INTRODUCTION
Avec 230 kg/hab/an l'algérien se présente comme
l'un des gros consommateurs de céréales, ce qui engendre une
demande qui dépasse les 7.5 millions de tonnes par an [1]. La production
des céréales est, par contre, faible et fluctuante, comme le sont
ses rendements. En effet la faiblesse des rendements est liée à
la présence de contraintes biotiques et abiotiques de nature
intermittente, dont le déficit hydrique est le principal facteur
limitant [2]. Ainsi le rendement en grains peut varier de 0.5 à 3.6
t/ha, sur le même site, au cours des années successives, comme
rapporté par BAHLOULI et al., (2005) [3].
En fait, les faibles rendements sont dus aux effets
combinés des basses températures hivernales, des gelées
printanières, des hautes températures et au déficit
hydrique de fin de cycle. Les variations climatiques influent sur les
conditions de croissance et développement de la plante, ce qui a pour
effet d'affecter le processus de sélection. En effet tous les milieux
n'ont pas la même aptitude à révéler les
différences génotypiques, suite à la présence de
l'interaction.
Cette interaction génotypes x environnement, selon son
amplitude, entraîne des modifications du classement variétal et de
ce fait complique la sélection, vu que chaque environnement aboutit un
classement différent des génotypes. Le choix basé sur la
moyenne générale des milieux n'est plus dans ce cas valable, et
celui par environnement conduit à la sélection d'une multitude de
génotypes, dont la gestion devient onéreuse [4]. L'interaction
génotype x environnement est un problème majeur qui complique
l'interprétation des essais de rendement et rend les recommandations
difficiles, notamment lorsque les génotypes sont
sélectionnés dans un seul environnement et ciblés pour
d'autres environnements [5]; [6]; [7].
L'interaction peut être causée par les
différences de phénologie, de rythme de développement, de
besoins de vernalisation, de réponse à la photopériode, et
aux différences de la capacité des génotypes à
répondre aux conditions de
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croissance [8]. Selon LECOMPTE et al., (2003) [9], la
connaissance de la nature des réactions ( sensibilité /
tolérance) des variétés aux changements des milieux de
production est la première étape dans la sélection d'un
matériel stable et performant. EBDON et GAUCH (2002) [10] rapportent que
les composantes environnementales sont corrélées avec les
précipitations, les températures moyennes journalières
maximales et minimales, l'altitude, la latitude, la fertilisation azotée
et la teneur en argile.
Dans les programmes de sélection, la signification de
l'interaction génotype x environnement doit être prise en
considération car elle peut être, convenablement, exploitée
d'une manière avantageuse à travers différentes approches.
Son effet par rapport à l'effet du génotype et environnement des
caractères mesurés, doit être estimé. Pour exploiter
positivement l'interaction génotype x environnement, la
régression conjointe et le modèle AMMI (additive models and
multivariate interaction) sont des outils analytiques utiles [11]; [12]; [13];
[14]; [15]. Les résultats de telles analyses peuvent être
utilisés pour grouper des environnements en sous régions sur la
base de la similarité des performances des cultivars [16]; [7].
La présente contribution se propose d'analyser
l'interaction génotype x environnement ainsi que l'identification de la
stabilité du rendement grain en utilisant les données provenant
d'une expérimentation multi- site, de 30 génotypes de blé
dur (Triticum durum Desf.).
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