Section III.
PERSPECTIVES
Après avoirétudié les faiblesse et
défis de cet accord, il est important pour nous de trouver une
possibilité, avec des propositions claires pour pouvoir relever ces
défis. Ainsi, il faut donc chercher à créer, les voies et
moyens de réaliser les conditions de la restauration d'une paix durable
à l'est de la RDC. La politique extérieure d'un pays étant
le reflet et le prolongement de sa politique intérieure, c'est aux
conditions intérieures qu'il faut accorder priorité dans la
solution du problème de la paix à l'est de la RDC.
Il s'agit ni plus ni moins que de refonder l'État, de
restaurer ses fondamentaux. Et cela ne peut se faire par un coup de baguette
magique : il faut une vision globale de la gouvernance dont la mise en oeuvre
doit s'inscrire dans la durée. Car avant d'être une organisation
et une structure, la démocratie est une culture et une mentalité
qui s'acquièrent par l'éducation civique et le
développement de la conscience citoyenne. La crise de leadership en RDC
s'enracine dans ce déficit de culture politique et de mentalité
démocratique, qui s'acquièrent par l'éducation civique.
L'espoir de la restauration de cette paix et le
relèvement des défis de cet accord passe par tous les niveaux
d'engagements des parties prenantes, notamment au niveau international,
régional et national.
III.3.1. Au niveau
International
Restaurer la justice internationale dans la région,
condition indispensable à une paix durable. Une justice capable de
lutter efficacement contre la criminalité transfrontalière. Il
est impératif, en RDC comme dans la région, de tourner la page de
la belligérance, des crimes imprescriptibles et de la prime à la
violence comme moyen de règlement des différends entre les
États et mode de gestion des relations interétatiques dans la
région. La justice à restaurer comporte une quadruple fonction :
elle est, certes, répressive, mais surtout et d'abord,
pédagogique, thérapeutique et préventive. Il s'agit
d'éduquer à la paix et à la non-violence et de mettre fin
au système de l'impunité qui a élu domicile dans la
région. A ce sujet, la mise en place d'un Tribunal spécial pour
la RDC et pour la région serait souhaitable. Le RapportMapping qui a
été rendu public le 1 Octobre 2010, ainsi que les nombreux
rapports des experts de l'ONU sur la situation sécuritaire de la
Région, fournissent des pistes d'investigation judiciaire, exploitables
à cet égard.
III.3.2. Au niveau
Régional
Deux dispositions devraient accompagner cette région
pour permettre que les engagements pris par celle-ci de pouvoir réussir
;
- d'abord le recensement de la population et l'identification
des nationaux, condition pour la planification du développement du pays
et de l'encadrement politique et de la gestion administrative des
populations :
- ensuite la relance et l'accélération des
négociations politiques en vue du rapatriement des groupes armés
étrangers. Leurs pays d'origine devraient, par la réconciliation
nationale et la démocratisation, créer les conditions politiques
et sociales du retour de leurs ressortissants au bercail. Ainsi l'Ouganda
récupérerait les LRA et les ADF/NALU ; le Rwanda, les FDLR ; le
Niger, la Centrafrique et le Tchad, leurs Mbororo respectifs. Un
mécanisme d'aide à trouver un pays d'asile pour ceux d'entre eux
qui ne désirent pas regagner leur patrie pourrait être
envisagé avec l'assistance du HCR de l'ONU.
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