CHAPITRE V
PROPOSITIONS POUR UNE GESTION DE DEVELOPPEMENT
DURABLE DU SITE
SUMMARY
It is now an established fact; the Autonomous Port of Kribi,
is already a reality. This large industrial complex is strongly implicated to
preserve this site and allows for a management of sustainable development of
the cultural site in relation to its natural environment. Also we have targeted
specific administrations which more than other should further involved in the
process of' ensure the cultural landscape of the falls of the lobed solid bases
for its protection, its valuation and management of sustainable development is
erected in the vicinity of the cultural landscape of the Lobe falls, site of
national interest which is the subject of a proposal for the inclusion on the
World Heritage List of UNESCO since 2006. While he was still a project, the
proximity of this large industrial complex to the side of a cultural site to
the cultural and natural values undeniable appeared as a threat to the project
of the registration of the site on the World Heritage List, where the decision
of the Coordination of the Project at the time of halting the process of
registration. But in the view of our research on the ground and the current
reality, we can realize that the Autonomous Port of Kribi is more necessarily a
danger for the cultural landscape of the falls of the lobed, but can be an
opportunity to a certain extent, but for this, it is imperative that the
different stakeholders
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C'est désormais un fait établi, le Complexe
industrialo- portuaire est déjà une réalité et a
accouché de sa première réalisation, Le Port Autonome de
Kribi. Ce grand complexe industriel est érigé à
proximité du Paysage Culturel des Chutes de la Lobe, site
d'intérêt national faisant l'objet d'une proposition d'inscription
sur la Liste Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2006. Alors qu'il
n'était encore qu'un projet, la proximité de ce grand complexe
industriel à côté d'un site culturel, aux valeurs
culturelles et naturelles indéniables apparaissait comme une menace pour
le projet d'inscription du site sur la Liste du Patrimoine mondial, d'où
la décision de la Coordination du Projet d'inscription de
l'époque de stopper le processus d'inscriptions. Mais au vue de nos
recherches sur le terrain et de la réalité actuelle, on peut se
rendre compte que le Port Autonome de Kribi n'est plus forcément un
danger pour le Paysage culturel des chutes de la Lobé, mais peut
être une opportunité dans une certaine mesure, mais pour cela, il
est impératif que les différentes parties prenantes s'impliquent
fortement pour préserver ce site et de permette une gestion de
développement durable du site culturel par rapport à son
environnement naturel. Aussi avons -nous ciblé certaines administrations
qui plus que d'autres devraient davantage s'impliquer dans le processus
d'assurer au Paysage culturel des chutes de la Lobé des bases solides
pour sa protection, sa valorisation et une gestion de développement
durable.
IV. En direction du MINAC, Porteur du Dossier
d'inscription
Après consultation de tous les documents qui ont
été gracieusement mis à notre disposition par les
Responsables du Port de Kribi, nous avons fait le constat amer que le
Ministère des Arts et de la Culture n'a été
impliqué à aucun moment dans le processus de mise en place du
Projet, ce qui est fort regrettable et peut expliquer la gestion
décriée par les populations riveraines, de la non prise en compte
des valeurs culturelles de leur communauté à savoir la protection
des lieux de culte et même la politique de relocalisation. En effet le
Ministère des Arts et de la Culture, avec des professionnels aguerris
auraient fait des propositions plus efficientes en tenant compte de tous les
paramètres nécessaires pour un meilleur accompagnement et un
suivi adéquat de ce processus dans le contexte culturel. Aussi est-il
impératif pour la suite du projet d'implantation du Complexe
Industrialo-portuaire de Kribi, que le Ministère des Arts et de la
Culture s'implique afin de défendre au mieux, les droits des populations
riveraines et les accompagne dans la sauvegarde de leur culture dans cet
environnement qui n'est plus originel et qui est appelé à muter
davantage. D'où l'urgence nécessité comme
déjà évoqué plus haut, d'élaborer un nouveau
plan de gestion pour définir les priorités du site sur le plan de
la gestion culturelle et surtout la mise en place d'un Comité
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de Gestion qui serait responsable du suivi et de la mise en
oeuvre des activités du Plan de Gestion. Il serait aussi important que
le MINAC, pour plus d'efficacité mettre en place une structure technique
spécialisée dans la préparation des Dossiers d'inscription
sur la Liste du Patrimoine mondial, non seulement pour le Paysage culturel des
chutes de la Lobé mais pour l'inscription de nouveaux sites afin
d'améliorer la visibilité du Cameroun sur la Liste du Patrimoine
mondial.
- De l'élaboration d'un plan de gestion et de
conservation du site :
Selon les Orientations, « La protection et la gestion des
biens du patrimoine mondial doivent assurer que leur valeur universelle
exceptionnelle, y compris les conditions d'intégrité et/ou
d'authenticité définies lors de leur inscription sont maintenues
ou améliorées dans le temps » ; d'où la
nécessité d'un système de gestion adapté au site
concerné. A ce propos les Orientations 16précisent que
« Chaque bien proposé pour inscription devra avoir un plan de
gestion adapté ou un autre système de gestion documenté
qui devra spécifier la manière dont la valeur universelle
exceptionnelle du bien devrait être préservée, de
préférence par des moyens participatifs ». Il se comprend
donc que le but d'un système de gestion est d'assurer la protection
efficace du bien proposé pour inscription pour les
générations actuelles et futures. Mais plus encore, un
système de gestion efficace doit être conçu selon le type,
les caractéristiques et les besoins du bien proposé pour
inscription et son contexte culturel et naturel. Les systèmes de gestion
peuvent varier selon différentes perspectives culturelles, les
ressources disponibles et d'autres facteurs. Ils peuvent intégrer des
pratiques traditionnelles, des instruments de planification urbaine ou
régionale en vigueur, et d'autres mécanismes de contrôle de
planification, formel et informel. Les évaluations d'impact des
interventions proposées sont essentielles pour tous les biens du
patrimoine mondial. Une gestion efficace doit comprendre un cycle
planifié de mesures à court, moyen et long terme pour
protéger, conserver et mettre en valeur le bien proposé pour
inscription. Une approche intégrée en matière de
planification et de gestion sera essentielle pour guider l'évolution des
biens à travers le temps et s'assurer que tous les aspects de leur
valeur universelle exceptionnelle soient maintenus. Cette approche s'applique
au-delà du bien en tant que tel et inclut toute(s) zone(s) tampon(s),
ainsi que le cadre physique plus large.
En pratique, le plan de gestion c'est un document de
planification, élaboré par le Ministère en charge du
Patrimoine culturel d'un pays, par le biais d'une méthode participative
ou sont impliquées toutes les parties prenantes sur le site. Les parties
prenantes ici sont toutes
16 Idem, p.28
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les personnes qui ont des intérêts positifs ou
négatifs sur le site. Selon Anne Watremez17 « Le plan de
gestion constitue le projet scientifique et culturel du bien, il est le cadre
stratégique opérationnel sur le terrain proposant, à
court, moyen et long terme un plan pluriannuel d'actions pour la protection, la
restauration et la mise en valeur du patrimoine ». Dans son article, elle
propose les différentes articulations du Plan de gestion qui sont :
> La protection et la gestion des biens assurant la valeur
universelle exceptionnelle pour que les conditions d'intégrité et
d'authenticité soient maintenues ou améliorées ;
> Une protection législative et des limites
définies (périmètre de protection et zones tampon) dont
l'usage et l'aménagement sont soumis à des restrictions
juridiques ;
> La gouvernance du bien par l'établissement d'une
structure de gestion responsable du suivi du bien au quotidien ;
> La budgétisation, pour l'effectivité de la
protection et de la gestion, des ressources
disponibles et à programmer, des moyens humains,
techniques et financiers nécessaires ; > La communication et la
sensibilisation pour impliquer les communautés locales et la
Ville dans son ensemble dans un objectif de valorisation
économique et sociale.
> La présentation didactique du site pour faciliter
sa compréhension par les différents publics.
Les orientations ont recommandé depuis quelques
années, que les Etats parties incluent la planification
préventive des risques en tant que composante de leurs plans de gestion
des biens du patrimoine mondial et de leurs stratégies de formation.
Pour être opérationnel, un Plan de gestion a besoin d'un bureau
pour la mise en action. Ce bureau est appelé le Comité de
gestion. Les membres de ce comité sont composés des
représentants des différentes composantes des parties prenantes
sur le site afin que tous les intérêts du site soient
préservés, il devrait aussi y avoir impérativement des
représentations des autorités administratives et municipales
ayant compétence sur le site, et bien sûr un gestionnaire ou un
conservateur du site. Ce dernier est l'interface entre le comité de
gestion et le Ministère de tutelle. Il n'est pas le président du
comité de gestion, mais il joue le rôle de modérateur et de
facilitateur auprès des différents partenaires afin de permettre
l'atteinte des objectifs fixés par le plan de Gestion à court,
moyen et long terme. Il est impératif d'élaborer un plan de
gestion dans un site ou il n'en existe pas, mais dans la majeure des cas,
surtout dans le cas de gestion traditionnelle du site, il existe souvent un
comité de gestion qui en est déjà responsable, il vaut
17 Anne, WATREMEZ, « La Lettre de l'OCIM »,
in Les plans de gestion patrimoine mondial de l'Unesco : un outil de
développement territorial au service des collectivités locales ?
N° 149, Septembre-Octobre 2013, p. 2530.
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mieux dans ce cas le légitimer pour ne pas perturber le
fonctionnement du site. Pour qu'un plan de gestion soit une arme efficace pour
le comité de gestion et pour le site, le Comité de gestion doit
être légitimée, par une installation officielle du
Ministère de Tutelle avec l'Aval des autorités administratives et
municipales de tutelles et les différents partenaires. Il peut
être au besoin, renforcé par d'autres couches de la population des
parties prenantes sur le site. Dans le cas de notre site, les principaux
partenaires impliqués dans le plan de gestion seraient entre autres, les
sociétés industrielles du Port Autonomes de Kribi seront des
partenaires privilégiés dans la mise en action des
activités du plan de gestion du site, pour un meilleur
développement durable. Raison pour laquelle la transparence sur est de
rigueur au sein du comité de gestion. En considérant qu'il y a
déjà eu plan de gestion qui avait déjà
été élaboré sur le site en 2006, les trois
premières parties ne sont plus nécessaires car ce sont des
données peu modifiables, mais par contre l'accent serait mis sur le plan
d'action qui est forcément déjà caduque, car il
était prévu de 2007 à 2012. Mais en tenant compte que ce
document n'a jamais été mis en en application, il y a certaines
actions qui pourraient être réactualisées et d'autres
programmées en fonction des urgences et des nécessités du
site.
L'une des actions phares, serait la construction d'un Centre
d'interprétation du Patrimoine ou un Centre Culturel qui serait une
sorte de laboratoire pour le patrimoine culturel du site, aussi bien
matériel qu'immatériel. Ce pourrait se faire avec le partenariat
du Port Autonome de Kribi, qui semble avoir mis un accent sur la protection de
l'environnement de site, mais malheureusement ne possédant pas un
personnel qualifié en la matière, ce qui donne encore plus de
l'importance à l'implication du MINAC dans ce processus. Aussi
revient-il à ce Département ministériel de définir
une politique de gestion et de protection spécifique du Paysage culturel
des chutes de la Lobé et des populations riveraines. Il est à
noter ici que le plan de gestion est le préalable posé par les
Orientations avant toute préparation d'une proposition d'inscription sur
la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Cependant, tout site
protégé au moins sur le plan national doit
bénéficier d'une politique de gestions pour la
préservation de ses valeurs. Selon les Orientations, les biens du
patrimoine mondial peuvent connaître divers changements d'usage,
présents ou futurs, qui soient écologiquement et culturellement
durables et qui peuvent contribuer à la qualité de vie des
communautés concernées. L'État partie et ses partenaires
doivent s'assurer qu'une telle utilisation durable ou que tout autre changement
n'ait pas d'effet négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du
bien. Pour certains biens, l'utilisation humaine n'est pas appropriée.
Les législations, politiques et stratégies s'appliquant aux biens
du patrimoine mondial doivent assurer la protection de leur valeur universelle
exceptionnelle ; soutenir à
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plus large échelle la conservation du patrimoine
naturel et culturel, ainsi qu'encourager et promouvoir la participation active
des communautés et parties prenantes concernées par le bien, en
tant que conditions nécessaires à la protection, conservation,
gestion et mise en valeur durables de celui-ci. L'élaboration du Plan de
gestion s'établit donc la perspective du développement durable du
site et des populations riveraines.
? De la mise en place d'une structure technique
chargée de la préparation des Dossiers d'inscription sur la Liste
du Patrimoine mondial.
Dans l'hypothèse selon laquelle le MINAC décide
de relancer la préparation d'inscription du Paysage culturel des chutes
de la Lobé, il est impératif de corriger les erreurs du
passé pour plus d'efficacité. En effet, en 2006, il n'y avait pas
une structure technique spécialisée dans la préparation du
Dossier du Paysage culturel des Chutes de la Lobé. En effet, il y avait
une coordination de fonctionnaires du Ministère de la Culture de
l'époque qui avait chacun des fonctions précises dans les
différents services du Ministère, et collaboraient en même
temps dans la coordination du Projet, ce qui était un frein à
l'efficacité de la préparation du Dossier. Cela peut être
l'une des raisons pour laquelle, le Dossier a connu une lenteur dans sa
progression entre 2005 et 2009. L'une des raisons de cette lenteur a
été le manque d'autonomie financière de la coordination
chargée de travailler sur le Paysage culturel des chutes de la
Lobé. En effet la coordination avait bénéficié
d'une assistance technique et financière de l'Unesco, mais ces fons
étaient juste utiles pour finaliser le plan de gestion. Faute de
financement, le Dossier n'avait pas les moyens de financer les activités
d'envergure qui aurait permis surement d'inscrire le site à l'Unesco,
avant la venue du Projet du Port. La donne aurait été sans doute
différente à l'heure actuelle. Aussi pour éviter ce type
de désagrément à l'avenir, le Ministère des Arts et
de la Culture devrait mettre sur pied une structure autonome sur le plan
financier qui serait une Unité Technique Opérationnelle (UTO) qui
serait responsable exclusivement de la préparation des sites sur la
Liste du Patrimoine mondial. Cette structure aurait à sa tête, Un
Chef de l'Unité qui a l'expertise nécessaire.
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