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Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso: proposition d'émissions télévisuelles


par Yamnoma Geoffroy ZONGO
Université Senghor d'Alexandrie - Master 2 en développement / Spécialité: Communication et médias 2019
  

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III.1- Les acteurs concernés par la vulgarisation des pratiques agricoles : le choix de

l'échantillon

C'est un choix raisonné qui est composé de deux catégories. La première concerne essentiellement les agriculteurs et la seconde catégorie le monde des communicateurs et des chercheurs intervenant dans le développement de l'agriculture.

III.1.1. La population d'étude

Notre cible principale concerne les agriculteurs. Cette étude s'intéresse non seulement à leur mode de travail mais aussi à leur moyen de s'informer sur les sujets liés à leurs activités agricoles. Les agriculteurs ne peuvent rester en marge de la société planétaire inondée des programmes médiatiques. Si Francis BALLE développe l'idée selon laquelle, « les médias sont (...) un moyen d'observer et de comprendre le monde dans lequel nous vivons »59, les agriculteurs ont aussi le sentiment d'appartenir à ce monde dont ils veulent contribuer à écrire l'histoire. Aussi, ont-ils besoin d'observer et de comprendre ce monde en suivant de près les informations qui les concernent et qui parlent de leur quotidien à travers les différents médias. Notamment la télévision qui leur offre des images et qui les font rêver des réalités auxquelles ils aspirent. Cette cible correspond à la démarche quantitative de l'étude.

La cible secondaire concerne les détenteurs des nouvelles techniques agricoles, les chercheurs, les innovateurs ainsi que les professionnels de la communication et des médias qui sont chargés de publier l'information au profit des bénéficiaires que sont les agriculteurs. Pour paraphraser un dicton populaire en milieu paysan qui dit qu' « une graine non enterrée ne peut donner du fruit », nous dirons dans notre contexte qu'une information non publiée ou insuffisamment publiée ou encore non orientée vers son public cible ne peut donner d'effet escompté. De plus, la recherche n'est utile que quand les résultats de cette recherche servent à l'intérêt général des populations. Sans cette seconde cible qui effectue un travail énorme et indispensable à l'évolution des techniques agricoles, l'information ne serait pas disponible pour les agriculteurs. Elle est donc une cible nécessaire et constitue la démarche qualitative pour notre recherche.

59 BALLE, Francis, 2011, Médias et société, Paris, Montchrestien, p. 5.

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III.1.2. L'échantillonnage

À propos de l'échantillon, Rodolphe GHIHLIONE et Benjamin MATALON estiment : « il est très rare qu'on puisse étudier exhaustivement une population, c'est-à-dire, interroger tous les membres : ce serait long et si coûteux que cela est pratiquement impossible60De cette affirmation, nous avons jugé utile d'adopter la méthode d'échantillonnage représentatif et raisonné.

Ainsi, pour une population d'agriculteurs estimée à plus de 86% des 20 252 523 habitants du pays, il serait très ambitieux et difficile pour nous de vouloir les étudier tous. C'est pourquoi, nous avons opté de prendre uniquement 25 agriculteurs à qui nous avons administré le questionnaire. Ils sont des responsables ou des porte-paroles de structures associatives et faitières de la région des Hauts-Bassins concernées par le « projet de valorisation de variétés de maïs à haut rendement dans l'espace UEMOA ». Cette région est l'une des cinq (l'Est, les Hauts Bassins, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est et le Centre-Ouest) qui ont été choisies pour abriter la phase pilote du projet au Burkina Faso61. Ces 25 agriculteurs sont répartis comme suit : 14 hommes et 11 femmes. Chacun de ces enquêtés représente valablement les membres de son organisation ; leurs déclarations font foi et reflètent les mêmes réalités vécues par ceux dont ils sont les porte-paroles. Nous pensons donc que pour la région des Hauts-Bassins, cet échantillon est représentatif. Aussi, avons-nous pu nous entretenir avec 22 autres personnes choisies sur une approche raisonnée en fonction de leur titre et qualité professionnels. Il s'agit de journalistes, de professionnels de la communication et des médias, de chargés de communication, de chefs de programme de télévisions, de responsables de télévisions, de rédacteurs en chef et de chercheurs de l'INERA.

Ainsi réparti, notre échantillon n'est que raisonné et représentatif car force est de reconnaître que la représentativité n'est jamais absolue, elle présente toujours des limites. C'est pourquoi François HEINDERYCKX a affirmé qu' « une étude sur un échantillon réduit, mais représentatif (est) infiniment plus fiable qu'une étude sur un échantillon plus énorme mais non contrôlé62 ». Le but recherché pour nous est d'obtenir une pluralité des points de vue des enquêtés sur la vulgarisation des pratiques culturales à travers la télévision sans occulter leurs attentes et leurs besoins.

III.1.3. L'espace géographique de l'étude

La région des Hauts-Bassins dans la partie Ouest du Burkina Faso est la circonscription géographique de notre étude. Elle est constituée de 3 provinces : le Houet, le Kénédougou et le Tuy. Elle comprend 33 communes, 476 villages et 37 secteurs dans 3 communes urbaines. Elle compte une population estimée à 1 898 361 habitants, sur une superficie de 25 479 km2, fortement concentrée dans la province du Houet et majoritairement rurale63. Son chef-lieu est Bobo-Dioulasso qui est également le chef-lieu de la province du Houet.

60GHIHLIONE, Rodolphe, et Benjamin MATALON, Les enquêtes sociologiques: théories et pratique, Paris, 1995

61 http://www.sidwaya.bf/m-4498-, consulté le 05/11/2018 à 12h16.

62 HEINDERYCKX, François, 1998, Option publique et médias, Bruxelles, p. 13.

63 https://www.populationdata.net/pays/burkina-faso/, consulté le 05/11/2018 à 23h18.

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Figure 2 Carte de la région des Hauts-Bassins

Deuxième ville du pays, Bobo-Dioulasso est considérée comme étant le poumon économique et la ville culturelle du pays. Selon les enquêtes menées par l'institut national de la statistique et de la démographie (INSD) 64 en 2007, l'agriculture est l'activité la plus dominante parmi les activités économiques dans la région.

Répartition en % des principales activités économiques dans la région

 

Agriculture

Elevage

Commerce

Autres

Ensemble

HOUET

95,7

1,0

1,9

1,4

100,0

KENEDOUGOU

98,2

1,2

0,6

0,0

100,0

TUY

95,9

3,1

0,0

1,0

100,0

HAUTS-BASSINS

96,6

1,5

1,1

0,8

100,0

Source Données enquête SIL/Hauts-Bassins65

L'agriculture est de très loin l'activité économique la plus importante pratiquée par les populations rurales dans toute la région. Les autres activités existent certes, mais ne représentent que moins de 4% en termes d'importance par rapport à l'agriculture. Toujours selon l'enquête de 2007, la télévision nationale (RTB-télé) pouvait être suivie par les populations dans environ 86% des villages

64 INSD, Fichier des localités des Hauts-Bassins : Analyse des conditions sociales et économiques des localités rurales, septembre 2007, p. v.

65 Idem p. 20.

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de la région. Les télévisions privées et communautaires sont quasi inexistantes car elles ne couvraient que 5,2% des villages. Mais, aujourd'hui, 14 chaînes de télévisions (publiques et privées) peuvent être suivies par les populations grâce à la TNT. Pour pouvoir alimenter leurs postes téléviseurs, les populations de la région disposent de plusieurs sources d'énergie. Seulement 3,2% ont accès au courant électrique distribué par la société nationale burkinabè d'électricité (SONABEL). A contrario, l'énergie solaire est utilisée à 43,3% par les habitants de la région. Il est également fréquent de trouver des groupes électrogènes utilisés à 39,3% pour la production d'électricité par les habitants des villages. Les autres sources d'électricité telles que les « plateformes multifonctionnelles » et « l'éclairage public » sont utilisées respectivement à 3,8% et 9% des populations de la région.66 Tous ces indicateurs concernant l'agriculture, l'accès à la télévision et l'accès à l'électricité constituent pour nous entre autres des raisons pour le choix de la région des Hauts-Bassins comme espace géographique de notre étude.

III.1.4. L'enquête de terrain

L'enquête de terrain s'est déroulée dans deux localités pendant les mois de juin, juillet et aout 2018. D'abord la ville de Ouagadougou où nous avons mené uniquement des entretiens directs auprès de 16 personnes sur les 22 concernées par les entretiens67. Il s'agit notamment de personnes ressources dont les qualifications professionnelles, le métier et l'expérience dans les volets de la communication et de la recherche ne sont plus à démontrer.

Ensuite, la deuxième localité c'est la ville de Bobo-Dioulasso. Six (06) personnes (sur 22) ont été concernées par les entretiens directs car, elles ont pratiquement les mêmes qualifications et profils que ceux avec qui nous nous sommes entretenus à Ouagadougou. Quant aux questionnaires, ils ont été adressés à 25 responsables d'organisations paysannes de la région des Hauts-Bassins. Ils sont concernés par le « projet de valorisation de variétés de maïs à haut rendement dans l'espace UEMOA » déjà évoqué plus haut.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille