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Urbanisme et santé


par ERIC Omar MOUSTAQIL
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 2 Urbanisme et aménagement 2020
  

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VII- Conclusion

Bien que la santé n'ait toujours été prise en compte dans les stratégies urbaines qu'à partir de l'émergence de grande pandémie - ce que nous a démontré l'histoire de nos villes - elle a su pourtant s'imposer au progrès scientifique, technologique et économique de nos milieux urbains.

Aujourd'hui, le changement de paradigme nous a amené à penser autrement. Nous passons donc de la pathogénèse à la salutogénèse339. Ce paradigme qui apporte et précise une méthodologie qui est à même de répondre à l'approche globale et positive de la santé prônée par l'OMS : la prise en compte des déterminants de santé dans une étude d'impact sur la santé en amont de toute politique urbaine. En effet, cette même approche globale et positive de la santé tend à rompre avec le tout médical et à interagir avec l'approche environnementaliste.

Dans ce mémoire, nous avons essayé de chercher et de démontrer que la santé et le bien-être des individus peuvent se faire en dehors du corps médical et aussi de réduire l'emprise du tout médical dans le système de la santé. En se basant sur des études et recherches scientifiques, il nous a apparait que l'urbanisme et l'aménagement peuvent s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour la santé. Cette démarche nécessite la réconciliation entre la médecine et l'urbanisme en intégrant, bien évidemment, l'approche hippocratique de la médecine, dans la recherche de la santé et le bien- être des individus. En effet, l'urbanisme à lui seul ne pourra exprimer une telle ambition sans une démarche interdisciplinaire et intersectorielle, nécessaires à penser et étudier le comportement de l'homme et la santé humaine dans un milieu urbain et ne pas tomber dans le spatialisme.340

Les défis auxquels cette démarche interdisciplinaire et intersectorielle doit faire face dans les années à venir s'inscrivent dans l'impact « épidémique » des pathologies chroniques, notamment celle relatives au comportement individuel et à l'environnement bâti.

339 Hugh Barton & Catherine Tsourou, « URBANISME ET SANTE Un guide de l'OMS pour un urbanisme centré sur les habitants » (OMS, 2000).

340 Maurice Blanc, « Albert Lévy (coord.), Ville, urbanisme et santé. Les trois révolutions », Revue des sciences sociales, no 52 (16 mars 2015): 159-60, https://doi.org/10.4000/revss.3306.

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 1 3 8 | 1 4 8

Le programme villes-santé, lancé par l'OMS, constitue un outil à la disposition des collectivités pour rompre avec le travail en silo en intégrant la santé dans tous les services et dans toutes les politiques locales. Le réseau français reste peu développé, puisqu'il compte seulement une centaine de communes sur 34 965. Et pourtant il constitue non seulement un label encourageant les communes volontaristes en matière de santé mais également une plateforme d'échange d'expériences et de recherche pour un urbanisme favorable à la santé. Mais cet urbanisme favorable à la santé ne doit-il pas tendre vers un urbanisme préventionnel pour la santé qui, non seulement est automatiquement favorable à la santé, puisqu'il conjugue la méthode de l'urbanisme favorable à la santé, mais qui s'inscrit surtout dans une démarche préventionnelle intégrant un paradigme global et positif de la santé ? Les facteurs de risques relatifs à la dimension sociale de la vie en ville, la temporalité et la sédentarité, sont parmi les facteurs auxquels il faudrait apporter une solution rapide.

Comme nous l'avons évoqué, la question de la santé en ville reste sur la logique du volontariat et de l'engagement des élus en matière de santé publique. Comme l'a bien expliqué Fréderic Auffray, la santé en ville est à ses débuts comme le développement durable il y a 30 ans.

Cette thématique a besoin d'un nouveau coup de pouce, n'émanant pas cette fois-ci des déclarations et des conférences de l'OMS, mais d'une réglementation qui est à même d'imposer non seulement la santé humaine mais également la santé animale, et environnementale (une seule santé) (One health)341 comme la promeut le PNSE 4-. À travers les observations du terrain et l'analyse des documents de planification stratégiques, la thématique de la santé peine à s'intégrer dans les politiques et projets urbains. Il est donc nécessaire de l'accompagner par une nouvelle loi sur l'urbanisme et santé qui est à même de l'imposer et d'orienter l'urbanisme vers un nouveau paradigme favorisant une réelle transition urbaine.

Pourquoi pas une nouvelle loi SRU (S) qui met la santé au centre de la planification et des projets urbains ? Ainsi le Scot se verra appeler SCOT (ES) Environnement et santé, le PLU se verra évoluer vers le PLUSE en intégrant la santé dans sa réglementation et dans l'ensemble des OAP.

341 ADDIN ZOTERO_ITEM CSL_CITATION « Tribune | «Il faut institutionnaliser le concept «One Health» pour prévenir de nouvelles épidémies à l'échelle mondiale» | Cirad », consulté le 27 octobre 2021, https://www.cirad.fr/les-actualites-du-cirad/actualites/2020/institutionnel/tribune-le-monde-institutionnaliser-le-concept-one-health-pour-prevenir-les-epidemies.

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Les villes choisies ne sont pas comparables au regard de leur taille et de leur topographie mais leur étude repose uniquement sur la volonté d'intégrer et de prendre en compte la thématique de la santé dans la conception de la ville.

Cependant, ce mémoire n'a pu traiter qu'un seul déterminant de santé et a essayé d'apporter une connaissance sur la problématique de base qui consiste à réduire les prises de médicaments et à développer les facteurs qui font santé, notamment l'activité physique. Il serait judicieux de continuer les recherches sur d'autres déterminants et refaire un long mémoire complet sur l'intégration de l'ensemble des déterminants dans toutes les politiques (réglementaires et stratégiques).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote