CHAPITRE I : LE
FONDEMENT GENERALE DE L'ETUDE
Introduction partielle
La tertiarisation de l'économie n'est pas un
phénomène récent ni soudain, la plupart des
économies du monde se sont développées grâce
à la monté en puissance des activités du secteur
tertiaire. Au demeurant, la part des activités des services occupent la
place la plus importante allant jusqu'à 70-80% du PIB dans certains des
pays les plus développés et environ 40% dans les pays pauvre.
Ce phénomène de tertiarisation a fait couler
beaucoup d'encre et continue à hanter l'esprit des plusieurs chercheurs
de l'importance qu'il y a accordé au secteur tertiaire comme
étant le secteur moteur de la croissance économique
Dans ce premier chapitre, il est question de poser le
fondement basique de notre étude pour cerner la portée
sémantique que recouvre notre thème. Subdivisé en deux
sections, la première va s'atteler sur le cadre conceptuel de
l'étude tandis que la deuxième section est axée sur
l'état de l'art théorique et empirique de la tertiarisation.
Il s'agira dans un premier temps de définir les
concepts de base pour mieux élucider les théories qui seront
émises quant à la croissance tertiaire, ensuite nous allons faire
une étude rétrospective pour voir les jalons placés par
nos prédécesseurs en vue d'un cheminement vers l'objection et la
saisie de notre étude.
Section 1 : Le cadre
conceptuel
Pour mieux appréhender notre étude, il est
important de définir les concepts fondamentaux qui nous accompagneront
tout au long de ce travail. La présente section sera consacrée
à cette fin.En effet, notre thématique est constituée de
deux concepts fondamentaux à savoir la tertiarisation et la croissance
économique. Les lignes qui suivent nous en dirons plus.
I.1.1 La tertiarisation
Selon [A. Beston,(2007)], la tertiarisation désigne la
montée des activités des services dans les économies
contemporaines au détriment de l'agriculture et de l'industrie.
Elle est un phénomène de
prépondérance des activités dit de secteur tertiaire dans
une économie donnée. Notons que le terme tertiarisation est un
concept polysémique, il recouvre plusieurs sens. Pour bien cerner la
portée du concept tertiarisation, nous définissons donc les
différents concepts qui lui sont associé.
1. Secteur d'activité
Un secteur d'activité est un ensemble
d'activités productives présentant des caractéristiques
communes [A. Beston, (2007)]. La classification des activités
économiques en activités primaire, secondaire et tertiaire est
due à A.B.G Fisher [P Petit, (1998)].
Fisher considère comme primaire les activités
agricoles, minières, forestières et maritimes ; comme
secondaire les activités manufacturières et la
construction ; et regroupe dans le tertiaire les autres activités,
[P Petit, (1998)]. Fourastié reprend le découpage de Fisher et
Clark et ajoute un autre élément pour caractériser chaque
secteur : l'intensité du progrès technique [J.
Fourastié, (1963)].
Selon [J. Fourastié, (1963)], le progrès
technique est « moyen » dans le secteur primaire,
« fort » dans le secteur secondaire et
« faible » dans le secteur tertiaire.
Les définitions actuelles distinguent :
- Secteur primaire ; qui regroupent l'ensemble des
activités économiques productrices des matières
premières, notamment l'agriculture, l'exploitation des forêts, la
pêche et les mines.
- Secteur secondaire ; qui comprend les activités
économiques correspondant à la transformation des matières
premières en biens de production ou en biens de consommation :
l'industrie, le bâtiment et les travaux publiques.
- Secteur tertiaire ; qui incluent les activités
productrice des services : commerce, banque, transports, administration,
hôtelleries, santé...
Selon la loi de trois secteurs énoncée par C.
Clark, (1941), la part respective des trois secteurs varie avec le niveau de
développement économique [P. Jaccard, (1995)].Cette
classification en trois secteurs ; primaire, secondaire et tertiaire
demeure une de plus connues malgré des aspects fortement critiquable.
Bien qu'il soit reproché à cette classification le fait que les
frontières entre le secteur apparaît souvent formel et le secteur
tertiaire est un secteur résiduel [P Petit, (1998)].
Par contre, il n'apparait pas possible de fonder la
classification comme le pensait Fourastié, sur des différences
des gains de productivité ; élevés dans le secteur
secondaire et faibles dans le tertiaire [J. Fourastié, (1963)].En effet,
les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)
permettent une progression étonnante de la productivité dans le
grand commerce ou les banques (magnétique) pour ne citer que ces deux
exemples.
2. Loi de trois secteurs
La loi de trois secteurs exprime une relation entre le niveau
de développement économique et la part respective des trois
secteurs d'activité [A. Beston, (2007)].
Selon Clark qui a formulé cette loi, toute
économie suit le schéma suivant : « dans un
premier temps le secteur secondaire se développerattrape puis
dépasse le secteur primaire, il devient le plus important et la
population active du secteur primaire diminue au profit du secondaire (exode
agricole puis rural) » [P. Jaccard, (1995)].
Cette idée d'un glissement des activités vers le
secteur tertiaire avait déjà été introduite par
Fisher, cependant cette loi a été assez critiquée pour sa
prétention à proposer un mode universel de développement
[A. Beston, (2007)].
3. Le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ
d'activités qui va de l'administration, en passent par le transport, les
activités financières et immobilières, les services aux
entreprises et aux particuliers, l'éducation, la santé et
l'action sociale [Le chau, (1965).
En RDC, selon la répartition sectorielle [Rapport BCC,
(2016)], le secteur tertiaire comprend les branches ci-dessous :
- Le commerce ;
- Le transport et télécommunication ;
- Autres services hors administration publique ;
- Services d'administration publique et
- Les services d'intermédiation financière
indirectement mesurés.
De façon générale, les services sont
considérés comme ayant un caractère intangible, non
transférable et non stockable. De plus, leur prestation comporte
habituellement un contact direct entre le producteur t le consommateur.
Cependant, des innovations sur le plan de la technologie et de
l'organisation industrielle ont fortement modifiées la nature tant des
biens que des services, de sorte qu'il devient plus difficile d'établir
une distinction nette entre les deux [Rapport, (1996)].
Pour effectuer les analyses et notamment celle de la situation
socioéconomique du secteur tertiaire les activités tertiaires
sont scinder en deux catégories [Rapport ICEDD, (2009)] :
· Le secteur tertiaire non marchand
Regroupe les services qui sont fournit sans rétribution
et dont leur valeur est estimée par les coûts d'exploitation des
ces activités. Il couvre essentiellement les prestations de nature
collective à destination de la population (administration,
enseignement...)
· Le secteur tertiaire marchand
Cette catégorie regroupe les services rendus contre le
versement d'une rémunération qui permet au fournisseur de
dégager un profit.Etant donné un secteur de service,[P. Cahuc et
M. Debonneuil, (2004)], distinguent deux types des services à savoir le
service aux producteurs et les services aux consommateurs.
Ils font savoir que les services aux producteurs ont connu et
continue de connaitre un développement dans tous les pays
développés en relation avec le développement important des
nouvelles technologies. Ce sont essentiellement les services aux entreprises et
les services financiers.
Parmi les services aux consommateurs en revanche, deux
catégories seulement peuvent être considérées comme
de consommation de masse.D'une part, ceux qui, impliquant la mise à
disposition définitive d'un bien (commerce) ou temporaire d'un
savoir-faire indispensable et qu'un consommateur ne peut se rendre
lui-même (transport, hôtellerie,...).
D'autre part, les services sociaux qui, malgré
l'absence des gains de productivité, se sont développés
depuis longtemps et sont mêmes devenus des véritables
consommations de masse en raison d'une solvabilité partielle ou totale
de la demande de l'Etat.Au par-delà de cela, les industries des
services peuvent être regroupées en trois catégories :
le tertiaire moteur, le tertiaire traditionnel et le tertiaire
non-commercial[Rapport, (1996)]. Chacune de ces classes possède ses
caractéristiques propres et son profil d'emplois.
Généralement, une activité est
considérée comme motrice lorsqu'elle exerce un effet
d'entraînement sur une autre activité. Les industries du tertiaire
moteur ont un certain nombre des points en commun qui contribuent à leur
caractère dynamique. Ce sont des industries à forte valeur
ajoutée, qui dans la majorité des cas opèrent de plus en
plus dans des marchés internationaux concurrentiels.
De plus, elles sont en voie de devenir une composante
indispensable à la production des biens. Les industries retenues dans
cette catégorie sont les suivantes : les
télécommunications, l'énergie électrique, les
intermédiaires financiers et les services aux entreprises.
Le tertiaire traditionnel englobe généralement
des industries dont l'activité existe depuis très longtemps,
principalement le commerce, le transport, les services personnels et la
restauration. Certes, ces industries connaissent aussi une certaine
évolution. Toutefois, elles sont moins soumises aux tendances de la
mondialisation et du progrès technique qui conditionne
l'évolution des secteurs des biens et du tertiaire moteur.En grande
partie, les entreprises des services traditionnels évoluent dans des
marchés locaux et la valeur ajoutée y est plus faible.
La troisième catégorie, celle des services
non-commerciaux comprend l'enseignement, la santé, les services sociaux
et l'administration publique. Ces services ont une incidence primordiale sur la
compétitivité d'une économie.
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