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L'approche juridique de la cybercriminalité dans la législation burkinabè


par Illiassou IDI MOUMOUNI
UCAO_UUB - Licence en Droit 2018
  

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CHAPITRE 2 : LE TRAITEMENT JURIDIQUE DE LA CYBERCRIMINALITE AU

BURKINA FASO

La cybercriminalité fait référence aux actes posés dans le cyberespace avec intention criminelle. Ainsi comme partout dans le monde, au Burkina Faso les technologies de l'information et de la communication prennent progressivement une place de choix dans le quotidien des citoyens. Le ministre de la justice burkinabè de l'époque, René BAGORO déclare « Si cette plongée dans la société du numérique est une belle opportunité d'amélioration de la qualité de vie des personnes et de développement d'une nouvelle économie, on constate aussi qu'elle présente de nouvelles menace ». De cette affirmation nous nous inclinerons à traiter des mesures mises en oeuvre par les autorités burkinabè pour répondre à la problématique relative aux infractions liées aux NTIC. Pour s'y faire, il serait judicieux d'évoquer la politique préventive sur la cybercriminalité (section 1), d'une part, ainsi que de la répression de ce phénomène d'autre part (section 2).

Section 1 : La prévention de la cybercriminalité

La cybercriminalité constitue la nouvelle menace du 21e siècle 50 . Les Etats, préoccupés par le risque que les NTIC soient utilisées pour commettre des infractions pénales décident de renforcer leur coopération en matière de lutte contre la cybercriminalité. Cette coopération se matérialise par la mise en place de mesures légales de prévention (paragraphe 1), ainsi qu'une mise en place de mesures institutionnelles (paragraphe 2) de lutte contre la cybercriminalité.

Paragraphe 1 : Les mesures légales de prévention

Tout comme pour les infractions de droit commun, la prévention de la cybercriminalité requiert la mise en place d'un arsenal juridique constitué par un ensemble de normes de conduites et d'utilisation des NTIC tant sur le international que interne. Ainsi se manifeste pour les Etats le besoin d'une législation pénale appropriée à la lutte contre la cybercriminalité. Dans la suite de notre analyse, nous traiterons en premier lieu du cadre juridique international (A) en matière de cybercriminalité, et voir en second lieu le cadre juridique interne (B) adoptés par les autorités compétentes qui encadrent les infractions en matière informatique.

50 Myriam QUEMENER, Joël FARRY, la cybercriminalité, défis mondial, op.cit. p. 156

Présenté par IDI MOUMOUNI Illiassou 16

L'approche juridique de la cybercriminalité dans la législation Burkinabé

A- Les textes internationaux

Il faut dire qu'en matière de crime informatique, générés par l'évolution technologique bien que leur expansion soit récente, l'arsenal juridique burkinabè est assez consistant pour réprimer les infractions liées aux NTIC. C'est le cas notamment de la convention de Budapest une référentielle en matière de lutte contre la cybercriminalité. Cet accord vise à harmoniser les différentes législations sur la cybercriminalité en vue d'une prévention efficace du phénomène. N'ayant pas été ratifié par le Burkina Faso, cette dernière constitue tout de même une référence en matière de lutte contre cette nouvelle menace de la cybercriminalité.

Entrée en vigueur le 27 juin 2014 à Malabo, l'UA à travers la convention sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel fixe une stratégie de répression de la cybercriminalité. Cette dernière entre en vigueur 30 jours après dépôt de l'instrument de ratification ou d'adhésion51. En vue de sa ratification, en juillet 2021 les autorités compétentes burkinabè ont adoptées un projet de loi. Les Etats parties s'engagent dès lors à adopter des mesures législatives qualificatives d'infraction, des actes qui affecte la confidentialité, l'intégrité, la disponibilité des NTIC52. Contrairement à la convention de Budapest qui ne constitue qu'une référence pour le juge Burkinabè, les dispositions de la convention de l'UA font l'objet d'application sur le territoire national.

Au rang des textes anti-cybercriminalités53 la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont est membre le Burkina Faso désireuse d'adopter une cadre légale de prévention contre ce phénomène, signe une Directive portant lutte contre la cybercriminalité dans l'espace de la CEDEAO le 19 aout 2011. Cette dernière invite les Etats membre à se conformer à ses dispositions au plus tard le 1er janvier 201454. La particularité de cette convention tient du fait qu'elle définit un cadre structuré d'infractions liées aux NTIC.

Au vue de la recrudescence d'actes répréhensibles dus aux nouvelles technologies, il s'impose pour les Etats de protéger droits et libertés fondamentaux au cours de cette nouvelle ère. Pour ce faire, en plus de l'Union Africaine (UA), l'Union Européenne (UE), ainsi que la CEDEAO ont mis en place de mesures légales spécifiques pour protéger les personnes à l'ère du numérique. Par ces initiatives, l'objectif est de rationnaliser l'utilisation des nouvelles

51 Art 36 convention UA sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel.

52 Art 25 convention UA sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel.

53 Les textes législatives et ou réglementaires qui traitent des infractions au moyen des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

54 Art 35 de la directive C/DIR/1/8/11 portant lutte contre la cybercriminalité dans l'espace de la CEDEAO.

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technologies, garantir un espace numérique de confiances pour les personnes à l'égard des données personnelles.

Ces conventions sont respectivement la convention pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé de données à caractère personnel adoptée en 1985 à Strasbourg à l'initiative de l'UE, connue sous le nom de la convention 108. Cette dernière est ratifiée par le Burkina Faso en mars 2017. En réponse donc à cet accord, le 16 février 2010 la CEDEAO adopte l'acte additionnel relatif à la protection des données à caractère personnel dans l'espace de la CEDEAO.

B- Les textes nationaux

À défaut d'enrayer la cybercriminalité, les Etats s'organisent pour limiter les dégâts causés par cette nouvelle forme de criminalité. A l'instar de plusieurs Etats africains ayant pris des mesures préventives face aux risques engendrés par les NTIC comme la cote d'ivoire ou le Sénégal, les autorités burkinabè agissent en conséquence et répond ainsi aux recommandations transposées par la directive de la CEDEAO55.

Ainsi, compte tenu de la difficulté de légiférer de façon générale le domaine de la cybercriminalité, à partir des années deux milles les autorités compétentes burkinabè mettent progressivement à la disposition des acteurs de la justice un ensemble de textes législatifs et ou règlementaires destinés à régir des normes de conduite en matière électronique. C'est le cas notamment de la loi 045-2009/AN relative à la règlementation des services et transactions électroniques au BF. L'objet de cette loi est de règlementer les services et des transactions au moyen des NTIC56. Par cette initiative, le législateur entend définir son champ d'application ainsi garantir le développement de la société de l'information.

La cybercriminalité présente des conséquences économiques pour les Etats. Pour protéger les personnes ainsi que les systèmes bancaires, est adoptée le 16 juillet 2009 la loi 021-2009/AN portant loi uniforme relative à la répression des infractions en matière de chèques, de cartes bancaires et d'autres instruments et procédés électroniques de paiement. Par conséquent, cette loi puni d'une peine de cinq ans et une amende de dix millions quiconque dans le but de se procurer un avantage économique illégal ou de le procurer à un

55 Art 2 « la présente Directive a pour objet d'adapter le droit pénal de fond et la procédure pénale des Etats membres de la CEDEAO au phénomène de la cybercriminalité ». Directive C/DIR/1/08/11 du 19aout 2011.

56 Art 1 Loi 045-2009 portant règlementation des services et des transactions électroniques au Burkina Faso.

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autres, introduit, altère, efface ou supprime des données informatique ou perturbant le fonctionnement d'un système informatique »57.

En outre, dans l'optique de protéger les personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel, fut adoptée le 30 mars 2021 une loi en la matière. La loi portant protection des données à caractère personnelle ayant pour objet de protéger les droits et libertés fondamentaux des personnes physiques en matière de traitement de leurs données à caractère personnel58, quels qu'en soient la nature, le mode d'exécution ou les responsables59. Par cette initiative, l'objectif du législateur est d'empêcher l'utilisation illégale des données à caractère personnel, souvent moyennant une rémunération.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore