II.4. L'échelle du tempérament
Le tempérament de l'enfant peut influencer ses
réactions aux situations stressantes. Le tempérament est
semblable à la personnalité. L'échelle la plus
adaptée et la plus utilisée est EASI, comportant 20 Items en
quatre domaines définis par : emotionality (E), activity (A),
sociability (S) et impulsivity (I). (1,13-15, 20, 22, 23).
II.5. Les facteurs de risque de l'anxiété
préopératoire
Plusieurs facteurs ont été identifiés
comme cause d'anxiété préopératoire chez l'enfant.
Il s'agit principalement de :
· Le bas âge < 4 ans, (1, 6, 9, 2, 15- 18, 22,
23)
· le tempérament coléreux de l'enfant (1, 9,
2, 14, 23)
· L'anxiété des parents (1, 9, 2, 15, 20,
23)
· Le nombre dans la fratrie (8,16)
· la mauvaise expérience médicale
antérieure (6, 8, 13, 2, 23)
· l'attente entre l'admission et l'induction (8)
· L'absence de prémédication (13)
III. Troubles du comportement postopératoire
L'anxiété préopératoire est
associée à une prolongation de l'induction, une détresse
au réveil et plus tard à des problèmes comportementaux en
postopératoire (1, 13, 16).
III.1 Prévalence
Aux Etats-Unis, 4 millions d'enfants sont opérés
chaque année. Prés de 65% de ces enfants sont anxieux en
préopératoire et 50% d'entre eux vont manifester un comportement
d'inadaptation en postopératoire (9, 20). Les comportements
inadaptés les plus fréquents après une intervention
chirurgicale sont : l'anxiété générale,
l'anxiété de la séparation, l'apathie, le retrait social,
la désobéissance, les problèmes alimentaires et les
troubles du sommeil. Une récente étude (20) a
évalué le comportement postopératoire en associant le PHBQ
et l'actigraphe (holter du sommeil évaluant la qualité du
sommeil) a montré que 14,4% des enfants opérés en
hôpital de jour présentent des troubles du sommeil après
chirurgie. Les facteurs psychologiques comme l'anxiété parentale,
l'agressivité comportementale de l'enfant sont des facteurs de risque
concernant la qualité du sommeil postopératoire de l'enfant (20).
Des chercheurs Finlandais (30) ont trouvé qu'après
adénoïdectomie, les symptômes physiques sont dominants chez
20% à 30% dans le postopératoire immédiat. Seulement 12%
et 14% d'enfants ont un changement négatif à une semaine et
à 3 semaines respectivement après chirurgie.
Un enfant inquiet a 3,5 fois plus de risque de
présenter un comportement postopératoire négatif
comparé avec un enfant moins inquiet (1).
La fréquence du comportement négatif diminue
avec le temps après chirurgie. Kain et al. (1) ont trouvé chez
67% d'enfants, de nouveaux comportements négatifs pendant le premier
jour postopératoire, 45% durant le deuxième jour et 23% deux
semaines après l'intervention chirurgicale. Les problèmes
comportementaux ont persisté jusqu'à 6 mois pour 20% d'enfants et
jusqu'à 1 année pour 7,3% d'enfants. Un changement comportemental
plus sérieux, tel qu'un nouveau début d'énurésie,
était rare (0.8% à 2 semaines) (1).
Dans une étude plus récente (17), 65% des
enfants opérés exhibent des comportements négatifs en
postopératoire, ce chiffre diminue à 58,3% le 1èr jour
postopératoire à 46,7% à une semaine et à 38,3%
à 1mois. Quand les comportements négatifs postopératoires
persistent pour un certain temps, ils ont un effet négatif sur la
réponse de l'enfant aux soins médicaux dans le futur (5).
Cependant, des études (6) ont montré que
quelques enfants vivent l'expérience d'un changement comportemental
positif suite à une chirurgie, ce qui peut être expliqué
par l'amélioration de leur condition médicale.
Une autre étude (13) a soutenu que le comportement
négatif en postopératoire est une fonction normale qui aide
l'enfant à s'adapter à la nouvelle situation après
chirurgie et plusieurs changements comportementaux peuvent être
adaptés ou inadaptés. Cela dépend de
l'interprétation par l'enfant et par les parents ; d'autres chercheurs
(6) ont montré qu'un changement bénéfique ne se voit que
chez 17% des enfants.
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