Mise en place de la budgétisation par programmepar Yakub BEDA IAE de Poitiers - Master 2018 |
PARTIE II : MESURESPRECONISEES POUR FACILITER L'ARRIMAGE BEDA Yakub bedayakub@yahoo.fr Page 56 sur 60 Mise en place de la budgétisation par programme : Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun PARTIE III : MESURESPRECONISEES POUR FACILITER L'ARRIMAGE DE LA CSPH La présentation des enjeux et défis liés à la mise en place du budget-programme dans la partie précédente conduit à cette troisième partie qui consiste à proposer quelques éléments pour faciliter l'arrimage de la CSPH. Voilà onze ans que la Cameroun essai tant bien que mal d'asseoir une nouvelle vision dans la conduite des politiques publiques, notamment par l'adoption d'un nouveau régime financier de l'Etat orienté vers la culture de résultat dans la gestion des finances publiques. Pour prouver son engagement et sa bonne foi, il a adapté ses lois et règlements aux différentes directives de la sous-région CEMAC, qui prônent le débat entre le gouvernement et le parlement pour orienter les priorités budgétaires vers la satisfaction des besoins des citoyens. Ainsi, ces directives renforcent le rôle du contrôle du citoyen via les élus qui le représentent au parlement. En plus, elles permettent de mieux comprendre l'articulation entre les lois de finances et les stratégies sectorielles de développement, de réduction de la pauvreté, de croissance et d'emploi. Les défis à relever pour l'atteinte de ces objectifs sont nombreux aussi bien de manière générale que pour la CSPH. S'il est vrai que « nul n'est censé ignorer la loi », il faut dire qu'il est important que le régime financier de l'Etat connaisse l'adhésion de tous les acteurs qui entrent dans la gestion des finances publiques, de part son caractère technique et complexe. La mise en place d'une gestion axée sur les résultats, nécessite des compétences appropriées, des institutions fortes qui l'accompagnent et une organisation de travail adaptée. De même, il faut un top management qui adhère totalement au projet et qui l'impulse, un accompagnement du changement, l'instauration d'une culture d'entreprise axée sur les résultats efficaces, la clarification de la stratégie et une nouvelle vision de la performance.
Une loi dont les finalités sont bien expliquées et comprises de tous est facilement applicable. Il s'agit de montrer la vision du Gouvernement, les problèmes à résoudre, ce qui est attendu des gestionnaires, leurs rôles, et la finalité pour le citoyen. Il faut faire adhérer les responsables qui craignent de perdre des avantages acquis du nouveau système et rassurer ceux qui redoutent de perdre leur poste et qui s'inquiètent par rapport à l'évolution de leur carrière. Puisque dans son principe fondamental, le budget-programme vient plutôt apporter une lisibilité en termes d'activités, d'organisation, de processus, de stratégie, des objectifs et résultats à atteindre. BEDA Yakub bedayakub@yahoo.fr Page 57 sur 60 Mise en place de la budgétisation par programme : Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
La particularité de la Loi portant Régime financier de l'Etat c'est d'être une loi dont l'application est très technique et demande une certaine maîtrise des techniques pour la mise en place du budget-programme, de son élaboration, sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation telle que présentée supra. Il ne suffit pas d'avoir bien élaboré les différents documents pour atteindre la finalité, mais il faut aussi un bon management pour leur mise en oeuvre et un bon système pour assurer leur suivi et leur évaluation. Les gestionnaires des finances publiques doivent être formés sur les différents enjeux et défis de la mise en place d'un budget-programme. Il en est de même des acteurs impliqués d'une manière ou d'une autre dans le processus de sa mise en place. Pour motiver le personnel, il convient de le former pour qu'il acquière la compétence requise pour l'implantation du budget-programme à la CSPH, ou alors procéder à un recrutement du personnel qualifié.
La culture d'entreprise c'est son identité, ce qui fait sa différence par rapport aux autres entreprises, bref c'est un état d'esprit qui règne au sein d'une entreprise et qui la caractérise. La culture de résultat est un état d'esprit soutenu par la recherche permanente de résultat et de performance. Elle se situe dans la même veine que la gestion axée sur le résultat et la budgétisation par programme, parce qu'elles concourent à l'atteinte de la performance. Ce qui implique de se fixer des objectifs à atteindre et de mobiliser tous les efforts vers la réalisation des objectifs attendus, d'où l'efficacité dans le travail. Elle requiert un changement des comportements et des habitudes de l'ensemble du personnel, impulsé par l'équipe dirigeante. Pour réussir son implantation au sein d'une organisation, elle doit être comprise et adoptée par tous comme une valeur qui imprime l'identité de l'entreprise. Toutefois, il faut être très prudent dans sa mise en oeuvre, puisque, elle risque de prendre une orientation différente de celle souhaitée, si elle n'est pas bien encadrée. Le risque est de se laisser aller vers les dérives telles que le syndrome de mirage, qui suppose la recherche effrénée et à tout prix du résultat, d'où l'annihilation des effets escomptés et des impacts attendus. Elle peut aussi entrainer avec elle des phénomènes tels que l'individualisme et la concurrence entre le personnel attiré par l'appât du gain attaché aux résultats atteints. Or, dans certaines conditions, ces phénomènes d'individualisme et de concurrence est un frein au développement de l'esprit d'équipe. Il faut éviter l'effet de quantité, qui suppose l'abandon de la qualité des résultats au profit de la quantité des résultats atteints, même si la pertinence de ceux-ci n'est pas avérée du point de vue du citoyen, objet final des politiques publiques. Pour éviter cette situation, il faut procéder à une analyse rigoureuse de tous les indicateurs retenus pour ne retenir que ceux qui priment au regard des missions de la CSPH, c'est-à-dire, ceux qui placent les consommateurs des produits pétroliers au centre des préoccupations de la CSPH. BEDA Yakub bedayakub@yahoo.fr Page 58 sur 60 Mise en place de la budgétisation par programme : Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun 3.4. AMELIORATION DU PLAN STRATEGIQUELa CSPH n'a pas procédé à l'élaboration d'un plan stratégique digne de ce nom. En effet, le plan stratégique actuel n'en est pas véritablement un, puisqu'il n'est pas issu d'une analyse stratégique bien conduite qui ressort distinctement ses forces et faiblesses, les opportunités et menaces. Il émane d'une situation déficitaire qu'elle a connue en 2013, et la réflexion a conduit les dirigeants à prendre des décisions allant dans le sens de l'amélioration urgente de la situation du moment. L'élaboration d'un plan stratégique ainsi que des plans d'actions et d'actions prioritaires à moyen et long termes et le plan de travail annuel s'imposent. De même, il serait préférable de définir des indicateurs objectivement vérifiables à trois niveaux complémentaires, sur la base des critères transparents, pertinents, efficaces, efficients et économiques, d'abord, pour évaluer la qualité de service fourni du point de vue de l'usager, ensuite, pour évaluer l'efficience dans l'allocation des ressources publiques du point de vue du contribuable, et enfin, pour évaluer l'efficience des politiques publiques du point de vue du citoyen. |
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