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Mise en place de la budgétisation par programme


par Yakub BEDA
IAE de Poitiers - Master 2018
  

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2.1.2. Au niveau de la mise en oeuvre du budget-programme à la CSPH

La mise en oeuvre du budget-programme est faite conformément à la Loi portant Régime financier de l'Etat et à la loi des finances. Plusieurs acteurs interviennent dans ce processus d'exécution, regroupés en acteurs de pilotage et d'exécution.

Les acteurs d'exécution sont l'ordonnateur principal, le contrôleur financier, le comptable public et le personnel des services financiers et comptables qui intervient dans la chaîne des résultats, tels que les personnels des services financiers et comptables.

Tandis que les acteurs de pilotage des sous-programmes sont les responsables des sous-programmes, les responsables d'actions et d'activités, et tous ceux qui participent dans la chaîne des résultats.

La CSPH ne dispose ni de contrôleur de gestion ni de comptable-matières. Pourtant un contrôleur de gestion aurait pu veiller à la minimisation des risques de non performance, l'identification des mesures correctives, faciliter le dialogue de gestion, apporter les outils de connaissance des coûts et de mesure de la performance.

A- Description de la chaîne de dépense

La chaîne de dépense comprend l'engagement, la liquidation, l'ordonnancement et le paiement en procédure normale.

26 Voir article N°50 de la Loi N°2017/010 du 12 juillet 2017 portant Statut Général des Etablissements Publics.

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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun

i. Engagement

Pour la réalisation des activités, le besoin est exprimé au niveau du service demandeur et transmis à l'ordonnateur pour accord. Certains besoins nécessitent un long processus avant d'être satisfait, surtout lorsqu'ils doivent passer par les procédures des marchés publics, alors que d'autres sont satisfaits directement. Après accord de l'ordonnateur le dossier est transmis à la Direction des Affaires Communes pour action en cas disponibilité de service ou de la prestation sollicité, auquel cas, une commande est lancée. Un fournisseur est contacté pour fournir une facture proforma qui permet d'établir un bon de commande par la même Direction pour le matériel ou la fourniture à livrer. Le bon de commande est transmis par la Direction des Affaires Communes au contrôleur financier qui a soixante douze heures pour vérifier la régularité de la dépense, la disponibilité des fonds sur la ligne budgétaire.

Le contrôleur financier appose son visa budgétaire sur le bon de commande avant la transmission à l'ordonnateur pour signature. Une fois le bon de commande est signé par l'ordonnateur, il est remis au fournisseur pour enregistrement fiscal et livraison, accompagné d'un ordre de service de livrer la prestation ou la fourniture dans les délais requis, à compter de la date de réception de cet ordre. C'est le bon de commande qui constitue pour l'ordonnateur l'acte juridique d'engagement de la dépense ou alors la lettre commande ou le marché pour des commandes publiques passées par la procédure des marchés.

ii. Liquidation

La liquidation est la phase qui consiste à réceptionner la prestation, le matériel ou la fourniture et de vérifier sa conformité avec le bon de commande et la facture. À ce niveau, un procès-verbal de réception et un bon de livraison sont signés à la fois par l'ordonnateur et le fournisseur. Le responsable opérationnel principal qui assure la réception est, en principe, le comptable-matières, mais faute d'en disposer, c'est le Service des Marchés qui assume ce rôle.

iii. Ordonnancement

La phase d'ordonnancement débute par la réception de la facture définitive, transmise à l'ordonnateur pour paiement. Il revient à l'ordonnateur de donner l'ordre aux Services Comptable et Financier d'engager la phase de paiement du fournisseur, c'est alors qu'il est procédé à l'enregistrement comptable et à l'établissement de l'ordre de paiement par ce service. L'ordre de paiement établi est transmis au contrôleur financier pour vérification et apposition du visa de conformité, qui à son tour le transmet à l'ordonnateur pour signature. Après la signature de l'ordre de paiement, l'ordonnateur le transmet au comptable public pour paiement effectif. Le personnel de gestion des ressources, le contrôleur financier et l'ordonnateur sont les acteurs qui interviennent lors de cette phase.

iv. Paiement

Le paiement intervient lorsque le comptable public reçoit l'ordre de paiement portant le visa du contrôleur financier et la signature de l'ordonnateur. Après les vérifications de la liasse fiscale du prestataire, le comptable public peut émettre, au nom du fournisseur, un ordre de virement ou un chèque bancaire signé à la fois par lui et par l'ordonnateur, ou encore, payer le fournisseur en espèces, à la caisse. Dans cette phase interviennent l'ordonnateur et le comptable public.

Une lettre commande ou un marché suivra le même parcours en procédure normale à partir du moment où le marché est attribué.

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En plus de la procédure normale, il y a aussi la procédure ne nécessitant pas d'ordonnancement préalable, la procédure simplifiée et la procédure des avances de crédits. La procédure simplifiée porte sur les dépenses à caractère particulier et regroupe les quatre phases en une seule. Les avances sont des déblocages des fonds par décision du ministre des Finances, justifiés par des événements exceptionnels et sur présentation d'une attestation de disponibilité de crédit. La procédure sans ordonnancement préalable consiste à effectuer les paiements sans suivre nécessairement la chaîne de la dépense.

