II.2.4. Propriétés
pharmacocinétiques
L'isoniazide est rapidement absorbé et diffusé
facilement dans tous les liquides et tissus organiques. Sa demi-vie
plasmatique, déterminée au niveau génétique, se
situe entre moins d'1 heure et plus de 3 heures selon la vitesse
d'acétylation. Il est excrété en grande partie dans les
urines au bout de 24 heures, principalement sous forme de métabolites
inactifs. L'absorption de l'isoniazide est rapide avec une
biodisponibilité proche de 100%, le temps maximal après une prise
unique à raison de 5mg/Kg/jour est de 1 à 2 heures. La
concentration maximale pour la même dose est de 1-2.5 mg/L à la
3eme heure.
Il se distribue rapidement dans tous les
liquides organiques (liquide céphalorachidien, liquide pleural et
liquide ascitique), dans les tissus, dans les organes et dans les
excréta (salive, expectorations et fèces). L'isoniazide ne se lie
pas dans une mesure importante aux protéines plasmatiques. Il traverse
la barrière placentaire et passe dans le lait maternel, où il se
retrouve à une concentration semblable à la concentration
plasmatique (Ellard et al. ; 1976).
Sa demi-vie plasmatique chez les personnes présentant
des fonctions rénale et hépatique normales varie entre 1 et 4
heures, selon la vitesse du métabolisme et son élimination est
essentiellement urinaire forme de métabolite appelé
Acetylhydrazine.
L'isoniazide est métabolisé dans le foie,
surtout par acétylation et par déshydrazination. La vitesse
d'acétylation est déterminée par des facteurs
génétiques. Environ 50 % des personnes de race noire et des
personnes de race blanche sont des inactivateurs lents, et les autres sont des
inactivateurs rapides ; la plupart des Orientaux sont des inactivateurs
rapides. La vitesse
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d'acétylation n'influe pas de façonnable sur
l'efficacité de l'isoniazide ; cependant, une acétylation lente
peut entraîner un accroissement des concentrations du médicament
dans le sang et, par conséquent, une augmentation des effets
toxiques.
Une carence en pyridoxine (vitamine B6) peut être
observée chez les adultes qui prennent des doses élevées
d'isoniazide ; cette carence est probablement due à une
compétition entre l'isoniazide et le phosphate de pyridoxal pour
l'enzyme apotryptophanas (OMS 2015).
II.2.5. Réactions indésirables
Les réactions indésirables les plus
fréquentes causées par l'isoniazide sont celles qui
intéressent le système nerveux et le foie, troubles sanguins et
lymphatiques, troubles gastro-intestinaux, nausées, vomissements,
douleurs épigastriques et pancréatite, troubles
hépatobiliaires, (élévation de la concentration
sérique des transaminases, troubles immunitaires (réactions
d'hypersensibilité), troubles métaboliques et nutritionnels
(carence en pyridoxine, pellagre, hyperglycémie et acidose
métabolique), troubles de l'appareil locomoteur et du tissu conjonctif,
troubles de l'appareil reproducteur et des seins (Gynécomastie),
troubles de la peau et des tissus sous-cutanés ; Acné, syndrome
de Stevens-Johnson, pemphigus, rash, dermatite cutanées (morbilliformes,
maculopapuleuses, purpuriques ou exfoliatrices),troubles vasculaires (OMS
2015).
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