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Le régiment des tirailleurs sénégalais du tchad (RTS-T) et la consolidation de l'empire colonial francais: de sa création et de son déploiement au Kamerun entre 1910-1918


par Samuel Djeguemde
Université de Douala - Master 2021
  

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B-Le traitement des effectifs RTS-T

Les lacunes observées dans la formation militaire des tirailleurs sénégalais obligeaient la Métropole à repenser la gestion des effectifs de ce corps armée. C'est ainsi que cette section se propose de revisiter dans un premier temps l'instruction militaire donné aux tirailleurs et dans une seconde partie la place du français dans ce régiment.

151 Archives du CEFOD, 1912, Annuaire du Gouvernement Générale de l'AEF, décret relatif aux recrutements des indigènes au Gabon, Moyen- Congo, Oubangui-Chari, Tchad. Paris, Emile Larousse.

152 Entretien avec Mbaidéné Nadine, Moundou le 09-11-2021.

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1-L'instruction des tirailleurs sénégalais

Dans l'optique de mener à bien l'encadrement des tirailleurs dans les colonies et principalement celui du RTS-T, deux types de formations leurs étaient donnés : une formation militaire et une formation civile.

a- L'instruction militaire

Pour la concrétisation de ses desseins impérialistes dans les colonies, la France avait eu à se constituer un bras armée composé majoritairement de soldats levés localement. Mais, ces populations notamment celle du territoire du Tchad furent instruites suivant les méthodes habituelles de la « grandes muette ». C'est ainsi que quelques prescriptions militaires furent enseignées aux tirailleurs sénégalais du Tchad afin d'améliorer les lacunes perçus jusqu'ici par les administrateurs coloniaux.

C'est dans ce sens qu'une formation sommaire était donnée aux tirailleurs du RTS-T avant de les enrouler dans les fronts. La formation des tirailleurs sénégalais fut progressive et ambitieuse et, elle trouvait son origine dans un projet de loi datant de 1913 qui orientait la formation153. C'est en ce sens que, les principales instructions concernaient les manoeuvres de tirs et de mobilités. Ainsi, ces manoeuvres se concentraient sur trois points :

? Huit à dix jours consécutifs d'instruction de détail afin de former le bataillon, puis le groupe d'artillerie recevait une préparation spécifique au maniement de leur fusil à baïonnette.

? Puis, huit à dix jours d'instruction de l'ensemble du régiment d'infanterie avec, l'artillerie et la cavalerie,

? Enfin, trois jours permettaient aux Etats-Majors de préparer leur travail, d'établir le réseau des transmissions et des reconnaissances préalables

Il faut néanmoins préciser que la formation des tirailleurs sénégalais passait aussi par la qualité du matériel mis à leur disposition. Or, ces derniers avaient droit occasionnellement à l'usage des armes à feu dans le cadre de leur instruction.

153 SHD, GR 8D18, Rapport général annuel sur les questions intéressant l'instruction des tirailleurs sénégalais dans les colonies d'Afrique, Paris, le 15 novembre 1913.

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Toute somme, si l'instruction militaire demeurait essentielle, elle n'occultait en rien l'instruction civique qui dépassait alors le seul cadre militaire. Et, de ce fait, la communication entre tirailleurs sénégalais et instructeurs métropolitains fut indispensable.

b- Les langues comme moyen d'instruction

Comme le contexte le prévoyait, l'utilisation des tirailleurs sénégalais à long terme était plus qu'envisagé mais, il était dès lors question de donner à ces derniers une autre conduite qui passait par l'apprentissage du français. Mais, quelques fois, les instructeurs furent obligés d'apprendre les langues locales afin de faciliter la communication et les instructions154.

En le faisant, les officiers et instructeurs métropolitains estimaient qu'ils rendaient meilleurs les tirailleurs sénégalais et amélioraient la qualité des régiments à l'instar du RTS-T. C'est en allant dans le même sens que, Anthony Guyon épousait cette logique de perfectionnement des tirailleurs sénégalais. Il y écrivit d'ailleurs que : « L`organisation des tirailleurs sénégalais résulte d'un encadrement spécifique. Dans l'application, on ne s'est pas seulement proposé comme but d'utiliser la quantité, mais aussi d'améliorer la qualité des indigènes pendant leur séjour sous le drapeau155 ».

Ainsi, si l'engagement a constitué un moyen de rapprocher les tirailleurs sénégalais de l'idéal prôné par la France comme l'a souligné Annie Crépin156, il semblerait en revanche que, la conscription mis en place en AEF a été défavorable à cette notion. Mais, la vulgarisation des us et coutumes métropolitains pouvaient concourir à transformer les tirailleurs, principalement ceux du RTS-T en parfait défenseur des desseins de la France dans son futur pré carré. En outre, la maitrise de la langue française a été un levier nécessaire et indispensable au bon déploiement du RTS-T. Car, elle a favorisée l'évolution des rapports entre tirailleurs sénégalais et l'administration coloniale d'autant plus que, l'utilisation du tirailleur à long terme était envisagée.