B- Description de la chaîne des recettes

Si la chaîne des dépenses est très longue, celle de la recette ne l'est pas autant. Ici, la chaîne commence par l'émission des ordres de recettes émises par les services techniques, qui sont transmis à l'ordonnateur pour signature. À la suite de la signature des ordres de recettes par l'ordonnateur, ceux-ci sont transmis aux Services Comptable et Financier pour enregistrement et au comptable public pour encaissement.

En plus du personnel du service opérationnel, la chaîne de recette fait intervenir seulement l'ordonnateur et le comptable public, le contrôleur financier n'y participe pas pour le moment, alors que dans le cas des dépenses, les trois acteurs interviennent. Dans les administrations publiques, l'unique ordonnateur principal en matière des recettes est le ministre chargé des Finances, tandis que dans les établissements publics comme la CSPH, le Directeur Général en est un.

C- Principe de gestion budgétaire

Le nouveau principe de gestion budgétaire est basé sur l'autorisation budgétaire. En effet, le crédit budgétaire est le montant maximum des dépenses que le Parlement autorise le Gouvernement à engager au cours d'un exercice budgétaire. Dans le cas de la CSPH, c'est le Conseil d'administration qui approuve et adopte le budget et le transmet au ministère des finances pour validation.

Comme présenté ci-dessus, ce montant est décliné par nature économique de la dépense, par activité, par action et par sous-programme. Ainsi, selon l'article 30 du Régime financier de l'Etat et des autres entités publiques, les crédits ouverts sont regroupés au sein d'un programme et ceux non répartis en programmes sont répartis en dotations (voir article 31). L'article 32 précise qu'à l'intérieur de chaque programme ou dotation, les crédits sont fongibles et leur présentation par titre n'est qu'indicative. Par conséquent, elle ne s'impose ni aux ordonnateurs ni aux comptables lors des opérations d'exécution du budget. Ceci donne une liberté d'action aux ordonnateurs qui peuvent faire des virements des crédits d'un titre à un autre sans toutefois augmenter les dépenses de personnel (assorties de plafonds d'autorisation des emplois rémunérés par l'Etat) ni diminuer les dépenses d'investissement. C'est la raison pour laquelle les dépenses du personnel et d'investissements doivent être bien évaluées pour ne pas être surpris au cours de l'exécution du budget.

Les modalités de virements et des transferts de crédits sont précisées à l'article 38. Les virements modifient uniquement la répartition des crédits entre les programmes d'un même ministère ou d'une même administration, alors que les transferts peuvent modifier la répartition des crédits entre les programmes des différents ministères ou administrations. Et le montant global des virements ne doit pas dépasser 2% des crédits ouverts pour l'année budgétaire. D'ailleurs, il est autorisé par arrêté du ministère chargé des finances, sur proposition du ministre concerné, les transferts sont autorisés par décret du Premier Ministre, après rapport du ministre des Finances et avis du ministre concerné.

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Les crédits ouverts dans le budget de l'Etat sont constitués d'autorisations d'engagement et des crédits de paiement. L'exécution du budget se fait en autorisation d'engagement, qui est la limite supérieure des montants des dépenses à engager au cours de la période de référence, et aussi en crédits de paiement, limite supérieure des montants des paiements à effectuer sur la période sous revue. Ces paiements concernent les engagements contractés dans le cadre des autorisations d'engagement des exercices antérieurs et en cours, puisqu'un engagement contracté à l'année n peut être payé pendant la même année ou les années suivantes.

Les montants des crédits de paiement des dépenses de fonctionnement doivent être égaux aux montants des autorisations d'engagement ouvertes. En ce qui concerne les dépenses d'investissement, les autorisations d'engagement couvrent la tranche fonctionnelle exécutable sans adjonction. Néanmoins, dans le cadre des contrats de partenariat public-privé, l'autorisation d'engagement y afférente couvre dès l'année au cours de laquelle est conclu le contrat. Le coût complet des investissements sont prévus dans le contrat ainsi que les indemnités de dédit ou d'attente, l'annuité pour le fonctionnement et le financement.

Il est important de relever que l'article 41 de ladite loi précise que les crédits ouverts et les plafonds des autorisations d'emplois fixés au titre d'une année ne créent aucun droit ou titre des années suivantes, ceci sous réserve des dispositions concernant les autorisations d'engagement. Conséquence, les autorisations d'engagement non utilisées à la fin de l'année ne peuvent pas être reportées, alors que les crédits de paiements disponibles sur un programme à la fin de l'année peuvent être reportés sur le même programme dans la limite des autorisations d'engagement effectivement utilisées, non encore payés.

Malgré la sensibilisation, le changement des attitudes tarde à prendre place pour réussir sa mise en oeuvre. La question de l'appropriation par les différents acteurs reste encore à solutionner ainsi l'acceptation par les opérationnels.

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