INTRODUCTION
Entrée en
matière
L'identité est un élément clé dans
la stratégie de constitution de marque. C'est cette identité qui
va créer l'existence d'une marque en lui attribuant un nom, une charte
graphique, un positionnement, des valeurs et une éthique, en l'associant
à un métier, à des biens ou des services, à une
échelle tarifaire, à un réseau de distribution et à
un axe de communication. C'est grâce à cette empreinte que la
marque va devenir un point de repère pour son consommateur qui va
pouvoir tisser avec elle un lien personnel et privilégié.
Ainsi, si un élément perturbateur vient
dévier cette identité de marque, tous les repères
émanant de cette marque peuvent être détruit ou
connaître un certain disfonctionnement.
Une fusion entre deux entreprises, par exemple, doit
connaître une communication soutenue auprès de ses
différentes cibles pour ne pas entacher l'identité propre aux
marques concernées par ce changement. La gestion du changement lors d'un
mouvement de l'entreprise peut parfois devenir un réel défi
à relever pour que la marque reste stable, voire plus performante sur
son marché.
Comment une marque peut-elle conserver son statut
identitaire suite à des fusions et acquisitions ? A quel niveau ce
changement peut-il se révéler déstabilisant pour les
consommateurs, et pour l'interne ?
Résoudre ces problèmes d'identité de
marque est alors un facteur essentiel, car ils peuvent venir troubler et
fausser une identité de marque, jusqu'à déstabiliser le
consommateur, voire signer l'arrêt de mort de la marque.
La fréquence grandissante des fusions et acquisitions
constitue une remise en question permanente des identités de marque, en
modifiant leur caractéristiques physiques (nom, logo, univers graphique)
ou structurelles (hiérarchie, stratégie, marché). Il m'a
donc semblé important de mesurer l'impact qu'une fusion ou acquisition
pouvait avoir sur une marque, et ses adeptes.
Un changement de nom et de codes graphiques peut-il remettre
en question la relation du consommateur et de sa marque ? Les stratégies
fondatrices d'une marque sont-elles suffisantes à sa
pérennité même en cas de restructuration ?
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L'objectif du mémoire est de démontrer la
façon dont cette « dictature des marques » s'est
installée dans notre société, et dans l'esprit de tout un
chacun, conduisant une simple modification identitaire de la marque à
une totale remise en question de ses gammes, voire de son univers
intégral.
Suite à une réflexion personnelle née de
mon précédent stage de Master I chez Sagem Communications, je me
suis demandé quels pouvaient être les enjeux d'un changement de
nom, d'identité, voire de stratégie, suite à une
restructuration de l'entreprise : rachat, fusion, acquisition, crise ou
nouvelle stratégie.
Sagem Communications est, en effet, une entreprise à
forte notoriété, qui connaît depuis peu de nombreuses
confusions identitaires, la raison principale résidant dans son
évolution complexe de marque. Autrefois autonome, Sagem a
fusionné avec le groupe Snecma, pour donner naissance à Safran,
qui a pris le contrôle de l'ensemble des marques. Dans ce courant, Sagem
s'est divisé en deux pôles : Sagem défense et
sécurité, et Sagem Télécommunications (Sagem mobile
+ Sagem Communication). Par la suite, après le rachat de Sagem
Communication par The Gores Group, Sagem Télécommunications a
éclaté, laissant place à deux entités autonomes :
Sagem Mobiles et Sagem Communications.
De nombreux acteurs empruntent donc désormais la marque
Sagem, pour des secteurs totalement différents et aux publics
très hétérogènes, ce qui vient bouleverser l'image
de marque et sa personnalité sur le marché.
Lors de la participation de Sagem Communications au Tour de
France 2008, en Juillet dernier, on a pu remarquer que le grand public faisait
un réel amalgame entre Sagem Communications et Sagem mobiles,
mélangeant totalement les coeurs de métiers, et l'identité
de chacune de ces deux entités, pourtant radicalement distinctes
aujourd'hui.
Ainsi, il est désormais difficile pour Sagem
Communications de communiquer de façon optimale et claire, sans se
confondre à l'identité de Sagem mobiles, complètement
étrangère aux coeurs de métier de l'entreprise.
Une question est alors apparue : est-il plus opportun de
communiquer sous la marque Sagem ou sous l'enseigne corporate Sagem
Communications, sachant que cette dernière ne bénéficie
d'aucune notoriété public ?
Dans le même sens, Orange à racheté France
Télécom et son célèbre Wanadoo, Kraft Food
s'est emparé de la marque LU de Danone, laissant place à
Belvita et mettant un point final à la marque Taillefine
Equilibre, Carrefour a rebrandé tous ses Champion en Carrefour
Market,
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tant d'exemples actuels conduisant à remettre en question
la stabilité d'une identité de
marque.
Cette étude cherche donc à analyser trois angles
fondamentaux : l'analyse de la marque, et ses rôles sur un marché
saturé d'offres ; La relation entre une marque et son consommateur, et
leur inter-dépendance ; L'impact des restructurations d'entreprise tant
sur externe que sur l'interne.
Pour réaliser ce mémoire, j'ai choisi de
commencer par la fin, en me demandant quels pouvaient être les solutions
apportées à une menace identitaire de la marque. Pour cela, je me
suis appuyée sur l'origine de mon thème : Sagem Communications et
sa problématique de marque.
Puis, après un entretien avec Bruno Tascone,
responsable communication & marketing de Sagem Communications, j'ai ouvert
les yeux sur les rôles différents rôles que pouvait jouer
une marque vis-à-vis de ses publics, et les liens qu'elle pouvait tisser
avec ces derniers.
Ainsi, j'ai pu orchestrer mon plan en trois parties de
réflexion:
L'analyse de l'empreinte de marque, développé
par cinq sous parties : la définition de la marque, ses rôles, sa
plate-forme identitaire, la complexité de sa construction, ses piliers
d'identifications.
Puis, je me suis intéressée à la relation
entre le consommateur et la marque, à travers quatre sous parties : le
lien entre les marques et les hommes, la sensibilité du consommateur aux
marques, les marques dans nos habitudes de consommation (à travers une
étude quantitative), la place de l'identité de la marque
auprès du consommateur.
Enfin, pour entrer profondément dans le coeur de ma
problématique, j'ai choisi d'articuler ma troisième partie sur
« les fusacs : menaces pour les marques ? », en m'appuyant sur six
sous parties : La tendance des fusions et acquisitions, les conséquences
de ces fusacs sur l'identité de la marque, les perceptions internes et
externes de ces fusacs sur la marque, les stratégies de communication et
de marketing liées aux changements identitaires, la mise en application
des constats précédents à travers trois exemples actuels :
Belvita, Activia et Zapetti, et enfin je me suis penchée sur les risques
émanant d'un changement identitaire de marque.
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Pour clôturer ce mémoire, j'ai choisis de dresser
une quatrième et dernière partie consacrée à deux
cas d'école : Sagem Communications, une marque en perte de
repère et Axa Assurance : un devoir de confiance mis en
péril par une succession de fusacs.
Afin de rester la plus objective possible dans ma vision du
mémoire, j'ai effectué des recherches au sein de la presse, en
Bibliothèque Universitaire, j'ai lu trois ouvrages au coeur de mon sujet
: La Marque, de Chantal Lai, L'identité de marque, de
Marie-Claude Sicard, et Du Ricard dans mon Coca - Nous et les marques
- de Catherine Becker.
L'ouvrage de Jean-Noel Kapferrer, Les Marques, capital de
l'entreprise, m'a également permis d'approfondir mon analyse du
sujet, pour les parties 1 et 2.
La lecture, puis la synthèse de rapports de colloques
sur la marque et ses changements m'a été très utile pour
ma troisième partie, qui a été la plus difficile à
traiter. En effet, les liens entre fusion & acquisitions et les marques
sont très peu évoqués ou analysés. C'est pourquoi
j'ai réalisé une étude sur les relations entre les
consommateurs et leurs marques, en axant une partie de ce dernier sur les
changements d'identité et ses perceptions par le grand public.
Le bilan de ce questionnaire m'a énormément
aidé à avancer dans mon analyse de cette partie concernant les
menaces des restructurations d'entreprise sur la marque.
En somme, ce qui ressort à travers cette étude,
c'est la capacité d'une marque à s'investir dans la vie de chacun
d'entre nous, jusqu'à paralyser nos habitudes de consommation, et
décider pour nous, mais lorsqu'une restructuration survient la
société et ses marques peuvent perdre tout pouvoir sur ses
consommateurs, laissant place à l'inquiétude et à une
relation ébranlée.
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1 - LA MARQUE, VERITABLE EMPREINTE
1 . 1 Y'a-t'il une définition pour la
marque ?
Revenons d'abord sur la définition propre de la marque,
qui est aujourd'hui considérée comme « un signe servant
à distinguer les produits ou les services d'une entreprise, de ceux
d'autres entreprises » selon l'OMPI (1). Un des éléments
essentiels de la marque est donc son caractère distinctif, qui la
différencie grâce à un nom relatif au produit (ex :
Purée Mousline) ou à la personne qui en est à la
tête (ex : Nestlé-) Henri Nestlé). Mais la
différence entre deux marques s'établit également selon
l'origine et les signes qualitatifs du produits (ex : le Roquefort, les
pruneaux d'Agen, ou Les produits Label Rouge). La loi du 04 Janvier 1991
établit ainsi la distinction en les marques de services, les marques de
fabrique et les marques d'enseigne, pourtant liées à des
règles communes.
- Ces critères de différenciation
s'appliquent aux marques à travers différentes formes :
- Les marques de service, relatives aux assurances, banques, tourisme,
restaurations et autres (La Poste, Crédit Agricole, Pierre et Vacances,
Buffalo Grill).
- Les marques nationales et internationales dites de «
fabrique », incluant les produits et les gammes portant le nom d'une
marque à forte notoriété, reconnue pour sa qualité
et son caractère, et d'origine industrielle (Danone, Coca Cola,
L'Oréal).
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- Les marques de distributeurs, abritant des marques «
drapeaux » : Rik & Rok chez Auchan ; des marques « propres »
: Monique Ranou chez Intermarché ; ou encore simplement des marques
« enseignes » : Carrefour et plus récemment Carrefour
Discount.
De plus, ces marques de distributeurs développent des
marques « Premiers Prix », visant à concurrencer
l'émergence du hard discount, c'est le cas de Super U avec son «
Bien Vu ». Ces différentes versions de marques créent de
véritables territoires de marques, qui vont déterminer le choix
de l'acheteur, et du consommateur sur le long
terme.
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1.2 - La marque, quels sont ses rôles ?
La marque détient un rôle de point de
repère pour le consommateur, qui la distingue grâce
à son code graphique, son logos, son nom, ses types de packagings, et
l'univers qu'elle représente. C'est ce qui va déterminer son
choix par rapport aux offres concurrentes.
La marque est également
génératrice de garantie et de qualité,
car son nom et sa personnalité l'engage officiellement et publiquement
à respecter des promesses qualitatives et crédibles.
C'est, d'autre part, la fonction de personnalisation
et d'identification de la marque qui fait qu'un acheteur va
s'approprier ou non le produit, en fonction de son environnement et/ ou de ses
différentes caractéristiques (ex : marque engagée, marque
accrochée à une tendance, etc.).
Selon Richins & Dawson(2), la marque peut être la
concrétisation de valeurs ou de croyances que l'on souhaite partager de
façon concrète.
Mais si la marque détient de fortes fonctions
vis-à-vis du consommateur, elle est aussi un allié pour le
fabricant, car c'est par elle que va être véhiculé le
positionnement de l'entreprise (les aspects crédibles, distinctifs,
attractifs et durables de l'entreprise par rapport aux concurrents. Exemple :
Dans le secteur de la grande distribution, Monoprix est axé sur la
proximité parallèlement à Intermarché qui
est axé sur la hausse du pouvoir d'achat.)
1.2.1 - La responsabilité de la
marque
L'image de l'entreprise est donc clairement représenter
par la marque qui doit se créer une identité et y être
fidèle à long terme, c'est qu'on appelle l'image de marque.
La marque détient donc une lourde
responsabilité, s'adressant à un consommateur de plus en plus
averti et influençable par les différents médias et relais
d'opinions. C'est donc ce positionnement et ces valeurs propres à une
marque qui va faire de l'entreprise une réelle personnalité,
dotée d'une signature et de caractéristiques distinctives.
Mais cette notion de responsabilité doit se retrouver
à la fois en amont et en aval de l'achat du produit ou du service, car
elle doit être l'addition de promesse, de distinction, de
séduction, de satisfaction et de relation à long terme, soit la
fidélité à la marque, voire son attachement.
Cette identification de la marque et sa personnalité
vont venir légitimer la politique tarifaire de l'entreprise. Plus la
notoriété est élevée, plus les valeurs sont
nationales et communautaires, plus l'engagement qualitatif est fondé et
pérenne, plus la politique tarifaire sera légitimement
élevée.
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La marque détient donc un rôle
économique, favorisant et dynamisant l'échange de la
marque sur le marché, et favorisant sa performance de
développement. Ce rôle économique se justifie
également de façon à introduire la
compétitivité des prix sur le marché et sur des secteurs
communs.
Pourquoi une marque peut-elle justifier d'un prix parfois deux
fois supérieur à un concurrent, sur le même secteur
d'activité ? Qualité, valeurs, identité,
notoriété, phénomène de mode, telles sont les
réponses liées aux attributs de la marque.
Pour paraphraser le titre de l'ouvrage de Kapferer (3), la
marque est le « capital de l'entreprise », elle représente un
patrimoine important dans l'entreprise. C'est la raison pour laquelle les
fusions et acquisitions sont aujourd'hui en plein « boom », visant
à développer les portefeuilles patrimoniaux des
sociétés.
On en fait encore récemment le constat avec
l'acquisition de la
marque LU, propriété de Danone, par le
géant américain Kraft Food, qui à racheté
l'intégralité du département « biscuit » Danone
en 2007, capitalisant ainsi sur un patrimoine riche et prospère de la
marque française, souhaitant se recentrer sur un créneau plus
orienté « santé et mieux consommer ».
Cette définition de patrimoine de marque
démontre ici que la marque permet d'aller au-delà du cycle de vie
du produit (Naissance / Croissance / Maturité / Déclin / Mort).
Encore une fois ici la marque LU en est la preuve notamment avec ses marques
Prince ou Petit Beurre Nantais, véritables patrimoines, voire
ambassadeurs de la marque.
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1.2.2- La marque et son
identité
La marque est devenue depuis l'explosion industrielle un
acteur décisif et vecteur de croissance sur les marchés nationaux
et internationaux. Mais en vue de la recrudescence des marques en
activités, il est nécessaire de les faire vivre en leur
créant une personnalité propre. Marie-Claude Sicard (4) parle de
« logique de personnification » en considérant que « la
marque est un être vivant, qui a un nom, un corps (son logo), des
vêtements (sa signature) et une personnalité (son identité)
». Cette identité détient de multiples fonctions :
économiques, sociale et fédératrice.
Quelle est son histoire ?
L'origine de la marque remonte à l'époque
gréco-romaine, où l'on avait pour habitude de signer les
productions en y apportant une marque distinctive.
Les insignes présentes sur les tuiles et les amphores
en sont les symboles.
A l'époque moyenâgeuse, les artisans
déterminaient des critères de qualité devant être
respectés, et la concurrence entre corporations d'artisans était
interdite, chacun disposant alors d'un monopole des ventes.
C'est le sceau de chaque corporation qui servait alors de
garantie de qualité, mais avec l'évolution des échanges,
le commerce devient de plus en plus industrialisé et ne se limite plus
aux marchands exclusivement.
Ainsi, suite à la révolution industrielle du
19ème siècle, le commerce évolue, la
concurrence devient effective et la publicité apparaît,
représentant de nouvelles marques modernes (ex : l'eau de BOTOT )
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La marque est donc une réelle signature et va devenir
un véritable vecteur de promotion, via l'affichage notamment. C'est
ainsi que la notoriété se construit et la marque devient un
véritable acteur commercial sur les marchés. Les industriels et
autres organismes producteurs commencent alors à lancer des marques, et
à créer des identités de marque.
De nos jours, on constate ainsi que la marque est devenu un
univers symbolique, considérée comme un outil de
différenciation commerciale à part entière. Elle
détient un rôle de plus en plus important et bâtit autour
d'un produit ou d'un service un univers et valeurs.
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1.2.3 - La marque, source d'identité de
l'entreprise
Pour définir l'identité de marque, Benoît
Saint Hilaire, représente le cercle de l'identité de marque :
Le nom est représenté comme le noyau de
l'identité, c'est lui qui va diffuser l'information ultime de la marque
car la seule connaissance et notoriété de la marque va lui
conférer une réelle existence.
Le logo va venir supporter le nom et permettre un impact
psychologique du consommateur à la marque. Il fait appel aux sens et
à l'émotionnel en s'inscrivant dans un univers de marque.
La signature, qui vient en complément du nom et du
logo, consiste à apporter un éclairage sur la fonction de la
marque et introduit le positionnement et la plus-value de la marque.
- L'architecture de la marque :
L'architecture de marque reflète l'univers et la
stratégie de l'entreprise en déterminant chaque lancement de
marque au sein d'une famille de produits. Elle dépend de quatre
conditions :
Le groupe : la marque entreprise
La branche : la marque métier
La marque filiale
La marque produit et service
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Aurore FLEURIER -2009
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- Différentes orientations dans les
stratégies de marques :
Les types de combinaisons entre ces différents niveaux de
marque relèvent des choix stratégiques de l'entreprise :
Cas 1 : Une marque unique, malgré
des domaines d'activité différents, comme pour la marque
Bic, commercialisant des rasoirs, stylos, briquets, et
désormais portable jetables.
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Cas 2 : Commercialiser ses produits
sous la même marque que son entreprise (Ex : Philips) A contrario,
E.Leclerc a choisi la marque Nos régions ont du talent, tout
comme Auchan avec sa marque fille In extenso.
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Cas 3 : Afficher un air de famille commun
pour des filiales qui ont des
noms différents : Bouygues se décline en
Bouygues Immobiler / Bouygues Construction / Bouygues Télecom.
Cas 4 : L'évolution de marque
suite aux opérations de fusion-acquisition : Pôle emploi (ANPE +
ASSEDIC) / ADECCO (ADIA + ECCO)
Cas 5 : La visibilité et la mise
en valeur de la marque groupe (Exemple : L'Oréal)
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Cas 6 : L'abandon d'une marque suite
à un lancement raté ou à une crise liée à la
marque (Exemple : le lancement en France de l'eau purifiée Dasani de
Coca cola)
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La marque est un point de repère sur un marché,
elle offre plus de sécurité et plus de garantie au consommateur.
C'est une caution car le public sait ce qu'il achète et est donc
rassuré par sa transaction. Elle apporte une réelle valeur au
produit et s'intègre dans la société en venant incarner
des idées et des repères.
1.2.4 - Le produit, acteur de la marque.
La marque apporte au produit et à son mix marketing des
éléments de différenciation permettant l'attachement du
consommateur, et surtout sa préférence, à court et
à long terme. Elle est gage de sensorialité, à travers le
logo qui constitue un élément de reconnaissance.
L'identité visuelle, sonore, gustative, olfactive et tactile
confère à la marque un état unique et lui apporte une
histoire, une personnalité, en la distinguant des concurrents.
La marque détient une origine géographique et
historique qui met en scène sa vision du monde, ses valeurs, parfois des
personnages publicitaires, voire peut développer une saga.
La marque naît du produit, mais ne doit pas s'en
affranchir car pour conserver un avantage concurrentiel, il lui faut innover
constamment. Ainsi, le produit reste la preuve et le support du positionnement
de la marque, pour lequel elle va développer un univers de sens, de
valeurs en donnant du sens à la consommation. Cette cohérence est
capitale.
Auparavant, découlait du produit le mix marketing,
d'où la marque était un des axes stratégiques de la
communication.
PRODUIT
POSITION.
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|
|
PRIX
|
DISTRIB.
|
COM.
|
MARQUE
Désormais, la marque est première, et la
définition du mix marketing découle de son identité: il
s'agit d'être cohérent car la marque est un repère mental,
qui traduit le positionnement de l'entreprise et de son produit :
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PRODUIT
|
|
POSIT.
|
|
DISTRIB.
|
|
COM.
|
|
PRIX
|
1.3 - La plateforme de marque.
La plateforme de marque est un fil conducteur de l'action
à mener: c'est un outil stratégique et communicationnel
permettant de mettre en évidence sous forme de personnification les cinq
points principaux de l'identité de la marque et de son discours.
1/ Sa vision: la façon de voir
le monde de la marque
2/ Sa mission: le rôle de la
marque dans la société et dans son marché
3/ Son ambition: sa position
stratégique sur le marché
4/ Ses valeurs: les
qualités principales qui vont justifier sa réussite et sa
différence
5/ Sa personnalité : ses
caractéristiques physiques, son style,...
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1.3.1 - La marque est un discours, ses gammes son
territoire
La marque se construit comme un schéma
narratif, la narration de la marque est l'histoire racontée
dans sa communication publicitaire, ce qui donne du sens au produit. En ce
sens, si un produit est « commerce », la marque est « narration
».
L'exemple de Mc Donald :
Contrat transactionnel
Schéma extrait d'un cours de marque - ISCOM
Paris
Contrat Relationnel avec la marque
Contrat Social avec la marque
- Le territoire de la marque
On peut définir pour chaque marque un ensemble de
traits, lui étant attribués. En fonction de cette image, le
consommateur attribue des valeurs et des qualificatifs à la marque (ex :
dynamique, ancienne, classique, virile, dépassée, innovante,
technologique, sportive, ethnique...). Ce sont ces valeurs et ces qualificatifs
associés qui vont définir le territoire de la marque en
raisonnant à travers les notions de marchés, de métiers ou
de compétences.
La notion de territoire n'empêche pas la marque de
s'étendre de façon transversale, tout en restant en
cohérence avec son image initiale.
A travers ce territoire évoluent différentes
échelles de marque, hiérarchisant les différents statuts
de marque : La marque se compose d'une marque mère
(souvent la marque ombrelle) et d'une marque fille
(souvent la marque produit). Exemple : Activia de Danone.
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Il existe une double marque regroupant la
marque ombrelle à la marque produit.
Exemple : Extrême Mystère de Nestlé
(Marque : Extrême / Gamme : Mystère / Groupe : Nestlé).
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1.3.2- L'empreinte de marque.
Comme le notifie Marie-Claude SICARD, dans son ouvrage
Identité de marque (2008 - anciennement intitulé Ce que
marque veut dire...) : « Une marque est un nom ou un symbole qui
distingue un produit ou un service de ses concurrents. Dans le monde commercial
d'aujourd'hui, chaque marque est dotée d'une identité complexe,
créée par le marketing, la publicité, les relations
publiques et le design. La valeur des marques repose sur l'acceptation par le
consommateur de cette identité »
L'empreinte prend forme à partir du moment où le
consommateur reconnais une marque parmi d'autres, lorsqu'il sait qui elle est,
ce qu'elle fait, et qu'il possède une idée claire de son
identité. Sans identité, aucune empreinte de marque n'est
possible, et sans empreinte, aucune marque ne peut s'affirmer en tant que tel,
ce qui relève le pouvoir de la marque.
Aurore FLEURIER -2009
1.3.3- Les sept pôles de l'empreinte de
marque.
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