B- La CEN-SAD : une organisation concurrente des
entités sous-régionales
L'avènement de l'Union Africaine a offert l'occasion
au Colonel Mouammar El Kadhafi de ressusciter le concept des Etats-Unis
d'Afrique. Insistant sur la nécessité de la formation d'un
gouvernement continental, il fonde son plaidoyer sur les immenses avantages
d'une union politique et fustige
33 Elle vise des actions de lutte contre la
désertification, le développement socio-économique des
zones dégradées, la reforestation et la mise en oeuvre de projets
de conservation, de restauration des ressources naturelles et de promotion
d'activités économiques comme l'agriculture, l'élevage, la
pêche.
34 La Commission de l'UA a également
élaboré un document de concept ainsi qu'un plan d'actions
35 Abdoulaye WADE président de la république du
Sénégal mandaté par La CEN-SAD a présidé 2
réunions ministérielles et mis en place un comité
technique d'experts dont les travaux ont abouti à l'élaboration
des documents ci-après : une note conceptuelle, un tracé
indicatif, des termes de référence, des éléments de
coût indicatif etc.
36 C'est ce qui justifie l'atelier technique d'harmonisation
organisé par le Secrétaire général de la CEN-SAD
à Tripoli le 15 mai 2008 et celui de restitution de l'étude de
faisabilité de la Grande muraille verte du Sahel et du Sahara tenu les 6
et 7 mai 2009 à Ouagadougou auquel ont participé la Commission de
l'UA, la République du Sénégal, l'Observatoire du Sahel et
du Sahara (OSS) et le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la
sécheresse dans le Sahel (CILSS).
37 Il s'agit d'abord du projet de route transsaharienne AL
KADHAFI longue de 1115 kilomètres qui devra relier la Libye au Niger et
au Tchad, ensuite du projet de chemin de fer devant relier toujours la Libye au
Tchad et au Niger et, enfin du projet de chemin de fer AFRICARAIL prévu
pour relier le Bénin, le Niger, le Burkina Faso et le Togo.
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Réalisé et soutenu par
MarieBénédicte GABA
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MarieBénédicte GABA
La prolifération des organisations
d'intégration régionale en
Afrique: complémentarité ou concurrence?
l'expérience des CER qui n'ont pas permis d'obtenir
des avancées significatives et d'accélérer le processus de
l'intégration. On comprend aisément que la politique
développée par la CEN-SAD, loin d'être
complémentaire à celle des autres organisations
sous-régionales existantes avant elles, n'est que concurrentielle. Elle
vise en réalité la disparition de ces regroupements au profit de
la mise en place directe d'une union africaine.
Comme toute organisation qui se veut d'intégration, la
CEN-SAD a articulé ses objectifs et projets. Cependant ceux-ci sont
parallèles à ceux des communautés préexistantes.
Ils sont en effet, soit une reprise d'engagements déjà souscrits
par les mêmes Etats, soit la reformulation de projets déjà
articulés dans d'autres organisations.
A cela, il faut ajouter que les Etats membres de la CEN-SAD
appartiennent à d'autres organisations sous-régionales ayant
proclamé les mêmes objectifs et articulé les mêmes
projets. Ainsi, les engagements souscrits par les mêmes Etats dans le
cadre de la CEN-SAD ne diffèrent pas fondamentalement de ceux
antérieurement pris soit à la CEMAC, soit à la CEDEAO ou
à l'UEMOA par exemple. Au contraire, ils font double emploi, ensuite ne
participent pas de la rationalisation des ressources de ces Etats et
accréditent enfin l'hypothèse de la concurrence entre
organisations régionales africaines.
Cette reprise de projets et d'engagements apparaissent comme
des programmes de plus, sans originalité et entraînant la
dispersion des ressources financières des Etats. D'où la
nécessité de mettre en place un système de coordination
des organisations régionales africaines.
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La prolifération des organisations
d'intégration régionale en Afrique:
complémentarité ou concurrence?
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