WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les retombées de la tertiarisation sur la croissance économique de la rdc


par Fidele Elumba Ngama
Université Officielle de Mbujimayi (U.O.M) - Licence en sciences économiques et de gestion, option : économie industrielle 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 : Les analyses désagrégées du secteur tertiaire

La plupart des recherches présentées récusent, à certains égards, la vision conventionnelle de l'avenir des économies développées. L'examen de vingt-cinq ans de modifications de l'emploi et des modèles de consommation au Royaume- Uni a révélé non pas l'émergence graduelle d'une économie de services, mais le contraire [CFDT (1980)].

Au lieu de trouver une hausse considérable de la consommation des services, on assiste à la baisse remarquable de leur consommation en valeur relative [J. Gadrey (1992 )]. Au lieu d'acheter des services, les ménages semblent acheter de façon croissante des biens durables qui leur permettent de produire des services pour eux-mêmes. Cela correspond à ce que J. Gershuny appelle «self-service economy» [J. Gadrey (1992)]. Une grande part de l'emploi tertiaire sur la période peut s'expliquer non par la consommation des services, mais par le besoin de l'activité manufacturière en techniciens, gestionnaires, vendeurs pour la production effective de biens de consommation [C. Gallouj et F. Djellal (2004)].

On a toutes les raisons de penser en croire [B. Coriat (1989)] que cette tendance se poursuivra dans la mesure où elle est expliquée par deux processus économiques dont la direction ne peut pas varier: l'innovation technique et le renchérissement des coûts salariaux. On est donc loin de la thèse de la désindustrialisation des économies, martèle-t-il.

D'autres travaux corroborent ces résultats. Comme le démontre [O. Furrer (1997)] la seule croissance relative des services semblerait être celle des services peu ou pas substituables à des biens comme, par exemple, les services médicaux et les assurances. Pour [M. Polèse (1988)], l'explication semble résider dans une substitution continue au cours du temps de biens aux services, notamment de biens durables.

Ainsi, un certain nombre de fonctions peuvent être remplies indifféremment par un bien ou un service et on peut remarquer que les biens fournissent également des services [J. Chevallier (1997)]. Ceci étant, si la demande de services ne semble pas avoir le caractère massif qui lui est généralement attribué, il reste à démontrer pourquoi l'emploi tertiaire a crû de telle façon [M. Polèse (1988)].

Vincent-Thomas (1980) cité par [C. Linchtenstein (1993)] indique que cela peut s'expliquer en partie par une mise en oeuvre de politiques d'inspiration keynésienne ayant entraîné le gonflement des dépenses publiques, notamment en matière de couverture sociale et d'éducation, ainsi qu'en partie par une élévation des niveaux de vie. Les services du secteur public, tels que l'enseignement et la recherche, sont ceux qui croissent le plus rapidement ; s'y ajoutent les services au producteur, essentiellement parce qu'une part plus importante des ressources est consacrée à l'ingénierie, la recherche-développement et à la direction et au développement de la firme [M. Braibant (1982)]

2.1. Les analyse des liens entre biens et services

Partant de la constatation du[Rapport, (1996)] ; le secteur des services n'a souvent été étudié qu'occasionnellement en profondeur et essentiellement pour ce qui concerne les services au consommateur, une monographie centrée sur les services au producteur a permis d'en révéler l'évolution.

En effet la division entre les biens et les services avance [O. Furrer (1997)], n'est pas précise et il est tenté d'appliquer aux services la vision dichotomique producteur-consommateur qui est appliquée aux biens, telle qu'elle a été avancée par S. Kuznets (1966). Ce dernier a en effet présenté un schéma de classification des biens en créant une double division de base entre les «producer goods » et les « consumer goods » comportant chacune trois subdivisions : périssable, semi-durable et durable [C. Gallouj et F. Djellal (2004)].

Les biens destinés aux consommateurs sont ceux définis comme satisfaisant la demande finale, ceux destinés aux producteurs, comme ceux entrant dans la production intermédiaire [J. Gadrey (1992)]. De même, les services au consommateur satisfont la demande finale et les services au producteur, la consommation intermédiaire [O. Furrer (1997)]. Un avis que ne partage pas [CFDT (1980)] lorsqu'il estime que cette classification de biens et services n'est pas définitive; bon nombre d'entre eux sont difficiles à classer et des décisions arbitraires doivent occasionnellement intervenir.

[C. GALLOUJ et F. DJELLAL, (2004)], notent le parallélisme entre bien et service, et le fait que les services peuvent être analysés en des termes qui autrefois étaient exclusivement réservés aux biens. Partant de là, il devient possible de raisonner en termes de stocks, d'obsolescence, de financement. L'une des plus importantes applications de la durabilité des services révèle [OCED, (2015)] se trouve dans l'analyse des fluctuations de la demande dans le cycle des affaires.

[OCED, (2015)]soutient que cette approche représente un premier pas vers une meilleure compréhension du rôle des services dans le processus économique, et il est intéressant de souligner le rôle du capital immatériel dans le processus de production. Dans le [Rapport, (1996)] on note d'ailleurs que, dès le début des années 50, des recherches avaient reconnu les améliorations dans les méthodes et le savoir-faire comme un type distinct de dépense en capital.

Le fait est, que les travailleurs dans les services sont aussi importants dans le processus productif que ceux qui se consacrent à la fabrication[C. Linchtenstein (1993)]. D'autres travaux confirment les liens entre les biens et les services nés de complémentarités, notamment de la demande[( A. Barcet et J. Bonamy(1987)] . Couplée à cette complémentarité de la demande, Bandt et Petit ajoute qu'il y a possibilité de substitution de biens aux services quand les tendances de coûts et de prix des services sont défavorables. Une telle substitution restreint donc le changement brusque d'une économie de biens vers une économie de services.

Dans les travaux de T.M. Stanback, cité par [C. Tertre et P. Ughetto (2000)], il se révèle que les activités communément décrites comme des services ont des caractéristiques différentes. Tout d'abord, il y a trois types de services : les services destinés au producteur, ceux destinés au consommateur et les services publics. En réalité, pour Chevallier cette différenciation n'est pas parfaite dans la mesure où une même firme peut produire à la fois des services au producteur et au consommateur, comme elle peut produire des biens de production et des biens de consommation [J. Chevallier,(1997)]. De leur coté [C. Tertre et P. Ughetto (2000)], avancent que ce sont essentiellement les sources de la demande qui diffèrent et qui, par conséquent, justifient cette différenciation.

De plus, pour[O. Furrer (1997)], certains services ont une forte intensité en travail, d'autres en capital, et il existe de grandes différences en ce qui concerne la taille des entreprises. Par contre [C. Linchtenstein (1993)]estime que si l'on admet que la production de biens a pour résultat un produit matériel, stockable et transportable et que celle des services a pour résultat un output non stockable requérant habituellement une interaction directe avec le consommateur, cette distinction signifie que les biens peuvent être produits plus facilement que les services sous des conditions qui revêtent l'avantage d'une production standardisée et des économies d'échelle.

Ce phénomène résulte à la fois, conclut [M. Polèse, (1988)] des différences dans la localisation des firmes et dans leur capacité à utiliser des modes de production à forte intensité capitalistique. Partant de ce postulat, Coriat estime que les services sont moins standardisés et les firmes qui les produisent tendent à être localisées près des marchés sur lesquels elles traitent, souvent dans des régions trop peuplées, ce qui n'est pas sans avoir de conséquences sur leurs coûts de production [B. Coriat, (1989)]

Le problème soulevé par Stanback martelle [C. Linchtenstein (1993)], est de savoir comment définir les services en excluant les activités qui sont les plus proches des biens, c'est-à-dire avec une forte intensité capitalistique et des modes de production à grande échelle. En conséquence, la solution consisterait pour [CFDT, (1980)] à restreindre la définition des services et exclure (comme dans les travaux de V.R. Fuchs)[O. Furrer (1997)], les transports, les communications et les services publics, activités alors reportées dans l'industrie.

Au demeurent, [C. Linchtenstein (1993)] pense que ces remarques mettent en évidence les forts liens entre biens et services nés de complémentarités de la demande. Au niveau de la consommation, ajoute [B. Bertran, (2009)] ces complémentarités sont largement issues de leur usage commun, en particulier, le besoin de distribuer et d'entretenir les biens. Quant au niveau de la production, elles sont de façon croissante le résultat de la complexité accrue de la gestion qui crée de nouvelles exigences et de l'utilisation croissante d'entreprises de services [B. Bertran, (2009)].

[C. Linchtenstein (1993)] de concert avec [B. Coriat, (1989)] convergent tous dans le même ordre d'idée lorsqu'il rappellent que couplée à cette complémentarité, il y a la possibilité toujours présente de la substitution de biens aux services qui restreint la possibilité du passage d'une économie de biens à une économie de services.D'autres travaux comme ceux de Momigliano(1980) et Siniscalco(1982) évoqué par [C. Linchtenstein (1993)] ont contribué à la démonstration de l'interaction services-industrie, à partir d'une méthodologie originale

Se basent sur les travaux de Momigliano (1980) et Sinscalco (1982) [J. Geours, (1982)] laissent entendre que leurs hypothèses reposent sur le fait que, d'une part, la croissance relative et absolue de l'emploi tertiaire est due en grande partie à l'augmentation de l'intégration des services dans le système productif et que, d'autre part, le plus grand degré d'intégration peut être spécifiquement attribué à la croissance des services pour l'industrie et plus généralement à la production de biens.

Selon ces hypothèses, estime [C. Linchtenstein (1993)], la croissance relative et absolue de l'emploi des services provient largement d'une utilisation accrue des activités classées dans le tertiaire, mais intégrées dans le système productif et dans l'industrie en particulier. Si elles sont acceptables, cela signifie bien que les changements en cours ne correspondent pas à une transition vers une économie de services ou vers une société postindustrielle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle