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Identification des zones à  risque de déficit de production fourragère par l'usage des images satellites dans la zone pastorale de la région de Tahoua

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par Saddi Ibrahim
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master géographie 0000
  

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3.1.2.2 Etat global de la végétation par l'usage du VPI campagne pastorale 2013.

Le « VPI » est utilisé pour évaluer l'état global de la végétation. Il permet d'identifier qualitativement les zones avec un développement de végétation inférieure à la situation normale, par comparaison avec ce qu'on peut attendre au vu du parcours historique. Dans la zone pastorale la contrainte fondamentale est la nécessité de l'équilibre cheptel / fourrage. Elle est difficile à lever en raison du rapport constant qui lie les besoins fourragers du bétail d'un côté et la production fourragère naturelle de l'autre. Ce rapport correspond aux 6,25 kg de matière sèche fourragère par jour nécessaire à I'UBT. Or, l'évolution de ces facteurs ne peut pas se produire dans le même sens, dans cette région à vocation pastorale. Les cartes ci-dessous présentent l'évolution de la croissance de la biomasse au cours des mois de Juillet, d'août et durant le mois de Septembre.

Figure 10: Indice de la productivité de la végétation mois de Juillet 2013

Figure 9: Indice de la productivité de la végétation mois d'Août 2013.

Figure 10: Indice de la productivité de la végétation mois de Septembre 2013.

Le mois d'Août est marqué par un retard de croissance significatif de la végétation herbacée vers la bande septentrionale et au Sud-Est entre Ibeceten et Iksman. A l'Ouest vers le site d'observation au sol de la biomasse de Didiga, des poches de sècheresse sont pareillement observées tous comme au centre dans la zone de Amilal. Les pluies enregistrées à la première et à la deuxième décade de Septembre ont eu un impact positif sur le développement d'herbacées (figure no11 et figure no12). Plusieurs de ces poches ont disparu. Cependant, il existe toujours des zones à risque surtout à l'extrême Nord et au Sud-Est comme il apparait sur la figure no 12.

Dans une zone essentiellement consacrée à l'élevage les troupeaux peuvent se déplacer pour trouver des pâturages et des ressources en eau. Il apparaît donc que les éleveurs de la région de Tahoua jouent sur le balancement des saisons, sur l'alternance d'une brève saison des pluies et d'une longue saison sèche. La technique permet d'exploiter un milieu difficile. Grâce à leur intime connaissance de la nature, ils mettent à profit les ressources variables de leur écosystème au fil des saisons. Une identification des zones à risque de déficit de production fourragère facilite l'errance pastorale.

3.1.2.3 Analyse de la production de la biomasse 2000 - 2013 à travers la DMP.

L'analyse de la DMP de 2000 à 2013 fait ressortir une production de la matière sèche en moyenne acceptable. Une situation qui fait du Nord Tahoua une zone par excellence d'élevage. Cependant L'incertitude de la disponibilité et de la répartition spatiale du fourrage fait partie intégrante des conditions de vie de la population. C'est pourquoi La mobilité représente donc l'aspect fondamental du mécanisme complexe d'adaptation à une production fourragère imprévisible et dispersée. Toutefois, les déplacements reposent sur une connaissance intime des paysages traversés. Par conséquent l`errance pastorale n'est qu'apparente, car le vocabulaire des pasteurs se montre riche lorsqu'il désigne les reliefs, les plantes, l'eau, les sols et leurs transformations au fil des saisons. « Pour les Wodaabe, la reconnaissance des pâturages par un éclaireur (garsoo) signifie une restitution détaillée de ses observations, comme la présence d'herbe tendre, bien levée sur le sol et arrosée par une pluie récente , ou l'herbe plus dense dans les plaines rougeâtres et argileuses trempées d'eau (Bonfiglioli, (1981) ». La mobilité pastorale apparaît donc pensée et réfléchie.

Aujourd'hui, la télédétection à travers l'usage des images de productivité de matière sèche (DMP) permettent d'estimer la matière sèche finale qui a été produite par la végétation dans le temps. Elle autorise la caractérisation d'une manière scientifique du fourrage.

Figure 11: Carte de la production moyenne de la biomasse 2000-2013

Figure 12: Carte d'élévation zone pastorale de la région de Tahoua.

La figure no 13 ci-dessus présente la production moyenne de la matière sèche dans la zone pastorale de la région de Tahoua de 2000 à 2013 soit une période de quatorze (14) ans. Il résulte de l'analyse de la production moyenne de la biomasse de 2000 à 2013 que certaines zones sont structurellement déficitaires. Ce sont des zones où la production moyenne est inférieure à 300kg/MS /ha. Au niveau de la bande Septentrionale qui marque la limite nord de la zone pastorale, la production moyenne de la biomasse est régulièrement inferieure à 200kgMS /ha. La pluviométrie en général faible (150 à 200 mm PDC Tillia) est caractérisée par son irrégularité et sa mauvaise répartition dans l'espace et le temps. Le système des dunes mouvantes rend le relief instable avec une végétation rare et très rustique. Sur une superficie de 861145ha la bande Nord de la zone pastorale de la région de Tahoua est une zone à déficit de production fourragère. Alors que le Sud de Tillia enregistre l'arrivée massive des transhumants en certaines périodes de l'année exerçant du coût une forte pression sur les ressources naturelles, favorisant ainsi la dégradation de l'environnement .Elle mérite une attention particulière si l'on veut éviter une surcharge des parcours synonyme de dégradation et de vulnérabilité alimentaire pour le bétail. La biomasse évoluée en suivant le gradient pluviométrique mais aussi les différentes unités géomorphologiques. Au Sud entre Obserata et Ibeceten sur les revers des plateaux et les formations collinaires la production de la biomasse herbacée souffre d'une situation de déséquilibre. La moyenne sur une période de 2000 à 2013 soit quatorze(14) ans fait apparaitre une bande de déficit de fourrage sur environs 173237 ha. Elle est marquée par son enclavement par rapport aux régions limitrophes, une condition qui limite considérablement l'ancrage d'un grand nombre d'actions d'appui et d'accompagnement.

Au Nord de Didiga particulièrement autour du village d'Adarzegrine dans le département de Tillia les chaines des dunes de sable constituent un obstacle à l'émergence de la végétation. Le Sud-Ouest aux alentours du village d'Intimasse est une zone à risque au vue des résultats issue de l'analyse de la moyenne de production fourragère du 2000 à 2013. Le tableau no2 est le récapitulatif de la production de la matière sèche en moyenne sur une période de quatorze(14) ans.

Tableau 2: Répartition par zone et par hectare de la production de la matière sèche.

Caractéristique de la zone

superficie en hectare

zone à risque de déficit fourrager

1419678

zone à faible production fourragère

429897

zone à production moyenne

557068

zone à très forte production

3101762

Total

5508405

Les régions centrales et sud-Est (Tchintabaraden Ibeceten et Abouhaya) sont les plus productives avec des valeurs allant de 500 à plus de 600 kg.ms/ha. Le maximum de production y dépasse généralement 600 kg MS/ha. C'est une zone très exposée aux feux de brousse comme l'attestent les statistiques relevées ces dernières années. Contrairement à la partie Nord- Ouest qui est désertique, les plaines du Nord- Est enregistrent une production fourragère supérieure à 600kg /MS/ ha. Le Site d'observation de la biomasse au sol de Targa se trouve dans une zone de forte production fourragère. Dans le long couloir compris entre Tchintassala et Tillia sur environ 499857 ha la moyenne de la biomasse de 2000 à 2013 est de 400kg /MS/ha. Cette faible production du fourrage conjuguée à la mauvaise répartition spatiale des points d'eau pastoraux occasionnent la descente rapide des éleveurs vers le Sud.

Figure 15: Répartition par zone de la production de la matière sèche

Pour comprendre l'impact de l'altitude sur la production fourragère une carte d'élévation de la zone pastorale a été réalisée grâce aux données Shutle Radar Topographic Mission (SRTM).

L'analyse de la carte d'élévation de la zone pastorale de la région de Tahoua (figure no14) fait apparaitre que l'altitude ne constituée pas un facteur influent pour la production de la biomasse. Tout comme les bas-fonds, les sommets des plateaux ont par endroit une bonne potentialité fourragère. Tout comme sur les hauteurs de Jangaye, village situe à l'extrême Sud-Est du département d'Abalak à la frontière avec celui de Bouza les plaines entre Obserata et Didiga enregistre une moyenne de plus de 600kg/ms/ha. La carte d'élévation de la zone montre plusieurs subdivisions géomorphologiques d'un relief moins marqués avec des altitudes inférieures à 258 m « parsemées de basses formations dunaires avec dans les dépressions une strate arbustive peu dense » (PDC Tillia 2009) dans les parties Ouest, Sud-ouest et centrale. Les communes rurales de Kaou et celles de Tabalak se caractérisent par d'importantes vallées, et des formations collinaires avec des altitudes atteignant par endroit 740 m qui donnent lieu à la formation des koris. Au vue des caractéristiques du relief de cette partie de Tahoua, l'analyse de la production de la matière sèche sur une période de 2000 à 2013 laisse comprendre que l'altitude influe très peu la production de la biomasse.

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