4- Le ministère de la santé public et de
la population (MSPP)
Le Ministère de la Santé Publique et de la
Population est l'organe de l'Exécutif chargé de formuler et
d'exécuter la politique de Santé Publique Nationale. Sa mission
est de Garantir à tous les citoyens sans distinction le droit à
la vie, à la santé et leur procurer, dans toutes les
collectivités territoriales, les moyens appropriés pour la
protection, le maintien et le rétablissement de leur santé.
Objectif général du MSPP
Assurer la réduction de la morbidité et de la
mortalité, liées aux principaux problèmes de santé
identifiés, à partir d'un système de santé
adéquat, efficient, accessible et universel.
Objectifs spécifiques du MSPP
1. Établir un système de santé capable
d'assurer la couverture sanitaire totale du pays et de satisfaire les besoins
essentiels de la population en matière de santé tout en
promouvant l'articulation des médecines moderne et traditionnelle.
2. Assurer le leadership du MSPP pour, d'une part la
surveillance et la garantie de la qualité de l'état de
santé de la population, d'autre part l'application de la
régulation sanitaire et l'accréditation des institutions de
santé et de formation.
3. Assurer un financement adéquat du système de
santé à partir de l'augmentation progressive du pourcentage du
budget du trésor public alloué à la santé.
4. Rationaliser l'utilisation des ressources disponibles en
réalisant l'alignement des bailleurs de fonds sur les priorités
nationales dans le cadre d'un partenariat basé sur la performance et la
reddition de compte.
5. Mettre en place un système d'urgences à tous
les niveaux capable de donner des réponses structurées aux
dommages dus aux évènements naturels ou autres.
6. Garantir l'atteinte des buts et objectifs découlant
d'engagements nationaux et internationaux.
Attributions du Ministère MSPP
Le Ministère de la Santé Publique et de la
Population a pour attributions de:
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Approche des droits sociaux en Haïti au regard de
la constitution haïtienne de 1987 et des conventions internationales et
leurs applications effectives de 1988 à nos jours.
Formuler et mettre en oeuvre la politique sectorielle dans les
domaines de la santé publique et de la population, dans le cadre de la
politique générale définie par le chef du Gouvernement ;
Assurer la régulation et le contrôle de toute action publique ou
privée relevant de ses domaines de compétence ;
Veiller à la mise en oeuvre des politiques publiques en
collaboration avec les autres ministères et le cas
échéant, avec les collectivités territoriales ;
Appliquer et faire respecter la politique du Gouvernement dans
les domaines de la santé et de la population ;
Participer avec les institutions concernées à la
révision de la législation réglementant les domaines de la
santé et de la population ;
Réglementer et superviser les activités des
institutions publiques et privées oeuvrant dans le domaine de la
santé publique ;
Etablir les normes de construction, de restauration ou
d'agrandissement des édifices destinés à fournir des
services de santé ;
Etablir les normes techniques sanitaires destinées
à protéger la santé des citoyens contre les risques
associés à des développements agricoles, industriels et
urbains ;
Etablir et veiller à l'application des normes techniques
sanitaires relatives aux aliments, à l'eau potable et aux produits
pharmaceutiques et cosmétiques destinés à l'usage humain
et à l'hygiène publique ;
Promouvoir la santé individuelle et collective en vue du
plein épanouissement de la personne humaine ;
Mettre en place un système de soins médio
sanitaires, intégrant les institutions publiques et privées, de
façon à garantir la prestation des soins à tous les
citoyens;
Enregistrer et contrôler les titres de professions
médicales et paramédicales et s'assurer de l'adéquation de
l'exercice de toute profession ou activité en relation avec la
santé ;
S'assurer de la disponibilité et la qualité des
ressources humaines requises pour l'application des politiques et plans de
santé ;
Contrôler les maladies d'intérêt collectif
;
Participer, en coordination avec les autres organismes
concernés, aux activités de pré désastre et de
secours ;
Veiller à l'application des accords et conventions
internationaux relatifs à la santé publique et à la
population ;
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Approche des droits sociaux en Haïti au regard de
la constitution haïtienne de 1987 et des conventions internationales et
leurs applications effectives de 1988 à nos jours.
Entretenir des relations avec les organismes nationaux et
internationaux oeuvrant dans les domaines de la santé et de la
population ;
Participer aux décisions et activités liées
aux traités, conventions, protocoles, déclarations, actes,
pactes, accords et autres instruments internationaux intéressant la
santé publique ; Coordonner les interventions des nationaux et
étrangers dans le domaine de la santé sur toute l'étendue
du territoire nationale.
Malgré l'existence de tous ces mécanismes,
l'écart entre ceux qui sont prescrits et ceux qui se pratiquent en
Haïti est très grand. Si la constitution supportée par les
conventions internationales, fait obligation à l'Etat de garantir
à la population les droits à la santé, à
l'éducation, à l'alimentation, au logement décent, au
travail, etc. Dans la pratique, cette obligation n'a pas encore
été réalisée, car l'état haïtien,
depuis l'adoption de cette constitution, ne s'attache pas à l'appliquer,
il est tellement vrai, même la gratuite de l'école
prônée par la constitution n'est pas réalisée
correctement au profit des enfants du pays puisque beaucoup d'enfants ne
fréquentent pas l'école par manque ou faute de moyens. Les
établissements scolaires publics sont peu nombreux et les
intégrées n'est pas une chose facile. Par ailleurs, la gratuite
de l'école dont on parle en Haïti est comme une fiction. Car dans
nombre d'écoles publiques les parents sont appelés a beaucoup
dépenser sur la demande des directeurs. Certains parents s'en plaignent
d'autant qu'ils sont généralement en chômage. Il faut
rappeler que la situation économique du pays est catastrophique. Par
conséquent, la gratuite dont on parle devrait être totale.
Puisqu'ils sont nombreux les a être en situation extrêmement
difficile au point de ne pas pouvoir répondre aux moindres frais
réclamés par les directions de certaines écoles
publiques.
Les soins de santé ne sont pas gratuits dans les
hôpitaux publics. Souvent on entend les parents des malades se plaindre
des abus subis dans ce domaine. La situation, en ce sens, se
révèle parfois révoltante lorsqu'on assiste a la mort de
certains patients faute de soins médicaux dans les hôpitaux
publics. Et il n y a pas de contrôle strict sur les médicaments et
aliments importés pour la consommation locale.
Jusqu'à date, se loger, trouver un emploi en Haïti
est un luxe pour beaucoup de jeunes professionnels qui sont obligés de
partir dans l'idée de trouver mieux ailleurs. Alors que ces droits sont
inscrits dans la constitution.
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Approche des droits sociaux en Haïti au regard de
la constitution haïtienne de 1987 et des conventions internationales et
leurs applications effectives de 1988 à nos jours.
Mais pourquoi tout cet écart, qu'est ce qui est a la
base de tout cela, quelles sont ses impacts sur la population haïtienne,
comment le réduire ? Dans le quatrième et dernier chapitre on
apporte des réponses à ces interrogations.
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