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Les retombées de la tertiarisation sur la croissance économique de la rdc


par Fidele Elumba Ngama
Université Officielle de Mbujimayi (U.O.M) - Licence en sciences économiques et de gestion, option : économie industrielle 2020
  

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CHAPITRE I : LE FONDEMENT GENERALE DE L'ETUDE

Introduction partielle

La tertiarisation de l'économie n'est pas un phénomène récent ni soudain, la plupart des économies du monde se sont développées grâce à la monté en puissance des activités du secteur tertiaire. Au demeurant, la part des activités des services occupent la place la plus importante allant jusqu'à 70-80% du PIB dans certains des pays les plus développés et environ 40% dans les pays pauvre.

Ce phénomène de tertiarisation a fait couler beaucoup d'encre et continue à hanter l'esprit des plusieurs chercheurs de l'importance qu'il y a accordé au secteur tertiaire comme étant le secteur moteur de la croissance économique

Dans ce premier chapitre, il est question de poser le fondement basique de notre étude pour cerner la portée sémantique que recouvre notre thème. Subdivisé en deux sections, la première va s'atteler sur le cadre conceptuel de l'étude tandis que la deuxième section est axée sur l'état de l'art théorique et empirique de la tertiarisation.

Il s'agira dans un premier temps de définir les concepts de base pour mieux élucider les théories qui seront émises quant à la croissance tertiaire, ensuite nous allons faire une étude rétrospective pour voir les jalons placés par nos prédécesseurs en vue d'un cheminement vers l'objection et la saisie de notre étude.

Section 1 : Le cadre conceptuel

Pour mieux appréhender notre étude, il est important de définir les concepts fondamentaux qui nous accompagneront tout au long de ce travail. La présente section sera consacrée à cette fin.En effet, notre thématique est constituée de deux concepts fondamentaux à savoir la tertiarisation et la croissance économique. Les lignes qui suivent nous en dirons plus.

I.1.1 La tertiarisation

Selon [A. Beston,(2007)], la tertiarisation désigne la montée des activités des services dans les économies contemporaines au détriment de l'agriculture et de l'industrie.

Elle est un phénomène de prépondérance des activités dit de secteur tertiaire dans une économie donnée. Notons que le terme tertiarisation est un concept polysémique, il recouvre plusieurs sens. Pour bien cerner la portée du concept tertiarisation, nous définissons donc les différents concepts qui lui sont associé.

1. Secteur d'activité

Un secteur d'activité est un ensemble d'activités productives présentant des caractéristiques communes [A. Beston, (2007)]. La classification des activités économiques en activités primaire, secondaire et tertiaire est due à A.B.G Fisher [P Petit, (1998)].

Fisher considère comme primaire les activités agricoles, minières, forestières et maritimes ; comme secondaire les activités manufacturières et la construction ; et regroupe dans le tertiaire les autres activités, [P Petit, (1998)]. Fourastié reprend le découpage de Fisher et Clark et ajoute un autre élément pour caractériser chaque secteur : l'intensité du progrès technique [J. Fourastié, (1963)].

Selon [J. Fourastié, (1963)], le progrès technique est « moyen » dans le secteur primaire, « fort » dans le secteur secondaire et « faible » dans le secteur tertiaire.

Les définitions actuelles distinguent :

- Secteur primaire ; qui regroupent l'ensemble des activités économiques productrices des matières premières, notamment l'agriculture, l'exploitation des forêts, la pêche et les mines.

- Secteur secondaire ; qui comprend les activités économiques correspondant à la transformation des matières premières en biens de production ou en biens de consommation : l'industrie, le bâtiment et les travaux publiques.

- Secteur tertiaire ; qui incluent les activités productrice des services : commerce, banque, transports, administration, hôtelleries, santé...

Selon la loi de trois secteurs énoncée par C. Clark, (1941), la part respective des trois secteurs varie avec le niveau de développement économique [P. Jaccard, (1995)].Cette classification en trois secteurs ; primaire, secondaire et tertiaire demeure une de plus connues malgré des aspects fortement critiquable. Bien qu'il soit reproché à cette classification le fait que les frontières entre le secteur apparaît souvent formel et le secteur tertiaire est un secteur résiduel [P Petit, (1998)].

Par contre, il n'apparait pas possible de fonder la classification comme le pensait Fourastié, sur des différences des gains de productivité ; élevés dans le secteur secondaire et faibles dans le tertiaire [J. Fourastié, (1963)].En effet, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) permettent une progression étonnante de la productivité dans le grand commerce ou les banques (magnétique) pour ne citer que ces deux exemples.

2. Loi de trois secteurs

La loi de trois secteurs exprime une relation entre le niveau de développement économique et la part respective des trois secteurs d'activité [A. Beston, (2007)].

Selon Clark qui a formulé cette loi, toute économie suit le schéma suivant : « dans un premier temps le secteur secondaire se développerattrape puis dépasse le secteur primaire, il devient le plus important et la population active du secteur primaire diminue au profit du secondaire (exode agricole puis rural) » [P. Jaccard, (1995)].

Cette idée d'un glissement des activités vers le secteur tertiaire avait déjà été introduite par Fisher, cependant cette loi a été assez critiquée pour sa prétention à proposer un mode universel de développement [A. Beston, (2007)].

3. Le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui va de l'administration, en passent par le transport, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale [Le chau, (1965).

En RDC, selon la répartition sectorielle [Rapport BCC, (2016)], le secteur tertiaire comprend les branches ci-dessous :

- Le commerce ;

- Le transport et télécommunication ;

- Autres services hors administration publique ;

- Services d'administration publique et

- Les services d'intermédiation financière indirectement mesurés.

De façon générale, les services sont considérés comme ayant un caractère intangible, non transférable et non stockable. De plus, leur prestation comporte habituellement un contact direct entre le producteur t le consommateur.

Cependant, des innovations sur le plan de la technologie et de l'organisation industrielle ont fortement modifiées la nature tant des biens que des services, de sorte qu'il devient plus difficile d'établir une distinction nette entre les deux [Rapport, (1996)].

Pour effectuer les analyses et notamment celle de la situation socioéconomique du secteur tertiaire les activités tertiaires sont scinder en deux catégories [Rapport ICEDD, (2009)] :

· Le secteur tertiaire non marchand

Regroupe les services qui sont fournit sans rétribution et dont leur valeur est estimée par les coûts d'exploitation des ces activités. Il couvre essentiellement les prestations de nature collective à destination de la population (administration, enseignement...)

· Le secteur tertiaire marchand

Cette catégorie regroupe les services rendus contre le versement d'une rémunération qui permet au fournisseur de dégager un profit.Etant donné un secteur de service,[P. Cahuc et M. Debonneuil, (2004)], distinguent deux types des services à savoir le service aux producteurs et les services aux consommateurs.

Ils font savoir que les services aux producteurs ont connu et continue de connaitre un développement dans tous les pays développés en relation avec le développement important des nouvelles technologies. Ce sont essentiellement les services aux entreprises et les services financiers.

Parmi les services aux consommateurs en revanche, deux catégories seulement peuvent être considérées comme de consommation de masse.D'une part, ceux qui, impliquant la mise à disposition définitive d'un bien (commerce) ou temporaire d'un savoir-faire indispensable et qu'un consommateur ne peut se rendre lui-même (transport, hôtellerie,...).

D'autre part, les services sociaux qui, malgré l'absence des gains de productivité, se sont développés depuis longtemps et sont mêmes devenus des véritables consommations de masse en raison d'une solvabilité partielle ou totale de la demande de l'Etat.Au par-delà de cela, les industries des services peuvent être regroupées en trois catégories : le tertiaire moteur, le tertiaire traditionnel et le tertiaire non-commercial[Rapport, (1996)]. Chacune de ces classes possède ses caractéristiques propres et son profil d'emplois.

Généralement, une activité est considérée comme motrice lorsqu'elle exerce un effet d'entraînement sur une autre activité. Les industries du tertiaire moteur ont un certain nombre des points en commun qui contribuent à leur caractère dynamique. Ce sont des industries à forte valeur ajoutée, qui dans la majorité des cas opèrent de plus en plus dans des marchés internationaux concurrentiels.

De plus, elles sont en voie de devenir une composante indispensable à la production des biens. Les industries retenues dans cette catégorie sont les suivantes : les télécommunications, l'énergie électrique, les intermédiaires financiers et les services aux entreprises.

Le tertiaire traditionnel englobe généralement des industries dont l'activité existe depuis très longtemps, principalement le commerce, le transport, les services personnels et la restauration. Certes, ces industries connaissent aussi une certaine évolution. Toutefois, elles sont moins soumises aux tendances de la mondialisation et du progrès technique qui conditionne l'évolution des secteurs des biens et du tertiaire moteur.En grande partie, les entreprises des services traditionnels évoluent dans des marchés locaux et la valeur ajoutée y est plus faible.

La troisième catégorie, celle des services non-commerciaux comprend l'enseignement, la santé, les services sociaux et l'administration publique. Ces services ont une incidence primordiale sur la compétitivité d'une économie.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein