INTRODUCTION
par le terme d'« intelligence artificielle
». Si cette date fait consensus, on notera néanmoins que
dès 1950, A. Turing s'intéresse13 à la
possibilité pour des machines de penser par elles-mêmes.
Plus récemment, des succès spectaculaires ont
mis en exergue les prouesses de l'intelligence artificielle. En 2016, Alpha Go,
intelligence artificielle créée par Google bat le champion du
monde du jeu de Go, Lee Sedol14. Cette victoire est notable car le
jeu de Go est basé davantage sur l'intuition des joueurs que sur un
raisonnement logique et ne repose donc pas sur une analyse statistique des
chances de succès.
Si l'intelligence artificielle fait l'objet de nombreuses
publications, sa définition peut rester vague pour les
non-initiés. Selon un sondage mené par l'IFOP pour la CNIL, 83%
des français ont déjà entendu parler des algorithmes mais
53% ne savent pas précisément de quoi il s'agit15.
L'intelligence artificielle est définie dans le Journal
Officiel de la République Française comme le « Champ
interdisciplinaire théorique et pratique qui a pour objet la
compréhension de mécanismes de la cognition et de la
réflexion, et leur imitation par un dispositif matériel et
logiciel, à des fins d'assistance ou de substitution à des
activités humaines » 16. La CNIL, dans son
rapport17 sur l'intelligence artificielle reprend la
définition de M. Minsky18, qui la définit comme des
théories et des techniques « consistant à faire faire
à des machines ce que l'homme ferait moyennant une certaine intelligence
». Ces deux définitions se fondent sur le
référentiel de l'intelligence humaine et ciblent une
catégorie spécifique d'algorithmes, capables d'effectuer des
instructions avec un certain degré d'autonomie par rapport à
l'homme.
On distingue traditionnellement deux types d'intelligence
artificielle. D'une part, l'IA qualifiée de « forte
», ou IA « généraliste », qui serait
capable de répondre globalement à n'importe quel problème,
et son fonctionnement serait donc comparable à celui de l'intelligence
humaine. D'autre part, l'IA « faible »,
spécialisée, qui pourrait imiter une tâche
déterminée19. Cette distinction provient de la
signification du terme « d'intelligence » qui selon C.
Castests-Renard20, renvoie à la capacité de la machine
à imiter les fonctions cognitives de l'esprit de l'humain ou de
l'animal. Dès lors, deux approches peuvent être
distinguées. D'une part, l'approche cognitive vise à imiter le
comportement humain dans la manière de penser ou dans
13 A. M. Turing, «Computing machinery and
intelligence», Mind, 59, 1950, p. 433-460
14 CNIL, les enjeux éthiques des
algorithmes et de l'intelligence artificielle, op. cit., p. 16
15 CNIL, sondage, op. cit., p.15
16 Vocabulaire de l'intelligence artificielle
(liste de termes, expressions et définitions adoptés), JORF
n°0285, 9 décembre 2018
17 CNIL, les enjeux éthiques des
algorithmes et de l'intelligence artificielle, op. cit., p. 16
18 1927-2016, père fondateur de l'intelligence
artificielle
19 Conseil de l'Europe, « Glossaire de
l'intelligence artificielle »
20 C. Castests-Renard, « Comment construire
une intelligence artificielle responsable et inclusive ? » Recueil
Dalloz 2020, p.225
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