6.5 Répétitivité
(Reliability)
Vu que le niveau technologique de la
céréaliculture algérienne est faible, faisant de cette
activité, une activité de subsistance, le génotype le
moins risqué est le génotype Gcn/4/D68-1-93A-1A//Ruff / Fg /3/
Mtl-5 (n°12), qui présente une valeur de l'indice I de
répétitivité égale à 0.772 t/ha. Ce
génotype est recommandé, sur la base de son rendement nominal,
aux régions représentées par les sites OS, KH et TR. Le
génotype Bichena / Ariza_2//Solga_8 (n°3), recommandé pour
la région représentée par le site ST, se classe
13ième pour la valeur de l'indice I (Tableau 6.14). Les
valeurs de l'indice I sont significativement corrélées avec
l'effet principal génotype (rs = Spearman coefficient de
corrélation = 0.581**), et avec les scores IPCA1 des
génotypes (rs= 0.858**).
111
6.6 Appréciation de la qualité
technologique par l'étude de certains paramètres
physico-chimiques
6.6.1 Taux de mitadinage et taux
d'extraction
6.6.1.1 Taux de mitadinage
La structure vitreuse du grain de blé dur est un
paramètre déterminant pour sa valeur d'utilisation. L'existence
des parties farineuses dans l'albumen des grains mitadinés, affecte la
valeur semoulière en diminuant le rendement en semoule [168].
L'analyse de la variance montre un effet génotype,
milieu et une interaction génotypes x milieu très hautement
significatifs pour les deux variables taux de mitadinage et taux d'extraction
(Tableau 6.15).
Tableau 6.15 : Carrés moyens des écarts de
l'analyse de la variance du taux de mitadinage (MTD) et du taux d'extraction
(EXT) mesurés sur les quatre sites.
Source
|
ddl
|
MTD (%)
|
EXT (%)
|
Totale
|
479
|
196.98
|
54.46
|
Génotype (G)
|
29
|
230.17***
|
105.64***
|
Environnement (E)
|
3
|
22209.54***
|
3535.32***
|
(G) × (E)
|
87
|
238.36***
|
137.19***
|
Résiduelle
|
360
|
0.47
|
1.64
|
ns,*,*** = effets non significatifs et significatifs au seuil de
5 et 1%, respectivement.
Un effet génotypique très hautement significatif
indique que les différences entre les génotypes
évalués sont donc plus importantes, le génotype
Boussellem/Ofonto//waha (n°27) se distingue par le taux de mitadinage le
plus élevé (15.29%) que celui des autres variétés,
alors que le génotype Altar84 (n°19) donne le taux le plus faible
(3.5%), soit une amplitude de 11.79% (Tableau 6.16).
La variété est un élément de
gestion du risque de mitadinage, mais l'influence du climat et de l'azote
étant très forte aussi [170].
112
Le génotype Bichena / Ariza_2//Solga_8 (n°3) et le
génotype Gcn/4/D68-1-93A-1A//Ruff / Fg /3/ Mtl-5 (n°12) qui ont
été sélectionnés comme des génotypes
à large adaptation donnent des taux de mitadinage inférieurs
à la moyenne générale avec respectivement 5.03 et 7.2 %
(Tableau 6.16).
Les taux de mitadinage élevés influencent sur la
qualité des semoules, en effet, d'après ANNOU, (2002) [169] Les
piqûres blanches issues de blé mitadinés
déprécient la couleur des pâtes alimentaires car elles
s'hydratent difficilement quant elles sont suffisamment volumineuses et
résistent à la désagrégation lors du
pétrissage.
Tableau 6.16 : Valeurs moyennes caractéristiques du
taux de mitadinage (MTD) et du taux d'extraction (EXT) notées sur les
différents sites.
Les Valeurs
|
MTD (%)
|
EXT (%)
|
Effet moyen génotype (G)
|
Max
|
15.29
|
58.72
|
Min
|
3.5
|
47.10
|
Amplitude
|
11.79
|
11.62
|
Le génotype n° 3
|
5.03
|
58.72
|
Le génotype n° 12
|
7.2
|
50.50
|
Effet moyen Environnement (E)
|
E1 Oued Smar
|
2.92
|
48.71
|
E2 El Khroub
|
4.34
|
55.75
|
E3 Sétif
|
29.42
|
61.69
|
E4 Tiaret
|
0.08
|
53.08
|
Interaction (G) × (E)
|
Max
|
56.13
|
66.23
|
Min
|
0
|
31.68
|
Amplitude
|
56.13
|
34.55
|
|
La moyenne générale
|
9.19
|
54.80
|
C V (%)
|
7.5
|
2.1
|
E.T
|
0.69
|
1.16
|
Nous constatons, donc, que tous les génotypes
évalués font apparaître une augmentation significative des
grains mitadinés dans le milieu de Sétif par rapport
113
En effet, sous la dépendance du facteur milieu, sur le
site de Sétif, le taux de mitadinage atteint 29.42%, sur le site du
Khroub et Oued Smar, le taux de mitadinage apparaît faible à
très faible avec 4.34 et 2.92% respectivement, alors que le milieu de
Tiaret caractérisé par une absence totale des grains
mitadinés sur la majorité des génotypes
évalués, le taux de mitadinage est presque nul (0.08%) (Tableau
6.16). Ceci peut être expliqué par la richesse du sol en azote
minéral, étant donné que le précédent
cultural était une légumineuse alimentaire.
Selon BRAUN, (1994) [171] Le mitadinage est fortement
limité par fractionnement des apports d'azote, un apport au stade
gonflement de la culture est mieux recommandé que les apports tardifs.
Ceci est lié au coefficient apparent d'utilisation de l'azote qui est
plus élevé à ce stade.
La qualité d'un blé dur est essentiellement
régie par les effets conjugués du génotype et des facteurs
agro-climatiques. La variété est un facteur important dans la
détermination de la qualité, toutefois, l'expression du potentiel
génétique est étroitement liée au mode de conduite
de la culture. Le blé exprime son plus haut potentiel de quantité
et de qualité seulement sous une optimisation des facteurs de production
[168]. En effet, les valeurs du taux de mitadinage pour l'interaction
génotype X environnement sont comprises entre zéro pourcent (pour
l'ensemble des génotypes à Tiaret) et à 56.13% pour le
génotype Boussellem/Ofonto//waha (n°27) à Sétif
(Tableau 6.16).
L'effet de l'interaction entre les deux facteurs sur le taux
de mitadinage est marquant, Les génotypes évalués
acquièrent une vitrosité d'autant plus grande que le milieu
devient plus favorable. Chez le génotype Boussellem/Ofonto//waha
(n°27) qui s'exprime par la valeur la plus élevée du taux de
mitadinage à Sétif (56.13%), par contre à Tiaret son taux
de mitadinage est nul. Sur les deux sites Khroub et Oued Smar, ses valeurs sont
faible à très faible (3.38 et 1.67% respectivement). Par
conséquent, dans l'ensemble, le taux de mitadinage varie beaucoup d'un
site à l'autre pour le même génotype (Appendice C, Tableau
7).
De même, les résultats de l'interaction
génotype x environnement montrent que le taux d'extraction chez le
génotype Mck_2/Aco89 (n°2) à Sétif est le plus
114
aux sites d'El Khroub et Oued Smar, tandis qu'à Tiaret
le taux de mitadinage ne dépasse pas 0.5% (Appendice C, Tableau 7 ).
De même, nous pouvons considérer que le
génotype à plus faible taux de mitadinage, dans le milieu de
Sétif, est celui qui est le plus résistant au mitadinage, dans ce
cas c'est le génotype Altar84 (n°19) avec 10.13%.
Sachant que le mitadinage est directement lié à
la teneur en protéines, donc à la nutrition azotée de la
culture, si au cours du remplissage du grain la matière protéique
se trouve en quantité suffisante, l'albumen prendra un aspect vitreux.
En revanche, la carence protéique conduit à la formation de
nombreuses vacuoles d'air au sein de l'albumen, lui conférant une
apparence opaque ou farineuse [172].
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