C'est dans ce sens que l'usage du français et des langues locales au sein du RTS-T s'avéraient primordiale tant pour les instructions militaires que pour l'exécution des ordres. Ainsi, les interprètes étaient souvent appelés à jouer un rôle et être une croix de transmission

154 Entretien avec Nguidam Isaac, N'Djaména le 10-12-2021.

155 A. Guyon, 2017, p. 46.

156 A. Crépin, 1998, La Conscription en débat ou le triple apprentissage de la nation, de la citoyenneté, de la République : 1789-1889, Arras, Artois Presses Université, p. 253.

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dans cette entremise dans la chaine de communication. D'autant plus que, administrateurs coloniaux et tirailleurs sénégalais étaient appelées à maitriser la langue de chacun.

C'est allant dans ce sens que le colonel Mangeot prônait l'apprentissage des langues locales en ces termes : « Il serait bon que les administrateurs coloniaux, les militaires métropolitains aient des notions suffisantes de langues locales africaine. De plus en plus, celles-ci s'affirment comme langue communément parlé par tous les tirailleurs sénégalais et, la langue est facile, le vocabulaire est sobre, la grammaire simple157 ».

Toutefois, si nous avons observé que le français fut la langue que voulait instaurer la France au sein du RTS-T, force est cependant de remarquer que les langues locales ont su se préserver et ont même été utilisés par les colons pour faciliter la communication. Ainsi, le choix du français n'était pas systématique car les « dialectes » avaient su se frayer leur chemin au sein du RTS-T. C'est en confortant cette idée que, Mahamat Abdelkerim158 affirme que : « au sein du RTS-T, les langues les plus parlées furent l'arabe « tchadien », les langues Sara et Bananas et le français ».

Cela nous confirme effectivement qu'il existait au sein du RTS-T une pléthore de langues qui qui en disaient long sur la diversité ethnique des hommes qui compose le RTS-T. En outre, l'apprentissage du français par les tirailleurs était surtout une aubaine pour la Métropole qui projetait de les utiliser plus tard comme auxiliaire d'administration. Ils constitueraient de ce fait un rouage majeur dans les relations colons et colonisés. C'est d'ailleurs ce que martèle le rapport de Jean Ferrandi relatif à l'organisation du régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad après la Grande Guerre159.

Toutefois, l'usage du français par les troupes locales peinait à être maitrisée. Mais, dit-on, une fois n'est pas coutume et à force d'apprentissage colons et colonisés sont parvenus à établir un système linguistique simplifié qui certes n'épousait pas totalement les règles de la langue de Molière mais qui, était efficace. En effet, connu sous le vocable de « français-tirailleur ». Ce néo-langage permettait de véhiculer les instructions et codes militaires de base.

157C.Van Den Avenne, 2005, «Bambara et français-tirailleur. Une analyse de la politique linguistique de l'armée coloniale française : la Grande Guerre et après », in, Documents pour l'histoire du français langue étrangère ou seconde, SIHFLES, Décembre 2005, n° 35, pp. 123-150.

158 Entretien avec Mahamat Abdelkerim, N'Djaména le 16-12-2021.

159 SHD/GR 8D55-392, Rapport du lieutenant-colonel Jean Ferrandi, commandant le 6e RTS-T, sur l'organisation du régiment, le 2 août 1920, p. 4.

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C'est en cela qu'il nous a paru important de reproduire un extrait de « leçon » inculquée aux tirailleurs sénégalais de la guerre de 14-18.

Tableau 2: Les instructions militaires enseignées aux tirailleurs sénégalais

Morceau choisi

9e leçon : le fusil à chargeur, démontage

Quand tirailleur y en a démonter fusil

Y en a prendre tournevis,

Y en a dévisser vis d'assemblage,

Y en a enlever tête mobile

Y en a dévisser ensuite mécanisme à chargeur

Y en a moyen enlever mécanisme comme ça

Y en a enlevé après bretelle fusil

Y en a enlever l'embouchoir

Y en a sortir grenadière.

36e leçon : feu à volonté

Tirailleur y en a garde à vous, arme au pied,

Quand y a faire feu à volonté

Chef y a commander : "Feu à volonté"

Tout le monde y en a présenté l'arme

Y en a charger fusil

Ensuite chef y en a donner hausse et objectif.

Quand chef y en a dire : "commencez le feu"

Tirailleur y en a commencé tir.

Y en a tirer cartouches comme y en a vouloir.

Jusqu'à chef y en a dire : "Cessez le feu"

100e leçon : conclusion

Beaucoup tirailleurs y en a gagner citations

Beaucoup y en a gagner Croix de guerre

Mais y en a pas moyen écrire tout ici

Parce que y en a beaucoup trop.

Français beaucoup aussi y en a gagné.

Français et Sénégal y en a bons soldats

Y en a maintenant même chose frères,

Y en à faire bataillon ensemble,

Y en a blesser ensemble

Y en a quelquefois mourir ensemble.

Sang sénégalais y en a uni à sang français souvent.

Aussi France y en a oublié jamais ça.

Après victoire France y en a content aider Sénégal

Pour que tous Sénégal y en à être heureux

Source : SHD/GR 8D55-392, Rapport du lieutenant-colonel Quinque, commandant le 18e RTS, sur l'organisation du régiment, le 2 août 1920, p- 4.

Malgré son caractère impérialiste, et flatteur en même temps, il s'avère que le français permettait plus facilement de réunir les soldats « indigènes » ayant des dialectes différents. Mais, il permettait également aux officiers supérieurs de faire passer leurs ordres. Toutefois, aux méthodes d'apprentissage, furent mises sur pied sur un document régissant l'usage du français aux tirailleurs sénégalais dont le conseil de rédaction avait été présidé par le général

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Monhove160. Il est question à la suite de ce travail de nous intéresser au matériau de guerre du RTS-T et de leur moyen de mobilité.

2- L'équipement du RTS-T, son mode de déplacement et sa prise en charge sanitaire

Le RTS-T fut une force une force supplétive d'une envergure assez remarquable au sein de l'armée coloniale. Mais à l'instar des autres régiments mis sur pieds en Afrique, la bonne marche de cette troupe obéissait à de nombreuses règles. Ainsi, cette section du travail entend mettre en exergue l'équipement du RTS-T et ensuite son mode de déplacement.

a. L'équipement du RTS-T

Dans le souci d'avoir une force supplétive efficace, les acquis militaires demeuraient prioritaires pour l'utilisation des tirailleurs sénégalais. Ce faisant, les tirailleurs étaient outillé d'un certain nombre de matériau ; allant de la tenue qu'ils arboraient aux outils de guerre.

L'encadrement des tirailleurs sénégalais obéissait comme nous l'avons vu à certaines réalités qu'offrait les territoires africains en particulier celui du Tchad. Mais, parallèlement, les tirailleurs étaient équipés d'un certain nombre de matériaux de guerre constitués: de coupes coupes à étui, de fusils à baïonnette de marque Rosalie et parfois des mitraillettes et des batteries.

S'agissant de la tenue, comme c'était d'usage à l'époque, les tirailleurs revêtaient un ensemble kaki constitué d'une culotte et d'une chemise à col rabattu. Ils portaient également des bandes molletière au niveau des chevilles mais, ce qui leur caractérisait véritablement se fut le chapeau sous forme conique connu sous le nom de chéchia de couleur rouge vif qui les coiffait. Cette tenue était symbolique en ceci qu'elle permettait de différencier les tirailleurs sénégalais des tirailleurs malgaches et magrébins. En revanche, concernant leurs bottes, un débat semble opposé des personnes qui pensent que les tirailleurs sénégalais portaient des bottes c'est le cas de Ibrahim Haroun161.

D'aucuns estiment que les tirailleurs sénégalais servant en Afrique étaient démunis de bottes et étaient déployés sur les TOE à pieds découvert162. Toutefois, ce débat nous permet de comprendre que, l'utilisation des bottes a été diversement pensée par la Métropole. Si, on peut

160 SHD, GR 8D75-732, Lettre du général Monhoven au Ministre de la Guerre, au sujet de l'enseignement élémentaire du français aux militaires indigènes coloniaux, Paris, le 13 janvier 1926.

161 Entretien avec Ibrahim Haroun, N'Djaména le 07-12-2021.

162 Entretien avec Ali Mahamat, N' Djaména le 07-12-2021.

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partir de l'hypothèse que, le temps parfois hiverneux en Europe obligeait la France à chausser ses tirailleurs, en Afrique, compte tenu du climat plus clément et la mobilité pédestre de ces derniers parfois dans des zones de marécages cela a amené la France à supprimer les bottes des tirailleurs.

Cependant, la tenue ne constituait pas le seul matériau de ce régiment, en effet, comme nous l'avons martelé plus haut, ce corps de troupe fut avant tout mis sur pied pour servir sur les TOE. Partant de là, force est de constater que les tirailleurs étaient armés de fusille de marque Rosalie à baïonnette, mais aussi de coupe-coupe qui les servaient dans le cadre des affrontements de corps à corps. Par ailleurs, ce sont les tirailleurs qui étaient responsables de l'entretient de cet équipement. Toutefois, si nous pouvons aujourd'hui affirmer que cet équipement était rudimentaire, il frôlait la pointe de la technologie en ce temps-là. De ce fait, l'image ci-dessous représente la tenue que portaient tous les tirailleurs sénégalais d'AOF et d'AEF.

Photo 4: L'uniforme des tirailleurs sénégalais

Source : (c) Hérodote.com, l'uniforme des tirailleurs sénégalais.

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La photographie 5 nous présente l'uniforme général que portaient les tirailleurs sénégalais de l'AOF et de l'AEF. Cette tenue constituée d'un certain nombre d'éléments que nous avons cité plus haut permettait notamment de distinguer les tirailleurs d'Afrique subsaharienne des autres tirailleurs malgaches, magrébins et des soldats venant hors du continent.

Photo 5: Le fusil à Baïonnette Rosalie utilisé par le RTS-T

Source : (c) Armée de Terre/Défense.

Les tirailleurs sénégalais avaient comme matériau de guerre une arme à feu à Baïonnette de marque Rosalie dont l'extrémité était munie d'un glaive. En outre, ils avaient le droit de porter un coupe-coupe qui leur servait soit à se frayer un chemin lors des traversées des zones forestières, soit à affronter l'adversaire dans le cadre des combats de corps à corps.

Photo 6: Le coupe-coupe des tirailleurs sénégalais

Source : (c) Armée de Terre/Défense

Ce coupe-coupe était l'une des armes les plus redoutables des tirailleurs sénégalais. Il était spécialement conçu pour les affrontements de corps à corps. Mais, cette arme traduit aussi bien le courage qui animait les tirailleurs sénégalais car, il faut s'armer de courage pour affronter frontalement des adversaires avec ce genre d'arme. Après la présentation du matériel des tirailleurs sénégalais, il est à présent question de mettre en exergue le moyen de déplacement du RTS-T.

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b-Le portage : un élément moteur du RTS-T

Remplissant à la fois le rôle sécuritaire des territoires nouvellement acquis et celui de force conquérante, le RTS-T a à bien d'égards servi la Métropole. De ce qui précède, force est de constater que le système de locomotion de ce corps fut des plus archaïques. Ainsi, dans le cadre de cette partie, il est question de mettre en exergue rôle des porteurs ensuite, aborder la question de la prise en charge sanitaire du RTS-T.

Si la révolution industrielle amorcée dès le XVIIIe siècle en Grande Bretagne avait permis de mettre en place des moyens de locomotions de plus en plus efficaces dans toute l'Europe, il est intéressant de remarquer que, les territoires africains ne bénéficiaient pas tous de ces moyens ingénieux de mobilité. Deux mobiles permettent d'appréhender cette situation : d'une part, la situation géographique de certains territoires enclavés et, d'autre part le désintérêt des puissances impérialistes d'y investir.

Ces mobiles pouvaient être les causes du retard du développement des voies de communications au sein d'un même territoire comme ce fut le cas sur le territoire du Tchad.

De ce fait, il est aussi important de préciser que le système de portage est antérieur à la constitution du RTS-T. en effet, dès la conquête coloniale de ce territoire l'utilisation des hommes furent très tôt mis en avant dans le cadre du ravitaillement et des relais dans la chaine de communication des administrateurs coloniaux. C'est ce que note d'ailleurs Jean Cantounet163 qui estime que : « de par son double enclavement, le portage au Tchad était un moyen efficace de ravitaillement du territoire du Tchad surtout lorsque certaines pistes étaient impraticables. Mais, le transport à tète d'hommes était rude et deshumanisant164 ».

En effet, quand bien même éprouvant et pénible, ce système de locomotion était l'apanage des autorités coloniales mais aussi des tirailleurs sénégalais. Cette fonction fut d'ailleurs reconnue par le code du travail dans les colonies. C'est à ce titre que le tableau qui suit récapitule un peu l'attribution des porteurs aux militaires métropolitains selon leurs grades et aux tirailleurs sénégalais.

164 J. Cantounet, 2001, L'axe de ravitaillement du Tchad entre 1900 à 1905.Route de vie- route de mort. Paris, l'Harmattan, p. 39.

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Tableau 3: Les porteurs alloués aux officiers métropolitains et aux tirailleurs du Tchad

Grades

Nombre de Porteurs alloués

Caporal ou soldat

4 porteurs

Sergent

8 porteurs

Sergent major ou adjudant

12 porteurs

Employé civil, magasinier

14 porteurs

Officier subalterne

16 porteurs

Officier

20 porteurs

Tirailleur sénégalais

3 porteurs

Source : SHD, GR 8D75-738 Carnet de note du Colonel Moll, note pour les militaires européens se rendant au Tchad.

De ce qui précède, il est fort intéressant de remarquer que l'usage des hommes au portage revêtait un triple avantage. Ils assuraient le transport des vivres du matériel militaire et des hommes qui provenaient des colonies voisines et, ils agissaient de concert avec les autres porteurs de l'AEF. En outre, les porteurs servaient de moyen de locomotion à la fois aux colons mais aussi aux autres colonisés à l'instar des tirailleurs165. Ces derniers pouvaient parcourir une distance journalière comprise entre 24Km2 et 38 Km2 avec une charge minimal de 25kg d'où le caractère pénible de cette pratique166. En effet, un aussi sinistre reflet du portage semblait être la norme en ce temps malgré son aspects déshumanisant comme le rappelait Toque en affirmant que :

Enfin, les Blancs trainaient avec eux ce supplice du portage qui brise et tue, décime : mal effroyable qui arrache l'homme au foyer pour le trainer sur la route et l'écraser sous le poids d'un fardeau. Les morts ne se comptaient plus, les villages charniers horribles, sombraient dans ce gouffre ouvert. Cette corvée s'accompagnait d'un horrifiant cortège de milles maux pourvoyeur de la mort : famine, maladie, captivité. Et ce martyr continuait toujours167.

165 Entretien avec Garamssou Vulgrain, N'Djamena le 23-11-2021.

166 C. Dubois, 1989, « Le prix d'une guerre. AEF (1911-1923). Deux colonies pendant la Première Guerre mondiale (Gabon, Oubangui-Chari) », thèse de Doctorat Phd en Histoire militaire, Université d'Aix en Provence. P.124.

167 ANT, Carnet de note de Toqué, La description du voyage de Bangui à Fort Lamy, 1899.

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Cependant, dans le cadre des opérations du RTS-T le portage fut comme le rappelle l'historienne Colette Dubois, une étude minorée dont nous sommes appelés à scruter les arcanes mais aussi les conséquences comme le sous-tendait Toqué. En effet, le portage militaire en AEF fut très rude notamment lors de la Grande Guerre au Kamerun. Durant ce conflit, le moyen de déplacement favori des troupes en particulier celui du RTS-T fut le déplacement pédestre dont les porteurs ont joué un rôle prédéterminant.

Si, la rigueur autour de l'utilisation des hommes durant la conquête du Tchad pour servir de moyen de ravitaillement fut observé, il s'avère que la contrainte pendant la guerre multiplia cet acte atroce. Car, le portage militaire mobilisa davantage d'hommes et de ce fait, les pertes étaient nombreuses.

S'agissant du nombre de porteurs recrutés lors des affrontements entre occidentaux au Kamerun, il est difficile de déterminer le nombre exact du simple fait des désertions et des pertes non signalées dans les rapports. Mais, selon Colette Dubois168, le nombre de porteurs ayant pris part à la Grande Guerre au Kamerun était assez considérable, elle pense en outre qu'il fallait compter 3 porteurs pour 1 tirailleur si l'on s'en tient à cette analyse, on peut dénombrer plus de 3000 porteurs accompagnant le RTS-T lors de cette conflagration. L'image ci-dessous met en lumière un groupe de porteurs originaire du Sud du territoire du Tchad. Même si nous ignorons dans quel contexte ils étaient solliciter, force est cependant de constater aux premières observations qu'ils étaient démunies de toutes protection et constituaient de potentiels victimes collatérales si une offensive était menée contre eux. Mais, il convient aussi de préciser qu'il existait deux types de portage : le portage civile et le portage militaire.

168 C, Dubois, 2017, « Les porteurs militaire, victimes occultés de la Grande Guerre au Cameroun. 1914-1916 », in E. Tchumtchoua, A, F Dikoumé, J-B, Nzogue, Douala et le Cameroun dans la Grande Guerre, Yaoundé, Clé, pp. 41-48.

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Photo 7: Porteurs de la tribu Sara

Source : A. Kassambara, 2010. « La situation économique et sociale du Tchad. De 1900à 1960 », thèse de Doctorat Phd en Histoire économique. Université de Strasbourg, p. 76.

Le portage militaire fut celui utilisé en temps de guerre, il était plus contraignant que le travail forcé et nécessitait une main d'oeuvre importante. Sur la photographie ci-dessus, nous apercevons un groupe de porteurs du territoire du Tchad accompagnant à priori un Sergent au vu de leur nombre. Mais, dans l'optique de mieux comprendre le rôle des porteurs, il convient de le matérialiser dans un cadre précis en l'occurrence ici, celui de la Première Guerre mondiale au Kamerun.

Mais avant tout, il faut aussi préciser qu'il existe deux types de porteurs : les porteurs temporaires et les porteurs permanant dont la classification dépendait du rôle qui leur était assigné. S'agissant des porteurs temporaires, ils étaient levés dans les territoires et servaient de de train sur de courtes distances à l'intérieur du territoire. Ces derniers percevaient par ailleurs une prime journalière estimée à 0.30CFA et de 16CFA mensuelle. A côté de ces derniers, on avait les porteurs permanant qui faisaient figure de véritable tête de gondole de ce système. Ainsi, les porteurs permanant sont affectés dans les différentes compagnies et ont la lourde tâche de transporter tout ce qi peut être utile en temps de guerre. Mais, avant tout, il est préférable de préciser aussi ici qu'on avait deux types de train humains qui constituaient les porteurs permanent. D'une part, comme le note Dubois, on avait un groupe de porteurs qualifié de « train régimentaire » qui, était placé à l'arrière du peloton dont la mission était d'assurer le matériel nécessaire pouvant ravitailler l'ensemble du corps de troupe pour 6 jours au moins.

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L'autre escouade appelé « train de combat » quant à lui était posté en première ligne car chargé du trafic des munitions, du matériel médical et des blessés de guerre. Ces derniers devaient transporter assez de matériau pouvant assurer le besoin de deux jours minima. Ainsi, le temps qui leur était alloué étant indéterminé, c'est la raison pour laquelle ces derniers étaient considérés à titre comme des porteurs employés définitivement. En revanche, il est fort intéressant de constater que les porteurs ne percevaient pas tous les mêmes revenus pécuniaires.

En effet, cette situation était relative à la provenance géographique des porteurs, ainsi, le porteur en temps de guerre recruté au Gabon ou au Moyen-Congo bénéficiait d'une meilleure rémunération au détriment de celui levé en Oubangui-Chari-Tchad. En effet, quand bien même l'écart des pécules n'était pas abyssal, il était néanmoins différent car, les porteurs levés au Gabon et au Moyen-Congo percevait mensuellement 20f mais il y'avait une différence dans les indemnités des vivres journalière car, le « gabonais » percevait 0.40f et le « congolais » 0.50CFA169.

En dépit de cette constatation faite sur les primes des porteurs du Gabon et du Moyen-Congo revêtait quelques différences, ce constat se penche désormais sur les porteurs du RTS-T qui occupaient le plus bas échèle de rémunération. Le porteur de ce territoire percevait une prime de 16CFA mensuel et 9CFA comme pécule de vivre, 0.30CFA de prime journalière. Si, on peut reconnaitre leur grand rôle, les porteurs ne sont pas des tirailleurs qui, eux étaient des hommes de chocs.

c- La prise en charge sanitaire du RTS-T.

La conjugaison de nombreux éléments à l'instar de l'usage des porteurs, la formation des troupes et, leur l'utilisation ont suscité de nombreux questionnements et objets de recherche. Cependant, l'aspect sanitaire des troupes coloniales a parfois été minoré et pour le cas échéant celui du RTS-T.

Comme il a été souligné précédemment, le RTS-T a été l'un des bras séculaire de la France en AEF. Ainsi, dans l'optique de garantir son bon fonctionnement, la Métropole devait porter une attention particulière quant à la prise en charge sanitaire dès ses militaires. Il est donc question dans cette section de scruter comment le RTS-T fut mis sous soin.

169 C. Dubois, 2017, p. 45.

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Partant de la remarque de Gustave Martin qui affirme que : « l'économie humaine est capitale pour la prospérité d'un territoire170 », ceci constitue un motif supplémentaire pour nous de le revisiter. L'entretien sanitaire du RTS-T. Ainsi, pour mieux cerner la gestion sanitaire de ce corps, tout en restant fidèle à notre cadre temporel, il est important de traiter de la gestion sanitaire du RTS-T avant et pendant et après la Grande Guerre.

D'entrée de jeu, les questions de prophylaxie pendant la période coloniale sont des sujets très peu étudiés car la documentation autour de ces questions sont difficilement disponibles. Mais, d'après certaines sources de ce temps, tout Blanc était supérieur au plus important des Noirs comme l'affirme Nzogue Jean Baptiste171.

Mais, loin de nous l'idée de tomber dans une étude comparative, il est question ici de scruter la prise en charge sanitaire de ce corps de troupes durant cette période de querelles impérialistes. Les services de santé sur le territoire du Tchad furent dirigés par des médecins des troupes coloniales qui étaient rattachés à la Direction Générale de la santé publique de l'AEF et devaient rendre compte de l'état d'avancement de ce service devant le Gouverneur du territoire.

Ainsi, du directeur local de la santé publique dépend le fonctionnement du service de santé dans les domaines qui suivent : la police sanitaire, formation hospitalière, service générale d'hygiène mobile, service de santé de chaque circonscription, service d'hygiène des grandes agglomérations et enfin le service de santé militaire172. S'agissant de la prise en charge médical du RTS-T au Tchad, force est de constater qu'elle évoluait selon l'urgence des circonscriptions. Le premier objectif semble-t-il était de faire face aux épidémies à travers les différents postes médicaux installés sur le territoire.

Cependant, les postes militaires en AEF ont également servis de centres de santé et, par conséquent, nous sommes en droit de penser que, cela était fait pour maintenir dans un état sain le plus grand corps de troupes colonial. Et, le territoire du Tchad comptait plus de postes militaires que les autres colonies de l'AEF comme le rappel le tableau récapitulatif ci-dessous.

170 G. Martin, 1921, L'existence au Cameroun ; étude sociales, études médicales, études d'hygiène et de prophylaxie, Paris, Emile Larousse, p. 31.

171 J.-B. Nzogue, 2019 « La santé des troupes alliées pendant la Grande Guerre au Cameroun. 1914-1916 », In E. Tchumtchoua, A, F Dikoumé, J.-B., Nzogue, 2017, Douala et le Cameroun dans la Grande Guerre, Yaoundé, Clé, p. 71.

172 Annuaire du Tchad, 1910-1919, pp. 31-35.

70

Tableau 4: Listes des postes militaires en AEF entre 1910 et 1919

Territoire

Postes médicaux

Tchad

-Abécher, Ati, Mao, Fort-Lamy, Massenya, Fort-Fort-Archambault

Oubangui-Chari

-Fort Crampel, Bangui, Mobaye, Bria

Moyen-Congo

-Makoua, Dongou, Brazzaville, Sibiti

Gabon

Makokou, Libreville, Port-Gentil, Loango

Source : ANT, Annuaire de l'Afrique Equatoriale Française, Annexe à l'arrêté du 25 Février 1917.

Ce tableau permet de voir combien les centres médicinaux étaient installés à travers les circonscriptions du groupe de l'AEF. Les postes inscrits en italique désignent à la fois des points de soins mais aussi des postes de recrutement et de ce constat, on se rend compte que le territoire du Tchad possédait 6 centres médicaux et deux d'entre eux jouaient une double fonction : ils servaient de centre de soins mais aussi de lieu de recrutement des tirailleurs173.

Le service de santé du Tchad est dirigé par un médecin des troupes coloniales qui, est rattaché à la Direction Générale de santé publique de l'AEF et doit rendre compte de l'état d'avancement de ce service devant le Gouverneur du territoire.

Ainsi, du Directeur local de la santé publique dépend le fonctionnement du service de santé dans les domaines suivants : la police sanitaire, la formation hospitalière, le service générale d'hygiène mobile, le service de santé de chaque circonscription, le service d'hygiène des grandes agglomérations et enfin, le service de santé militaire.

Il existe également pour parfaire l'état sanitaire des centres médicaux dans les circonscriptions qui permettent le traitement et l'hospitalisation des troupes mobiles du RTS-T. Mais, les centres médicaux étant pour la plupart tenus par un ou plusieurs infirmiers « indigènes » proviennent de l'AOF. En analysant les données à notre disposition, nous observons un fort taux de prise en charge sanitaire des populations locales dès les premières heures de l'expansion coloniale.

173 CEFOD, Fond Dalmais, Annuaire du Tchad. 1910-1919, p. 38.

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Cela peut se justifier par deux principales raisons : d'une part, le besoin de la Métropole de se servir du plus grand nombre d'hommes sains sur l'ensemble du territoire et d'autre part, combler le déficit en ressource humaine pouvant venir de la Métropole.

A ce sujet, le tableau ci-dessus nous donne quelques indications quant à la prise en charge sanitaire des militaires occidentaux et locaux dans différentes circonscriptions.

Tableau 5: Les différents centres de santé sur le territoire du Tchad de 1902 à 1918.

Etablissement de Santé

Nombre

Officiers et sous-officiers métropolitains hospitalisés

Tirailleurs Hospitalisés

Année

Hôpital de Fort-Lamy

2

28

200

1902

Hôpital de Fort-Archambault

1

25

150

1905

Hôpital de Abécher

1

Néant

80

1908

Centre médicaux

8

150

450

1914

Infirmerie

20

Néant

310

1916

Dispensaire

57

Néant

250

1918

Source : Synthèse des données des Annuaire du Tchad de 1902 à 1918. Pp.45-48.

Le tableau 5 dresse un inventaire des différents Centres de santé sur le territoire du Tchad. Il en ressort que, quand bien même faisant parti du RTS-T, les hospitalisés étaient parqués chacun dans un hôpital précis selon qu'ils étaient noirs ou blancs.

Ainsi, on dénombrait entre 1902 et 1918 un nombre assez important de médecins constituant le personnel de santé répartis comme suit : 18 médecins Docteurs, 2 pharmaciens, 62 officiers d'administration, 8 médecins Africains, 14 infirmiers brevetés et agents sanitaires, 10 infirmières diplômées et sage-femme et 240 infirmiers indigènes du cadre local174.

Ce personnel faisait face aux endémo-épidémiques tropicales dont les cas les plus représentés au Tchad étaient le Paludisme que l'on retrouvait partout, la Trypanosomiase étant limité aux régions du Moyen-Chari et du Logone175.

174 Annuaire du Tchad 1902-1919, p. 41.

175 G. Aymerich, 1920, p. 96.

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Les autres maladies rencontrées étaient l'Amibiase avec ses deux principales manifestations : la Dysenterie amibienne et l'abcès du foie que l'on rencontrait sur l'ensemble du territoire. Et enfin, la Fièvre jaune et la bilharziose. Cependant, considérant les perceptions de l'époque faisant des Européens des « philanthropes » alors que l'étude minutieuse de ce temps-là nous renseigne autrement. Il est dès lors prudent d'analyser ces données quantitatives relatives à la prise en charge sanitaire du RTS-T.

Ainsi, à l'intérieur des territoires le système lié à la prise en charge sanitaire revêtaient un objectif bien précis, si effectivement les militaires Métropolitains qui souffraient de maladie tropicale étaient pris en charge dans ces centres, les tirailleurs quant à eux non seulement étaient soignés là, mais c'était également leurs lieux de concentration. Toutefois, il leur était également délivré à titre exceptionnel des passeports sanitaires qui leur permettait de se déplacer d'une circonscription à une autre. Cette mesure avait été prise par les autorités en place à priori pour limiter la propagation de certaines épidémies dans les camps mais aussi pour avoir un total contrôle sur les mobilités des tirailleurs.

Mais, lorsque les tirailleurs étaient appelés à servir dans les théâtres d'opération extérieure (TOE) comme ce fut le cas durant la Première Guerre mondiale, la prise en charge des troupes était alors particulière en temps de guerre. Car, les blessés pouvaient se faire soigner ou opérés dans les hôpitaux pris aux adversaires. D'ailleurs, la photo ci-dessous est un hôpital indigène de Douala pris en 1915 aux allemands, elle est illustratrice dans ce sens qu'elle met en lumière la prise en charge sanitaire d'un tirailleur sénégalais.

Photo 8: Une opération médicale sur un tirailleur sénégalais

Source : https://visionscarto.net/cameroun-premiere-guerre-mondiale.Consulté le 13-03-2022.

73

Cette image nous amène à faire le constat selon lequel, les tirailleurs blessés lors des opérations sont soignés dans des hôpitaux qui leur sont dédiés. Pour le cas échéant, le médecin est un blanc qui est entouré d'aides-soignants noirs qui le suppléait dans l'exécution de sa tâche. L'hôpital en question est celui indigène de Douala pris aux Allemands dès 1915.

Dans le but de faire face aux endémies tropicales176 la direction de santé publique a procédé à la création dans toute l'AEF du service d'hygiène et de prophylaxie organisé en secteur dont deux ont été installé au Tchad à partir de 1912177. Dans la même lancée, 03 grands centres hospitaliers ont été installé au Tchad. Il s'agit entre autres de l'hôpital européen et l'hôpital indigène qui ont cependant évolué de façon séparée. Mais aussi de l'hôpital de fort-Archambault et enfin de l'hôpital d'Abécher.

Par ailleurs, il existe également pour parfaire l'état sanitaire des centres médicaux dans les circonscriptions qui permettent le traitement et l'hospitalisation des troupes mobiles du RTS-T. Mais, il faut cependant noter que les centres médicaux étaient pour la plupart tenus par un ou plusieurs infirmiers indigènes provenant généralement de l'AOF.

En analysant les données à notre disposition, nous observons un fort taux de prise en charge sanitaire des populations locales dès les premières années de l'expansion coloniale. Cela peut se justifier par deux raisons : d'une part, du besoin de la métropole de se servir du plus grand nombre d'hommes sains sur le territoire et de l'autre, du manque de ressource humaine pouvant venir de la Métropole. D'ailleurs, le tableau ci-dessous donne une idée de la différence de la prise en charge sanitaire.

Dans ce chapitre, il a été question de scruter la structure du RTS-T et son fonctionnement. Il en ressort que, dans l'optique de constituer une force supplétive et active, le recrutement des troupes fut diversement opéré. Trois grandes tendances dominaient le mode recrutement à savoir l'engagement volontaire, la conscription et les réengagements. Mais, il a été aussi constaté que, la question liée aux pécules de ces hommes était diversement redistribuée selon un certain nombre de critère présent dans les dispositions prises par la France.

En outre, les hommes qui géraient la locomotion de ces trains humains ont à la fois assuré les déplacements des métropolitains mais aussi de leurs semblables colonisés. Ils ont

176 Il s'agissait surtout de l'endémie sommeilleuse qui inquiétait les colons surtout au début de la colonisation. Il faut cependant attendre jusqu'en 1965 pour qu'un vaccin soit mis sous pied par le Dr Eugène Jamot.

177 ANT, Annuaire du Tchad 1990-1917, p. 23.

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pour cela été exposés lors de la PGM et payé un lourd tribut parfois minoré dans notre historiographie.

Dans ce chapitre, il a été aussi question d'aborder la prise en charge sanitaire du RTS-T. Si la colonisation a entrainé avec elle la médecine occidentale au Tchad, il faut également rappeler qu'elle a contribué a relégué au second rang la médecine traditionnelle car, le corps de troupe du RTS-T fut mis sous soin via cette médecine occidentale. Il a été aussi mis en évidence dans ce chapitre les centres de soin sur le territoire. Mais, tout ceci a été une entreprise savamment mise sur pieds pour permettre au RTS-T de se déployer avec efficacité. C'est d'ailleurs l'objet du chapitre suivant.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand