ABREVIATIONS
BIT : Bureau International du Travail
CADBE : Charte Africaine des Droits et du Bien-être de
l'Enfant
CAMI : Cadastre Minier
CDE : Convention relative aux Droits de l'Enfant
CEEC : Centre d'Evaluation, d'Expertise, et de Certification
minière
CSK : Comité Spécial du Katanga
CTCPM : Cellule Technique de Coordination et de Planification
Minière
GECAMINES : Générale des Carrières et des
Mines
J.O : Journal Officiel
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation de Droit des
Affaires en Afrique
OIT : Organisation Internationale du Travail
ONU : Organisation des Nations Unies
PAN-OEV : Plan d'Action National pour les Orphelins et Enfants
Vulnérables
RCCM : Registre du Commerce et de Crédit Mobilier
RDC : République Démocratique du Congo
SAEMAPE : Service d'Assistance et d'Encadrement de
l'exploitation Minière et à Petite
Echelle
SAESCAM : Service d'Assistance et d'Encadrement de Small Scale
Mining
TCL : Tanganyika Concession Limited
UMHK : Union Minière du Haut-Katanga
ZEA : Zone d'Exploitation Artisanale
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INTRODUCTION
1. Présentation du sujet
Ayant à l'esprit que la nécessité
d'accorder une protection spéciale à l'enfant a été
énoncée dans la Déclaration de Genève de 1924 sur
les droits de l'enfant et dans la Déclaration des droits de l'enfant
adoptée par l'Assemblée générale le 20 novembre
1959, et qu'elle a été reconnue dans la Déclaration
universelle des droits de l'homme, dans le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques (en particulier aux articles 23 et 24), dans le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
(en particulier à l'article 10) et dans les statuts et instruments
pertinents des institutions spécialisées et des organisations
internationales qui se préoccupent du bien-être de
l'enfant.1
La Convention relative aux droits de l'enfant est le premier
instrument juridique international ayant force obligatoire qui énonce
toute la panoplie des droits de l'homme (civils, culturels, économiques,
politiques et sociaux). En 1989, les dirigeants mondiaux ont
décidé que les enfants devaient avoir une convention
spéciale juste pour eux, car les moins de 18 ans ont souvent besoin
d'une protection et d'une assistance spéciale. C'était aussi un
moyen de s'assurer que le monde reconnaissait que les enfants, eux aussi,
avaient des droits.
En acceptant d'honorer les obligations stipulées dans
la Convention (en la ratifiant ou en y adhérant), les gouvernements se
sont engagés à défendre et à garantir les droits
des enfants, ainsi qu'à répondre de ces engagements devant la
communauté internationale. Les États parties à la
Convention sont tenus de concevoir et de mettre en oeuvre des mesures et des
politiques qui tiennent compte de l'intérêt supérieur de
l'enfant.
La loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de
l'enfant en République Démocratique du Congo a pour objectif de
réaffirmer de façon concrète que le bienêtre des
enfants est la responsabilité de tous dans le monde entier puisqu'il a
été remarqué que malgré tous les efforts
déployés, de trop nombreux enfants surtout dans les pays en voie
de développement sont sous alimentés et n'ont pas accès
à des soins adéquats, ne reçoivent pas sur le plan de
l'instruction, la réparation indispensable à leur avenir et sont
privés des agréments alimentaires de l'existence.
1 Préambule de la convention internationale des
droits de l'enfant, ONU, 20 novembre 1989.
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Le travail des enfants revêt, sous plusieurs de ses
formes, un aspect nocif. Ceux engagés dans le secteur minier courent des
dangers particuliers, les conditions de leur activité comportent de
sérieux risques pour leur santé et leur bien-être. Sur les
250 millions d'enfants qui travaillent dans le monde, approximativement 179
millions de ces filles et garçons sont engagés dans les pires
formes de travail des enfants et, plus d'un million d'entre-eux sont
employés dans les mines et carrières.2
Plus de deux décennies après l'entrée en
vigueur de la convention relative aux droits de l'enfant du 20 novembre 1989,
en République Démocratique Congo, la situation des enfants dans
la ville de Kolwezi demeure critique. Certes, le travail des enfants est un
problème mondial, mais c'est essentiellement dans les pays en voie de
développement où il y a une grande majorité.
Non seulement qu'ils subissent l'inaction des gouvernements
plus que toute autre catégorie de la population, mais aussi la violence
et les abus dont ils font l'objet portent atteinte à leur santé
physique et mentale. Les enfants sont contraints d'effectuer diverses
tâches et activités qui les empêchent de recevoir une
éducation, ils sont aussi victimes d'exploitation économique et
sexuelle, et vivent dans les rues s'ils ne sont pas associés à
des groupes armés.
L'expérience montre que le défi est redoutable
et doit être traité d'urgence. Les enfants doivent être
protégés de tout acte de violence, d'abus, d'exploitation et de
discrimination. Les droits des enfants doivent être spécialement
protégés et leur situation sans cesse améliorée,
pour qu'ils puissent s'épanouir et être éduqués dans
des conditions de paix.
Que nous soyons ou pas chargé de l'éducation des
enfants, nous pouvons et nous ne devons rester indifférents devant les
moments qui nous entourent particulièrement dans les sites miniers,
l'enfant est très marqué par le milieu dans lequel il vit, sa
manière de se situer par rapport à l'argent, l'amour, la
sexualité, la science, la religion, et il est influencé par la
sensibilité, les attitudes et les comportements de son entourage.
L'activité minière s'est
développée dans la province du Lualaba et la croissance de
l'exploitation minière artisanale continue à s'accroitre sur
plusieurs sites. Dans un premier temps, dans la perspective d'exploitations de
grandes quantités des minerais bruts à faible teneur, dès
lors, l'exploitation artisanale est devenue le principal moyen de survie.
2 Every childcounts ; New globalestimates on child
labor (OIT, 2002).
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Pour suppléer à cette situation de
vulnérabilité suite à la faillite de l'entreprise
publique, Gécamines, beaucoup de familles se sont retrouvées dans
les sites miniers pour leur survie en exploitant artisanalement le cuivre et le
cobalt.
Longtemps décriée pour ses effets
dévastateurs sur le plan social et environnemental, la mine artisanale
se repend dans une grande partie du monde, notamment en Afrique pour des
nombreux pays et communautés, elle représente une voie vers le
développement et la croissance. L'exploitation artisanale dans les mines
du Lualaba est un marché self-service et anarchique à la limite
de l'informelle et duquel le pays ne tire en réalité aucun profit
substantiel.
C'est ainsi que la plupart d'enfants se retrouvent dans les
carrières et dans les mines. Cependant les instruments juridiques tant
nationaux qu'internationaux qui devraient être appliqués avec
rigueur sont presque négligés et par voie de conséquence,
les enfants creuseurs sont devenus vulnérables considérants tous
ces aspects sus-évoqués, il nous a été important de
porter notre étude sur : « Du travail de l'enfant en droit positif
congolais et en droit international : enjeux et défis juridiques ».
Cas observés dans le site minier artisanal au quartier Kanina à
Kolwezi.
2. Choix et
intérêt du sujet
2.1. Choix du sujet
La question des enfants dans les carrières et mines
artisanales a été traitée par plusieurs psychologues,
sociologues, organisations non gouvernementales. Mais, quant à nous,
étant juristes, nous allons proposer les voies et moyens pour la mise au
point des mécanismes cohérents et contraignants pouvant permettre
l'élimination de la présence des enfants dans le site minier
artisanal du quartier Kanina à Kolwezi. D'où nous nous sommes dit
qu'il est impérieux de parler sur ce sujet.
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