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Une entreprise aux défis de l'OEA Norme ISO 9001 et OEA : Panacée ou pis-aller ?

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par Christophe CARDON
Université de Rouen - Master 2 en droit des douanes, transports et logistique 2018
  

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CHAPITRE III - MES PROPOSITIONS

Ayant ainsi passé en revue les tenants et les aboutissants de la norme ISO et de la certification, nous examinerons d'abord quels peuvent être les enjeux de l'OEA (section 1) avant de faire quelques proposition (section 2).

Section 1. Les Enjeux de l'OEA

En reprenant les documents concernant l'OEA dans le dossier dédié sur le serveur de l'entreprise, j'ai pu faire les constats suivants :

§1. Dans le Planning Détaillé OEA

A la rubrique « documents contractuels et certification OEA », il devrait être possible d'ajouter l'attestation d'assurance, celle de non condamnation et l'extrait Kbis et les autres documents requis selon le statut du partenaire et la nature des prestations, ce qui permettrait à PV SAS de se rapprocher des exigences de la « compliance », KYC et KYS (cf. supra).

Dans la rubrique « qualité fournisseurs et commissionnaire de transports », nous pourrions intégrer les garanties et assurances. Enfin, dans la rubrique « chaîne logistique », nous pourrions nous intéresser à ce qu'il en est des contrats de sous-traitance, des garanties, assurances et documents.

§2. Dans le Document de Suivi du Projet

Concernant le point 1.2/a (CODIR), je suis en train de vérifier avec la direction en charge du secrétariat général de l'entreprise les éléments concernant les délégations de pouvoir, de signature et leur suivi.

Au 1.1 (Risques), mon idée serait d'élargir cette « notion » aux risques contractuels.

Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 64

Enfin, au point III (EBS et ISS), il me semble que nous pourrions ajouter, là-aussi, les documents tels que les attestations d'assurance et de non condamnation et extrait Kbis.

Section 2 : Propositions

§1. Au plan du Système de Management de la Qualité

Tout d'abord, la question des contrats et les problématiques douanières pourraient être intégrées au Quiz Auditeurs. Ainsi, à chaque audit, l'on pourrait cerner les problèmes, mesurer les progrès et apporter les remèdes nécessaires.

Concernant le Rapport d'audit, Il semble évident que nous pourrions intégrer dans les éléments d'entrées les contrats et tous les documents requis par la compliance.

Puisque la Synthèse du Rapport d'audit souligne l'implication de la direction et du personnel de PV SAS, le souci de la satisfaction du client et une relation transparente avec les administrations, nous pourrions poursuivre sur cette lancée et inclure une notion de qualité contrats et OEA. La partie Veille réglementaire de ce Rapport pourrait être étendue avec profit à l'ensemble des processus.

L'on pourrait aussi inclure le processus contractuel comme processus transversal avec toutes ses dimensions douanières, de contrôle export et de documentation (attestations d'assurance, de non condamnation, Kbis etc.) qui seraient les éléments d'entrée du process Relation client et des points de conformité compliance.

Je pense pour ma part que le processus Satisfaction du client interne, pouvant être vu comme processus contractuel aussi bien que processus Leadership, pourrait être élargi à l'obtention de tous les documents obligatoires. Pour cela, il faudrait développer la relation des opérationnels avec les problématiques compliance, juridiques et douanières.

Ensuite, puisqu'il existe une procédure de « Suivi des tickets » sur l'Intranet, il serait tout à fait envisageable de créer un système de « tickets » pour les questions juridiques.

Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 65

Concernant les fournisseurs, puisque sont évoquées des synergies entre achats et fournisseurs, l'idée serait de développer l'usage des contrats-cadres et des CGA/CGV.

De même, les exigences environnementales, de gestions des risques et d'évaluation qui sont posées pourraient être étendues aux questions juridiques et douanières ainsi que, plus généralement documentaires afin d'assurer le suivi des garanties et provisions ainsi que des assurances et du suivi du renouvellement des attestations et certificats.

Dans le processus « Produits », la démarche projet pourrait très bien s'entendre aussi dans le sens d'impliquer la douane et le juridique dans tout projet, surtout important.

Le processus « Leadership et performance » prévoit, outre des données d'entrée et de sortie, des séquences et critère méthodologiques pour l'évaluation des risques. Il devrait donc être possible d'inclure les informations documentaires, contractuelles et douanières. Un autre processus important pourrait nous aider, celui de la Satisfaction du client interne que nous pourrions élargir aux exigences de la compliance. Pour cela, il faudrait susciter une nouvelle motivation des opérationnels pour les problématiques juridiques et douanières.

Le Bilan de l'Audit interne pourrait avec profit évoquer l'impact par rapport au juridique et douanier. Enfin, dans les Indicateurs de pilotage KPI, l'on pourrait introduire de nouveaux critères liés aux retards causés par la non remise de documents ou de documents non conformes ainsi que la démarche Compliance nous y invite.

§2. Au plan de la démarche OEA

S'il est pertinent de s'interroger sur les doublons éventuels ou les redondances que peut engendrer la démarche OEA par rapport à la démarche ISO, il ne faut, à mon avis, pas voir la conformité exigée par la certification OEA comme seulement douanière, documentaire ou procédurale mais comme une démarche d'entreprise qui peut s'articuler avec une approche PDCA dynamique. Un lien réel peut et doit être fait entre l'ISO et l'OEA, c'est-à-dire avec un vrai sens de l'amélioration continue.

Rappelons tout d'abord que, d'après l'OMD elle-même, cette démarche OEA est assez proche de l'ISO. Mon but n'est donc pas de construire de nouvelles procédures mais de

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m'inscrire dans celles qui existent. Puisque PV SAS est déjà dans cette démarche, je voudrais pouvoir profiter de cet élan pour aider à mettre en place la certification OEA.

Ayant d'abord étudié, selon les processus, quels éléments d'entrée et de sortie pourraient être adaptés aux exigences OEA (ex. obtention de certificat d'origine, d'utilisation finale, d'assurance, de non condamnation, contrat en bonne et due forme, etc.), je pourrai rencontrer les pilotes de processus afin de leur présenter la démarche OEA et ses enjeux sur le long terme.

Concernant les notions de risques et d'opportunités, largement reprises dans la norme ISO, nous avons pu constater qu'elles s'entendent évidemment aussi des problématiques juridiques et douanières.

Pour ce qui est de la veille réglementaire qui est omniprésente dans la norme ISO, je suis convaincu qu'elle doit être opérée au niveau de chaque processus par des personnes suffisamment sensibilisées. Elles auront, à n'en pas douter, une vision plus pointue des problèmes qui les concernent. Pour cela, mon idée serait de développer la publicité et l'usage d'un « Guide des risques juridiques » qui permettrait une meilleure vulgarisation de la matière.

En tout cas, je ne voudrais pas ajouter un nouveau processus, car douane et droit sont forcément transversaux, mais améliorer l'existant autant que faire se peut et mener une action pédagogique forte.

Par ailleurs, je suis convaincu qu'il serait utile et pédagogique de créer un « ticket » (requête) juridique, comme il en existe un pour les problèmes informatiques ou RH, qui permettrait de répondre plus facilement et rapidement aux opérationnels. Pour cela, il conviendrait de soigneusement définir les besoins et l'offre.

C'est pourquoi, dans mon Tableau de propositions75, je préconise d'intégrer les questions juridiques, douanières et documentaires dans les processus concernés. Ainsi, l'on peut penser qu'ils n'en seront pas alourdis de façon insupportable pour les opérationnels, pourvu qu'une fonction juridique interservices transversale soit là pour veiller à la fois à la compliance et au respect des exigences légales et réglementaires.

75 Annexe 24

Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 67

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand