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Religion et société au temps des Lumières: l'exemple des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame à  Paris

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par Caroline Cornu
Université Paris Nanterre - Master 2 Sciences humaines et sociales, mention Histoire, parcours Histoire des civilisations méditerranéennes, européennes et moyen-orientale 2018
  

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Chapitre 1 : Le recrutement des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame au XVIIIe siècle à Paris

Les XVIIe et XVIIIe siècle sont généralement opposés quand on étudie le recrutement des couvents. Le premier est vu comme un siècle où se multiplient les établissements religieux, accueillant de nombreuses vocations. Le XVIIIe siècle est en revanche perçu comme étant celui du lent déclin des monastères, de la dénonciation des entrées en religion forcées et de la désaffection pour les carrières religieuses.
Cette étude veut analyser les caractéristiques du recrutement de la Congrégation de Notre-Dame à Paris afin d'en dégager les tendances et nuancer le tableau général dressé pour le XVIIIe siècle. Les contrats de professions en religion seront la base documentaire de ce projet. Ces documents, croisés aux autres sources, notamment laissées par le couvent, permettent de proposer des hypothèses sur les raisons qui ont poussé ces femmes à faire profession dans cet établissement religieux.
Il conviendra ensuite d'évoquer les conditions d'entrée au couvent telles que les règles de ce dernier les définissent.
Les contrats permettent également une analyse quantitative du recrutement par l'intermédiaire de l'évolution de l'effectif du monastère par la fréquence des entrées en religion,
Enfin, les contrats de profession permettent une étude des dots et des origines sociales des religieuses ce qui doit permettre de conclure ou non à un déclassement social du recrutement au cours du XVIIIe siècle.

I Sources

I.A Méthode de recherche et limites

Au-delà des sources émises par le couvent et des rares témoignages parvenus jusqu'à nous, notamment grâce à Madame Roland, l'étude du recrutement des religieuses nécessite de retrouver les contrats de dotation. La recherche de ces contrats a permis d'en récolter 24 : 7 dans les archives du couvent, 17 autres contrats ont été glanés dans les archives des notaires de Paris. Cette étude dispose donc des contrats de profession de 24 religieuses sur les 101 identifiées au XVIIIe siècle soit 25 % des effectifs.
Les archives du couvent14(*) comportent un dossier intitulé « Pièces concernant des rentes viagères appartenantes à des religieuses » dans lequel se trouvent 7 copies de contrats de profession. Le dossier constitué pour la Commission des réguliers et des secours15(*) permet également de connaître la somme totale des rentes et pensions perçues par les religieuses. Cependant il faut noter le peu de copies d'actes de profession conservées ainsi que l'absence de registres de vêtures ou même de mention des professions et des noviciats dans les conclusions du chapitre16(*).
Une recherche des contrats de dotation s'est également effectuée à partir des registres notariaux du minutier central de Paris. Outre les contrats retrouvés dans les études XXVII et CVI grâce à des indications contenues dans les archives du couvent, des contrats ont été retrouvés dans les archives des études LXV (1705 à 1744) et VII (1745 à 1786) qui semblent avoir été les cabinets notariaux utilisés par les religieuses, comme le démontrent les copies des actes retrouvés parmi les documents émis par le couvent et conservés aux Archives Nationales. Une recherche a également été effectuée sur les registres de l'étude XXXIII de 1700 à 1707 et bien que cela ait permis de retrouver des minutes rédigées pour le couvent, il ne s'y trouvait aucun contrat de profession. La recherche a également été handicapée par l'absence de registres pour l'étude LXV de 1717 à 1731, le notaire n'en ayant pas constitué pour cette période. Il serait nécessaire de vérifier les cartons individuellement pour retrouver les contrats correspondant à ces années. Enfin, des contrats ont aussi été retrouvés dans les études IX, XLVII et XXVII.
Cette méthode a cependant quelques limites. Une recherche à partir de ces études notariales ne permet pas de retrouver facilement les contrats de dot émis par les notaires de famille des religieuses. En outre, en se limitant aux notaires parisiens, la recherche se focalise naturellement sur les familles parisiennes et cela ne permet donc pas une évaluation de l'origine géographique des religieuses et de son influence dans la carrière de la religieuse. Dominique Dinet a cependant démontré dans son étude des religieux des diocèses de Langres, Auxerre et Dijon, que le recrutement féminin était essentiellement local, une caractéristique confirmée par l'étude de Marie-Ange Duvignacq-Glessgen des couvents parisiens de la Visitation, ce qui n'exclut cependant pas l'existence de quelques religieuses venues de province mais cette recherche ne permet pas d'en témoigner.

I.B Contrats de profession : rédaction

Les contrats sont rédigés quelques jours et même quelques semaines avant la profession. Ainsi, le contrat de Marguerite Angélique Bardon rédigé le 21 juillet 171017(*) précise qu'elle va :
« faire profession dans le couvent des dames religieuses de la congrégation de Notre-Dame étably rue Neuve-Saint-Etienne faubourg Saint-Victor, où elle est actuellement novice et dont le noviciat finit au mois de septembre prochain, pour y vivre et passer le reste de ses jours comme religieuse de choeur ».
La forme des contrats est très conventionnelle et la rédaction reste globalement identique d'un contrat à un autre. Les signataires du contrat sont présentés : d'un côté les individus payant la dot et la rente de la religieuse, souvent des parents, et de l'autre le couvent représenté par la supérieure, son assistante et les conseillères, toutes nommées par leur nom religieux et la plupart du temps par leur nom de baptême. Le contrat de Louise-Catherine Quevilly dite de Sainte-Félicité du 15 novembre 171518(*) présente la particularité d'être également signé par Hennequin, le supérieur du couvent.
Ils abordent souvent en quelques lignes la vocation de la novice mais sans détailler la motivation de la future religieuse. Parfois sont mentionnés quelques renseignements particuliers comme son âge ou s'il s'agit d'une ancienne pensionnaire. Par exemple, le contrat de Nicole-Renée Blanchet dite de Saint-Maximilien du 8 février 174919(*) précise que :
« sa tante l'auroit mise en pension dans ledit monastère pour après estre instruite des devoirs qui regardent la religion et la piété chrestienne convenables aux personnes du monde, la retirer auprès d'elle, et ayant fait de sérieuses réflexions et prier le seigneur de l'éclairer sur le choix de de l'estat de vie qu'elle prendroit du monde ou de la religion et ayant envisagé beaucoup plus de sûreté dans un que dans l'autre pour opérer et faire son salut, qui est l'unique affaire en laquelle les hommes doivent travailler en cette vie, auroit résolu de renoncer au monde et formé le dessein d'embrasser l'estat de la vie religieuse et consacrer ses jours à Dieu et les passer dans la retraite ou éloignée de touts forme d'embarras mondains et n'ayant que Dieu pour objet, elle peut lui donner des marques de son amour par la pratique et l'exercice continuel des oeuvres de piété et de dévotion. Et pour ces effets, elle n'auroit jetté les yeux sur d'autre couvent que sur celuy desdites dames religieuses dans lequel elle estoit déjà pensionnaire. » 
Ensuite viennent les différents paiements convenus : les pensions de noviciat, les frais de prise d'habit et le trousseau sont souvent mentionnés mais leur montant n'est pas toujours précisés, notamment à partir des années 1760. Par exemple, la mère de Jeanne-Bénigne Le Bas dite de Sainte-Catherine a payé, d'après le contrat20(*), 1 000 livres pour « les habits, meubles, linges et autres choses nécessaires à ladite demoiselle Le Bas pour faire sadite profession ». En revanche, le contrat de Marie Elisabeth Pellier dite de Saint-Ambroise du 21 juin 177121(*) précise que ses parents « ont payé dans les temps les frais de sa prise d'habit de leur fille et depuis qu'ils viennent de fournir tous les habits, vêtements, linge et trousseau convenables à une religieuse et de remettre auxdites dames religieuses le montant des frais nécessaires pour la profession de ladite demoiselle leur fille » sans préciser le montant donné.
Enfin, le contrat précise souvent que la famille souhaite que la religieuse soit le moins à la charge possible du couvent puis il mentionne les moyens mis en oeuvre c'est à dire la dot sous forme d'argent, de rente, de biens et autres formes de paiement convenus avec le couvent ainsi que les modalités de paiement. Les engagements du couvent envers la religieuse sont également décrits : son statut au sein du couvent et les services qu'il fournira à la religieuse. Enfin, le contrat peut contenir des clauses diverses sur le devenir des rentes si la religieuse quitte le couvent, si elle est transférée ou lors de son décès.

II Vocations

Les contrats permettent difficilement d'évaluer la sincérité des vocations car le paragraphe qui l'évoque reste très conventionnel. En revanche, à défaut de témoignages directs, ils permettent, croisés à d'autres sources, de reconstituer quelques raisons qui pourraient avoir conduit ces femmes à rentrer au couvent.

II.A Anciennes pensionnaires et recherche du salut

Le 6 avril 1773, Madame Roland rapporte dans une lettre à Sophie Cannet ce que Marie-Anne Gosmond (Sainte-Euphémie) a déclaré au sujet de son amie :

« Elle n'est pas du nombre de celles qui espèrent te voir quelque jour entrer dans leur cloître, " Melle Cannet et Melle Phlipon, disait-elle devant moi, ne seront jamais religieuses " »22(*)

Elle atteste ainsi que certaines jeunes pensionnaires du couvent deviennent religieuses dans le même monastère. La contrat de profession du 8 février 174923(*) de Nicole-Renée Blanchet, âgée de « moins de vingt ans passés » est assez explicite :

« sa tante l'auroit mise en pension dans ledit monastère pour après estre instruite des devoirs qui regardent la religion et la piété chrestienne convenables aux personnes du monde, la retirer auprès d'elle, et ayant fait de sérieuses réflexions et prier le seigneur de l'éclairer sur le choix de de l'estat de vie qu'elle prendroit du monde ou de la religion et ayant envisagé beaucoup plus de sûreté dans un que dans l'autre pour opérer et faire son salut, qui est l'unique affaire en laquelle les hommes doivent travailler en cette vie, auroit résolu de renoncer au monde et formé le dessein d'embrasser l'estat de la vie religieuse et consacrer ses jours à Dieu et les passer dans la retraite ou éloignée de touts forme d'embarras mondains et n'ayant que Dieu pour objet, elle peut lui donner des marques de son amour par la pratique et l'exercice continuel des oeuvres de piété et de dévotion. Et pour ces effets, elle n'auroit jetté les yeux sur d'autre couvent que sur celuy desdites dames religieuses dans lequel elle estoit déjà pensionnaire. »

Ce passage justifie l'entrée au cloître par la volonté d'assurer le salut de la jeune fille tout comme Jeanne Lefebvre déclarait en 1680, avant de devenir Bénédictine de Cosne qu'elle « n'eut jamais d'autre dessein que d'y servir Dieu et d'y faire son salut »24(*). De même, Madeleine Folvais entre chez les Ursulines de Tréguier en 1645 « pour y tâcher d'y moyenner son salut en vivant dans l'obéissance de ladite règle »25(*). On retrouve, comme Nicole-Renée Blanchet, la même conviction que le couvent est le meilleur moyen d'assurer son avenir spirituel. En revanche il est précisé, dans le cas de Nicole-Renée Blanchet, qu'elle n'aurait pas choisi d'autre couvent que celui dans lequel elle était pensionnaire, ce qui sous-entend la recherche de la continuité d'une vie à laquelle elle se serait habituée, la recherche d'une stabilité.
D'autre part, un registre nécrologique26(*) précise que le 25 mars 1745, une jeune pensionnaire de 10 ans, Marie-Suzanne Mérard, fille de Simon Mérard et Marie La Borde, est décédée dans le couvent. Cette jeune fille est la nièce d'une religieuse du couvent, Catherine-Elisabeth La Borde. Les familles mettent donc en pension leurs filles dans ce couvent. Elles peuvent constituer un vivier pour le recrutement des religieuses et ainsi assurer la présence de ces familles sur plusieurs générations.

A l'inverse, Marie-Anne-Françoise Turpin séjourne dans la communauté des Dames de la Trinité à Paris, rue de Reuilly avant son mariage27(*) mais elle choisit de devenir religieuse à la Congrégation de Notre-Dame à Paris. Les raisons de ce choix restent inconnues.

Le cas d'une ancienne pensionnaire devenue religieuse est rare dans le couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Compiègne puis à Versailles puisque Marie-Claire Tihon ne recense que deux ou trois cas au noviciat28(*). Cette situation semble donc plus fréquente au couvent du même ordre à Paris.
La Congrégation de Notre-Dame tient également une classe gratuite, les sources ne permettent pas d'observer un recrutement des élèves de cette classe gratuite sans pour autant l'exclure. Cela pourrait correspondre à un recrutement dans des catégories sociales inférieures à celles dont sont issues les pensionnaires.

II.B L'exemple familial

Les sources, notamment notariées, permettent de mettre en évidence des parentés entre des religieuses du couvent ou avec des religieux en dehors du couvent29(*).
On observe dans un premier temps que certaines familles placent plusieurs filles dans le couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Paris. Ainsi, Catherine Berault fait profession dans le couvent avant le 1er février 170730(*), sa nièce Marie-Madeleine Trihaurot/Trihaureau/ Triaureau l'y rejoint quelques années plus tard31(*). Ce phénomène se retrouve également dans une même génération, c'est le cas des soeurs Gobillon ou des soeurs Pellier.
Trois soeurs nommées Ragot sont également présentes dans le couvent. Claude-Françoise y décède le 9 juin 1735 à 63 ans après 46 ans de profession et Geneviève le 12 mai 1744 à 69 ans et après 44 ans de profession32(*), en revanche les sources donnent peu d'information sur Anne-Françoise.
La famille Bobusse est également représentée par Jeanne-Catherine dont le contrat de profession est daté du 2 mai 1738 et Marie-Anne Bobusse qui devient supérieure en 1787 et qui décède le 23 janvier 1792.
En revanche, Jeanne Cornu devient religieuse à la Congrégation de Notre-Dame à Paris un an après sa soeur qui rend l'habit religieux dans le couvent du même ordre à Nemours33(*). Les raisons qui conduisent à placer ces femmes dans des villes différentes restent inconnues. Peut-être que le couvent de Nemours n'acceptent pas de recruter deux soeurs, or la profession de Félicité est antérieure à celle de Jeanne34(*) qui aurait dû donc s'engager à Paris.
La présence de plusieurs femmes issues d'une même famille témoigne de l'attachement de ces familles à la Congrégation de Notre-Dame mais aussi du rôle du couvent dans la définition de leurs pratiques religieuses. L'exemple des aînées influence et renforce les vocations des cadettes. Ce phénomène se retrouve dans d'autres établissements religieux. Par exemple, en 1733, Gabrielle de Langhac rejoint ses soeurs Claude et Anne à l'abbaye bénédictine de Prâlon35(*). Le couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Compiègne puis transféré à Versailles compte au noviciat une douzaine de soeurs : en général, la soeur aînée entre à seize ou dix-sept ans puis elle est suivie par la cadette un ou deux ans après36(*).
En revanche, la soeur de Marie-Julie Quetin est, en 1781, novice au couvent des Récollettes de la rue du Bac à Paris. Si elle a imité sa soeur en devenant religieuse, elle choisit un autre couvent pour y faire profession, à moins que ce choix ait été fait par la famille.
Marguerite-Angélique Bardon et Marie-Anne-Françoise Turpin ont également suivi l'exemple d'un membre de la famille entré en religion mais dans leur cas, il s'agit d'un frère, l'un en tant que séculier, François Bardon, prêtre curé de Thiais, l'autre en tant que régulier, Claude-Antoine Turpin, religieux de la Congrégation de Saint-Maur. La vocation à la suite de l'exemple d'un homme de la famille se retrouve aussi chez les Annonciades de Champlitte en 1749 et 1753 quand Anne-Claude et Marie-Colette Thiebaud deviennent religieuses alors qu'elles avaient deux oncles chez les Carmes37(*).

II.C La perte d'un ou des parents

Les contrats de profession et les diverses sources notariales permettent de déterminer si les religieuses sont entrées au couvent après le décès d'au moins un de leurs parents38(*). Au moins un quart de ces vingt-quatre religieuses entre en religion après avoir perdu au moins un des deux parents. Les informations à ce sujet étant parfois absentes sur les contrats, cette proportion est certainement plus élevée. Cela doit être comparable à ce qui est observé parmi les Annonciades de Langres : 40 % des entrées au couvent de 1623 à 1788 sont faites après la perte de l'un de leur parent39(*). Cependant, les sources ne permettent pas d'établir si c'est à l'origine de la vocation pour les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame.
Par exemple, Marie-Françoise Le Prince, entrée au couvent en 1727, est la fille issue du premier mariage de sa mère, Françoise Delaporte avec Martin Le Prince. Or la dot de cette religieuse est payée par sa mère et son beau-père, Jean-Baptiste Adam. La jeune femme a pu être placée au couvent pour favoriser le mariage et la dotation d'une éventuelle fille issue du second mariage.
De même, Nicole Pellard devient religieuse de choeur en 1761. Elle y est présentée et sa dot est payée par Pierre Poissonnier et Marie-Christine Martinon, ses cousins. Nicole-Renée Blanchet devient également religieuse de choeur en 1749. Elle y est présentée par sa tante Anne-Renée Grohelle. Le couvent pourrait être un moyen de placer une parente probablement orpheline de père et de mère.
Ces exemples pourraient être des vocations forcées pour favoriser le mariage d'une autre fille, pour placer une orpheline ou dans le but encore de capter un héritage mais sans autre document attestant des sentiments de la religieuse, on ne peut le conclure.

II.D Le cas exceptionnel d'une entrée en religion après un veuvage

Les contrats de profession attestent d'un cas d'entrée en religion à la suite d'un veuvage. Marie-Anne Turpin épouse Pierre-Jean Pocquillon Carret de Vaublon en 175940(*). Elle entre au couvent en 176641(*) à la suite du décès de son mari. Une situation similaire est observée en 1671 quand Marie Jacquinet, veuve à 19 ans, entre au couvent de la Visitation d'Auxerre42(*).

II.E Causes diverses

Dans ses mémoires, Madame Roland dresse le portrait d'une religieuse, Sainte-Sophie, de la Congrégation de Notre-Dame :

« Celle qui était chargée de montrer à écrire aux pensionnaires était une femme de soixante et dix ans, qui s'était faite religieuse à cinquante par effet de chagrin ou suite d'infortune. »43(*)

Ce témoignage ne précise pas la nature du chagrin ou de l'infortune. Cela pourrait être dû à la perte d'un proche ou a une faillite. Par exemple, Thérèse-Marie Langlois, fille d'un colonel, rentre à la Visitation d'Auxerre en 1683 comme soeur domestique car elle ne peut donner une dot44(*). Cependant, Sainte-Sophie, chargée d'apprendre à écrire aux élèves, semble tenir un poste de religieuse de choeur, on peut donc penser qu'elle a pu apporter une dot, ce qui exclut au moins une faillite totale. Elle pourrait aussi être veuve et elle apporterait son douaire en guise de dot.
En 1775, deux religieuses, Marie-Julie Quetin45(*) et Madeleine Gobillon46(*), se présentent et payent leur dot elle-même au couvent sans qu'aucune indication sur leur vocation ne soit donnée. A ces deux religieuses, on peut ajouter Marie-Anne-Françoise Turpin47(*) qui, après son veuvage, se présente seule le 28 juillet 1766 sur son contrat de profession. Il faut également noter que ce phénomène est tardif puisqu'il n'apparaît qu'à partir des années 1760. L'initiative de ces femmes se présentant seules n'évoque pas des vocations forcées. Cela contraste avec l'idée d'une diminution du nombre de vocations.
De même Marie-Jeanne Bourbière devient Annonciade à Langres en 1691 jusqu'à sa mort en 1732, sans jamais parler de ses parents et de ses origines. Sans témoignages directs, les contrats des trois religieuses de la Congrégation ne permettent cependant pas d'affirmer que leur entrée en religion proviennent du même dégoût du monde qui a poussé Marie-Jeanne Bourbière à tout quitter48(*).

III Les conditions requises par le couvent et la législation : la théorie

Les règles du couvent49(*) explicitent les exigences du couvent. Au delà des qualités spirituelles et de piété attendues d'une religieuse, il leur est demandé d'avoir les qualités nécessaires pour entrer dans un couvent dédié à l'éducation des filles :

« l'instruction des enfans demande des qualités intérieures et extérieures corporelles et spirituelles qui ne se rencontrent que rarement dans un même sujet »50(*). Les règles précisent qu' « il faut que les filles qu'on y admet soient saines de corps et d'esprit, qu'elles soient de bonne complexion et fort affectionnées au travail, que leur naissance soit légitime et que leur réputation n'ait esté flétrie d'auncun juste soupçon d'impureté, qu'elles n'ayent point de notables déformités de corps ny de dispositions à en avoir, comme à devenir sourdes ou aveugles, qu'elles aient dix-huit ans passés pour estre de choeur et faire profession et ving pour estre converses, qu'elles aient la disposition aux principaux devoirs de l'institut qu'est l'instruction des enfans, qu'elles aient un esprit docile, humble et accomodant et un tel fond de bonne volonté et de courage qu'on en puisse attendre avec le secours de Dieu toute l'exactitude que les autres devoirs de l'institut demandent de celles qu'en font profession ».51(*)

Les conditions de santé et de réputation ne sont pas propres à la Congrégation de Notre-Dame. Dominique Dinet observe dans les diocèses d'Auxerre, Langres et Dijon que les problèmes de santé sont discriminants. Les candidates infirmes sont souvent jugées incapables de supporter la vie dans un couvent, d'autre part, les filles atteintes de maladies contagieuses étaient logiquement écartées afin de protéger les autres religieuses. Par exemple, le 12 novembre 1679, la postulante Marie Le Roy est renvoyée de la Congrégation de Notre-Dame à Paris à cause de ses infirmités. En revanche, Louise-Angélique Boinard/Boynard est reçue bien qu'infirme le 6 mai 167252(*). Les problèmes de santé de Marie Le Roy étaient peut être jugés moins supportables pour la communauté que ceux de Melle Boynard. D'autres couvents admettent des exceptions, ainsi la Congrégation de Notre-Dame à Donzy admet en 1723 Marie-Josèphe Rappin comme « soeur adjutrice » (sic) mais en l'exemptant des gros travaux à cause de ses infirmités53(*). Il existe d'autres prohibitions, semblables à celles décrites par les règlements de la Congrégation de Notre-Dame à Paris : les bâtardes, les filles chassées des autres ordres, les criminelles, les gens lourdement endettés sont également écartés. Les veuves ayant des enfants à charge ne sont pas plus admises54(*).
L'accent est mis sur la vocation pour l'enseignement ce qui est logique pour un ordre comme la Congrégation de Notre-Dame, voué à cette tâche.

D'autre part, les règles du couvent précisent qu' « on n'aura point d'égard a la condition ny aux richesses des personnes mais seulement à la bonne volonté, à la liberté et à la docilité d'esprit, à l'humilité sincère et à la parfaite soumission »55(*). Donc théoriquement au moins, le couvent semble admettre des filles sans dot. Certains couvents le font, c'est le cas chez les Bernardines de Marseille, les Carmélites de Franche-Comté, les Ursulines du faubourg Saint-Jacques à Paris ou à la Visitation d'Auxerre56(*) mais il est habituel pour les couvents de discuter l'entrée en religion avec les familles et de passer un contrat devant notaire. Les contrats de dotation en religion retrouvés prouvent qu'en pratique, c'est le cas également pour la Congrégation de Notre-Dame à Paris. Cependant, la Congrégation de Notre-Dame ne semble pas appliquer les préjugés nobiliaires des Ursulines. L'évêque de Narbonne déclarait à propos de ces dernières « les religieuses, appartenant elles-mêmes à la première noblesse du pays, n'ont jamais voulu recevoir de sujets plus modestes ». Cette déclaration semble se vérifier pour les Ursulines de Bretagne57(*).

IV Résultat du recrutement

Les sources nous permettent également une étude statistique du recrutement de la Congrégation de Notre-Dame à Paris.

IV.A Un effectif globalement stable durant le XVIIIe siècle

Les registres des élections permettent d'analyser les variations de l'effectif des soeurs vocales58(*). Celui-ci est d'au minimum 19 religieuses vocales en 1792 et au maximum 27 religieuses vocales en 1748 et 1781. On observe une stabilité dans la première moitié du siècle : l'effectif varie de 22 à 27 religieuses vocales avec une moyenne de 24 femmes puis le nombre de religieuses chute au début des années 1760 avec 20 à 22 professes durant cette décennie mais il augmente à nouveau à partir des années 1770 jusqu'en 1781 grâce au recrutement. L'effectif diminue de nouveau à la fin de la période étudiée, durant les années 1780 : les religieuses vocales sont au nombre de 27 en 1781, elles ne sont plus que 21 à la veille de la Révolution en 1788 et 19 avant la fermeture du couvent en 1792.

La situation du couvent de la Congrégation de Notre-Dame peut être comparée à celle d'autres monastères. Ainsi, les effectifs des couvents parisiens de la Visitation diminuent au XVIIIe siècle : une tendance au déclin se retrouve dans deux des trois couvents parisiens de la Visitation59(*).
En revanche, l'effectif du Carmel de Pontoise reste stable, autour de trente-cinq religieuses, dans la première moitié du XVIIIe siècle60(*). Après le départ de nombreuses religieuses pour le couvent de Saint-Denis, ce monastère signe sept professions entre septembre 1745 et avril 1748 et parvient également à recruter en fonction de ses besoins61(*). A partir de 1765, l'effectif de ce couvent se renouvelle au rythme d'une entrée par an pour ne fléchir que quelques années avant la Révolution62(*).
Au couvent de la Congrégation de Notre-Dame de Compiègne, le recrutement est faible mais régulier au début du XVIIIe siècle avec une ou deux entrées par an mais ce recrutement se tarit au milieu du siècle et la reine Marie Leszczynska finance dès 1766 une quinzaine de bourses à Compiègne puis ensuite autant à Versailles au moment de la fondation du couvent et du transfert des religieuses de Compiègne.
Dominique Dinet observe également, pour les diocèses de Langres, Auxerre et Dijon, que les couvents s'étaient retrouvés complets dans le premier tiers du XVIIIe siècle puis une disparition progressive des religieuses de cette génération conduisait à un difficile renouvellement des effectifs dans les années 1765 à 178063(*).
En Bretagne, l'effectif des couvents féminins trégorrois diminue de 39 % de 1729 à 1789, les Ursulines de Tréguier perdent 50 % de leur effectif durant cette période64(*).
Enfin, les Soeurs de la Croix de Tréguier sont moins touchées par cette crise cependant 25 % des novices ne sont pas originaires du diocèse65(*).
Le cas de la Congrégation de Notre-Dame à Paris ne semble pas vérifier ces derniers exemples. La diminution des effectifs y est plus tardive et moins prononcée. Ses variations dans la seconde moitié du XVIIIe siècle se rapprochent de ce qui est observé durant la même période au Carmel de Pontoise avec une diminution du nombre de religieuses vers le milieu du siècle suivie d'une augmentation de l'effectif grâce au recrutement pour ne finalement diminuer, de façon modérée, qu'avant la Révolution. Les sources ne permettent en revanche pas de conclure si le renouvellement de l'effectif parisien dans les années 1770 est dû à des dons permettant de doter des religieuses à l'image des bourses de la reine à Versailles. Nous savons cependant que certaines professions sont financées avec ,par exemple, la fondation, à partir de 1682, d'une « religieuse perpétuelle » par Mademoiselle Rotrou contre 500 livres de rente au denier vingt sur l'Hôtel de ville de Paris66(*). D'autre part, la recherche de professions de la Congrégation de Notre-Dame dans les archives des notaires parisiens permet difficilement d'évaluer si un recrutement provincial permet de maintenir l'effectif. Enfin, la relative stabilité de l'effectif atteste que le couvent parisien de la Congrégation de Notre-Dame répond aux attentes spirituelles toujours présentes du groupe social dont les religieuses sont issues et cela témoigne de la vitalité des vocations de ce groupe.

IV.B Mais un taux d'échec important à l'issue du noviciat dans les années 1770

Madame Roland précise dans une lettre datée du 11 juin 1772 à Sophie Cannet67(*) que cette année là, le couvent comprend 10 novices et quelques postulantes, confirmant ainsi l'importance des vocations : si ces dix novices intègrent le couvent, c'est près de la moitié de l'effectif qui est renouvelé. Cela laisse cependant supposer que toutes les novices ne sont pas recrutées. Les exemples manquent au XVIIIe siècle mais le 25 juillet 1678, Élisabeth Le Boüé est renvoyée à l'issue de son noviciat sans que la raison soit précisée. Son noviciat avait été prolongé de trois mois, peut-être pour éprouver la sincérité de sa vocation68(*).
Un nombre important d'abandons ou d'échecs est observé également dans le couvent du même ordre à Compiègne puis à Versailles : sur les 52 candidates, plus de la moitié ne prononce jamais de voeux dans ce couvent69(*).
De 1619 à 1789, seules 20 % des futures religieuses de choeur et 13 % des futures domestiques du monastère de la Visitation de la rue Saint-Antoine à Paris échouent à intégrer l'effectif de ce couvent70(*), 15 % des novices des Paulines de Tréguier échouent également71(*). Ces taux qui semblent bien inférieurs aux couvents de la Congrégation de Notre-Dame. Il conviendrait de s'interroger sur les raisons qui conduisent à un tel taux d'échec. Ces monastères ont-ils une politique de recrutement particulièrement stricte à la fin du noviciat ? L'apport en argent et biens de la novice est-il insuffisant pour le couvent malgré l'absence de minimum pour la dot ? Les novices renoncent-elles à une vie monastique qui finalement ne leur convient pas ? Les couvents recrutent-ils de nombreuses novices afin d'assurer quelques entrées à l'issue du noviciat ? Les novices peuvent également montrer peu de dispositions pour l'enseignement durant leur noviciat, ce qui peu motiver leur abandon ou un refus de recrutement de la part du monastère. Sans témoignages, il semble difficile de l'expliquer.

Enfin, un état des lieux en 1784 et 1786, établi pour la Commission des réguliers et des secours72(*), affirme que le couvent compte en 1784 une postulante pour 26 religieuses de choeur et 24 religieuses de choeur et deux postulantes en 1786 soit probablement moins que les quelques postulantes de 1772 ce qui traduit un besoin moins important de recrutement car l'effectif est suffisant à cette époque.

IV.C Une augmentation de l'âge à la profession durant le XVIIIe siècle

IV.C.1 Méthode

Le registre des actes capitulaires de 1644 à 168773(*) donne quelques âges à la prise d'habit (entrée au noviciat) ou à l'acceptation au titre de postulante (les religieuses semblent entrer au noviciat un an après être devenue postulante) ce qui permet une comparaison entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.
Les contrats de profession retrouvés renseignent assez peu sur l'âge au moment de l'entrée en religion. Le rédacteur se contente parfois de mentionner si la religieuse est mineure ou majeure mais souvent, il n'y a aucune indication à ce sujet. En revanche, d'autres sources permettent une approche de cette question. D'une part, il existe un registre nécrologique74(*) qui indique parfois, jusqu'en 1750, l'âge de la religieuse décédée et le temps passé en religion. D'autre part, les recensements effectués au moment de la Révolution75(*) donnent l'âge des religieuses présentes dans le monastère. Ces données croisées avec les contrats de profession permettent d'évaluer l'âge à l'entrée au couvent. L'âge approximatif d'entrée en religion de Sainte-Sophie nous est également connu grâce aux mémoires de madame Roland76(*).

IV.C.2 Un recrutement plus tardif, de vingt-et-un à vingt-cinq ans au XVIIIe siècle

Les sources permettent donc d'évaluer l'âge de l'entrée en religion pour ce couvent aux XVIIe et XVIIIe siècles77(*). Cela permet tout d'abord de comparer la moyenne d'âge d'entrée au couvent entre les deux siècles : environ vingt ou vingt-et-un ans au XVIIe siècle et environ vingt-cinq ans au XVIIIe siècle. Cela semblerait indiquer un âge au moment de la profession plus élevé au XVIIIe siècle avec notamment une diminution de femmes recrutées avant l'âge de vingt ans : dix-sept religieuses sur trente-cinq, soit la moitié, sont recrutées avant l'âge de vingt ans au XVIIe siècle, cette proportion est de quatre religieuses sur dix-sept aux XVIIIe siècle soit environ un quart. Les entrées en religion à la Congrégation de Notre-Dame à Compiègne puis à Versailles se font plus jeune qu'à Paris puisque presque toutes les postulantes ont moins de vingt ans et la plupart n'ont que dix-sept ou dix-huit ans78(*). Le recul observé à la Congrégation de Paris s'observe également dans les couvents parisiens de la Visitation puisque le recrutement s'y fait entre seize et vingt ans au XVIIe siècle et entre vingt et vingt-cinq ans au XVIIIe siècle. Une prise d'habit plus tardive est également observée dans les couvents des diocèses d'Auxerre, Langres et Dijon, notamment à partir des années 173079(*). Les religieuses du Trégor prononcent leur voeux définitifs entre 24 et 25 ans en moyenne de 1660 à 173080(*).
L'augmentation de la moyenne d'âge peut s'expliquer par une augmentation réglementaire de l'âge minimum de l'entrée au couvent. En effet, le concile de Trente avait tenté de protéger les adolescentes en fixant des règles comme l'âge des voeux à seize ans81(*). Or, en 1768, la Commission des réguliers fixe l'âge des voeux à dix-huit ans pour les femmes et vingt et un ans pour les hommes ce qui a contribué à diminuer le nombre de vocations à la fin du XVIIIe siècle82(*). Cela ne suffit cependant pas à expliquer une augmentation de l'âge de la profession à 25 ans. On peut également évoquer des vocations plus personnelles et plus réfléchies et donc probablement plus sincères, reflétant ainsi l'inquiétude du siècle pour les vocations forcées. L'augmentation de l'âge de la profession reflète ce temps de réflexion.

V Les dots de religion au couvent de la Congrégation de Notre-Dame

Les règles du couvent précisent qu' « on n'aura point d'égard a la condition ny aux richesses des personnes mais seulement à la bonne volonté, à la liberté et à la docilité d'esprit, à l'humilité sincère et à la parfaite soumission »83(*). Si, théoriquement, le couvent ne semble pas imposer d'une somme minimum, nous savons cependant qu'il est d'usage de convenir d'une dot au moment de la profession. Nous pouvons donc analyser le montant et l'origine des dots de religion dans cet établissement mais également l'influence de ces dots sur la carrière de la religieuse.

V.A Constitution des dots et limitations légales

Le registre des actes capitulaires de 1644 à 168784(*) détaille quelques dots de religieuses jusqu'en 166485(*). Le contrat de profession semble, à cette époque, conclu au moment de l'entrée au noviciat. Il est convenu de la somme de la dot, de la pension viagère, des accommodements et souvent « don d'église ». La moyenne des dots de 1644 à 1664 est d'environ 3 908 livres. Nous remarquons également que même sans législation, ces dots ne dépassent pas la limite des 8 000 livres qui sont imposés dès 1693 sauf dans un cas, celui d'Hélène Cagnié. En effet, à partir de 1682, Mademoiselle Rotrou fonde une « religieuse perpétuelle » contre 500 livres de rente au denier vingt sur l'Hôtel de ville de Paris86(*). Les autres dots s'étalent, pour les religieuses de choeur, de 600 livres à 6 500 livres.

Les dots au XVIIIe siècle87(*) sont principalement composées d'argent et de rentes notamment viagères ou perpétuelles. La moyenne des sommes données à la Congrégation de Notre-Dame à Paris d'après les contrats est au moins de 4 950 livres sans les frais divers de trousseau, de prise d'habit et de noviciat et au moins de 5 562 livres en incluant ces frais. De nombreuses dots varient de 4 000 à 6 500 livres, elles sont supérieures à 10 000 livres dans trois cas.

Enfin, on observe au XVIIIe siècle une dot qui se rapproche de l'accord conclu avec Mademoiselle Rotrou au siècle précédent. En effet, le 14 décembre 1734, le chapitre du couvent est réuni car Mme Perrier donne par testament une rente de 750 livres sur les aides et gabelles au principal rachetable de 30 000 livres88(*). En échange le couvent devra recevoir « pour une fois seulement gratuitement une fille qui aura vocation pour estre religieuse de choeur qui [nous] sera présentée et agréée par les plus proches parentes du côté maternel de ladite dame Perrier »89(*). Si les religieuses acceptent en effet cette proposition, le nom de la religieuse ainsi dotée reste inconnu. Cet accord permet de contourner la limite des dots tout en imposant au couvent la réception d'une femme dans la communauté. Cette donation exceptionnelle s'apparente donc ainsi à une dot et elle augmente leur moyenne à environ 6 539 livres avec le trousseau et la pension de noviciat et à environ 5 952 livres sans le trousseau et la pension de noviciat90(*).

Les dots du XVIIIe siècle sont donc globalement plus élevées que celles données au XVIIe siècle. Ces dots sont inférieures à la moyenne des dots des couvents parisiens de la Visitation au XVIIIe siècle c'est-à-dire 7 137 livres à la Visitation de la rue Saint-Antoine, 8 092 livres au faubourg Saint-Jacques et 7 111 livres à la rue du Bac91(*), couvents qui recrutent beaucoup de filles nobles. Ces dots sont par contre supérieures à celles de la Congrégation de Notre-Dame de Compiègne puis à Versailles qui varient de 2 500 à 3 000 livres et elles peuvent atteindre 4 000 et 5 000 livres92(*). La moyenne des dots de la Congrégation de Notre-Dame à Paris est également légèrement supérieure aux dots données à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle dans des villes telles que Blois, Nîmes, Auxerre, Chaumont, Sens ou Melun, c'est-à-dire de 3 000 à 4 000 livres93(*). Elles est bien supérieure aux dots des Ursulines bretonnes qui dépassent le plus souvent 1 000 livres quand elles sont données en une seule fois, auxquelles il faut ajouter le trousseau. Les pensions viagères sont, en moyenne de 130 à 150 livres jusqu'à la moitié du XVIIIe siècle94(*).

L'état des lieux effectué pour la Commission des réguliers et des secours en 1784 et 178695(*) précise que les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame à Paris bénéficient de 3 590 livres 18 sols et 2 deniers de rente annuelle en contrats sur les aides et gabelles, de 1 152 livres 10 sols de rente annuelle sur les cuirs, la Compagnie des Indes, les inspecteurs des vins, les dettes du Canada et les actions des fermes. Ces sommes sont stables de 1784 à 1786. Ce document ajoute que le couvent perçoit 3 717 livres et 15 sols grâce aux pensions sur les têtes des 26 religieuses de choeur présentes en 1784 (rentes viagères) soit une moyenne de 122 livres par religieuse.

Les règles96(*) du couvent ne semblent pas imposer une dot minimum pour devenir religieuse de choeur et aucune des dots en argent ne dépasse la limite des 8 000 livres mais les rentes permettent de l'outrepasser dans trois cas après 174597(*). En 1749, Nicole-Renée Blanchet n'apporte pas de dot en argent mais son contrat prévoit une rente perpétuelle de 500 livres au principale de 10 000 livres98(*). En 1773, Marie-Thérèse Cheval-de-Saint-Hubert, fille d'un ancien échevin, apporte une dot de 4 000 livres et une rente perpétuelle de 300 livres au principal de 6 000 livres99(*). Dans ce cas, la rente permet donc de dépasser le seuil de 8 000 livres. La même chose est observée pour Madeleine Gobillon en 1775 dont la dot en argent s'élève à 3 000 livres pour ensuite être complétée par une rente viagère de 500 livres au principal de 5 000 livres, une rente perpétuelle de 150 livres au principal de 3 000 livres et une rente (tontine) rapportant 54 livres. Le capital qu'elle apporte en entrant au couvent s'élève donc à au moins 11 000 livres100(*).
Ces trois cas dépassent la limite de 8 000 livres sans y ajouter les frais profession, de pension et le trousseau. Catherine-Elisabeth La Borde apporte 6 000 livres en argent et deux rentes : une tontine de 75 livres et une rente viagère de 75 livres au principal de 750 livres. Elle apporte également 2 000 livres pour les frais de profession, trousseau et pension101(*). Cette dernière somme permet donc de dépasser la limite autorisée par la loi.

V.B Des dots de religion reflétant la hiérarchie sociale

La lecture des contrats de profession permet de classer les dots en fonction de l'origine sociale de la personne présentant la future religieuse au couvent ou, à défaut, l'origine sociale de ses parents102(*).
Le couvent de la Congrégation de Notre-Dame semble recruter essentiellement, en ce qui concerne les vingt-quatre contrats de profession retrouvés, dans le milieu des marchands et des artisans, notamment cinq femmes sont issues du milieu des bons marchands ou des marchands notables comme c'est le cas de Marguerite-Thérèse Cheval-de-Saint-Hubert, fille d'un ancien échevin de Paris. Cela confirme le recul des autres catégories sociales au profit des grands et des petits commerçants et de la production qui a été observé, par exemple au Carmel de Pontoise, c'est-à-dire un couvent qui parvient aussi à stabiliser son effectif durant le XVIIIe siècle103(*)104(*).
Les religieuses d'origine noble dans les diocèses de Langres, Auxerre et Dijon compose 11.5 % des effectifs. La noblesse est notamment absente chez les Augustines hospitalières d'Auxerre ou au Carmel de Chaumont au XVIIIe siècle105(*).
En revanche, le couvent de la Visitation de la rue Saint-Antoine recrute 29-30 % de femmes du milieu des « marchands et bourgeois de Paris ». Cette proportion atteint 38-39 % au couvent du même ordre du faubourg Saint-Jacques. Les religieuses nobles représentent plus de la moitié des Visitandines des trois couvents parisiens, aussi bien au XVIIe qu'au XVIIIe siècle.
L'étude des dots du couvent de la Congrégation de Notre-Dame apporte donc des informations supplémentaires sur les dots données par le milieu des marchands à Paris.
Les dots des filles de marchands qui deviennent religieuses de la Congrégation de Notre-Dame s'échelonnent de 1 500 livres pour un marchand brasseur à 11 200 livres pour la fille d'un orfèvre, ancien échevin. Cette dernière dot est équivalente à la dot donnée à la nièce de l'électeur de Cologne auprès de sa majesté en France. Quatre dots sont données par des procureurs ou des officiers administratifs, leur montant est d'une moyenne de 5 805 livres ce qui représente à peu près les mêmes sommes données par les maîtres artisans soit 5 200, 5 600 et 6 000 livres.
Le rang social des parents participe donc dans une certaine mesure à la variation de ces dots : la dot de la fille d'un ancien échevin est 7.5 fois supérieure à celle d'un marchand brasseur, elle estdeux fois supérieure à celle d'un maître chandelier. Il conviendra d'analyser si cette hiérarchie des dots se répercute sur la hiérarchie des religieuses au sein du couvent.

V.C Comparaison entre les dots de religion et les dots de mariage des femmes issues du même groupe social

V.C.1 Méthode

Pour comparer les dots de religion et les dots de mariage, il convient de raisonner à l'intérieur du groupe social dont sont originaires les religieuses. Pour cela, il a été nécessaire de retrouver des contrats de mariage de parents de religieuses ou d'anciennes pensionnaires puisque ces dernières appartiennent au même groupe social. Sept contrats de mariage ont ainsi été glanés106(*).

V.C.2 Des dots de religion inférieures aux dots de mariage

La moyenne des dots au mariage est d'environ 16 516 livres. La moyenne des dots de religion du couvent, sans les frais de profession ou le trousseau, est de 4 950 livres. Les dots de mariage sont donc en moyenne de trois à quatre fois supérieures aux dots de religion à la Congrégation de Notre-Dame à Paris. De même, en 1711, Étienne d'Aligre, président à mortier au parlement de Paris, donne pour la réception de sa fille au monastère de la Visitation de la rue Saint-Antoine 8 000 livres de dot et 2 000 livres de frais divers alors que certains parlementaires donnent 50 000 livres au mariage de leurs filles. La moyenne des plus fortes dots de religion dans les couvents de la Visitation au XVIIe et XVIIIe siècles, soit entre 8 000 et 11 000 livres, étaient comparables aux dots versées pour les mariages dans les familles de riches marchands de la Cité vers 1650107(*). La limite des 8 000 livres imposée ne permet de toute façon pas aux dots de religions d'atteindre les sommes données lors des mariages. Le couvent peut être un moyen pour les familles de placer des filles qu'elles n'ont pas les moyens de marier.

V.D Des dots sans conséquences sur la carrière des religieuses

Dominique Dinet remarque que la dot détermine généralement le statut de la religieuse. Par exemple, Anne Berthelier et Françoise Gautherot sont reçues à quelques mois d'intervalle chez les Ursulines de Chaumont, la première, fille d'un receveur des tailles apporte 2 500 livres de dot, elle devient religieuse de choeur. La seconde, fille d'un cordonnier, n'apporte que 300 livres de dot, elle devient soeur converse108(*). Il serait cependant également intéressant d'analyser si une hiérarchie parmi les religieuses de choeur s'établit en fonction de la dot donnée.
Dans le cas de la Congrégation de Notre-Dame à Paris au XVIIIe siècle, il ne semble y avoir aucune corrélation entre la somme qu'il a été convenu de donner par le contrat de profession et la carrière de la religieuse. Par exemple, Nicole-Renée Blanchet109(*) et Madeleine Gobillon110(*) n'occupent jamais de place au sein du conseil du couvent bien qu'elles apportent toutes deux 11 000 livres au couvent. En revanche, Marie-Marguerite-Thérèse-Michelle François111(*) n'apporter que 1 500 livres sous la forme d'une rente viagère, ce qui ne l'empêche pas d'occuper des fonctions au sein du conseil ou d'être intendante des classes. L'élection à la direction de ce couvent ne dépend donc pas, d'après les sources disponibles, de l'argent donné par la religieuse, sa famille et ses proches au moment de sa profession. Il semble donc y avoir d'autres mécanismes régissant le choix que font les religieuses lors des élections aux postes importants.

* 14 A.N., L1041, 1656-1739, « Livres de nos bien facteurs et de nos obligations envers eux », rentes.

* 15 G9151, 1784-1786, commission des réguliers et des secours, dossier n°23.

* 16 A.N., LL1629, 27 août 1672 au 26 octobre 1756, conclusions du chapitre..

* 17 A.N., L1041, 1656-1739, « Livres de nos bien facteurs et de nos obligations envers eux », rentes.

* 18 A.N., MC/ET/LXV/188, 15 novembre 1715, profession de Louise-Catherine Quevilly..

* 19 A.N., MC/ET/VII/273, 8 février 1749, profession de Nicole-Renée Blanchet.

* 20 A.N., L1041, 1656-1739, 20 mai 1730, profession de Jeanne-Bénigne Le Bas.

* 21 A.N., MC/ET/VII/398, 21 juin 1771, profession de Marie-Elisabeth-Cécile Pellier.

* 22 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.), « A Sophie, 3-8 avril 1773 », in Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780, Paris, Imprimerie nationale, 1913, t. 1, p. 139.

* 23 A.N., MC/ET/VII/273, 8 février 1749, profession de Nicole-Renée Blanchet.

* 24 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 28.

* 25 MINOIS Georges, Les religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime, Rennes, Ouest-France, coll.« De mémoire d'homme. L'Histoire », 1989, p. 144.

* 26 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes ».

* 27 A.N., MC/ET/CXIII/403, 4 septembre 1759, Mariage, Pierre-Jean Pocquillon Carret de Vaublon et Marie-Anne-Françoise Turpin.

* 28 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 25.

* 29 Tableau 2, Liens de parenté (avérés et probables) des religieuses avec d'autres religieux, p. 25.

* 30 A.N., L1041, 1er février 1707, contrat de rente Berault.

* 31 A.N., L1041, 13 novembre 1711, contrat de profession de Marie-Madeleine Trihaurot/Trihaureau/Triaureau.

* 32 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes ».

* 33 AD77, BMS Nemours [en fait, registre de vêtures et professions], 5Mi5225 (1783-92), vue 309/328, 6 novembre 1786, profession de Félicité Cornu à la Congrégation de Notre-Dame de Nemours.

* · 34 A.N., MC/ET/XXVII/472, 30 juin 1787, profession de Jeanne Cornu.

* 35 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 37.

* 36 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 25.

* 37 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 38.

* 38 Tableau 3, Religieuses ayant au moins un parent décédé au moment de leur profession d'après les contrats et les documents notariés familiaux, p. 26.

* 39 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 20.

* 40 A.N., MC/ET/CXIII/403, 4 septembre 1759, Mariage, Pierre-Jean Pocquillon Carret de Vaublon et Marie-Anne Turpin.

* 41 A.N., MC/ET/VII/365, 28 juillet 1766, profession de Anne-Françoise Turpin veuve de M. Caret de Vaublon.

* 42 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 20.

* 43 ROLAND DE LA PLATIÈRE Manon, Mémoires de Madame Roland. Nouvelle édition critique, contenant des fragments inédits et les lettres de la prison, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1905, t. 2, p. 42.

* 44 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 20.

* 45 A.N., MC/ET/VII/418, 2 octobre 1775, profession de Marie-Julie Quetin.

* 46 A.N., MC/ET/VII/418, 25 octobre 1775, profession de Madeleine Gobillon.

* 47 A.N., MC/ET/VII/365, 28 juillet 1766, profession de Anne-Françoise Turpin veuve de M. Caret de Vaublon.

* 48 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 18.

* 49 A.N., LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices ».

* 50 A.N., LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices », p. 2.

* 51 LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices », p. 3-4.

* 52 A.N., LL1628, 1644 à 1687, actes capitulaires, p. 33.

* 53 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 52-53.

* 54 Ibid.

* 55 LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices », p. 4.

* 56 DINET Dominique, « Les dots de religion en France aux XVIIe et XVIIIe siècles », Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1988, p. 45-46.

* 57 MINOIS Georges, Les religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 126.

* 58 Graphique 2, Religieuses ayant le droit de vote actif à la Congrégation de Notre-Dame à Paris au XVIIIe siècle reconstitué à partir des registres d'élection LL1635 et LL1636, p. 114.

* 59 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Editions du Cerf, « Histoire religieuse de la France », 1994, p. 78-87.

* 60 MELLOT Jean-Dominique, Histoire du Carmel de Pontoise, Paris, Desclée de Brouwer, 1994, p. 184.

* 61 Ibid., p. 190-191.

* 62 Ibid., p. 202.

* 63 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 242.

* 64 MINOIS Georges, Les religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 254-255.

* 65 Ibid., p. 255.

* 66 A.N., LL1628, 1644 à 1687, actes capitulaires, p. 69.

* 67 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.), « A Sophie, 5-13 juin 1772 », in Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780, Paris, Imprimerie nationale, 1913, t. 1, p. 112.

* 68 A.N., LL1628, 1644 à 1687, actes capitulaires..

* 69 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 23.

* 70 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 113.

* 71 MINOIS Georges, Les religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 257.

* 72 A.N., G9151, 1784-1786, commission des réguliers et des secours, dossier n°23.

* 73 A.N., LL1628, 1644 à 1687, actes capitulaires.

* 74 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes ».

* 75 A.N., S4639, XVIIe-XVIIIe siècles, documents divers, dossier1.

* 76 ROLAND DE LA PLATIÈRE Manon, Perroud Claude (éd.), Mémoires de Madame Roland. Nouvelle édition critique, contenant des fragments inédits et les lettres de la prison, Paris, Plon-Nourrit et Cie, t. 2, 1905, p. 42.

* 77 Tableau 4, , p. 28.

* 78 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 23.

* 79 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 42.

* 80 MINOIS Georges, Les religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 146.

* 81 REYNES Geneviève, Couvents de femmes: la vie des religieuses contemplatives dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1987, p. 41.

* 82 Ibid., p. 41-42.

* 83 LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices », p. 4.

* 84 A.N., LL1628, 1644 à 1687, actes capitulaires.

* 85 Tableau 7, , p. 51.

* · 86 A.N., LL1628, 1644 à 1687, actes capitulaires, p. 69.

* 87 Tableau 5, Constitution des dots à partir des contrats de profession, p. 47

* 88 Ce don s'accompagne également de 100 livres de pension viagère légués particulièrement à la supérieure du couvent, Marguerite Des Queulx.

* 89 A.N., LL1629, 27 août 1672 au 26 octobre 1756, conclusions du chapitre, p. 56-57

* 90 Le calcul ne tient pas compte des 100 livres de pension viagère légués à la supérieure du couvent

* 91 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 184.

* 92 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 24.

* 93 DINET Dominique, « Les dots de religion en France aux XVIIe et XVIIIe siècles », op. cit., p. 53.

* 94 MINOIS Georges, Les religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 130.

* 95 A.N., G9151, 1784-1786, commission des réguliers et des secours, dossier n°23.

* 96 A.N., LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices ».

* 97 Tableau 6, Sommes totales des dots au XVIIIe siècle, p. 49.

* 98 A.N., MC/ET/VII/273, 8 février 1749, profession de Nicole-Renée Blanchet.

* 99 A.N., MC/ET/XLVII/275, 4 juin 1773, profession de Marguerite-Thérèse Cheval-de-Saint-Hubert.

* 100 A.N., MC/ET/VII/418, 25 octobre 1775, profession de Madeleine Gobillon.

* 101 A.N., L1041, 2 avril 1743, porfession de Catherine-Elisabeth La Borde.

* 102 Tableau 10, Dots des religieuses au XVIIIe siècle classées en fonction de l'origine sociale de la personne présentant la religieuse au couvent ou des parents, p 56.

* 103 MELLOT Jean-Dominique, Histoire du Carmel de Pontoise, op. cit., p. 185.

* 104 Ibid., p. 202 : 55 % des Carmélites de Pontoise recrutées après 1765 sont issues du monde du grand et petit commerce ou des professions de santé et 40 % proviennent de la bourgeoisie marchande.

* 105 DINET Dominique, Vocation et fidélité, op. cit., p. 170-171.

* 106 Tableau 11, Comparaison entre les dots de mariage données dans les familles des religieuses et des anciennes pensionnaires du couvent et les dots de religion au XVIIIe siècle, p. 57.

* 107 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 185-186.

* 108 DINET Dominique, « Les dots de religion en France aux XVIIe et XVIIIe siècles », op. cit., p. 49.

* 109 A.N., MC/ET/VII/273, 8 février 1749, profession de Nicole-Renée Blanchet..

* 110 A.N., MC/ET/VII/418, 25 octobre 1775, profession de Madeleine Gobillon.

* 111 A.N., L1041, 29 mai 1752, profession de Marie-Marguerite-Thérèse-Michelle François.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams