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L'approche juridique de la cybercriminalité dans la législation burkinabè


par Illiassou IDI MOUMOUNI
UCAO_UUB - Licence en Droit 2018
  

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A- Les différentes incriminations

La première incrimination concerne l'accès intentionnel et sans droit à tout ou partie d'un système informatique85. La directive de la CEDEAO sur la cybercriminalité défini l'accès frauduleux à un système comme le fait pour toute personne d'accéder ou de tenter d'accéder frauduleusement à tout ou partie d'un système informatique86. Ainsi le législateur burkinabè par l'entremise du code pénal puni l'accès intentionnel à un système d'une peine de deux mois à é ans et d'une amende de 250.000 à 600.000 francs CFA.

Comme second infraction, l'accord de Budapest pénalise l'interception intentionnelle et sans droit87. L'interception s'entend comme le fait pour toute personne d'intercepter frauduleusement par des moyens techniques des données informatiques lors de leur transmission non publique à destination, en provenance ou à l'intérieur d'un système informatique88. Cette pratique est sanctionnée par le code pénal burkinabè, et dispose d'une peine d'emprisonnement de 2 ans à 5 ans et d'une amende de 500.000 à 200.000 de francs CFA89.

En plus de l'interception frauduleuse, constitue une infraction pénale l'atteinte à l'intégrité des données90. L'atteinte à l'intégrité des données est le fait d'endommager ou de tenter d'endommager, d'effacer ou de tenter d'effacer, de détruire ou de tenter de détruire, d'altérer ou de tenter d'altérer, ou de modifier frauduleusement des données informatique91.

85 Art 2 convention de Budapest sur la cybercriminalité.

86 Art 4 directive de la CEDEAO sur la cybercriminalité.

87 Art 3 convention de Budapest sur la cybercriminalité.

88 Art 8 directive de la CEDEAO sur la cybercriminalité.

89 Art 711-5 Loi 025-2018 portant nouveau code pénal.

90 Art 4 convention de Budapest sur la cybercriminalité.

91 Art 9 directive de la CEDEAO sur la cybercriminalité.

Présenté par IDI MOUMOUNI Illiassou 25

L'approche juridique de la cybercriminalité dans la législation Burkinabé

Le code pénal traite de l'atteinte à l'intégrité des données au titre des infractions en matière informatique92.

Couramment qualifié de piratage, l'atteinte à un système informatique93 s'entend d'un accès illégal à un système informatique depuis un ordinateur ou tout outil informatique afin de consulter les données ou les modifier. Cette catégorie d'infraction est spécifique aux nouvelles technologies, il faut voir toute une panoplie d'infractions en ce sens. Notamment de l'accès illégal, au maintien illégal, l'entrave ou le dysfonctionnement d'un système d'informatique. A titre illustratif, le maintien dans tout ou partie d'un système informatique est puni par le législateur burkinabè d'une peine de 2 mois à 2 ans et d'une amende de 250.000 à 600.000 francs CFA.

Le conseil de l'Europe tient compte de l'abus du dispositif. L'abus de dispositif, suppose pour toute personne sans motif légitime de produire, vendre, d'importer, de détenir, de diffuser, d'offrir, de céder ou de mettre à disposition un équipement, un programme informatique ou tout dispositif similaire adapté pour commettre des infractions telles que définies par la directive94. Le code pénal burkinabè en son sein puni d'une peine de 2 ans à 10 ans et d'une amende de 2.000.000 à 10.000.000 de francs CFA quiconque est reconnu coupable d'abus de dispositif95.

Au titre des infractions informatiques, les NTIC offrent la possibilité de falsifier des données96. La falsification des données informatiques est le fait pour toute personne de produire ou de fabriquer un ensemble de données numérisées, par introduction, la suppression ou l'effacement frauduleux de données informatiques stockées, traiter ou transmises par un système informatique engendrant des données contrefaites dans l'intention qu'elles soient prises en comptes et utilisées à des fins légales97. On retrouve cette incrimination au sein du code pénal burkinabè, il dispose d'une peine de 1 an à 10 ans et d'une amende de 1.000.000 à 10.000.000 de francs CFA98.

Il en va ainsi pour la fraude informatique qui se définie comme le fait pour toute personne d'obtenir frauduleusement pour soit même ou pour autrui un avantage matériel ou économique par l'introduction, l'effacement ou la suppression de données informatiques ou

92 Art 711-4 à 711-13 Loi 025-2018 portant nouveau code pénal.

93 Art 5 convention sur la cybercriminalité.

94 Art 14 directive de la CEDEAO sur la cybercriminalité.

95 Art 711-10 Loi 025-2018 portant nouveau code pénal.

96 Art 7 convention de Budapest sur la cybercriminalité.

97 Art 10 directive de la CEDEAO sur la cybercriminalité.

98 Art 711-7 Loi 025-2018 portant nouveau code pénal.

Présenté par IDI MOUMOUNI Illiassou 26

L'approche juridique de la cybercriminalité dans la législation Burkinabé

pour toute forme d'atteinte aux fonctions d'un système informatique99. À juste titre, le code pénal puni d'une peine 2 ans à 10 ans et d'une amende de 2.000.000 à 10.000.000 de francs CFA100.

En outre, l'accord sur la cybercriminalité invite les Etats membres et non membres à ériger en infraction pénale les infractions se rapportant à la pornographie enfantine101. Ainsi le fait de produire, d'enregistrer, d'offrir, de mettre à disposition, de diffuser, de transmettre une image ou une représentation présentant un caractère de pornographie enfantine par le biais des systèmes informatique102. Au plan interne, le législateur agit en conséquence et puni la pornographie enfantine d'une peine de 5 ans à 10 ans et d'une amende de 1.500.000 à 3.000.000 de francs CFA103.

Enfin, à l'ère du numérique il est tout à fait naturel de mettre à vue la question relative à la propriété intellectuelle. Conformément aux accords internationaux en matière de propriété intellectuelle, la CEDEAO par le biais de sa directive incrimine les atteintes aux logiciels et programmes informatiques. Il faut dire que cette catégorie d'infraction rassemble un lot d'infractions classiques facilitées par les nouvelles technologies. Constitue une infraction le fait de commettre un vol, une escroquerie, un recel, une extorsion de fond, un acte de terrorisme ou une contrefaçon portant les données informatiques, les logiciels et les programmes informatiques104. A titre illustratif, il faut noter que les systèmes informatiques sont souvent ciblés par des attaques terroristes, à juste titre le code pénal qualifie d'actes de terrorismes les vols, extorsions, les destructions, les dégradations et détériorations ainsi que les infractions en matière informatique105.

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