela d'autant plus du fait de la rareté des ressources et des nombreux autres défis auxquels ces pays sont confrontés pour assurer les conditions propices à un développement du capital humain.

Or, pour bon nombre de pays en développement, il semble que l'école ait tourné le dos à l'économie. Au Sénégal par exemple, la publication 2016 de l'Agence Nationale des Statistiques et de la Démographie (ANSD) sur la situation économique et sociale, montre qu'en moyenne 64,1% des personnes occupées n'ont pas fréquenté l'école et 32,9% ont, au plus, le niveau secondaire. Les personnes occupées ayant un niveau d'enseignement supérieur ne représentent que 3%. Au Bénin, l'Enquête modulaire intégrée sur les conditions de vie des ménages (EMICOV) 2015 publiée par l'Institut national de la statistique et de l'analyse économique, révèle que plus le niveau de diplôme est élevé, plus le taux de chômage est important. En effet, le taux de chômage est de 9,0% chez les diplômés du supérieur, 4,9% chez les diplômés du secondaire et 1,9% chez les béninois n'ayant qu'achevé le niveau primaire. Au Burkina, le rapport d'identification et d'analyse des freins à l'opérationnalisation des réformes de la politique de formation professionnelle publié par l'Unesco -

10 Selon le rapport PASE014, par exemple, la grande majorité des élèves évalués (environ 40 000 dans plus de 1 800 écoles) ne disposent pas des compétences attendues dans le cycle primaire. En effet, en début de scolarité (2e année du primaire), 70% des élèves n'ont pas atteint le seuil « suffisant » de compétences en langue et plus de 50% en mathématiques ; en fin de cycle (6e année du primaire), près de 60% sont en deçà du niveau attendu dans les deux disciplines.

17

Pôle de Dakar, montre que pour la période 2010-2014, 68% des sortants du système éducatif sont en emploi, 13% au chômage et 19% inactifs11.

Ces statistiques interpellent sur la qualité des profils sortis des systèmes éducatifs qui ne semblent pas répondre aux attentes en termes de connaissances et de compétences attendues.

Or, pour ces trois pays, l'éducation constitue le premier poste budgétaire dans les politiques publiques. En effet, au Burkina, au Bénin et au Sénégal, c'est respectivement 4.17%, 4.36% et 4.46% du PIB qui ont été alloués au secteur de l'éducation en 2015, soit un peu plus que la norme de 4 % proposée dans le Cadre d'action Éducation 2030. Mais, malgré les efforts consentis par ces pays, nous assistons de plus en plus, d'une part à une baisse des niveaux des apprenants et d'autre part à un échec massif des élèves, avec un taux de redoublement de 6,32%12 au Burkina, 11.5%13 au Bénin et 3.6%14 au Sénégal. Ce constat est partagé par le PASEC qui souligne dans son rapport 2014 que « malgré les progrès réalisés et les engagements par les Etats, la qualité de l'éducation reste un immense défi pour la plupart des pays francophones du Sud ». En effet, selon ce rapport, en début de cycle, plus de 70% des élèves n'ont pas atteint le niveau « suffisant » en langue, et plus de 50% en mathématiques. En fin de cycle, près de 60 % des élèves sont en deçà de ce niveau dans les deux disciplines. Au Bénin, c'est plus de 80 % des élèves qui n'atteignent pas le seuil « suffisant » en langue et 60 à 70% ont des difficultés en mathématiques. Au Burkina Faso, bien qu'environ deux tiers des élèves n'atteignent pas le seuil en langue, près de 60% des élèves disposent de compétences suffisantes en mathématiques. Au Sénégal, 70 à 80% des élèves n'atteignent pas le seuil « suffisant » de compétences en langue, avec toutefois la moitié des élèves qui atteint ce seuil en mathématiques (Rapport PASE014).

Ces statistiques inquiétantes interpellent avec acuité sur la question de la qualité des apprentissages dans les écoles. Cette problématique n'épargne pas, dans une moindre mesure, certains pays développés. En effet, selon un rapport de 2010 de l'Inspection générale de l'Éducation nationale (IGEN), le système scolaire français produit 50% à 60% d'élèves dont les résultats sont satisfaisants ou très bons, 20% à 30% dont les résultats sont insuffisants et 15% à 20% en grande difficulté scolaire.

Or, réussir une éducation de qualité ne saurait être le seul apanage des enseignants ou des pouvoirs publics centraux et/ou locaux, en charge du secteur de l'éducation. En effet, une éducation de

11 Les inactifs sont considérés comme les personnes ayant une qualification, n'ayant pas un emploi et qui n'en cherchent pas également (Cf. Cours J. F. Giret - Module 16MSE 565 : Marché du Travail-Emploi-Qualifications)

12 Source : Annuaire statistique, DGESS/MENA, 2011-2015

13 Selon les données des annuaires statistiques de 2006 à 2015 du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire.

14 Source : Rapport national sur la situation de l'éducation, MEN/DPRE, 2015.

18

qualité nécessite, au moins, un espace de collaboration au sein de l'école (Leclerc et Labelle, 2013) et dans lequel siègent les différents acteurs de l'école (administration scolaire, organisations des parents d'élèves, autorités locales, etc.) pour partager leurs réflexions et résoudre les problèmes.

C'est donc dans ce contexte que se situe l'importance de la communauté des parents dans la gestion de l'école, et s'inscrit cette présente étude qui entend contribuer à identifier les déterminants de la qualité de l'Éducation sous l'angle de l'implication de cette communauté dans la gestion des écoles. Il sera question d'étudier si l'implication de la communauté des parents dans la gestion de l'école contribue à améliorer les résultats des apprentissages des élèves et, du même coup, si ce déterminant pèse sur la qualité de l'Éducation. Ce questionnement entre dans plusieurs axes de la qualité de l'éducation, notamment : l'efficacité interne des systèmes éducatifs, l'environnement scolaire et le financement de l'éducation, tel qu'indiqué au point I.1.1 du présent document.

Par ailleurs, le choix de souscrire notre appréciation de la qualité de l'éducation à la seule dimension « performances des élèves », se justifie entre autres raisons par la complexité de la question de la qualité et le défaut de temps pour investir la question, qui pourra être difficilement cernée dans son entièreté dans le cadre d'un mémoire. Aussi, prendre toute la mesure de la qualité de l'éducation nécessite surtout de disposer de données, qui souvent proviennent de sources différentes, mais peut également nécessiter de mener parfois des enquêtes spécifiques.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein