3.1.2 ESTIMATION DE LA
BIOMASSE APPROCHES TELEDETECTION
Le milieu naturel de la zone Pastorale de la région de
Tahoua est fragile. Sa préservation dépend d'un délicat
équilibre qui doit s'opérer entre un pâturage
aléatoire dans le temps et dans l'espace et le nombre d'animaux qui s'en
nourrissent. L'augmentation des nombres et du rendement des points d'eau
favorise la présence d'un nombre plus important d'animaux alors que le
pâturage quant à lui dépend surtout des aléas de la
pluviométrie. Au Niger en général et
particulièrement dans la région de Tahoua les terres vacantes
n'existent pas. La demande dépasse l'offre en ce qui concerne les
ressources naturelles notamment pastorales. Tout comme la dynamique
d'occupation des sols, l'utilisation de ressources fourragères est aussi
la cause de nombreuses situations d'incertitudes.
La Télédétection semble être la
mieux indiquée pour identifier les zones à risques de
déficit de production fourragère. Dans le cadre de cette
étude le NDVI est utilisé. Un produit de synthèse de
VEGETATION de 10 jours et qui combine les données corrigées par
jour du point de vue atmosphérique de tous les segments de VEGETATION
(mesures) de la décade en une seule image. Ensuite des images (VPI) sont
utilisées pour évaluer l'état global de la
végétation et en fin des images (DMP) pour identifier les zones
de haute ou faible productivité. Ainsi des cartes ont été
réalisées afin de comprendre l'évolution de la production
de la biomasse.
3.1.2.1 Analyse de l'évolution du front de végétation
à travers le NDVI
Parmi tous les indices de végétation
proposés depuis les origines de la télédétection
spatiale, « l'indice de végétation normalisé
est devenu l'outil standard de description du comportement spectral de la
couverture végétale (ROUSE et ah, 1974) ». Cet
indice, le plus souvent appelé NDVI selon son abréviation
anglaise, est calculé à partir de deux bandes spectrales, le
rouge R et l'infrarouge IR. Son utilité pour décrire le couvert
végétal se base sur le fait que « d'une part ce
dernier absorbe préférentiellement l'énergie lumineuse
dans les longueurs d'onde du rouge pour la photosynthèse, et
réfléchit par contre fortement cette énergie dans le
proche infrarouge, en fonction de la structure inter - cellulaire du
matériel végétal photosynthétisant (GAUSMAN,
1985)». Le NDVI de la période de la saison des pluies, Juin
à Septembre permet de spatialiser l'évolution du front de
végétation. Des cartes décadaires d'émergence de la
végétation permettent un suivi régulier de la campagne
pastorale. Ce qui contribue significativement à la maitrise de son
évolution en matière de perspective et d'anticipation sur les
effets négatifs des tendances. C'est là un des aspects les plus
prometteurs qu'offre la technologie. Les figures ci-dessous présentent
l'évolution du front de végétation au cours de la campagne
pastorale 2013.
Le front de végétation est défini comme
la limite correspondante à une présence minimale de couvert
herbacé. Sur le plan quantitatif, il correspond à une biomasse de
100 kg de matière sèche à l'hectare avec un pour cent de
recouvrement (DDP). La comparaison avec celles des
années antérieures permet une pré-indication de la
dynamique de la végétation et est donc un bon indicateur de la
saison de croissance de la végétation naturelle. L'analyse du
front permet d'identifier le démarrage de la végétation et
les périodes de sénescence de la phytomasse. Cette information
reste très capitale dans la circulation des troupeaux.
Figure 7: Emergence de la
végétation mois de Juin.
Figure 8:
Emergence de la végétation mois de Juillet.
Figure 8 :
Emergence de la végétation mois d'Août.
Figure 9: Emergence de la
végétation mois de Septembre.
L'analyse des cartes réalisées sur la base de la
moyenne des NDVI du mois de juin (figure no6) et de Juillet (figure
no7) fait remarquer que le couvert végétal
présente un développement contrasté. Au cours des mois de
Juin et juillet, la biomasse est très faible parfois voire inexistante
par endroit. Une prédominance d'un sol nu se constate sur l'ensemble de
la zone pastorale à l'exception de la bande méridionale.
La zone structurellement déficitaire comprise au Sud de Amilal
entre Obserata et Ibeceten couvrant une superficie d'environ 141181 ha
présente des zones très faiblement couvertes par la
végétation (Figure no7). Globalement
le mois de Juillet se caractérise par un couvert végétal
très faible. Par contre au cours du mois d'Août la situation
s'est significativement améliorée (figure
no 9). On constate une nette amélioration du front de
végétation dans la zone pastorale. Néanmoins dans la
partie centrale et la bande septentrionale la végétation est
faiblement dense avec des sols nus très remarqués. Certes, la
campagne pastorale 2013 a accusé un retard mais il y a une
évolution positive progressive de l'indice de verdure au fur et à
mesure que la saison des pluies avance.
Graphique pluviométrie
Du point de vue de la pluviométrie, on peut dire qu'en
Septembre les pluies enregistrées ont été faibles et
modérées comparées aux dernières décades du
mois d'Août. Le faible couvert végétal annonce le risque
d'une mauvaise production fourragère.
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