V- PROBLÉMATIQUE
Selon Michel Baud56, la problématique est un
ensemble construit autour d'une question centrale, des lignes
d'hypothèses et des techniques d'analyse qui permettent de traiter le
sujet.
Ce thème s'intéresse à la mise en place
du RTS-T et à son déploiement au Kamerun dans le cadre de la
Grande Guerre. En effet, étant d'origine européenne, le conflit
qui débute en Europe va s'étendre sur tous les continents et
l'Afrique n'y échappe pas. Compte tenu des rivalités qui avaient
lieu en Afrique, cette guerre se déploya également au
Kamerun.
La perception globale qu'on se fait des
velléités expansionnistes, c'est qu'elle a opposé
uniquement les puissances européennes. Et pourtant, force est de
constater que les Africains avaient été intégrés
parfois de force, dans les armées coloniales et préparés
à défendre les intérêts des puissances
colonisatrices dès la première moitié du XIXe
siècle. Toutefois, leur rôle lors de la PGM en Afrique a souvent
été minoré ou très mal mis en évidence. Ce
constat nous a donc amené à nous poser la question de savoir :
dans quel contexte a été créé le RTS-T et
quel fut son rôle dans la Première Guerre mondiale au Kamerun pour
la consolidation de l'empire colonial français entre 1910 et 1918
?
A cette question centrale découle plusieurs questions
subsidiaires à savoir.
Quels étaient les enjeux de la présence
française sur le territoire du Tchad et de la mise en place du RTS-T
?
54 M. Michel, 2003, L'appel à
l'Afrique.1914-1918. Paris, Karthala.
55 Sorte de chapeau de couleur rouge qui couvre la
tête.
56 M. Baud, 1985, L'art de la
thèse, Paris, La Découverte. p. 47.
20
Quels ont été les différentes
stratégies mises en place par la France pour structurer le RTS-T?
Comment s'est opérée la dynamique du
déploiement du RTS-T au Kamerun entre 1914 et 1918?
Quelles ont été les répercussions de la
Première guerre mondiale au Kamerun pour le Tchad et, quelles traces
garde-t-on du RTS-T ?
VI- MÉTHODOLOGIE
Pour mener à bien cette étude, nous avons
consulté une pléthore de sources parmi lesquelles ; des Archives,
les ouvrages, les thèses, les articles, témoignages oraux et
traditions orales. Dans l`optique d`arriver à nos fins, nous avons
également usé de la collecte des données via un
questionnaire.
1- La collecte des données.
La spécificité des sciences historiques est de
faire appel à une pléthore de sources pour essayer de retracer
les faits au mieux tels qu`ils se sont déroulés. Afin
d`éviter de tomber dans les pièges de la discipline, nous avons
effectué des investigations sur le terrain via un questionnaire.
Cette démarche nous a permis d`entrer en possession des
données liées de près ou de loin à notre
thème. De façon globale, deux types de sources ont
été mis en évidence au profit de ce travail : les sources
primaires et les sources secondaires.
Les sources de première main sont pour l'essentiel ici
constituées des archives et des données orales. En effet, les
archives dont nous avons fait usage ont été un guide et occupe
une place quasi indispensable pour l'élaboration de ce travail. Car,
l'ancienneté de la thématique nous a « contraint »
à consulter ces documents datant de la période coloniale.
Et, pour se faire, nous les avons consultés aux
Archives Nationale du Tchad (ANT), au Centre de formation pour le
développement (CEFOD), aux Archives du service historique de
Défense (SHD) que nous avons pu obtenir en ligne. Pour l'essentiel, ces
documents sont constitués des Journaux Officiels, des Rapports
administratives, des décrets, des lois et des carnets de marche
d'officiers métropolitains.
21
Quant aux sources orales, nos travaux sur le terrain ont
consisté en la collecte d`informations sur la base de nombreux
entretiens individuels avec un guide d`entretien. Ces investigations nous ont
permis de donner une approche socio-historienne à ce sujet.
C`est d`ailleurs pourquoi Jean Copans57
déclare que : « les entretiens offrent au chercheur une
possibilité de discussion, d`accumulation d`informations et de
connaissances ». Pour ce qui est de ce travail, nos investigations ont
été faites à la Maison des Anciens Combattants de Moundou,
à la Maison de la Culture de Moundou, au Musée de Moundou,
à la Maison des Anciens Combattants de N`Djamena et enfin, au Service
des Anciens Combattants et Victimes de Guerre à N'Djamena (SACVG).
In fine, les dernières sources primaires mises
en évidence dans ce travail, ce sont les données iconographiques.
Au point de vue méthodologique, l'utilisation des images constitues des
sources primaires comme celles précitées. C'est dans cet
élan que Anne Marie Grannet Abisset58 pense que l'image est
entrée dans le discours de l'historien, du contemporain comme source de
premier plan. Quant à cette thématique, ce sont des
clichées qui ont été pris lors de nos investigations et
des images obtenues via des sites spécialisés à l'instar
du site du Musée de l`Armée de France et celui
Ces données iconographiques sont pour l`essentiel
représentatifs des tirailleurs et des porteurs ayant été
engagés lors de la Première Guerre Mondiale en Afrique et au
Kamerun.
Quant aux sources de seconde main, elles sont pour
constituées de documents imprimés. Il s'agit entre autres des
ouvrages généraux et spécifiques, des articles, des
thèses, des mémoires. Nous les avons consultés dans divers
centres de documentation tels que : l'Institut français du Cameroun
(IFT), à la Bibliothèque Afrik Avenir, à la
Bibliothèque du Cercle d'Histoire et du Patrimoine de
l'Université de Douala (CEHIPAUD), à la Bibliothèque
Nationale du Tchad (BNT) à l'Institut Français du Tchad (IFT),
à la Bibliothèque du Centre de Développement pour le
Développement (CEFOD).
D'autres données obtenues en ligne sont venues parfaire
la compréhension de ce travail ; il s'agit ici principalement des revues
de presse, articles scientifiques que nous catégorisons ici comme
sources électroniques.
57 J. Copans, 1996, Introduction à
l`ethnologie et à l`anthropologie, Paris, Nathan, p. 19.
58 A. Marie Grannet, 1995, « L'historien et le
photographe », In Le monde alpin et rhodanien, 2e et
3e trimestre, p. 22.
22
2-Les techniques d'analyse des données
Dans le cadre de ce travail, nous avons opté pour une
méthode reposant sur une analyse descriptive des données qui nous
a amené à bâtir notre construction historienne. Elle nous a
en outre permis de mieux comprendre l'ossature du RTS-T, leur formation mais
surtout l'usage de ce corps de troupe à des fins militaires. En plus de
cela, l'usage de la transdisciplinarité a été d'un apport
considérable. En effet, l'histoire étant au carrefour des
sciences humaines, nous avons eu recours à la sociologie,
l'anthropologie maïs surtout à la psychologie pour mener à
bien ce travail. Autrement dit, nous nous sommes penchés sur les
débuts de l'impérialisme français au Tchad et en avons
déduit les réelles motivations de cette présence sur ce
territoire enclavé au coeur du continent.
3-Les difficultés rencontrées
La production de ce travail ne s'est pas faite sans que nous
ne rencontrions des obstacles sur notre chemin. Surtout, pour une étude
qui date d'aussi longtemps qui s'appesanti sur un corps de troupe coloniale,
les difficultés ne peuvent pas manquer. Les problèmes qui se sont
dressés sur notre chemin dans le cadre de cette étude sont
nombreux.
La première difficulté à laquelle nous
avons fait face relève de la destruction de certains archives lors des
guerres civiles des années 1970, 1980 et 1990 au Tchad et principalement
les Archives Nationales de N'Djaména. En effet, les affrontements
à répétition le plus souvent pour le pouvoir dans la ville
de N'Djaména ont conduit les hommes à détruire parfois
inconsciemment ces documents de première main de l'histoire du Tchad.
La seconde difficulté est liée au contexte
d'instabilité sociale et politique du Tchad qui entrave les
investigations de tous chercheurs. Car, lorsqu'on évoque des sujets
ayant trait aux métiers liés aux armes la population se montre
souvent réticente. Cette situation s'est d'autant plus
détériorée avec la mort du Président Idriss Deby
Itno.
La troisième difficulté relève des
sources orales. En effet, l'étude du RTS-T nécessite d'interroger
une catégorie de personnes d'un certain Age le plus souvent des anciens
combattants ou des personnes à qui ont été
légués leur histoire. De ce fait, le problème majeur avec
ces Anciens Combattants est qu'ils se jettent très souvent des lauriers
et ont tendance à surfaire leurs anecdotes ; ce qui peut parfois
prêter à confusion.
23
4-Les résultats obtenus
Après une analyse de nos données, nous pouvons
retenir un certain nombre d'éclairages qui ont permis de mieux
comprendre notre problématisation.
Primo, la présence française au Tchad
et la mise en place du RTS-T entre la fin du XVIIIème siècle et
le début du XIXème siècle ne sont en fait que la
résultante d'une situation antérieurement motivée par un
contexte de tension entre européens sur l'expansion du domaine
coloniale.
Secondo, nous avons pu mettre en lumière la
structuration et la gestion des effectifs du RTS-T. Cela résulte du
constat fait sur l'hétérogénéité dans la
structure de ce corps et le besoin de la France d'en faire des «
frères d'armes » le temps des hostilités malgré la
différence dans le traitement de pécule ou du choix du corps
à intégrer.
Tercio, le déploiement du RTS-T au Kamerun
avait pour finalité d'occuper au profit des alliés principalement
la France ce territoire sous joug allemand. Il est ici intéressant de
noter que, le front Nord a constitué le premier lieu du
déploiement du RTS-T. Ce déploiement fut rendu possible par la
proximité géographique entre le territoire du Tchad et la partie
septentrionale du Kamerun. Après ce déploiement, au Nord, le
RTS-T a progressé jusqu'à atteindre Yaoundé.
Quarto, nous avons remarqué une disparition
progressive dans la mémoire collective du RTS-T et de leur campagne au
Kamerun. En effet, l'absence de sites ou des musées au Tchad
susceptibles de rappeler la mémoire du RTS-T sont autant de facteurs qui
concourent à la disparition de la mémoire collectif de ce
régiment d'infanterie coloniale.
Tous ces éléments visent à situer le
travail dans un renouveau de la bibliographie de l'histoire coloniale, dans les
débats actuels sur l'armée nationale tchadienne et de son
engagement auprès l'Armée française à travers le
Sahel. Mais surtout d'appréhender le tirailleur sénégalais
du Tchad dans une perspective plus large sans anachronisme tout en restant
fidèle au plan qui suit.
5- Le plan du travail
Grâce aux données que nous avons recueillies,
nous avons bâti un plan de travail constitué de quatre chapitres.
Ces chapitres font état de la dynamique de la constitution du RTS-T et
de son déploiement dans le cadre de la Première Guerre mondiale
au Kamerun. Mais, dresse également un bilan et entend revisiter
la mémoire du RTS-T de cette période coloniale.
Le chapitre premier présente les mobiles de l'expansion
coloniale française au Tchad et les facteurs responsables de la mise en
place du RTS-T.
24
Le second chapitre s'attarde sur la structuration et la gestion
du RTS-T.
Le troisième chapitre renseigne sur les différentes
phases du déploiement du RTS-T au Kamerun dans le cadre la
Première Guerre mondiale contre les allemands entre 1914 et 1918. Le
dernier chapitre soulève la problématique de la mémoire du
RTS-T.
25
CHAPITRE I : LA PRESENCE FRANÇAISE AU TCHAD ET
LES FONDEMENTS DE LA MISE EN PLACE DU RTS-T. (1889-1910)
26
La présence des Européens en Afrique entre la
fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle se justifiait
à la fois pour des raisons économique, hégémonique,
géostratégique, commerciale et militaire.
C'est dans cette mouvance que, le Centre du continent qui
jusque-là était connu partiellement par les puissances
Européennes devint un centre d'intérêt important mais
surtout stratégique au vu de la montée des tensions qui
opposaient les puissances coloniales59.
Parallèlement à cela, la France qui accusait un retard
dans le domaine économique, au détriment des autres puissances
industrielles à l'instar de l'Angleterre ou encore de l'Allemagne
s'était retrouver néanmoins à la tête du second plus
grand empire colonial africain à l'issu d'un long processus de
conquête militaire60.
Malgré ces rivalités, il fallut attendre la
seconde moitié du XIXème siècle pour assister à la
pénétration et à l'occupation effective du Centre du
continent par ces puissances impérialistes. A ce sujet, il est
intéressant de constater que, vers la fin du XIXe siècle, et le
début du XXème siècle, les Européens avaient
montré un intérêt grandissant pour l'Afrique comme le
souligne Albert Adu Boaden en affirmant que : « jamais, dans l'histoire de
l'Afrique, des changements ne se sont succédés avec une aussi
grande rapidité que pendant la période qui va de 1880 à
193561 ».
C'est partant de ces constats qu'on remarque que, les missions
françaises de reconnaissance du continent ont débouché
à l'implantation de cette dernière au Moyen Congo dans un premier
temps puis, à l'ensemble de l'Afrique Equatoriale
Française62. C'est ainsi qu'on est arrivée à
l'occupation par la France d'un certain nombre de territoires parmi lesquels le
territoire du Tchad dont l'emplacement se révéla doublement
stratégique surtout lorsque les tensions entre Européens avaient
atteint son paroxysme.
Eu égard de tout ce qui précède, ce
premier chapitre entend mettre en exergue les débuts de la
présence française au Tchad, ensuite aborder les
différents mobiles ayant occasionné la main mise française
sur ce territoire, enfin, scruter les éléments responsables de la
mise en place du RTS-T.
59 Avant le XIXe siècle, la majeure partie
de l'intérieur de l'Afrique en générale et celle du Bassin
du Lac Tchad était mal connue par les Européens. Mais il avait
été sillonné par les explorateurs et des chroniqueurs
arabes qui avaient donné une description de ce centre africain. Voir J.
Ki-Zerbo, 1986, « Méthodologie et préhistoire africaine
» in Histoire Générale de l'Afrique Tome I, Unesco,
Paris, p.81.
60 A. Abakar Kassambara, 2010 « La situation
économique et sociale du Tchad de 1900 à 1960 »,
thèse de Doctorat en Histoire économique, Université de
Strasbourg, p. 4.
61 A. Boaden, 1987, « L'Afrique face au
défi coloniale », In Histoire générale
de l'Afrique Tome VII : L'Afrique sous domination coloniale,
Paris, Unesco, pp. 21-25.
62 En effet, les bases de ces territoires furent
jetées essentiellement par les militaires comme Pierre Savorgnan de
Brazza pour l'AEF.
27
I- LA GENESE ET LES MOBILES DE LA PRESENCE FRANCAISE SUR
LE TERRITOIRE DU TCHAD.
Loin de nous l'idée de vouloir retracer les
différentes phases de la conquête du « Tchad » par la
France, cette partie du travail entend axer la réflexion sur la
genèse de l'occupation par la France de territoire et les
différents mobiles qui l'ont conduit à conquérir cet
espace puis, de s'y installer afin d'y faire une base arrière
militaire.
Ainsi, pour mieux cerner ces motifs, il faudrait au
préalable rappeler la genèse de cette présence, puis,
ressortir successivement les raisons d'ordre politique, économique et
enfin celles d'ordre stratégique et militaire justifiant la
présence française au Tchad à partir de la seconde
moitié du XIXème siècle.
A- Missions exploratrices et premiers contacts de la
France avec le territoire du Tchad
Si, la présence allemande sur le territoire du Tchad
est postérieure au partage du continent qui eut lieu, lors de la seconde
conférence de Berlin de 1885, les prémices par contre de la
présence française sur ce territoire débute à
partir de 1890, et sont marqués par une série de missions
initiées par le comité de l'Afrique colonial
(CAC)63.
En effet, si les navigateurs allemands Heinrich Barth et
Gustave Nachtigal ont donné une description plus ou moins exacte des
abords du Lac Tchad, à la suite de leurs voyages à travers le
Sahara, c'est paradoxalement la France qui, entreprit d'étendre son
domaine colonial sur ce grand ensemble Sahélien surtout après
l'entérinisation des accords de ladite conférence.
Ainsi, pour véritablement matérialiser cette
genèse, il convient de prendre ancrage sur quelques documents manuscrits
laissés par les acteurs responsables du début de présence
française au Tchad64.
C'est dans ce sens que Jean Dybowski estimait que, l'opinion
publique française qui était restée très
réservé aux expéditions coloniales, entrepris dès
lors des excursions vers des contrées nouvelles. Il pense en outre que,
la France avait compris que sa survie en tant que grande puissance
dépendait de la constitution d'un immense empire colonial. C'est dans
cette optique que, la mission Crampel dont l'objectif était de signer
avec les royaumes au Centre de
63 V. Deville, 1898, Partage de l'Afrique,
exploration, colonisation et état politique, Paris, Librairie
africaine et coloniale, p. 6.
64 Il s'agit notamment des écrits de : J.
Dybowski, 1893, La grande route du Tchad, du Loango au Chari, Paris,
Librairie du Firmin-Didot ; E. Gentille, 1901, La chute de Rabat, le tour
du monde, Paris, Hachette ; A. Duchenne, 1899, « La France au Tchad
», Question diplomatique et coloniale, Tome VIII,
Troisième année.
28
l'Afrique des contrats de protectorat fut mise sur pied par le
comité de l'Afrique française et atteignit le Lac Tchad en
189065.
Mais, dans le but de parfaire la mission Crampel, dès
l'année suivante, une seconde mission ayant pour but de supplier la
mission Crambel est menée par Dybowski et atteint le Tchad après
plusieurs escales au Sénégal et au Congo. Malheureusement,
Dybowski se rendit compte que la pénétration de ce territoire
serait difficile du fait de la présence des
Sénousites66 qui avait par ailleurs mis un terme à la
mission Crambel67.
Il poursuit néanmoins son voyage et parvint à
identifier la ligne de partage entre les bassins de l'Oubangui et celui du
Chari, en outre, il créa des postes et y laissa ses compagnons de routes
et rentra en France car semble-t-il atteint de maladie68. Cependant,
pour parfaire sa présence sur ce territoire, le comité de
l'Afrique décida de lancer une troisième mission cette fois ci
dirigé par Claude Maistre.
Ce dernier est celui qui a conclu de nombreux accords avec les
autorités locaux et permit notamment à la France d'avoir des
voies d'accès au Soudan centrale et la possibilité d'avoir
accès également au Lac Tchad par la côte occidentale de
l'Afrique69.
Ces trois missions mises en évidence permettent
d'appréhender les débuts de la présence française
au Tchad mais, il convient à présent d'étudier les enjeux
de cette présence.
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