3.2.3.1.- Taux d'encadrement et Formation
L'adaptation de la formation fournie à l'UEH aux
besoins réels du pays est un sujet d'inquiétude. Certains
programmes d'études sont vieux de plus de 20 ans et n'ont pas
été renouvelés dans le sens des nouvelles connaissances
enregistrées dans les domaines de la science et de la technologie. La
qualité de la formation a du même coup considérablement
baissé. Selon le « Rapport sur l'éducation en Haïti
» publié par le Ministère de l'Éducation Nationale,
de la Jeunesse et des Sports, en Mai 1996, seulement une minorité de
bachelier parlant le français parvenait à l'université. Le
bachelier haïtien maîtrise de moins en moins cette langue qui est
encore l'unique langue d'évaluation au baccalauréat et à
l'université.
Le taux d'encadrement au sein de l'UEH, en particulier, a
considérablement diminué, entraînant davantage la
dégradation de la qualité de la formation. Dans les années
70 on pouvait compter un professeur pour chaque huit étudiants à
l'Ecole Normale Supérieure, par exemple. Jusqu'en 2003, 1e ratio a
été de 1 sur 50 dans cette même
institution58.
Avec l'accroissement du nombre d'institutions d'enseignement
supérieur durant ces dernières années, des
détenteurs d'une simple licence ont intégré le corps
professoral. Un très faible pourcentage d'enseignants à
l'université haïtienne (10 %) détient une maîtrise. Le
pourcentage de professeurs détenant un doctorat est encore plus
faible59.
3.2.3.2.- Centralisation de l'université
Les entités de l'Université d'État
d'Haïti se concentrent principalement dans la région
métropolitaine de Port-au-Prince. Dans les villes de province, on
retrouve surtout des écoles de droit. Elles sont établies
principalement à Jacmel, aux Gonaïves, à Saint- Marc, au
Cap-Haïtien, à Hinche et à Fort-Liberté. En dehors de
ces facultés de droit, l'étudiant habitant une région
autre que Port-au-Prince n'a souvent pas la possibilité de poursuivre
des études supérieures, à moins de rentrer dans la
capitale. Ceci entraîne des frais supplémentaires (transport,
séjours, etc) que les étudiants, pour la plupart, ne peuvent
assumer.
3.2.3.3.- L'université face à la demande
58 MENJS, Rapport sur l'éducation en Haïti, 1996, p.
22
59 Idem, p.23
61
L'augmentation considérable du nombre
d'établissements supérieurs privés dans le pays ces
dernières années témoigne de l'incapacité de
l'État à satisfaire la demande en enseignement supérieur.
L'UEH demeure une structure qui ne s'adapte pas aux nouveaux besoins de
développement du pays et à l'augmentation de la population. La
création de la dernière faculté en date de l'UEH remonte
aux années 80 et depuis lors la capacité d'accueil stagne
à 3000 places60.
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