SECTION 1 LE DEVIS MEDIATIQUE
Nous allons définir la médiation vs
médiatisation, le choix des éléments médiatique, la
charte graphique et les moyens multimédias. Nous élaborerons
ensuite le tableau N°13 de spécification médiatique qui est
en effet les références du cours du module et enfin le tableau 14
intitulé le choix d'outils de communication selon la fonction
pédagogique.
I. MÉDIATION & MÉDIATISATION
Du point de vue du fonctionnement cognitif, la
différence entre connaissance et représentation est que les
connaissances ont besoin d'être activées pour être
efficiente alors que les représentations sont immédiatement
efficientes.
Pour les psychologues cognitivistes, les connaissances
s'organisent chez un individu en agrégats structurés de
différents niveaux. Ces paquets d'information prennent selon les auteurs
différents noms. Prenons à titre d'exemple les
représentations visuelles qui comptent les réseaux, les cadres,
les schémas, les schèmes, les scripts, les iconotypes, les
stimilis...etc. Ces outils constituent de véritable clés
permettant à l'individu de décoder de nombreuses situations
réelles pour agir.
Plusieurs facteurs influencent la compréhension d'une
situation donnée, telle que le vécu, l'expérience
antérieure, les facteurs socioculturels et scientifiques. Rejoignons les
propos de Darras B., (1990 p 90), qui déclare que « la
stabilité des iconotypes n'étant pas garantie par des codages
sociaux, les variations individuelles et circonstancielles des «
répliques » sont assez nombreuses ».
Par ailleurs, la pensée visuelle est la
résultante d'artefacts optiques, par contre la pensée figurative
relève du construit. Selon Darras B.,1998 (p 80) « La
pensée figurative.... travaille un matériel dérivé
de la perception et notamment de la perception visuelle, mais ce
matériel est entièrement construit par l'économie
cognitive ». Darras (p 82) ajoute que « L'imagerie mentale
fonctionne comme un pont entre la perception et la mémoire ».
En effet,
c'est entre ces deux extrêmes que se loge
l'activité sémio-cognitive de l'interprétation iconique.
(Darras, 1998)
Pour que l'image joue véritablement son rôle sur
le plan pédagogique, il faut qu'elle fasse référence
à un système reconnu par la cible à qui l'information est
destinée. La pensée visuelle et la pensée figurative font
référence à deux registres différents, la
première se réfère à ce qui est optique, ainsi nous
parlons d'un registre perceptif, par contre, la pensée figurative
reconstruit le matériel perçu en fonction d'une économie
cognitive (registre cognitif).
D'un autre côté, le langage médiatise le
contenu. L'évolution du terme médiation, liée à
l'apparition des médias et des technologies, donne naissance à la
médiatisation. Elle fait référence à la
vulgarisation d'une information via les médias, à savoir, la
télévision, la radio, le cinéma, la presse.
Par ailleurs, Bélisle & al (2003) noterons que :
« La médiation qui est au coeur de la pratique
médiatique est une médiation technologique et sera d'ailleurs
appelé « médiatisation » pour la distinguer aussi de
cette médiation qui est l'intervention d'une tierce personne pour
régler un conflit ou facilité une communication »
cité par (Gremmo, 2009).
En outre, l'enseignement tout comme la communication, mettent
en relation l'individu (le sujet) et son but (l'objet) (Jaillet, 2005) ,
autrement dit, l'apprenant et les savoirs à acquérir. La
médiation entre ces deux parties est assurée par l'enseignant. Ce
dernier a pour rôle l'organisation des savoirs (médiatisation)
dans le but de les transmettre de façon accessible et
compréhensible à l'apprenant.
Cependant, dans certains cas, l'enseignement peut faire usage
d'un média pour aider à la compréhension et
l'appropriation des savoirs. Plus généralement, en didactique,
nous nous référons au triangle pédagogique de Jean
Houssaye1 (figure 26) pour expliquer le processus d'enseignement.
1 Professeur de sciences de l'éducation
à l'université de Rouen, auteur de nombreux ouvrages sur la
pédagogie
FIGURE 26 : LE TRIANGLE PEDAGOGIQUE
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