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Les retombées de la tertiarisation sur la croissance économique de la rdc


par Fidele Elumba Ngama
Université Officielle de Mbujimayi (U.O.M) - Licence en sciences économiques et de gestion, option : économie industrielle 2020
  

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2.2. Considérations finales

1. Discussion

Nous voici au terme de notre rédaction qui a eu pour thème : « les retombés de la tertiarisation sur la croissance économique de la RDC ». L'objectif principal de cette recherche était de déterminer l'effet ou l'influence de la prépondérance des activités du secteur tertiaire sur la croissance économique de la RDC.

Après une analyse empirique, il s'est révélé que la tertiarisation a un effet positif sur la croissance économique de la RDC mesurée par le PIB, avec un coefficient de corrélationr = 0,9992 Ce qui implique qu'il existe une relation linéaire positive. Il y a donc lieu de parler de la tertiarisation de l'économie congolaise

Au regard de ces résultats obtenus, il convient donc de le confronter aux théories émises par les différents auteurs évoqués dans la revue de littérature et ayant abordé ce thème. En effet, il existe deux grandes conceptions quant à la croissance tertiaire tel que mentionné dans le premier chapitre de ce travail. Il s'agit de la conception post industrielle et la conception néo-industrielle. C'est sur base de ces deux grandes conceptions que nous discutons.

a. La conception post industrielle

Selon les tenants de cette conception, la société post industrielle suggère un changement de paradigme dans une société donnée par rapport à celui qui prévalait auparavant. En l'occurrence, celui-ci s'oppose au concept de l'industrialisation, qui servait de référence au pays industrialisés aujourd'hui unanimement consacré par la formule « Révolution industrielle ».

Parmi les figures proues on peut citer ; Daniel Bell et Touraine qui s'accordent à considéré que la société post industrielle se caractérise par la subordination des éléments matériels (matières premières et machines) à des éléments immatériels (connaissance et information) dans l'organisation sociétale.

Bell associe la société post industrielle à la montée en puissance d'éléments immatériels (connaissances et informations) : il estime qu'une technologie de l'intellect est appelée à succéder à la technologie de la machine et il en voit la preuve empirique dans l'augmentation exponentielle du secteur de services.

Plusieurs auteurs ce sont alignés derrière cette conception. La part des activités du secteur tertiaire dans les pays de l'OCED atteint dorénavant jusqu'à 70 à 80% du PIB des économies développées et 40% du PIB des économies moins avancées. [Bertran B, (2009)] révèle de son coté des statistiques très frappants ; aux Etats-Unis, moins de 10% travaillent dans l'industrie, en France, la part de l'industrie est passée de 35% à 22% de 1970 à 1990 et la part de service pour la même période est passée de 54% à 69% pour atteindre plus de 75% aujourd'hui. Et en Suisse, la part du secteur tertiaire est de 64%.

Dans le chapitre de l'emploi, [Petit P, (1994)] estime qu'au Japon les activités de service représentent près de deux tiers de l'emploi et de la valeur ajouté. En France, entre 1978 et 2008, environ 15000 emplois sont crées dans le secteur tertiaire contre 6000 dans l'industrie [A. Screiber et A. Vicard, (2008)]. En Europe, sur quatre villes moyennes étudiées le secteur tertiaire emploie 77 à 83% des actifs.

Pour ne citer que ceux-là, il y a lieu d'affirmer donc que les économies les plus avancées sont des économies de service qui s'inscrivent dans la conception post industrielle.

Par ailleurs, il appert de nos résultats de recherche menés en RDC qui du reste est un pays moins avancé que la tertiarisation a certes, une influence sur la croissance économique et qu'il existe une relation linéaire entre le secteur tertiaire et la croissance économique car le coefficient de détermination étant positifr = 0,9992. Ce qui revient à dire que plus les activités du secteur tertiaire sont élevées, plus la croissance économique l'est aussi.

Ces résultats s'inscrivent donc dans la perspective de la conception post industrielle qui soutiennent que la société contemporaine est une société tertiaire car la part des services y est importante et que les gains de productivités sont élevés.

b. La conception néo-industrielle

Parmi les approches néo-industrialistes, la théorie élaborée par Gershuny(1978) apparait comme la plus aboutie. En annonçant et analysant l'émergence d'une société ou d'une économie de « self-service », il abandonne lui aussi l'idée d'une croissance inexonerable de la demande de services.

Selon lui, plus qu'à une croissance de la demande des services, on assisterait à une croissance de la demande des biens manufacturés. En effet, l'équipement croissant de ménages en biens manufacturés contribuerait au remplacement de nombreux services (achetés sur le marché) par de solutions de « self-service ».

Gershuny conteste donc la réalité d'une transition post industrielle à la Bell. Selon lui, les sociétés, et plus spécifiquement la société Britannique, qui est l'objet de ses analyses, restent fondamentalement des sociétés industrielles. En conclusion, pour les tenants de cette conception, les coeurs de nos sociétés resteraient donc la production de biens matériels assurée par le seul secteur moteur qu'est le secteur industriel. La société industrielle étant, dans ce conditions, toujours dominante quoi qu'en transformation.

En effet, les approches dites néo-industrielles sont à la fois nombreuses et variés. Cependant elles ont néanmoins en commun de ne pas envisager les services en dehors d'une économie à base prioritairement industrielle. Les auteurs de cette conception mettent ou remettent l'industrie au coeur du débat.

La première s'inscrit dans la ligné de la tradition classique initiée par Adam Smith qui, rappelons-le, considère que les services sont improductifs. Le tertiaire est par conséquent dans cette conception, un secteur parasitaire dont la progression explique en grande partie les ralentissements économiques et les crises contemporaine.

La deuxième trajectoire, tout en poursuivant à l'hypothèse de l'improductivité des services, revêt néanmoins une dimension moins négative. Les services pèsent sur le fonctionnement de l'économie, mais ils sont cependant indispensables en particulier en raison de leur capacité à créer ou à retenir l'emploi. On parle donc de tertiaire « refuge » ou « éponge » (à emplois).

Enfin, la troisième trajectoire qui analyse plus en détail les interrelations entre les services et industrie, considère que les activités industrielles sont bien à la base de la dynamique économique (elles sont les seules activités motrices) mais qu'elles permettent une certaine expansion du tertiaire. Ainsi donc, l'argument central de ce courant est que les services ne sont pas en voie de supplanter l'industrie mais qu'ils se développent parallèlement à elle.

Par contre, nos résultats rejettent toutes les hypothèses de la conception néo-industrielle qui, rappelons-le l'idée centrale est le rôle moteur attribué à l'industrie dans la détermination de la croissance économique.

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