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Etude comparative des privilèges et immunités en droit congolais et droit belge : cas du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale


par Raphael KABAMBA KAZADI
Université de Mwene-Ditu - Graduat en droit, département de droit public 2021
  

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Section 6 : Du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale

§1. Présentation

Le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale est l'institution gouvernementale ayant en charge la conduite de la politique extérieure de la RDC. De ce qui précède, ce ministère demeure un passage obligé de la RDC avec l'extérieur. Au vu de son importance dans la quête de la paix et du développement du pays, ce ministère est hautement stratégique. D'après les dispositions constitutionnelles congolaises, le Président de la République est le premier diplomate. En sa qualité de garant de l'unité nationale et élu du peuple, le chef de l'Etat est l'inspirateur de grandes lignes, de la politique étrangère et de la diplomatie est réalisée en son nom et au nom du gouvernement par le ministre des affaires étrangères, membre du gouvernement représentatif du peuple congolais. Le Président de la République nomme et accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et reçoit les lettres de créances des envoyés accrédités auprès de lui par lesdites puissances.

§2. Historique

L'histoire du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale remonte à l'accession de notre pays à l'indépendance le 30 juin 1960 ; mais la gestion du pays sur le plan interne et externe date en fait de 1885. Durant cette année, l'EIC était une propriété du Roi Léopold II qui dirigeait sous son autorité personnelle, sa propriété tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, par le truchement de trois départements qu'il avait institués à cet effet. En 1908, le roi décida de céder l'EIC à l'Etat belge à la grande surprise de grandes puissances. L'EIC devient une colonie belge et c'est le ministre des affaires étrangères belge en collaboration avec celui de la colonie qui administraient le Congo belge tant sur le plan interne qu'externe, le Royaume de Belgique et le Congo à une même et unique souveraineté.

(68) Art. 120 de la Constitution belge, Op.cit.

(69) Art. 124 à 125, Idem.

[38]

Ce n'est que depuis le 30 juin 1960, lors de l'accession de la RDC à l'indépendance que le ministère des affaires étrangères en tant que tel vit jour. Mais il débutera ses activités avec une carence de cadres car les colonisateurs n'ont pas préparé les congolais à exercer les lourdes tâches.

Cette situation amènera le gouvernement de l'époque et le ministre des affaires étrangères à recourir à l'expertise des étrangers et à l'envoi de futurs diplomates congolais en formation dans des pays amis. A l'heure actuelle, ce ministère a en son sein des cadres universitaires de premier rang.

§3. Localisation

Le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale a connu plusieurs départements depuis sa création jusqu'à nos jours.

§4. Attributions classiques du ministère

En dehors des attributions communes à tous les ministères, le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale a des attributions qui lui sont spécifiques, fixées notamment par l'ordonnance N° 07/18 du 16 mai 2007 dont quelques-unes les plus importantes sont reprises ci-dessous :

1) Animation de la diplomatie étrangère de la RDC et de sa diplomatie ;

2) Exécution des formalités protocolaires de rédaction ; de signature ; d'autorisation législatives nationales ;

3) Défense des intérêts des congolais auprès des puissances étrangères ;

4) Préparation des travaux avec les organisations multilatérales et suivi de l'exécution de leurs décision et recommandations ;

5) Gestion du protocole d'Etat ;

6) Gestion des passeports ;

7) Gestion des visas spéciaux ;

8) Gestion bilatérale et multilatérale du pays.

Cependant, pour exécuter ses tâches avec succès, le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale dispose d'un cadre compétent tant au pays avec le centre qu'à l'extérieur avec les missions diplomatiques et postes consulaires. (70)

(70) Rapport de stage effectué au ministère des affaires étrangères de la RDC, Université de Kinshasa, 2016, inédit P. 2.

[39]

§5. Organisation et fonctionnement du ministère

1) Le ministre : il est nommé par ordonnance présidentielle sur proposition du premier ministre. Il est l'instance politique par excellence du ministère, il assiste le chef de l'Etat en matière de politique étrangère et envoie les chargés des affaires avec lettre auprès des pays amis et reçoit ces derniers ; il coordonne et exécute les actions de la politique étrangère du pays ; il engage le pays devant le monde extérieur et représente le pays à l'extérieur ;

2) Le vice ministère : il est nommé par ordonnance du président sur proposition du premier ministre. Il a toutes les actions de la structure administrative et financière de la structure ou du ministère en collaboration avec le secrétaire général. En cas d'absence ou d'empêchement du ministre, il assure l'intérim ;

3) Le secrétaire général : est l'autorité administrative du ministère. Il est nommé par ordonnance du président sur proposition du ministre de la fonction publique. Il prévoit, organise, conçoit et contrôle les services et fait rapport au ministre soit directement soit indirectement par le truchement du vice-ministre ; il assure la liaison entre le cabinet politique et la partie administrative du ministère et exécute les instructions de l'instance politique du ministère ;

4) Les directeurs chefs de services : les directeurs chefs de services tiennent les

directions ci-après :

- La direction des services généraux ;

- La direction des affaires juridiques et contentieuses ;

- La direction de l'inspection des postes diplomatiques et consulaires ;

- La direction de chancellerie et litiges ;

- La direction des études ; recherche et planification ;

- La direction du protocole d'Etat ;

- La direction Afrique et moyen orient ;

- La direction Europe ;

- La direction de la Francophonie ;

- La direction des organisations internationales ;

- La direction de transmission ;

- La direction des congolais à l'étranger ;

- La direction Amérique, Asie et Océanie, etc. (71)

(71) Rapport de stage, op.cit., P. 3.

[40]

5) Succession des ministres des affaires étrangères de 1960 à nos jours en RDC

MINISTRES

ANNEES DE MANDATURE

1

J.M. BOMBOKO

1960 - 1963

2

MABIKA KALANDA

1963 - 1964

3

Moise KAPEN TSHOMBE

1964 - 1965

4

KAMITATU Cléophas

1965

5

J.M. MBOBOKO

1965 - 1969

6

ADOULA Cyrille

1969 - 1970

7

MOBUTU Joseph Désiré

1970

8

KARDOZO MARIO LOSEMBE

1971 - 1972

9

UMBA DILUTETE

1972 - 1975

10

MANDUNGU BULANIATI

1975 - 1976

11

NGUZ A KARL IBOND

1976 - 1977

12

UMBA DILUTETE

1977 - 1979

13

NGUZ A KARL IBOND

1979 - 1980

14

INONGA LOKONGAO L'OME

1980 - 1981

15

J.M. MBOBOKO LUKUMBA

1981

16

YOKA MANGONO

1981 - 1982

17

KAMANDA WA KAMANDA

1982 - 1984

18

UMBA DILUTETE

1984 - 1985

19

MAKOLO WA MPOMBO

1985 - 1986

20

MANDUNGU BULANIATI

1986

21

KENGA WA DONDO

1986 - 1987

22

EKILA LIYONDA

1987 - 1988

23

NGUZ A KARL IBOND

1988 - 1990

24

MUSHOBEKWA KATANA

1990 - 1991

25

INONSA LOKONGO L'OME

1991

26

IPOTO EYEBU BUKANDASI

1991

27

BUKETI BUKAYI

1991

28

BAGBENI ADEITO

1991 - 1992

29

Pierre LUMBI OKONGO

1992

30

MPINGA KASANDA

1992 - 1994

31

LUNDA BULULU

1994 - 1995

[41]

32

33

34

35

36

37

38

39

40

41

42

43

44

45

46

47

48

KAMANDA WA KAMANDA

KITITUA TUMANSI

KAMANDA WA KAMANDA

BIZIMA KARAHA

JIC OKOTO LOLAKOMBE

YERODIA ABDOULAYE NDOMBASI

SHE OKITUNDU Léonard

Antoine NHONDA

RAMAZANI BAYA Raymond

MBUSSA NYA MWISI

Alexis NTAMBWE MWAMBA

Raymond TSHIBANDA

Léonard SHE OKITUNDU

Alexis NTAMBWE MWAMBA

Franck MWEDI MALILA

Marie NTUMBA NZEZA

Christophe LUTUNDULA APALA

1995 - 1996

1996 - 1997

1997

1997 - 1998 1998 - 1999 1999 - 2000 2000 - 2003 2003 - 2004 2004 - 2007 2007 - 2008 2008 - 2012 2012 - 2016 2016 - 2019 2019 - Intérim 2019 - Intérim 2019 - 2021

2021 - à nos jours

§6. Structure du ministère

Deux organes caractérisent la structure du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale à savoir :

a) L'organe politique :

+ Ministre ;

+ Vice-ministre de la coopération internationale et intégration régionale ; + Vice-ministre des congolais à l'étranger.

b) L'organe administratif :

+ A la centrale :

+ Le secrétaire général des affaires étrangères ;

+ Les directeurs chefs de service ;

+ Les chefs de division ;

+ Les chefs de bureaux ;

+ Les collaborateurs ;

+ Les agents auxiliaires.

[42]

+ A l'extérieur :

+ Les ambassadeurs ;

+ Les missions permanentes ;

+ Les consulats.

§7. Le secrétariat général du ministère

Le ministère des affaires étrangères est une institution gouvernementale ayant en charge la politique étrangère de la RDC. Il est aussi le passage obligé pour tous les contacts du pays avec l'extérieur. Dans la plupart des temps ; il est rattaché directement à la présidence et est appelé ministère d'Etat.

Alors en ce qui concerne le secrétariat, il faut cependant noter qu'il a bien de rôles à jouer. Il est le mémoire du ministère, il assure la liaison entre l'administration et le cabinet politique, il est l'unité de la jurisprudence administrative, il sauvegarde la tradition administrative et la discipline du ministère.

Il sied de signalé que le secrétariat général a en son sein différentes directions notamment :

a. Direction de services généraux : celle-ci s'occupe des affaires telles que : le personnel, les infrastructures ; les finances...

Cette direction est composée de quatre divisions à savoir :

+ Division du personnel intérieur : elle gère le personnel qui est situé à la centrale, et en poste, elle recrute et s'occupe des formations appelées « réarmement » ;

+ Division du personnel extérieur : elle s'occupe de tout ce qui concerne le personnel du poste diplomatique, sa gestion, le loyer, et son payement ;

+ Division d'infrastructure : elle est à la charge des infrastructures mobilières et immobilières ;

+ Division de l'action sociale : elle s'occupe de tout ce qui tient à la vie des agents.

b. Direction des affaires juridiques et contentieuses : elle est proprement de nature

technique et joue le rôle de conseiller juridique du gouvernement. Elle comprend des

divisions ci-après :

+ La division des traités et accords internationaux ;

+ La division des contentieux internationaux ;

+ La division de consultations juridiques et opération juridique ;

+ La division de droit de l'homme et de droit international humanitaire.

[43]

c. La direction de l'inspection des postes diplomatiques et consulaires : cette direction est appelée à d'épauler ; vérifier et formuler des remarques et observations portant sur les rapports des différents actes de gestion tant administratif que financier. Elle a la mission de contrôle, d'inspection pour s'assurer l'exécution des instructions.

d. La direction de chancellerie et litiges : celle-ci est appelée à poser des actes de chancellerie et d'en régler les litiges.

e. La direction des études, recherches et planification : elle est composée de 5

divisions à savoir :

? La 1ère chargée de l'analyse des questions politiques, diplomatiques et sécuritaires ;

? La 2ème chargée des questions économiques, techniques et socio-culturelles et

humanitaires ;

? La 3ème chargée de la planification et recherche ;

? La 4ème chargée de la bibliothèque et des archives ;

? La 5ème est chargée de la presse et information.

[44]

CHAP. III : IMMIJNITES ET PRIVILEGES DIJ MINISTRE DES AFFAIRES

ETRANGERES EN DROIT BELGE ET EN DROIT CONGOLAIS

Avant d'aborder ce troisième chapitre qui constitue l'important même de notre objet d'étude, il nous paraît important d'évoquer des notions nécessaires sur les différentes cours internationales à l'instar de la cour pénale internationale et la cour internationale de justice.

En effet, la justice internationale destinée à assurer l'obligation de rendre des comptes pour certains crimes graves, les plus ravageurs : les génocides, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre, les actes de torture et les dispositions forcées. Alors il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les victimes actuellement sont privées de justice ; ces raisons comprennent le manque de volonté politique pour enquêter sur ces crimes et poursuivre en justice les responsables ; la faiblesse des systèmes de justice pénale et la marginalisation des victimes dans la société.

En conséquence certains responsables ne sont pas à même à rendre des comptes et peuvent même conserver des postes grâce auxquels ils peuvent continuer de commettre des violations ou empêcher l'obligation de rendre des comptes ; les victimes continuent de souffrir et peu d'efforts sont déployés en vue d'établir ou de prendre des mesures pour veiller à ce que ces crimes ne se reproduisent plus jamais. Dans ce cas, des mécanismes de justice internationale peuvent intervenir pour veiller à ce que ces crimes fassent l'objet de véritables enquêtes, à ce que les responsables soient traduits en justice et à ce que les victimes bénéficient de réparation pour remédier au préjudice causé. (72)

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld