2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le grand mouvement de l'économie vers
l'immatériel et vers les activités tertiaires est aujourd'hui
largement reconnu et se voit même encouragé par la politique
économique dans certains pays développés. La tendance
à la tertiarisation des emplois et des activités
économiques se vérifie de toutes parts.
Quelle que soit la dénomination qu'on lui donne,
société de la connaissance, du savoir, de l'intelligence, de
l'immatériel ou postindustrielle, les caractéristiques qui
émergent sont comparables : place stratégique de l'innovation et
des nouvelles technologies, ouverture rapide vers l'étranger, tant pour
rechercher les meilleures conditions de production que pour se positionner sur
des marchés étendus et dynamiques, préférence
générale pour les relations de marché plutôt que
pour les relations hiérarchiques, focalisation des entreprises sur les
activités stratégiques, recours systématique à la
sous-traitance, poids croissant des activités traitant ou produisant des
biens et services dématérialisés, fonctionnement des
entreprises en réseaux plus ou moins souples ou structurés
Face à cette mutation, il s'est avéré
indispensable pour nous de faire une étude minutieuse qui porte
sur : « les retombées de la tertiarisation
sur la croissance économique en R.D.C. »
Le choix de ce sujet est dicté par deux mobiles
essentiels à savoir :
- Sur le plan scientifique : ce travail
constituera pour les futures chercheurs une piste de recherche parmi tant
d'autre, en mettant à leur disposition des données fiables quant
à la tertiarisation de l'économie congolaise ;
- Sur le plan pratique ou socialet
économique: dans ce travail, l'on s'efforcera de mettre en
évidence les atouts du secteur tertiaire quant à la croissance
économique enfin d'orienter les politiques visant la création
d'entreprises des services qui contribueraient à une croissance soutenue
de notre pays mais aussi saisir quantitativement le poids du secteur
tertiaire dans l'économie congolaise et prendre des décisions
conséquentes s'il faut abandonné ou promouvoir ce secteur,
étant donné que l'économie est une science de choix.
Dans ce travail, l'on établira également la
relation existante entre le secteur tertiaire et la croissance
économique, pour voir dans quel mesure le secteur tertiaire contribue et
ou influence la croissance économique de notre pays.
3. PROBLEMATIQUE
a. Contexte
Il est presque une évidence de dire que
l'économie mondiale tende vers la tertiarisation. Quelques chiffres
suffisent pour faire ressortir l'ampleur de cette l'évolution.En effet,
si jusque dans les années 70, les pays avancés tirent
principalement leurs revenus et leurs emplois de la production industrielle,
c'est aujourd'hui le secteur tertiaire qui occupe la majorité de la
population active et qui concourent pour l'essentiel, à la formation de
la richesse nationale.
Ainsi, la part des activités de services atteint
dorénavant jusqu'à 70-80% du produit intérieur brut (PIB)
dans certains des pays les plus développés et 40% dans les pays
les plus pauvres. [Rapport OCED, (2015)]
Aujourd'hui, aux Etats-Unis par exemple ; moins de 10%
des actifs travaillent dans l'industrie. Dans l'économie
Française cette proportion est passée de 25% en 1978 à
13,8% en 2006 et la part de l'industrie dans le PIB est passée de
35% en 1970 à 22% en 1990 et seulement 17% aujourd'hui, la part des
services passent aux mêmes dates de 54% à 69% pour atteindre plus
de 75% actuellement. En Suisse, la part du tertiaire dans le PIB est de 64%,
les services moderne en représentant environ la moitié. [Bertran
B, (2009)]
Au cours des trente dernières années,
l'économie du Québec est devenue de plus en plus axée sur
la production et la consommation des services. Cette tendance majeure à
la tertiarisation se vérifie évidement au chapitre de l'emploi.
Ainsi, la part de l'emploi dans le service passe de 56,9% à 73,5% en
1995. Cette progression s'est effectuée aux dépens du secteur
primaire, dont la part décroit de 8,2% à 3,5% et du secteur
secondaire de 34,9 à 23%. [Rapport, (1996)] de même que le Japon
est devenu une économie tertiaire où les activités de
services représentent près de deux tiers de l'emploi et de la
valeur ajoutée comme dans les autres pays développés
[Petit P, (1994)].
En Afrique, le secteur tertiaire a longtemps gardé
l'esprit de l'économie de traite et reste protégé.
Principal bénéficiaire des mesures des politiques
économiques et souvent en situation de monopole, il accapare les
progrès de productivité des secteurs directement productifs. Sa
part est de l'ordre de 40% du PIB depuis les indépendances ; soit
un pourcentage nettement supérieur. [Philippe H,
(2003)]
En RDC, la croissance économique est soutenue par des
investissements dans les secteurs secondaire et tertiaire [D. Mukoko et alii,
(2012)] l'analyse de l'activité économique selon l'approche de la
production indique que la croissance en 2016 a été soutenue
principalement par le secteur tertiaire, dont la contribution s'est
établie à 1,75 point de pourcentage. Cette situation est
consécutive au dynamisme observé dans les branches
« commerce », « transport et
télécommunication » ainsi que « Hôtels
et restaurants » [Rapport BCC, (2016)]
Au regard de cet état des choses, plusieurs questions
hante l'esprit des chercheurs que nous sommes et nécessitent une
étude minutieuse afin d'aboutir aux résultats vérifient
les faits.
b. Question de recherche
Question principale : Quel
serait l'influence ou l'effet de la prépondérance des
activités du secteur tertiaire sur la croissance économique en
RDC ?
Question
spécifique : Existe-t-il une corrélation
entre les activités du secteur tertiaire et la croissance
économique ?
Tels sont les questions qui vont devoir guider notre
recherche et auxquelles nous allons répondre.
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