Accord cadre d'Addis-Abeba : analyse de l'incidence sur la RDC six ans après.par Modeste Keta Ibutshi Université Nationale Pédagogique - Licence en relations internationales 2018 |
III.3.3. Au Niveau NationalPour que la RDC puisse bien réussir ses engagements, elle doit : Restaurer l'État de droit (respectueux des droits de l'homme), doté en suffisance, des moyens financiers, idéologiques, structurels, juridiques et humains de sa politique. Pour cela, la RDC a besoin : - d'un leadership politique citoyen et responsable ; - d'une justice indépendant, capable de lutter efficacement contre les abus de pouvoir, la corruption, l'impunité, la prime à la violence et les inégalités sociales ; - d'une armée républicaine, professionnelle et dissuasive ; - et enfin, d'une administration publique stable, apolitique et efficiente. Cela permettra de restaurer l'autorité de l'État sur toute l'étendue de la République et de sécuriser les citoyens et leurs biens. Ensuite,lutte contre la pauvreté et la précarité par une justice distributive, par l'éducation pour tous et par la relance de l'agriculture en vue de la souveraineté alimentaire, base de tout développement,selon l'articlede la constitution qui stipule que : « Tous les Congolais ont le droit de jouir des richesses nationales; `L'État a le devoir de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement 85(*)». Dans ce même ordre d'idée, La Constitution de la RDC en son article 43 §5 stipule : « L'enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics ».Et d'ajouter à l'article 44 : « L'éradication de l'analphabétisme est un devoir national pour la réalisation duquel le Gouvernement doit élaborer un programme spécifique 86(*)». Notons que d'après les statistiques officielles du Ministère congolais de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, trois millions et demi des enfants entre 6 et 12 ans ne sont pas scolarisés, et sept millions trois cent soixante-cinq mille enfants entre 6 et 17 ans (âge de l'enseignement primaire et secondaire) ne sont pas scolarisés. Il faudrait instaurer dans ce sens un barème des services publics de l'État une tension salariale ne dépassant pas 20. Actuellement, le salaire mensuel d'un ministre national équivaut à celui de 200 enseignants du primaire ou 120 soldats... Et celui d'un parlementaire, à celui de 120 enseignants du primaire ou 120 soldats. La démocratie, la paix et la stabilité politique n'ont, en effet, pas de pires ennemis que la pauvreté et l'ignorance. L'instauration de la paix et de la stabilité politique passe par le dialogue permanent et inclusif entre les dirigeants et le peuple dialogue qui est le poumon par lequel respire la démocratie (gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple). C'est, en même temps, le gage de la légitimité du pouvoir et de la cohésion nationale. Car on peut décréter la légalité, mais la légitimité, elle, se négocie, toujours et en permanence, entre le peuple souverain et ses dirigeants. Aucune solution militaire ne pourra suffire pour instaurer une paix durable et la stabilité en RDC. Le problème de gouvernance ne se résout jamais valablement par des solutions militaires. * 85 Article 58 de la constitution de la RDC * 86 Articles 43 et 44 de la constitution de la RDC |
|