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Les déterminants de l'adoption des services financiers digitaux. Cas du Burkina Faso.


par Reine BLEGNE
Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications de Dakar - Master management de la transformation digitale 2019
  

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Chapitre 1 : Problématique

comptes, drainant ainsi des multiples ressources favorisant la vie économique. En d'autres terme, la bancarisation est le degré de pénétration du système bancaire (ou des banques) dans la vie des ménages. Selon le dictionnaire d' économie et des sciences sociales, la Bancarisation représente le pourcentage de la population ayant Accès aux services bancaires.

Non bancarisation : La non-bancarisation se définit comme une situation où des consommateurs potentiels n'ont pas accès aux services financiers de base, tels que le compte bancaire, le compte chèque ou le compte épargne et ne peuvent corrélativement accéder à un crédit à taux normal (Caskey, 2002).

Sous bancarisation : elle définit le caractère d'une faible proportion de personne bancarisé dans un Etat. Il définit la portion non bancarisée d'une population donnée.

Déterminant : selon le dictionnaire larousse, c'est quelque chose qui est décisif, qui décide d'une action ou d'une chose. C'est ce qui détermine, qui constitue l'élément déclenchant d'un phénomène, d'un mouvement. Dans notre étude il nous situe sur les raisons qui poussent un individu à adopter les SFD bancaires.

II SECTION 2 : L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE AU BURKINA FASO

II.1 L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE

Le réseau bancaire de l'UEMOA s'est étoffé de trois unités par rapport à fin décembre 2018, pour ressortir avec 130 banques en fin décembre 2019.

Le Burkina est considéré comme un pays sous bancarisé malgré qu'il dispose d'un réseau bancaire assez étoffé, avec 293 agences et 431 guichets automatiques bancaires/ distributeurs automatiques de billets (DAB/GAB). Ainsi, au Burkina Faso, les établissements de crédit agréés sont au nombre de 19 dont 15 banques et 4 établissements financiers (voir annexe 1). Les établissements de microfinance sont au nombre de 75 et leur liste est jointe en annexe 2. Il faut noter qu'une bonne partie du réseau bancaire reste concentrée dans la région du centre (Ouagadougou) et celle des hauts bassins (Bobo-Dioulasso) ; les deux grandes villes du pays. Cependant, dans toutes les différentes provinces (45 provinces) on retrouve quelques agences.

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Burkina »

Chapitre 1 : Problématique

Malgré ce nombre assez impressionnant de banques et de réseau d'agence, le taux de bancarisation reste très faible soit 21,3% en 2018.

II.2 LES SERVICES FINANCIERS DIGITAUX

Les services financiers numériques/digitaux selon l'Union internationale des télécommunications (IUT) comprennent des méthodes permettant de stocker et transférer des fonds ; de faire et recevoir des paiements ; d'emprunter, épargner, assurer et investir ; et de gérer les finances d'un individu ou d'une entreprise. Dans le cadre de notre étude, les services financiers digitaux bancaires sont définis comme des services financiers/bancaires et de paiement qui sont proposés et gérés par des technologies mobiles ou basées sur le Web et par un réseau d'agents. Les SFD bancaires sont destinés aux personnes bancarisées et non bancarisées. Nous avons trois types de solution proposants des SFD bancaires à savoir : le mobile banking, l'e-banking et le SMS banking. Ces solutions sont généralement accessibles par le biais d'un simple téléphone mobile, un ordinateur ou d'une tablette. Aussi, on peut accéder à ces services par l'intermédiaire des points de distribution mise en place par les différentes banques et opérateurs téléphoniques.

Diniz (1997) qualifie l'e-banking de service fourni par plusieurs institutions financières, permettant aux clients de mener des transactions bancaires via Internet, et ce, en utilisant un moyen comme le PC, le téléphone, Minitel, ou autres. En effet, les institutions financières mettent en place des plateformes adéquates qui garantissent une sécurité et une confidentialité des renseignements et des opérations.

Le mobile banking quant à lui consiste en la réalisation d'opérations financières via l'utilisation du téléphone mobile. Il est lié aux opérations de « banque à distance ». Plus généralement, le mobile banking s'entend comme un ensemble de services financiers à distance, et dématérialisés, utilisant les nouvelles technologies (NTIC), en particulier le téléphone mobile. Les informations ci-dessous sont issues du rapport annuel sur les services financiers numériques dans l'UEMOA 2018.

Au Burkina Faso,9,6 millions de compte de monnaie électroniques ont été ouverts en fin décembre 2018, dont 5,7 millions sont actifs. Il en résulte un taux d'activité de 60,2%, le plus élevé de l'UEMOA, en hausse de 8,2 points par rapport à 2017. L'écosystème du pays est composé de 3 établissements émetteurs de monnaie électronique, à savoir Orange money Burkina Faso, SGBF-YUP et Mobicash (United Bank for Africa-Telmob). Ces derniers ont

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Chapitre 1 : Problématique

enregistré environ 496 millions de transactions évaluée à 4.672 milliards de francs CFA en 2018. Le nombre de bénéficiaire de transfert non titulaire de porte-monnaie électronique / non-inscrit (reçoivent et retirent uniquement avec code) est de 1 397 840. Au niveau de la distribution, le Burkina compte ne fin 2018 68.382 points de services. Le taux d'activité des points de services a enregistré un repli de (-11,9 points) et est évalué à 80,6% en décembre 2018 mais demeure le plus élevé de l'UEMOA.

Figure 1 : répartition des comptes de monnaie électroniques dans l'UEMOA en 2018

Le Burkina est positionné deuxième avec 15,22% après la Côte d'Ivoire concernant le volume des comptes de monnaie électronique.

En termes de volume des transactions, le Burkina occupe toujours la deuxième place après la Côte d'Ivoire (29,9%) avec 26% des transactions. En termes de transfert transfrontalier (échange intra-UEMOA), le Burkina comptabilise 5,7 millions d'opérations cumulées en émission et réception d'une valeur de 328,6 milliards de francs CFA.

Toujours selon la BCEAO, l'offre de service via la téléphonie mobile dans l'espace UEMOA reste circonscrite aux opérations de rechargement de porte-monnaie électronique, de retrait d'espèce, de transfert de personne à personne et d'achat de crédit téléphonique, qui représente respectivement 92,2% et 85,7% en volume et valeur des transactions totales effectuées en 2018. Les services de deuxième génération tels que le microcrédit, la micro-épargne et la micro-assurance commencent à émerger. Les réticences notées dans l'utilisation des services de paiement électronique s'estompent progressivement et les utilisateurs se familiarisent d'avantage avec ceux-ci à travers principalement les paiements fréquents auprès des grand facturiers (eau, électricité et téléphone).

Il faut noter que le mobile banking (banque mobile), est un éventail plus large de plusieurs services mobiles bancaires où l'on retrouve le m-paiement.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille