CONCLUSION
Au terme de cette étude, quelques
éléments d'observations s'offrent à nous. Depuis la fin de
la deuxième guerre mondiale, les grands conflits entre Nations ont
cédé la place à des actions terroristes menées par
des groupes qui se servent des méthodes de la guérilla ou bien
d'attentats à la violence aveugle.
Les événements du 11 septembre 2001 ont
montré l'extrême nécessité de lutter contre le
terrorisme. L'impact de ces événements et des
développements qu'ils ont entraînés dans le domaine de la
lutte contre le terrorisme sur l'évolution de l'ordre juridique
international se relève pour le moins contrasté. En effet, la
lutte contre le terrorisme ne pouvait se payer le luxe de faire preuve de
bienveillance à l'égard d'individu, qui ont méprisé
la vie et qui, par leur acte ont semé terreur, panique, ressentiment et
haine.
Le défi demeure pourtant entier pour les Etats victime
d'acte terroristes. Malgré la présence de groupes terroristes
(AQMI, MUJAO, BOKO HARAM, ENSARDINE) dans la sous-région, notamment au
Mali, au Niger, et au Nigeria, aucune activité terroriste à
grande échelle n'a pas été décelée sur le
territoire burkinabé. Cependant la menace est réel et face
à l'évolution de ce fléau dans la sous-région, le
Burkina Faso a su prendre des mesures répressives en adoptant la loi no
060-2009/AN du 17 décembre 2009 relative à la répression
d'actes de terrorisme et la loi no 061-2009/AN du 17 décembre 2009
relative à la lutte contre le financement du terrorisme. Outre le plan
national, plusieurs instruments juridiques internationaux ont été
ratifiés par le Burkina Faso. Il y'a les instruments juridiques
universels qui sont signés au sein des Nations Unies ou de ses agences
spécialisées. Il y'a également ceux dont le cadre
géographique est plus restreint. On peut citer les instruments
régionaux, sous régionaux ou même bilatéraux. Tous
ces instruments, qu'ils soient nationaux ou internationaux offrent au Burkina
Faso un cadre juridique adéquat dans la lutte contre le terrorisme.
Au-delà de la ratification des instruments juridiques,
une procédure de répression doit être adoptée pour
mieux réprimer le terrorisme. Et l'Etat a l'obligation de veiller
à ce que toutes les mesures répressives prises pour lutter contre
ce fléau soient conformes aux obligations qui l'incombe en vertu du
droit international, en particulier
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du droit des droits de l'homme115, du droit des
réfugiés et du droit humanitaire. Il est question des
règles de procédures spécifiques dans la lutte contre le
terrorisme que sont l'enquête et l'instruction. La coopération
internationale n'est pas à négliger dans ce combat face au
fléau de terrorisme, car l'entraide judiciaire et l'extradition jouent
un rôle très important, permettant ainsi aux Etat de rendre
inhospitaliers leurs territoires.
Des sanctions sont prévues contre ces derniers qu'ils
soient personnes physiques ou personnes morales.
Le Burkina Faso fait en effet face à un formidable
défi en termes de formation des hommes, de sa dotation en
matériels technologiques adéquats, et des coûts financiers
inhérents à la lutte contre les formes d'une violence
globalisée. Au-delà de l'amélioration des réponses
purement sécuritaires, les enjeux sont, comme nous l'avons
rappelé, ceux de la lutte contre la pauvreté, du renforcement
permanent des dynamiques institutionnelles et de l'amélioration des
modes de gouvernance. A cela pourrait s'ajouter l'inexistence d'un pôle
judiciaire spécialisé en matière de terrorisme. Il est
donc, impérieux de créer, au sein des juridictions
Burkinabès, des tribunaux antiterroristes composés de magistrats
formés à la problématique du terrorisme.
115 V. par exemple, Rapport annuel de la commission
interaméricain des droits de l'homme, 19901991, chap. V, sect.
II.
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