INTRODUCTION
les actions. D'autre part, l'approche computationnelle, qui
consiste à imiter la logique rationnelle humaine.
Les enjeux juridiques de l'intelligence artificielle sont
directement liés à son état de développement. Un
important débat doctrinal oppose à ce sujet les partisans de
l'attribution d'une personnalité juridique aux robots. Maître F.
Chafiol considère que cette attribution est d'une part
non-pertinente21, car « si on commence à donner une
personnalité juridique à un robot, on l'associe à une
personne » ; et d'autre part non-nécessaire, car les
régimes existants de responsabilité civile, de protection des
données à caractère personnel et de
propriété intellectuelle permettent déjà d'encadrer
ces nouveaux usages issus de cette technologie. Ainsi, la conception d'une IA
forte est rejetée au profit de la conception d'une IA faible. Des
experts en informatique sont également opposés à cette
conception d'une IA forte, comme Y. Le Cun22 et J. G. Ganascia qui
dénoncent le fait que ce débat sur l'IA forte élude les
questions actuelles posées par l'IA faible23. Ce
mémoire sera donc axé sur les traitements effectués par
des intelligences artificielles faibles.
3. Comment fonctionne l'intelligence artificielle ?
Afin de saisir en quoi consiste le traitement des
données par l'intelligence artificielle, il convient de comprendre au
préalable les rouages de la programmation, qui nécessitent de
réunir des données, des algorithmes et une grande capacité
de calcul24. Pour développer un logiciel, le
développeur doit rédiger un code informatique sur son ordinateur.
L'ordinateur est composé de deux couches. La première est celle
de l'environnement matériel, constitué du clavier, de
l'écran, des câbles, et de l'ensemble des composants
électroniques, appelé communément « hardware
». La seconde comprend l'environnement numérique
immatériel, composé de logiciels appelés «
software ». L'ordinateur est ainsi la combinaison du support
matériel et du logiciel. Le développeur utilise donc son
ordinateur afin d'accéder à des logiciels permettant de
développer son code informatique dans le langage de programmation qu'il
souhaite, parmi les langages comme « Python », «
C++ » ou « SQL » en fonction de ses besoins
propres.
Le langage de programmation va interpréter l'algorithme
en langage informatique, afin qu'il soit compréhensible par le
système binaire de l'ordinateur. L'algorithme est communément
défini comme « une suite finie et non ambiguë
d'étapes (ou
21 F. Chafiol, « Débat Club des
juristes : Droit et IA : Quels impacts ? », octobre 2017
22 V. Béranger, « Le terme IA est
tellement sexy qu'il fait prendre des calculs pour de l'intelligence
», Le monde, 7 février 2020
23 CNIL, les enjeux éthiques des
algorithmes et de l'intelligence artificielle, op. cit., p. 19
24 Commission Européenne, « livre blanc
sur l'intelligence artificielle - une approche européenne de
l'excellence et de la confiance », 19 février 2020, p.2, 16
- 5 -
|