3.1.4.- Le personnel de santé
Le personnel préposé à la fourniture de
soins de santé dans le pays a été pendant plusieurs
années très limité. Les données officielles
fournies par le MSPP49 indiquent qu'il y a à la fin de 2003,
dans le pays, 2,37 médecins pour 10 000 habitants, 1,52
infirmières pour 10 000 habitants et 3,05 auxiliaires pour 10 000
habitants. Le Rapport Mondial sur le Développement Humain pour
l'année 2004 avance le chiffre de 2,5 médecins pour 10 000
habitants.
La présence de 500 médecins cubains dans le pays
depuis la deuxième moitié des années 90 a un impact non
négligeable sur l'amélioration de la santé de la
population haïtienne. Elle a
49 Idem
49
permis d'augmenter l'offre de personnel qualifié au
service de la population dans le secteur de la santé.
Par ailleurs, on a assisté depuis quelques
années à la création de plusieurs facultés de
médecine privée dans le pays. Mais, la plupart de ces
facultés ne disposent pas d'Hôpital personnel où permettre
à leurs étudiants d'effectuer des stages. La formation de ces
professionnels de la médecine en pâtit
énormément.
Le programme de bourses destiné à former des
médecins haïtiens à Cuba devrait contribuer à une
augmentation de médecins disponibles dans le pays. Mais, faudra-t-il
bien qu'ils trouvent l'encadrement nécessaire pour servir le pays et
pour ne pas être porté d'aller s'installer ailleurs comme beaucoup
d'autres professionnels dans le pays.
3.1.5.- Les infrastructures sanitaires
La situation d'Haïti n'est pas très
réjouissante en ce qui a trait à la disponibilité
d'infrastructures sanitaires. Il existe seulement 0,81 lit d'hôpitaux
pour 1000 habitants dans le pays, selon le MSPP ( année). Près de
663 établissements de santé fonctionnent suivant une logique
publique. On dénombre 110 hôpitaux et centres de santé,
faisant fonction d'hôpital, 544 dispensaires et centres de santé
sans lits et 4 asiles (Voltaire, 1999, cité dans Bilan sur la
Sécurité alimentaire en Haïti, année).
D'après l'Enquête sur les Conditions de Vie en
Haïti réalisée par l'IHSI en 2001, les installations
sanitaires publiques (Hôpital public et Dispensaire/Centre de
santé) équivalent tout juste la moitié de l'infrastructure
disponible, tel que le montre le tableau suivant. Dans ce contexte, beaucoup de
ménages doivent se diriger vers des établissements privés,
ce qui a pour effet d'éroder davantage leurs revenus.
Tableau #... : Distribution en
pourcentage (%) de la population malade ou blessée
ayant consulté un personnel de santé selon le type de
service
Type de service de santé
Pourcentage
50
Hôpital privé
|
31,6
|
Hôpital public
|
24,1
|
Dispensaire/Centre de santé
|
26,3
|
Clinique privée/Domicile du soignant
|
12,8
|
Autre
|
5,0
|
NSP
|
0,2
|
Total
|
100,0
|
Source : IHSI/Enquête sur les conditions de vie en
Haïti (ECVH) - 2001
3.2.- Accès à
l'éducation
L'accès à l'éducation est fondamental
pour permettre à un pays de sortir de la pauvreté. Le processus
de développement exige pour tout pays la disponibilité de
ressources humaines en qualité et quantité suffisante. Haïti
non plus ne saurait échapper à la règle.
Historiquement, l'offre éducationnelle en Haïti
s'est généralement révélée insuffisante par
rapport à la demande, laquelle provient des parents, des enfants, de la
corrélation entre éducation et développement, de
l'augmentation de la population et de l'urbanisation croissante du pays. Les
conséquences de cette disproportion se répercutent sur l'image du
système éducatif haïtien qui est celle d'une structure
dégradée, inefficace, de qualité douteuse et
inadaptée aux besoins spécifiques de la société
haïtienne.
Le système éducatif haïtien a
évolué dans un contexte assez difficile durant les vingt
dernières années. Les mouvements socio-politiques survenus dans
le pays dès 1985 et qui se sont intensifiés au début des
années 90 ont eu une incidence directe sur le fonctionnement de
l'appareil éducatif.
L'augmentation continue de la population, due à un fort
taux d'accroissement naturel atteignant 2,03 % entre 1985-1990 et 2,05 % entre
1990-199550 mettait à mal les efforts entamés en
Haïti à partir de la réforme de 1979 sur les plans de la
scolarisation et de l'alphabétisation.
Selon l'article 32-3 de la Constitution Haïtienne de
1987, l'éducation de base, soit les 6 premières années
d'études, est obligatoire. Cette prescription constitutionnelle devait
servir
50 IHSI, Recueil de statistiques Sociales, Volume 1
51
de cadre à la matérialisation dans les faits
d'une volonté exprimée. Pour les besoins de ce travail, nous
croyons nécessaire d'aller au-delà du simple voeu exprimé
dans la constitution pour constater dans la réalité comment
l'accès à l'éducation a évolué dans le pays.
De plus, il ne faudra pas s'arrêter au simple stade d'études
primaires. Pour développer un pays, la disponibilité de
ressources humaines qualifiées est essentielle. Cela nous renvoie
à toucher jusqu'au plus haut échelon, c'est-à-dire,
l'enseignement supérieur.
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