Religion et société au temps des Lumières: l'exemple des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame à Paris( Télécharger le fichier original )par Caroline Cornu Université Paris Nanterre - Master 2 Sciences humaines et sociales, mention Histoire, parcours Histoire des civilisations méditerranéennes, européennes et moyen-orientale 2018 |
Chapitre 3 : Les religieuses du couvent de la Congrégation de Notre-Dame, rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont, pendant la période révolutionnaire A l'origine, les couvents devaient prouver leur
utilité à la société : il n'est pas question
de les fermer mais de les rationaliser201(*). Or la Révolution modifie cela : de 1789
à la fermeture des couvents de femmes le 1er octobre 1792,
les communautés de religieuses connaissent une série de
propositions et de lois qui aboutissent à leur suppression. Parmi elles
nous pouvons citer, la proposition du 23 septembre 1789 de rassembler les
religieuses en communautés de douze à quinze femmes ou la date du
2 novembre 1789 qui marque la nationalisation des biens ecclésiastiques
et la suspension des voeux en religion avant leur suppression le 13
février 1790. A partir du 8 décembre 1790, les soeurs converses
sont autorisées à élire la supérieure de leur
communauté. Les costumes religieux sont interdits le 6 avril 1792 et un
décret supprime tous les couvents de femmes le 18 août 1792.
Le couvent est tout d'abord touché par la
Révolution dans ses revenus. La nationalisation des biens du
clergé votée en novembre 1789 les prive notamment des revenus
obtenus par la location de leurs biens immobiliers. En contrepartie, elles
doivent recevoir une pension qui se révèle insuffisante. Elles
sont également privées des secours qu'elles avaient l'habitude de
recevoir aussi bien de la Commission des réguliers que de
l'archevêque de Paris : elles obtiennent de la Commission des
réguliers 6 000 livres en quatre ans en 1779 et 24 000 livres
en six ans en 1786. De plus, l'archevêque de Paris leur donne 7 200
livres en 1784-1786. En 1784-1785, la totalité de leurs revenus
s'élevait à au moins 38 305 livres et à 26 202
livres en 1786203(*).
Ces revenus sont cependant moins élevés que les revenus moyens
des couvents de la Visitation à Paris pendant la seconde moitié
du XVIIIe siècle : 68 935 livres rue Saint-Antoine,
57 383 livres livres au faubourg Saint-Jacques et 49 574 livres rue
du Bac204(*). « Elles présentent que depuis qu'elles
n'ont plus l'administration de leurs biens, leurs revenus qui leur sont
comptés en entier, attendu qu'elles sont occupées de
l'éducation publique, ne s'élèvent qu'à 6 060
livres, déduction faite des rentes qu'elles sont obligées de
payer. Cette communauté étant composée de 22 religieuses
et de sept converses, il s'ensuit que la somme de 6 060 livres, à
répartir sur 29 têtes, ne donne qu'environ 200 livres pour chacune
d'elles. Enfin, le ministre ajoute : « Les religieuses de la Congrégation de
Notre-Dame, se rendant très utile pour l'éducation publique et
leur situation paroissant fâcheuse, il n'est pas impossible de ne pas y
prendre une véritable intérêt ».
Le serment constitutionnel du 17 avril 1791 était imposé aux religieuses chargées de l'instruction publique donc celles enseignant dans les écoles paroissiales et les grands hospices. Les religieuses appartenant à des ordres voués à l'éducation, c'est-à-dire les Ursulines et la Congrégation de Notre-Dame ne sont pas concernées mais elles ont souvent souhaité exprimer leur opposition. Si aucun document exprime cette opposition pour le couvent de la Congrégation à Paris, les religieuses du même ordre à Corbeil écrivaient le 17 mai 1791 à Avoine, évêque jureur de Versailles, qu'elles ne prêteraient jamais serment si celui-ci leur était demandé, qu'elles ne reconnaissent que les prêtres nommés par Mgr de Juigné, l'archevêque de Paris et qu'elles ne voulaient ni quitter leur couvent ni recevoir de religieuses provenant d'autres communautés212(*). Il est peu aisé, sans témoignages, de dire quel
accueil a été réservé aux différentes
mesures adoptées au sujet des couvents à la Congrégation
de Notre-Dame à Paris. Au-delà de la nationalisation des biens et
des mesures concernant les voeux monastiques, les autorités laïques
tentent de régir la vie intérieure du couvent et notamment les
élections de la supérieure. Ainsi, le décret du 8-14
octobre 1790 demandait aux religieuses de se réunir sous la
présidence d'un officier municipal pour élire une
supérieure et une économe lors de la première semaine de
l'année 1791213(*). Or le registre des élections de la
Congrégation214(*) ne présente aucune élection à
cette date. Une supérieure et son conseil sont élus le 12 juillet
1790 et le 30 janvier 1792 sans qu'aucune élection ne soit
mentionnée en 1791. D'autre part, le résultat de ces
élections est consigné de la manière habituelle, sans
mentionner la présence d'un officier municipal et la procédure
reste présidée par le supérieur de la communauté,
Gayet de Sansale.
Si les sources ne témoignent pas d'une
déclaration collective d'attachement au cloître, elles permettent
une approche des opinions individuelles. Elles attestent notamment de deux
départs : un document du Bureau de Liquidation de la Commission de
l'administration des biens nationaux, daté du 13 juin 1792 nous informe
que deux religieuses, Marie-Anne Gosmond et Catherine Dozemback, ont
quitté la communauté. Une déclaration des revenus et des
dettes du couvent auprès du Bureau de liquidation de la Commission de
l'administration des biens nationaux du 23 novembre 1793 le confirme :
« deux religieuses professes [sont] sorties en mars 1790 en vertu du
décret »220(*). En effet, le décret du 13 février
1790, en plus de supprimer les voeux monastiques, autorise la sortie des
religieux et des religieuses de leur monastère en faisant un
déclaration devant la municipalité. Ce décret leur garanti
également une pension. La raison de ces départs n'est cependant
pas précisée : il n'est pas possible d'affirmer si cela a
été décidé par les événements ou si
la religieuse échappe ainsi à une vocation et un état qui
lui a été imposé. Les recensements des religieuses de 1790 et 1792
précisent les intentions de chacune, ce qui permet de passer à
l'échelle individuelle : dès 1790, six d'entre elles, dont
la supérieure Marie-Anne Bobusse, se déclarent indécises
ou prendront une décision quand à leur avenir « selon
les événements ». En revanche, les 25 autres
religieuses déclarent souhaiter rester en religion ou en
communauté. En 1792, à part la supérieure,
décédée le 23 janvier 1792227(*) et des religieuses provenant
d'autres couvents, les listes des soeurs composant le monastère sont
identiques Il semble donc que ces femmes choisissent, pour une majorité
d'entre elles, la vie en communauté dans leur monastère, seuls
les événements semblent en faire hésiter quelques unes. Si
leurs réponses sont libres et ne subissent aucune influence, il ne
s'agit probablement pas de vocations forcées. D'après
Marie-Claire Tihon, les religieuses de la Congrégation Notre-Dame de
Versailles sont encore plus résolues car lors du recensement d'intention
de 1790, les soeurs déclarent unanimement qu'elles souhaitent conserver
leur état228(*).
De même, à Paris, les Augustines cloîtrées de
l'hôpital Saint-Gervais, les Augustines de l'Hôtel-Dieu, les
Clarisses Capucines de la place Vendôme, les religieuses de Notre-Dame de
Charité de la rue des Postes, les Carmelites du faubourg Saint-Jacques,
de la rue de Grenelle et de Saint-Denis déclarent unanimement vouloir
conserver leur état. Il en est de même à la
décadente abbaye de Longchamp, par désir de
tranquillité229(*). Cette volonté de conserver leur style de vie
cloîtré est également présente chez les
Carmélites de Compiègne qui refusent de quitter leur couvent en
1790230(*), les
Carmélites de Pontoise déclarent toutes (vingt-six religieuses de
choeur et sept soeurs de voile blanc) «leur « intention de
rester, vivre et mourir dans la maison de leur ordre »231(*). De même à
Langres, quasiment toutes les religieuses, y compris les novices, restent dans
leur couvent en 1790. Les soeurs du Refuge à Dijon renouvellent
même solennellement leurs voeux en février 1792 dans leur chapelle
ouverte au public232(*).
Les couvents de femmes sont fermés le 1er
octobre 1792 par le décret du 4 août et les religieuses sont
dispersées. L'arrêté de la commune du 13 août ordonne
l'évacuation des couvents dans les trois jours, délai
prolongé de quelques jours par la tolérance du ministre de
l'intérieur Roland mais les massacres dans les prisons du 2 ou 6
septembre accélèrent la dispersion des religieuses. Ainsi, les
Carmélites de la rue de Grenelle partent le 14 septembre et celles du
Faubourg Saint-Jacques le 29 septembre234(*).
C'est tout d'abord la vie en communauté qui a
entraîné la première perquisition en alertant sur la
présence à Rungis d'une maison « habitée par
plusieurs ci-devant religieuses de la ci-devant Congrégation de
Notre-Dame, rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont ». Lors de l'interrogatoire du 17 juillet 1794, Marie-Elisabeth-Cécile Pellier, Anne-Victoire Pellier et Marie-Françoise-Honorée Morand justifient leur vie en communauté par « l'amitié » et « les détails du ménage ». En revanche, lorsqu'il leur est demandé leur opinion sur la suppression des cloîtres, Marie-Elisabeth-Cécile répond qu'elle a « pris son état par goût et par choix et qu'elle ne peut être satisfaite sans le cloître qu'elle regrettoit de tout son coeur ». Sa soeur a déclaré que « l'État est libre de souffrir ou de ne pas souffrir de cloîtres, qu'à son égard, elle en est sorti puisqu'il a fallu en sortir » ce qui sous-entend que ce n'était pas une volonté personnelle. Marie-Françoise-Honorée Morand a quand à elle répondu que « la première année, ça lui a fait beaucoup de peine mais qu'elle s'est soumise aux lois et qu'elle n'y pense plus ». Ces réponses, bien que prudentes quant aux lois, témoignent de leur attachement à la vie en communauté mais aussi de leur vocation pour la vie religieuse. De même, une des quatre ex-calvairiennes de Poitiers vivant en communauté prétend, lors d'une visite de la police le 14 mai 1796, qu'elles vivent ensemble pour « nous soutenir les unes les autres et mettre nos maigres pensions en commun »251(*). Les religieuses mettent donc en avant les difficultés financières pour justifier leur vie en communauté mais leurs réponses sous-entendent également une peur de la solitude, accentuée si aucune famille ne les attend à la sortie du cloître. Par exemple, parmi les réfugiées à Rungis se trouve Louise-Madeleine Berain, âgée de 82 ou 83 ans en 1794. Lors de l'interrogatoire du 17 juillet 1794, Marie-Françoise-Honorée Morand explique qu'elle n'a pu se rendre à la fête de l'Être suprême car elle devait soigner une vieille religieuse, probablement Louise-Madeleine Berain. Pour cette dernière, la vie en communauté lui est nécessaire à cause des infirmités liées à son âge. On peut également imaginer que de nombreuses années de cloître l'ont éloignée de toute famille pouvant la prendre en charge. L'âge n'est cependant pas un facteur systématiquement déterminant dans la poursuite de la vie en communauté durant les années 1790. Par exemple, Augustine Mougenot quitte la Congrégation de Notre-Dame de Versailles pour s'installer chez sa nièce à Nancy avant de rejoindre les religieuses réfugiées à Fontainebleau. Elle décède parmi sa communauté le 8 décembre 1801 à l'âge de 90 ans252(*). Malgré son âge avancé, elle avait une famille capable de l'accueillir et c'est donc par choix qu'elle retrouve ses compagnes du cloître. D'autre part, les perquisitions cherchent à constater si elles ont rétabli un mode de vie conventuel et notamment en constatant un aménagement de l'habitation en cellules. Ainsi, il est demandé à Marie-Elisabeth-Cécile Pellier, Anne-Victoire Pellier et Marie-Françoise-Honorée Morand, lors de l'interrogatoire du 21 août 1794, si elles ont modifié la maison de Rungis pour qu'elle ressemble à un couvent. Les soeurs Pellier admettent la construction d'une, voire même quelques cloisons et chambres par commodité alors que leur compagne nie ces transformations. Le souci de conserver leur mode de vie est également présent chez les Carmélites de Compiègne. Elles tentent en effet de conserver l'esprit les règles de leur ordre dans les trois maisons où elles se sont réfugiées253(*).
Cependant, les perquisitions ont pour but la recherche d'un engagement politique, notamment en examinant les livres, brochures et autres écrits présents dans la maison. Dès la première visite, deux brochures suspectes ont été découvertes et confisquées : Adresse de cent cinquante communes de Normandie à la Convention nationale sur le jugement de Louis Seize, roi de France, trouvée dans une pièce communeet Instruction donnée par M. l'évêque de Langres aux curés, vicaires et autres ecclésiastiques de son diocèse qui n'ont pas prêté le serment ordonné par l'assemblée nationale avec l'adoption qu'en a faite M. l'évêque de Clermont pour son diocèse, trouvée dans la chambre d'Anne-Victoire Pellier. La première brochure a été déchirée sur place par la supérieure de la communauté, rendant ainsi la communauté plus suspecte. D'autre part, la visite du 19 mai 1793 permet de découvrir un « renouvellement de profession religieuse entre les mains de Léon Leclerc de Juigné » du 15 août 1791 et signé par Marie-Françoise-Honorée Morand alors que Juigné était émigré à cette date. Lors de l'interrogatoire du 21 août 1794, elle confirme l'existence de ce document mais elle ajoute que « c'est une pièce qu'elle s'est amusée à transcrire, comme elle transcriroit [des] chansons et autres choses semblables »254(*). Or les liens avec les émigrés sont un mode de contestation de la Révolution pouvant entraîner la peine capitale comme cela a été le cas de la bénédictine Benoîte de Nantiat et de la frontevriste Aimée de James, condamnées à mort par le Tribunal révolutionnaire de Paris255(*). Les Carmélites de Compiègne sont également accusées d'entretenir une correspondance avec des émigrés après la découverte à leurs domiciles de lettres de prêtres déportés256(*). Au-delà des faits dont elles sont suspectées,
les interrogatoires des trois religieuses considérées les plus
suspectes tentent de sonder leurs opinions sur la Révolution et les
événements de leur temps. Par exemple, le 3 juillet 1794, quand
Rousseville invite les soeurs Pellier à le suivre au Comité de
surveillance de Rungis, ils échangent en chemin sur « la mort
du tyran, sur le Pape, sur les prêtres et le fanatisme », le
compte-rendu précise « qu'elles ont répondu en
éludant de se prononcer. Elles m'ont dit que je ne pouvais pas connoitre
leurs coeurs, qu'elles étoient soumises à la loy, que les
religieuses étoient libres ». La dénonciation du 3 juillet 1794257(*) s'intéresse à
la reprise de l'activité enseignante de ce petitgroupe : les
religieuses accueilleraient trois pensionnaires et on aurait trouvé
entre les mains des pensionnaires un livre suspect :
Abrégé de toutes les sciences à l'usage des enfants
qui contient trois chapitres sur les maisons impériales et royales
d'Europe et un autre sur le Pape. Les soeurs Pellier sont invitées
à se rendre au Comité de surveillance où elles
reconnaissent les faits dénoncés. Lors de la perquisition du 19
juin 1793, les religieuses avaient déjà admis accueillir deux
pensionnaires mais uniquement « pour le rétablissement de leur
santé ». La perquisition qui a lieu le 6 juillet 1794 permet
de retrouver des livres républicains dans la chambre des pensionnaires
mais les religieuses sont soupçonnées de les y avoir
placés en prévision de la visite du Comité de
sûreté général et les interrogatoires menés
le 8 juillet auprès des employés de la maison tentent de le
prouver. Les interrogatoires s'intéressent donc aux livres
présents dans la maison mais aussi à la possibilité que
les religieuses aient caché les livres compromettants. L'épisode
des livres emportés par la laitière Cadiot pourrait être un
exemple d'une volonté de subtiliser des livres suspects.
L'interrogatoire de Charles-Jean Pioche et son épouse, soeur de
Marie-Françoise-Honorée Morand, chez qui la laitière a
déposé le paquet, a permis d'identifier ces livres comme
étant un bréviaire en latin, Greviarium Romanum et
l'autre livre intitulé : Infesto beate petri forerii
confessoris, ce qui est une preuve de conservation d'objets du culte
catholique.
Une lettre du 27 juillet 1794 provenant de la Conciergerie et
adressée au représentant du peuple Crassous accuse les
religieuses d'avoir « recomposé un couvent dans la commune de
Rungis, que la Morand a renouvelé ses voeux entre les mains de
l'émigré Juigné depuis la destruction des voeux, qu'elles
sont prévenues d'avoir conspiré contre le Peuple en voulant
rétablir l'ancien Régime par le fanatisme ». La lettre
approuve la décision du district de disperser les religieuses ainsi que
de brûler ce qui alimente le fanatisme. Elle confirme également
que les soeurs Pellier et Marie-Françoise-Honorée Morand seront
traduites devant le Tribunal révolutionnaire, ce qui conduit à
l'interrogatoire de ces trois femmes mené le 21 août 1794 et
déjà évoqué précédemment. D'après Patrick Delepaut dans son histoire de Rungis
sous la Révolution, les religieuses auraient quitté Rungis entre
août et novembre 1794. Jeanne Cornu serait partie à Bondy,
Madeleine Berain et Marie-Thérèse Cheval-de-Saint-Hubert à
Saint-Mandé. Les autres religieuses seraient retournées à
Paris265(*). En 1797, des religieuses de la Congrégation, dont la
supérieure Marie-Elisabeth-Cécile Pellier, toujours
présentes à Rungis doivent quitter cet endroit pour revenir
à Paris où elles habitent dans des logements de fortune. En 1799,
elles vivent rue d'Enfer, dans l'hôtel de Chaulnes qu'elles louent pour
vivre dans la partie la plus délabrée tout en en sous-louant la
partie en meilleur état. Elles y aménagent une chapelle où
le Père Brun vient servir. Elles vivent dans une grande
précarité, obligeant même les converses à mendier
dans les moments de plus grande pauvreté. A la Toussaint 1801,
Marie-Elisabeth-Cécile Pellier institue à l'hôtel de
Chaulnes l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement auquel elle
était particulièrement attachée269(*).
C'est à travers les mémoires de Madame Roland et les informations collectées par Claude Perroud que la trajectoire d'une converse nous est connue. Madame Roland s'est liée d'amitié avec cette religieuse lors de son passage au couvent en 1765 et 1766. Ensuite, elles ont correspondu entre les visites que Mme Roland rendait dans un appartement du couvent jusqu'à sa fermeture. A sa sortie du monastère, Angélique Boufflers s'installe entre le Panthéon et le Jardin des Plantes, près de la prison de Sainte-Pélagie où Madame Roland est détenue : « Sortie de cet asile lorsque l'âge et les infirmités le lui rendaient nécessaire, réduite à la médiocre pension qui lui est assignée, elle végète non loin des lieux de notre ancienne demeure et de ceux où je suis prisonnière »271(*). Elle sert d'intermédiaire à la correspondance entre Madame Roland et François Buzot, son amant alors fugitif : cela doit être plus considéré comme un acte d'amitié envers Madame Roland qu'un engagement politique. La religieuse serait décédée le 14 avril 1797 vers l'âge de 56 ans272(*). * 201 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, Paris, Bayard, 2005, p. 36. * 202 Ibid., p. 39. * 203 A.N., G9151, 1784-1786, commission des réguliers et des secours, dossier n°23. * 204 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 165. * 205 S4639, 9 mars 1790, déclaration, Congrégation de Notre-Dame à Paris. * 206 Enquête prescrite par le décret du 13 février 1790. * 207 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire: les communautés de religieuses de l'ancien diocèse de Paris de 1789 à 1801, Paris, France, Letouzey & Ané, 1962, p. 66. * 208 BERTOUT Anne, Les ursulines de Paris sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 151-152. * 209 Ibid., p. 159. * 210 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 69-70. * 211 Ibid., p. 59. * 212 Ibid., p. 88-89. * 213 Ibid., p. 68. * 214 A.N., LL1636, 1742-1792, registre des élections. * 215 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 68-69. * 216 A.N., S4639, XVIIe-XVIIIe siècles, documents divers, Congrégation de Notre-Dame à Paris. * 217 A.N., LL1636, 1742-1792, registre des élections. * 218 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 58. * 219 Ibid., p. 60. * 220 A.N., S4639, XVIIe-XVIIIe siècles, documents divers, Congrégation de Notre-Dame à Paris. * 221 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 92. * 222 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 62. * 223 Ibid., p. 60. * 224 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 91. * 225 DINET Dominique, « Les communautés religieuses féminines de Bourgogne et de Champagne face à la Révolution », op. cit., p. 477. * 226 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 63-64. * 227 A.N., LL1636, 1742-1792, registre des élections. * 228 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 153. * 229 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 62. * 230 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, Paris, A. Picard et fils, 1908, p. 134. * 231 MELLOT Jean-Dominique, Histoire du Carmel de Pontoise, op. cit., p. 231. * 232 DINET Dominique, « Les communautés religieuses féminines de Bourgogne et de Champagne face à la Révolution », in Pratiques religieuses, mentalités et spiritualités, dans l'Europe révolutionnaire, 1770-1820: actes du colloque, Chantilly, 27-29 novembre 1986, Turnhout, Brepols, 1988, p. 476. * 233 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 64-65. * 234 Ibid., p. 115. * 235 A.N., W52, dossier n° 3368, 1793-1794, Tribunal révolutionnaire, le représentant du peuple Crassous contre Anne-Victoire Pellier, Marie-Elisabeth-Cécile Pellier, Marie-Françoise-Honorée Morand. * 236 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, op. cit., p. 123. * 237 Tableau 26, Chronologie des événements concernant un groupe de religieuses réfugiées à Rungis reconstituée à partir du dossier du Tribunal révolutionnaire, p. 111. * 238 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 142. * 239 Tableau 9, Origine sociale et lien de parenté des personnes présentant la religieuse au couvent (à partir des contrats de profession), p. 54. * 240 A.N., MC/ET/XXIX/724, 1er juin 1808, testament de Marie-Elisabeth-Cécile Pellier. * 241 DELEPAUT Patrick, Rungis sous la Révolution, 1789-1800, Rungis, Société historique et archéologique de Rungis, 1990, p. 156. * 242 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 115-117. * 243 Ibid., p. 119. * 244 Ibid., p. 122. * 245 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 142. * 246 Ibid., p. 143. * 247 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, op. cit., p. 134. * 248 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 129-134. * 249 Ibid., p. 173-174. * 250 Ibid., p. 176. * 251 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 145. * 252 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 160. * 253 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, op. cit., p. 134. * 254 A.N., W52, dossier 3368, 15 messidor an II (3 juillet1794), Tribunal révolutionnaire, papiers du Parquet, interrogatoire de Marie-Elisabeth-Cécile Pellier, Anne-Victoire Pellier et Marie-Françoise-Honorée Morand. * 255 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 164. * 256 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, op. cit., p. 134. * 257 A.N., W52, dossier 3368, 3 juillet 1794, Tribunal révolutionnaire, papiers du Parquet, dénonciation de Rousseville. * 258 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 160. * 259 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 135. * 260 DELEPAUT Patrick, Rungis sous la Révolution, 1789-1800, op. cit., p. 156. * 261 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, op. cit., p. 133. * 262 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 161. * 263 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 151-152. * 264 AD94, 14 septembre 1799, acte de décès de Michel Pellier, http://archives.valdemarne.fr/archives-en-ligne/img-viewer/etat-civil/94065/1MI_000478/viewer.html?ns=FRAD094_1MI_000478_0107.jpg (consulté le 30 janvier 2018). * 265 DELEPAUT Patrick, Rungis sous la Révolution, 1789-1800, op. cit., p. 157. * 266 MURPHY Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, op. cit., p. 166-167. * 267 PISANI Paul (1852-1933), L'église de Paris et la Révolution. II, 1792-1796, op. cit., p. 135. * 268 BOUSSOULADE Jean, Moniales et hospitalières dans la tourmente révolutionnaire, op. cit., p. 154-159. * 269 Ibid., p. 188-189. * 270 A.N., MC/ET/XXIX/718, 30 novembre 1807, vente immobilière, Charles-Pierre Delespine, Marie-Elisabeth-Cécile Pellier, Marie-Julie Quetin, Marie-Louise-Charlotte Poullot de Navarre. * 271 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.), Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 55. * 272 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.), Lettres de Madame Roland, 1788-1793, Paris, France, Imprimerie nationale, t. 2, 1902, p. 787. |
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