L'approche néoclassique de la croissance, telle qu'on
la conçoit aujourd'hui, est jalonnée des contributions
successives des auteurs tels que Ramsey (1928), Solow (1956), Swan (1956), Cass
(1965) et Koopmans (1965). Les modèles néoclassiques ne se
limitent plus au seul processus d'accumulation des facteurs et se proposent
d'inclure « un autre processus comme essentiel à la persistance de
la croissance, à savoir l'accroissement de la
productivité des facteurs »32. Par
conséquent, la fonction de production néoclassique se
définit de la manière suivante :
Y = A f(K, L) (1.7)
où Y désigne la production ;
A est la productivité globale des
facteurs33, c'est-à-dire la partie de la production qui ne
s'explique pas par l'augmentation de la quantité de K ou de L ;
K est le niveau de capital accumulé ;
L est la main d'oeuvre disponible.
En adoptant la thèse néoclassique, Robert Solow
(1956) construit un modèle sur base des idées fondatrices
énoncées ci-dessus. A cet égard, il identifie un
troisième facteur qu'il nomme le « résidu » qui est
assimilé au progrès technique. Ce dernier est à la base de
l'augmentation de la productivité des facteurs et permet donc une
augmentation qualitative et non plus seulement quantitative des facteurs de
production. Dans ce cas, la croissance économique est intensive dont le
taux de croissance économique se présente comme suit :
?Y = sAK??-?? - (j + g +
ä) (1.8)
où ??Y représente le taux de
croissance ;
j représente le taux de croissance de la population ;
s représente le taux d'épargne ;
g représente le taux de progrès
technique ; ä représente la
dépréciation du capital.
32 N. AMAN NDIKEU NJOYA, « Corruption et croissance
économique au Cameroun : de l'effet direct et des effets indirects
à travers la répartition des dépenses publiques
», Thèse de doctorat présentée à
l'Université Rennes 1, Rennes, 2017, p. 73, [En ligne], URL :
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01622648
(Consulté le 10 juillet 2020).
17
Au regard de ce qui précède, le modèle
de Solow est considéré comme l'archétype des
modèles de croissance néoclassique. Bien qu'ils soulignent
l'importance du rôle de l'évolution technique dans le processus de
croissance en permettant le paramètre technologique de varier, les
modèles de croissance néoclassiques « n'indiquent pas
précisément de quelle façon ce paramètre fluctue
»34. En plus, les théoriciens de la croissance
néoclassiques situent les sources de croissance économique en
dehors du champ économique. Cette conception de la croissance
exogène sera contestée par les théoriciens de la
croissance endogène. Ces derniers chercheront justement à
endogénéiser la théorie néoclassique.