Les tiers-lieux culturels, un outil pour la démocratisation culturelle ? Démarche comparative( Télécharger le fichier original )par Emeline PESCHAUD Université de Cergy-Pontoise - Master 2 Développement culturel et Valorisation des patrimoines 2017 |
E. PESCHAUDportées par le Ministère de la Culture, mais sont à destination de quartiers dits prioritaires, quartiers politiques de la ville, avec donc un aspect social plus développé que si seule la culture avait été le moteur du projet. Ainsi, le concept de la Micro Folie162 semble le plus abouti pour lutter contre la ségrégation culturelle et les zones blanches culturelles. Ce concept est implantable partout, attire les publics, à la différence de La FabricA qui peine encore à trouver son public : « La FabricA est un lieu de vie pour les artistes mais pas encore pour les habitants du quartier »163. Ainsi, la Micro Folie devient une couverture pour l'ensemble du territoire, « unique » et « déclinable » sur tous les territoires. D'autres dispositifs, assimilables aux tiers-lieux culturels sans pour autant posséder cette appellation, peuvent être mentionnés ici. Les institutions intègrent au sein d'établissements culturels publics des modules innovants comme des Fablabs ou des moments, des évènements, comme des Museomix164 ou des hackatons. Un hackaton est un moment de création intense, souvent en une ou deux journées, durant lesquelles des équipes pluridisciplinaires s'affrontent pour développer un projet, en partageant des connaissances et des compétences (ce qui fait forcément référence à l'idée des tiers-lieux et d'écosystème autour du développement et de l'innovation). « Ce processus d'institutionnalisation se caractérise aussi par le développement de tiers-lieux au sein d'institutions culturelles, comme des Fablabs et livinglabs à la Cité des Sciences, les expériences Muséomix dans de nombreux musées, ou des incubateurs comme celui mis en place récemment au Centre des Monuments Nationaux »165. Ainsi, ces dispositifs permettent de démocratiser la culture en s'approchant d'autres compétences, celles de professionnels qui ne sont pas issus de ce champ précisément. Savoir innover, s'inspirer de ce qui se fait hors des sentiers battus est parfois perçu comme une mutation des politiques culturelles publiques : « les tiers-lieux apparaissent clairement à la fois comme un moyen de re-légitimation mais aussi de transformation de l'action publique [...] »166. Les tiers-lieux culturels peuvent être un tremplin pour les politiques publiques culturelles afin de rebondir. C'est ce qui s'est produit avec la première équipe de gestion au Centquatre : le lieu ne vivait pas et n'attirait pas de visiteurs et était alors perçu comme un véritable échec. En 2010, Les Inrocks le qualifiaient même de « Titanic culturel »167. Forte de ce constat, la Mairie de Paris décide alors de mettre en place une 162 Annexe 29 : schématisation de la diffusion culturelle par l'Etat 163 La FabricA, un rêve nécessaire, Entretien avec P. RODIN, propos recueillis par J.-P. SAEZ 164 http://www.museomix.org/accueil/ « Créer de nouveaux moyens de médiation pour les musées de demain. » 165 Dynamiques organisationnelles, modes de gestion et institutionnalisation de différents tiers lieux culturels, N. AUBOUIN 166 La FabricA, un rêve nécessaire, Entretien avec P. RODIN, propos recueillis par J.-P. SAEZ 167 Le Centquatre à la recherche d'une nouvelle direction, A. LARTIGUE Les tiers-lieux culturels, outils de la démocratisation culturelle ? |
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