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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

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I.2. L'environnement économique du Japon

L'économie japonaise après la Seconde Guerre mondiale a été une longue série de succès. Malgré les crises qui ont secoué le système économique international au cours de la deuxième moitié du XXe siècle (destruction liée à la guerre, fluctuation du yen, fin du système du Bretton Wood, chocs pétroliers de 1973 et de 1979), le Japon a toujours su maintenir son économie sur le chemin du développement et de la croissance25(*). L'industrie japonaise produisait des marchandises de hautes qualités, en grandes quantités et à des prix compétitifs26(*). Les automobiles, les télécopieurs, les appareils photos et les postes de radio japonais sont les plus vendus au monde. La balance de paiements courants accumule chaque année des excédents, le Japon prêtant à l'étranger bien plus que ce qu'il lui emprunte. De plus, les Japonais ne connaissent pas le chômage ou si peu : de 1960 à 1995, il reste en dessous de 3%. Les vertus du « système économique nippon » sont vantées dans le monde entier, et le management « à la japonaise » est étudié dans toutes les écoles de commerce27(*). The Economist consacre des dossiers admiratifs à l'envol de l'oiseau fabuleux, aux différentes facettes et étapes du « miracle » économique28(*). Malgré ces bonnes performances statistiques générales, le Japon a connu vingt ans de stagnations économiques et de déflation des prix.

A partir des années 1990, le Japon entre dans une période de crise économique et bancaire sans précédent. Cette crise s'est accompagnée de la faillite de nombreux établissements financiers nationaux, comme le Hokkaido Takushoku Bank en 1997. La croissance économique est très faible, voire négative certaine année. La décennie 1990 est surnommée par les médias de la « décennie perdue ». En effet, les indicateurs économiques du Japon se dégradent: augmentation du chômage historiquement très bas, fin du système de l'emploi à vie, baisse des salaires. Dans son contexte régional, le Japon s'efface derrière d'autres pays. Les ports sont dépassés par les ports chinois et sud-coréens. Les sièges sociaux des entreprises étrangères quittent Tokyo pour Hong Kong, Singapour ou Shanghai29(*).

Ce n'est qu'au début des années 2000 avec l'arrivée au pouvoir de Junichiro Koizumi que l'économie japonaise a commencé à se restructurer. Dans son premier discours à la 151e session de la Diète (qui réunit les deux Chambres), Koizumi affirme sa résolution de « faire avancer sans arrêt les réformes structurelles ». Il raconte à cette occasion l'histoire fameuse des « cent sacs de riz », qui remonte au début de l'ère Meiji : alors que la pauvreté et la famine règnent dans la région de Nagaoka, Torasaburo Kobayashi, le seigneur de la région, pense qu'il est plus important d'investir dans l'éducation que de satisfaire les besoins immédiats de son peuple ; il vend donc la récolte de riz et construit une école ; et c'est ainsi que 100 sacs de riz ont été multipliés par 100 car les diplômés de l'école se sont attelés à la construction du pays. Le message de Koizumi est que le Japon doit faire le bon choix : souffrir aujourd'hui, pour être plus fort demain30(*). Au cours des années 2002-2007, le Japon connait alors une croissance économique soutenue. Cette croissance reposait à 60 % sur les exportations nettes, alors que la consommation intérieure restait amorphe dans un contexte de déflation. Cependant, la crise de 2009 et la forte appréciation du yen ont entraîné un effondrement des exportations vers les États-Unis et l'Europe, premier et troisième marchés d'exportation. L'investissement des entreprises s'est donc fortement contracté, tandis que la montée du chômage et le recul des salaires étouffaient la consommation des ménages.31(*).

Malgré tout, le Japon reste l'un des pays les plus riches et les plus développés du monde. Son PIB était de 5266 milliards de dollars en 2016, ce qui en fait la 3e puissance économique du monde derrière les Etats-Unis (18624 milliards) et la Chine (11200 milliards), mais devant l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Le Japon est également une puissance commerciale. Selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en 2013, l'Archipel se place 4e puissance exportatrice et 4e importatrice au monde, derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Allemagne. Ces exportations totalisent un volume de 799 milliards de dollars, soit 4,4% des exportations mondiales contre 886 milliards de dollars pour ses importations, soit 4,8% des importations mondiales. La balance commerciale est donc redevenue négative. Ce basculement s'est opéré en 2011, en partie en raison de la hausse des besoins en pétrole, gaz et charbon à la suite de l'arrêt des centrales nucléaires du pays32(*). Ces performances permettent au Japon d'être un acteur étatique majeur dans l'histoire des relations internationales.

* 25SAHOKO Kaji et JAQUET Christophe, 2002, « Japon, la décennie perdue », in Politique étrangère, Paris, IFRI, page 68.

* 26 P.H.M. Bell and Mark Gilbert, 2017, The World since 1945, an international history, second edition, London, Bloomsbury academic, page 418.

* 27 SAHOKO Kaji et JACQUET Christophe, 2002, op.cit., page 68.

* 28JORLAND Patrice, 2006 « La trajectoire du Japon, présentation », in Recherche internationale, n° 76, Paris, Association Paul Langevin, page 39.

* 29 Languillon-Aussel Raphael et Reveyaz Nathalie, 2017, op.cit,.

* 30SAHOKO Kaji et JAQUET Christophe, 2002, op.cit, pp. 74-75.

* 31 MEYER Claude, 2011, « l'économie japonaise: miroir de notre futur ? », in Politique étrangère, Paris, IFRI, page 102.

* 32 LANGUILLON-AUSSEL Raphael et REVEYAZ Nathalie, 2017, op.cit., page 14.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon