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évaluation de l'inclusivité de la croissance économique dans la zone CEEAC.


par Randy KAMBANA MOISE
Université Catholique du Congo  - Licence en économie et développement 2019
  

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Conclusion partielle

Au fur et à mesure que nous nous sommes penchés à rendre compte de la dynamique de croissance, des inégalités, de la pauvreté et du développement économique, nous avons constaté qu'à l'issue de ce chapitre, l'ethnicité, l'enclavement, la taille des pays, le niveau d'endettement, la dépendance liée à l'exploitation des ressources naturelles et le tâtonnement dans le choix des politiques économiques sont d'autant d'éléments qui justifient l'absence et l'engagement réel du processus du développement au sein de la sous-région centrale du continent africain nonobstant l'accroissement substantielle de la production durant les seize premières de notre siècle.

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CHAPITRE III :
CONSTRUCTION (ELABORATION) DE L'INDICE COMPOSITE DE
CROISSANCE INCLUSIVE POUR LES PAYS DE LA CEAAC :
ANGOLA, CONGO, CENTRAFRIQUE, TCHAD, ET RDC

Rappelons que les deux premiers chapitres de notre étude avaient pour objectifs respectifs de présenter les généralités conceptuelles et l'état des lieux de la dynamique de pauvreté, des inégalités, de croissance et du développement économique en Afrique Centrale. Le troisième et dernier chapitre se propose d'élaborer l'indice composite de croissance inclusive pour les pays de la CEAAC.

Ce chapitre se compose des points suivants : l'appréciation des indices antérieurs de mesure de croissance, la présentation des indices préludes à l'élaboration des indices composites de croissance, les étapes de construction des indices composites et enfin la construction et la présentation des indices composite de croissance inclusive.

SECTION 1 : APPRECIATION DES INDICES ANTERIEURES

Cette section du chapitre vise, dans un premier temps, une description succincte et critique des indices synthétiques antérieurs proposés au sein de la littérature sur la croissance inclusive (A. Sen, 1990 ; Mlachila et al., 2014). Il s'agit de ceux qui n'ayant pas trouvé leur légitimité dans la communauté scientifique. Dans un deuxième temps, ce point présente celles qui ont fait l'objet de prélude dans notre étude en vue de dégager une démarche méthodologique centrée sur des fins de conception et de formulation de notre indicateur synthétique dénommé « Indice de Croissance Inclusive » (ICI, en sigle).

III.1.1. Intérêts et limites des indicateurs synthétiques classiques

Le débat portant sur la nécessité de disposer d'un ou de plusieurs indicateurs fiables et pertinents capables de supplanter le PIB en vue de mesurer efficacement les effets redistributifs de la croissance sur le long terme, n'est pas récente. Elle ne date pas d'hier, mais elle est plutôt une conséquence d'une série des réflexions initiées par d'innombrables chercheurs autour de la question d'inclusivité de la croissance.

Rappelons, en effet, que les premières tentatives de création des mesures agrégées sont celles qui ont été créées pour évaluer le niveau du bien-être et du développement humain. Ensuite naquirent celles faisant référence à la notion de durabilité de développement.

? R est l'indice de richesse monétaire, basé sur le produit intérieur brut (PIB) par habitant ;

? S l'indice de santé (basé sur l'espérance de vie) ;

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C'est pourquoi, depuis les années 90 jusqu'à nos jours, trois indicateurs synthétiques ont été réellement couronnés de succès dont nous nous sommes inspiré pour fonder notre démarche : il s'agit principalement de l'Indice de Développement Humain (IDH) proposé par le PNUD ; de l'Indice de Développement Humain ajusté aux Inégalités (IDHI) ainsi que de l'Indice de la Qualité de la Croissance proposé par Mlachila et al. (2014). A ce titre, nous décrivons dans les lignes qui suivent les définitions mathématiques et méthodologiques de chaque indice en vue d'en dégager les limites.

A. Indice de Développement Humain (IDH)

L'IDH est un indicateur du bien-être le plus utilisé et le plus connu. Il permet d'évaluer et de mesurer le niveau du bien-être atteint par un pays. A travers ce point du chapitre, nous présentons d'abord la définition ou l'expression mathématique de cet outil de mesure avant d'en présenter les limites.

a) Définition :

L'IDH est un indice statistique composite du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Inspirée des travaux d'Amartya Sen, sa valeur est comprise entre 0 (exécrable) et 1 (excellent).

En effet, il est calculé en établissant la moyenne arithmétique de trois indices quantifiant respectivement :

? la longévité et/ou la santé sur base de l'espérance de vie à la naissance ;

? le savoir et/ou l'instruction mesuré(e) sur base du taux d'alphabétisation des adultes combiné au taux de fréquentation scolaire des jeunes ;

? la possibilité d'accéder à un niveau de vie décent sur base du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d'achat.

L'expression mathématique suivante favorise le calcul de cet outil de mesure :

??+??+??

?????? = (3.1)

??

où :

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? E l'indice d'éducation. L'indice E est lui-même la moyenne pondérée d'un indice de scolarisation des jeunes et d'un indice d'alphabétisme des adultes (le premier ayant deux fois plus de poids que le second).

Exprimées chacune dans son unité, ces variables doivent d'abord être normalisées ou redimensionnées afin que les niveaux des indices R, S et E soient compris entre 0 et 1. Plus l'indice est proche de 1, plus le pays est considéré comme développé sur le plan humain. Cette normalisation nécessite que soient définies des valeurs minimales et maximales (possibles ou acceptables) pour chacune des variables (voir tableau 1). Cette normalisation nécessite que soient définies des valeurs minimales et maximales (possibles ou acceptables) pour chacune des variables (voir tableau 1).

La formule de normalisation est alors de la forme suivante :

(valeur observée de la variable-minimum)

Valeur de l'indice = (3.2)

(maximum-minimum)

Le tableau no3.1 suivant résume des valeurs maximales et minimales des sous-indices :

Tableau no3.1 : Minima et maxima des variables dans les formules de normalisation

Elément Minimum Maximum

PIB par habitant ($ PPA) 100 USD 40000 USD

Espérance de vie (années) 25 ans 85 ans

Alphabétisme (%) 0 % 100 %

Scolarisation (%) 0 % 100 %

Source : D'après G. Omar et G. Abdallah (2019).

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b) Limites de l'IDH :

Parmi les critiques les plus acerbes contre l'IDH et sa construction, celles évoquées conjointement par Guerid Omar, Ghalem Abdallah90 et Michaël Goujon sont les plus évoquées91. Ces derniers ont pu résumer les limites contenues dans la construction de l'IDH en trois points. Leurs critiques concernent d'abord la fiabilité des informations statistiques communiquées par chaque pays, l'absence d'une relation entre la croissance économique et le développement humain, ensuite ; et, enfin, la partialité du cadre conceptuel de l'IDH.

Un détail et un développement accordés à chaque point de critique pourrait nous élever à la hauteur de nos recherches.

? La fiabilité des informations statistiques communiquées par les différents pays :

En effet, selon Guerid Omar et Ghalem Abdallah, les renseignements périodiquement fournis par la plupart des pays sur les différentes composantes de l'IDH ne sont pas dans leur ensemble calculés selon des critères fiables et bien déterminés. Dans cette optique, certains spécialistes optent plutôt pour les données que communiquent certaines institutions internationales dont la crédibilité est souvent prouvée. À titre d'exemple, l'auteur cite l'UNICEF et l'Unesco pour ce qui est le cas des indicateurs concernant la scolarisation, de la santé et des conditions de vie des enfants ainsi que le FMI en ce qui concerne les données portant sur la croissance du PIB92.

? La croissance économique et le développement humain ne vont pas souvent de pair :

Le rapport du PNUD sur le développement humain publié en 2010 démontre explicitement qu'il existe une corrélation extrêmement faible, entre la croissance du revenu par tête (indicateur exclusivement monétaire) et les autres indicateurs d'ordre qualitatif.

Pour corriger l'impact des effets du revenu sur les deux autres dimensions du développement humain, PNUD a récemment proposé le passage d'une moyenne arithmétique à une moyenne géométrique (qui mesure la valeur typique d'un ensemble de nombres)93. De telle sorte qu'une

90 G. OMAR et al., « Le développement humain : les dimensions d'un concept », dans Revue des Economies Financières Bancaires et de Management, Vol. 5, No1, 2019, pp. 238-251 [En ligne], URL : http://revues.univ-biskra.dz/index.php/lfbm/ (Consulté le 8 août 2020).

91 M. GOUJON, « L'indice de développement humain : une évaluation rétrospective pour La Réunion (19852005)», dans Etudes et Documents, No5, CERDI, 2011, p. 5, [En ligne], URL : https://ideas.repec.org/p/cdi/wpaper/1044.html (Consulté le 8 août 2020).

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93 M. BENDAOUD, « Des travaux d'Amartya Sen à l'indice du développement humain », dans Centre d'études sur l'intégration et la mondialisation (CEIM), 2011, p. 18, [En ligne], URL : https://www.ieim.uqam.ca/spip.php?page=article-ceim&id_article=6605 (Consulté le 8 août 2020).

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performance médiocre « dans une dimension quelconque est maintenant directement réfléchie dans l'IDH, et il n'y a plus de substituabilité parfaite à travers les dimensions »94.

A cet égard, l'expression couramment utilisée en termes de moyenne arithmétique pour mesurer l'IDH, a été moins préférée que la moyenne géométrique de trois sous composantes de l'IDH donnée par la relation suivante :

IDH = v?????????????????? * ???????????????????????????? ?????? * ????????????????????????

?? (3.3)

? Le cadre conceptuel de l'IDH :

Michaël Goujon95 note à son tour que le concept de développement est bien sûr plus complexe que ce que permet de mesurer l'IDH avec seulement trois dimensions et quatre variables. Certains aspects importants du développement ou du bien-être manquent probablement (sécurité, culture, environnement...). Une autre limite, toute aussi importante que les précédentes, souligne l'auteur ci-dessus, est celle qui présente l'IDH comme un indicateur de niveau moyen de développement pour une population. Il ne tient pas compte explicitement des inégalités de revenus ou sociales dans les pays. Par exemple, deux pays peuvent présenter des niveaux d'IDH identiques, mais la part de la population pauvre dans l'un des deux pays peut être plus élevée si ce pays est plus inégalitaire que l'autre.

C'est pourquoi, en tenant compte de cette dernière critique contre l'IDH, la mise en place de l'Indice de Développement Humain corrigé des Inégalités devenait un correctif nécessaire, en dépit de ses propres limites qui constituent sa faiblesse.

94 PNUD, « Rapport sur le développement humain 2010 », Communications Development Incorporated, 2010, p. 17.

95 M. GOUJON, op. cit., p. 5, [En ligne], URL : https://ideas.repec.org/p/cdi/wpaper/1044.html (Consulté le 8 août 2020).

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