I. Historique de l'anxiété
préopératoire et des troubles du comportement
postopératoire
Il y a prés de 50 ans, Eckenhoff a reconnu en 1958 (1),
un lien entre l'induction anesthésique insatisfaisante et des troubles
du comportement en postopératoire dans une étude
rétrospective de plus de 600 enfants. Cette
découverte a mené à une reconnaissance de l'importance de
la prise en considération de l'anxiété de l'enfant dans la
période préopératoire.
Dans les années 1960 et 1970, les questions de
présence parentale et la préparation de l'enfant pour la
chirurgie ont été examinées dans plusieurs travaux, mais
les résultats étaient difficilement interprétables par
manque de mesure valide et fiable de l'anxiété de l'enfant. Les
premières échelles d'anxiété chez l'enfant ont
été développées par Venham et al. (1) en 1970 pour
les enfants ayant un traitement dentaire ; celles-ci ont été
utilisées plus tard dans la mesure de l'anxiété à
l'induction anesthésique.
Les études mentionnées ci-dessus ont
été publiées principalement dans des journaux de
pédiatrie, de psychologie et de chirurgie dentaire. C'est seulement dans
la dernière décade que le travail dans ce champ est paru dans la
littérature d'anesthésie de façon intéressante.
Cela a coïncidé avec le développement des échelles de
l'anxiété spécifiquement à l'induction
anesthésique (4,5).
II. Définition de l'anxiété
L'anxiété préopératoire est
caractérisée par une sensation subjective de tension,
appréhension, nervosité et angoisse (6). Bien que plusieurs
chercheurs aient suggéré qu'une anxiété
préopératoire légère ou modérée soit
associée à une amélioration comportementale et à un
meilleur rétablissement postopératoire chez l'adulte, la plupart
d'entre eux assurèrent qu'un score d'anxiété
élevé en préopératoire est associé à
des résultats psychologiques et physiologiques défavorables.
Chez l'enfant l'anxiété
préopératoire est associée en postopératoire
à de nombreux comportements négatifs incluant cauchemars,
troubles du comportement alimentaire et méfiance vis-à-vis du
corps soignant. L'anxiété préopératoire chez
l'adulte est corrélée à une augmentation de la douleur
postopératoire, des besoins en antalgique et une prolongation du
séjour à l'hôpital (4).
II.1. Différentes modalités d'expression
de l'anxiété
Les réactions d'anxiété se manifestent le
plus souvent selon
différentes modalités. C'est ainsi que :
? Au niveau comportemental, l'anxiété peut
s'observer
par des comportements d'évitement, de fuite, ou par
des compulsions ;
? Au niveau cognitif, elle se manifeste par des
ruminations, des interprétations erronées ou des
obsessions ;
? Au niveau affectif, elle engendre des sentiments de
peur, d'angoisse, de panique ou de détresse ;
? Et au niveau physiologique, elle entraîne diverses
réactions somatiques (changement du rythme
respiratoire ou du rythme cardiaque, sueurs froides, crampes
d'estomac) (7).
|